Shangri-La

Si on commence par ce qui est très bon dans cette bande dessinée, on peut parler du dessin, de la créativité du contexte, du développement, du scénario, des points de vue politiques, sociaux et économiques, de la construction des métaphores et… Oui ! Il y a vraiment plein de trucs géniaux dans Shangri-La

Shangri-La de Mathieu Bablet

Mais si certaines planches sont magnifiques, d’autres m’ont laissé froid et fatalement, au fil de la lecture, je me suis éloigné.

Reste un space opera graphique impressionnant au service d’une critique sociale très contemporaine de nos compulsions acheteuses abruties par un pouvoir économique omnipotent. Portrait d’une société lobotomisée qui court à sa perte en croyant à un paradis promis lui permettant d’oublier les oeillères qu’elle s’est mise elle-même.

Un album au flashback éblouissant

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'espace infini. L'Homme et Tianzhu Enterprises.

Tianzhu TV, TZ-Phones, Tianzhu-Tab, Tianzhu Fitness, Tianzhu Burgers, Tianzhu Immobilier, Tianzhu Bank...

Le monde est parfait car Tianzhu Enterprises veille à votre bonheur.

Coup de sang : la trilogie

« Le coup de sang » est le nom du dérèglement climatique brutal et généralisé qui s’est abattu sur la Terre.

Animal’z de Enki Bilal

Une terre post-apocalyptique robotisée et trans-espèces où les ressources (eau et nourriture) sont devenues quasi introuvables et où les rares survivants tentent de trouver refuge dans quelques eldorados.

Julia et Roem de Enki Bilal

Un chaos planétaire qui semble causé par la terre elle-même. Théâtre d’une humanité individualiste luttant pour sa survie.

La couleur de l’air de Enki Bilal

Une trilogie mer-terre-air étouffante aux sombres (et splendides) dessins, une narration déroutante à l’imaginaire débridé qui m’a bien souvent laissé hésitant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La couleur de l'air
Droit devant, nouvelle masse nuageuse, bien dense, bien pleine...

Julia et Roem
Ca tangue sous les roues.

Animal'z
Je confirme. Le sel de l'eau de mer brûle tout sur son passage.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce monde dont on ne sait trop s'il est l'émanation d'une histoire parallèle ou simplement le récit de notre futur, le dérèglement climatique s'est brutalement généralisé. La catastrophe porte un nom : le Coup de Sang. Sur la planète dévastée, martyrisée, l'eau potable est soudain devenue un trésor, et la survie individuelle l'obsession de chacun. Désormais, les transports sont rares et dangereux, les communications aléatoires. Seuls quelques Eldorados très isolés, refuges protégés par leur situation géographique particulière, ont réussi à préserver un semblant d'ordre social

Liberty bar

Maigret a sa propre vision de la justice. Certes, il cherche la vérité, mais après, il décide lui-même ce qu’il va en faire.

C'était doux, paisible... Des gens marchant sans se presser... Des autos glissant sans bruit, comme sans moteur... Et tous ces yachts clairs sur l'eau du port...
Maigret se sentait fatigué, abruti, et pourtant il n'avait pas envie de rentrer à Antibes. Il allait et venait sans but, s'arrêtant sans savoir pourquoi, repartant dans n'importe quelle direction, comme si la partie consciente de son être fût restée dans l'antre de Jaja, près de la table non desservie où, à midi, était attablé un correct steward suédois, en face de Sylvie aux seins nus.
Liberty bar de Georges Simenon

Cette fois-ci, il est appelé à Antibes pour un meurtre avec une consigne claire de sa hiérarchie : « Pas d’histoires ! »

Sacré Brown ! Si la blessure eût été à la poitrine, on eût pu croire qu'il s'était tué pour faire enrager le monde. Mais on ne se poignarde pas soi-même par-derrière, que diable !

Et le commissaire indolent, écrasé par la torpeur du sur de la France s’arrangera bien de cette consigne

Maigret 17/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le mort et ses deux femmes
Cela commença par une sensation de vacances. Quand Maigret descendit du train, la moitié de la gare d'Antibes était baignée d'un soleil si lumineux qu'on n'y voyait les gens s'agiter que comme des ombres. Des ombres portant chapeau de paille, pantalon blanc, raquette de tennis. L'air bourdonnait. Il y avait des palmiers, des cactus en bordure du quai, un pan de mer bleue au-delà de la lampisterie.
Et tout de suite quelqu'un se précipita.
« Le commissaire Maigret, je pense ? Je vous reconnais grâce à une photo qui a paru dans les journaux... Inspecteur Boutigues... »


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
William Brown a été assassiné à coups de couteau à Antibes, en revenant d'une de ses « neuvaines », beuveries au cours desquelles il lui arrivait de disparaître plusieurs jours. Arrivé sur les lieux, Maigret entreprend de retracer son itinéraire. Il commence par faire la connaissance des « deux femmes » de Brown : sa maîtresse, Gina, et la mère de celle-ci.

Maharadchat : c’est tellement d’amour !

Lupano fait des bandes dessinées politiques drôles. Le loup en slip ou Les vieux fourneaux font rigoler avec des messages à faire passer !

Maharadchat : c’est tellement d’amour ! de Wilfrid Lupano, dessin de Relom, couleurs de Degreff

Maharadchat est de la même veine et cause avec humour de misère humaine et de grosses saloperies, de la bouffe industrielle. Pire encore, celle pour les chats.

Une visite militante au pays de l’industrialisation de la nourriture, du cynisme et de l’argent qui pue. Un monde dans des mains sans scrupules

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jacques Berdemol est dans le même état que l'usine d'aliments pour chat qu'il dirige : guetté par l'obsolescence et la baisse des performances. Il doit se réinventer ! Un nouveau départ qui passe par la liquidation de la société MAHARADCHAT qu'il a désormais en horreur. Mais l'arrivée de l'envoûtante Jessica au poste de secrétaire intérimaire redéfinit les modalités de cette fermeture annoncée...

Le fou de Bergerac

Maigret se met tout seul dans de beaux draps. Blessé d’un coup de feu après avoir sauté du train pour suivre un homme qui vient de faire la même chose. Celle-là, il l’a bien cherchée !

Donc, il faut le faire taire... Rivaud sait que ce procureur a une manie relativement inoffensive... Les livres érotiques, qu'on appelle par euphémisme : éditions pour bibliophiles... « C'est la manie des vieux garçons qui ont de l'argent à dépenser et qui trouvent trop fade une collection de timbres-poste...
Le fou de Bergerac de Georges Simenon
Et là, coincé dans un lit d’hôtel à Bergerac non loin de Bordeaux, il fait venir Madame Maigret et se pique de résoudre cette énigme.

Il sortit derrière le valet de chambre en gilet rayé, retrouva la place mijotant dans le soleil, atteignit non sans peine l'hôtel d'Angleterre où il dit au patron : « Pour aujourd'hui, enfin, des truffes en serviette, du foie gras du pays... Et l'addition !... On fout le camp! »
Une course dans un lit après un assassin qui se révélera être déjà mort deux fois. Et ce n’est que le début du fil de l’écheveau à démêler. De là à trouver que cette enquête est un peu tirée par le cheveux, il n’y a qu’un poil

Maigret 16/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le voyageur qui ne peut pas dormir
Hasard sur toute la ligne ! La veille, Maigret ne savait pas qu'il allait entreprendre un voyage.
C'était pourtant la saison où Paris commençait à lui peser : un mois de mars épicé d'un avant-goût de printemps, avec un soleil clair, pointu, déjà tiède. Mme Maigret était en Alsace pour une quinzaine de jours, auprès de sa sœur qui attendait un bébé.
Or, le mardi matin, le commissaire recevait une lettre d'un collègue de la Police judiciaire qui avait pris sa retraite deux ans plus tôt et qui s'était installé en Dordogne.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans l'express de nuit Paris-Bordeaux, Maigret est dérangé à cause d'un voyageur bruyant. Aux abords d'une gare, le passager saute du train. Le commissaire décide de le suivre et reçoit une balle de revolver dans l'épaule

Dictionn’hair Alterna’tif : astuces et autres polysémies à la con

Après l’Abécéd’hair Approxima’tif, le Penseur Étoile continue en solo avec un deuxième nom de salon de coiffure.

Dictionn’hair Alterna’tif : astuces et autres polysémies à la con de Penseur Étoile

Jeux de mots débiles, calembours à deux balles, blagounettes à malice… Tout est délicieusement génial, drôle, enfantin, cocasse, surprenant ou débile

Un plaisir à chaque page, un émerveillement capilaire, un gâteau de chupa-chups, Noël deux jours trop tôt !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
120 jeux de mots cocasses illustrés d'images détournées

Le cœur bordé de nouilles : et 100 autres romans-photos quadricomiques

Un Faux Graphiste continue, les romans-photos ont la cote délicieusement rétro et se prêtent magnifiquement à la parodie.

Le cœur bordé de nouilles : et 100 autres romans-photos quadricomiques de Un Faux Graphiste

Il y a vraiment des réussites délirantes et stupéfiantes et… zut, quelques faux plats âprement négociés.

Bienvenue à la fête à l’absurde !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Des romans-photos humoristiques détournant des images sur lesquelles apparaissent les acteurs célèbres du genre dans les années 1970 et 1980 : Giuseppe Cosi, Luigi Trentadue, Gianna Rossi ainsi que le couple formé par Alessandro Di Maggio et Sara Ricotta

Maigret et les braves gens

Un Maigret classique ! Vous n’en avez jamais lu ? Celui-ci est une bonne pioche pour comprendre le système Maigret. Laisser venir les choses, flâner à gauche et à droite, laisser l’image se former, les fils se tisser…

 - Je vous ai éveillé?
 - Oui.
 - Je m'en excuse. De toute façon, je pense que le Quai des Orfèvres va vous appeler d'un instant à l'autre pour vous mettre au courant, car j'ai alerté le Parquet et la P. J.
Maigret, assis dans son lit, saisissait sur la table de nuit une pipe qu'il avait laissé éteindre en se couchant. Il cherchait des allumettes des yeux. Mme Maigret se levait pour aller lui en prendre sur la cheminée. La fenêtre était ouverte sur un Paris encore tiède, piqueté de lumières, et on entendait des taxis passer au loin.
Depuis cinq jours qu'ils étaient rentrés de vacances, c'était la première fois qu'ils étaient réveillés de la sorte et, pour Maigret, c'était un peu une reprise de contact avec la réalité, avec la routine.
Maigret et les braves gens de Georges Simenon

Un livre où Maigret fume sa pipe, boit quelques fines, cause avec des concierges et des serveurs et envoie ses collaborateurs à la pêche aux infos…

À la limite, il ne manquait qu’une nuit au Quai des Orfèvres avec quelques sandwichs pour que « le bingo des Maigret » ne coche toutes les cases

Maigret 86/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Au lieu de grogner en cherchant l'appareil à tâtons dans l'obscurité comme il en avait l'habitude quand le téléphone sonnait au milieu de la nuit, Maigret poussa un soupir de soulagement.
Déjà il ne se souvenait plus nettement du rêve auquel il était arraché, mais il savait que c'était un rêve désagréable: il tentait d'expliquer à quel- qu'un d'important, dont il ne voyait pas le visage et qui était très mécontent de lui, que ce n'était pas sa faute, qu'il fallait montrer de la patience à son égard, quelques jours de patience seulement, parce qu'il avait perdu l'habitude et qu'il se sentait mou, mal dans sa peau. Qu'on lui fasse confiance et ce ne serait pas long. Surtout, qu'on ne le regarde pas d'un air réprobateur ou ironique...
- Allô...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
René Josselin, riche industriel à la retraite, est assassiné chez lui, avec son propre revolver, pendant que sa femme et sa fille sont au théâtre. Il passait la soirée avec son gendre, médecin, qui l'avait quitté, appelé par un malade.

Il n'y a eu ni effraction, ni vol. La veuve est presque sans réaction. La concierge, les voisins, les successeurs de l'industriel sont mis hors de cause.

Maigret mène un des interrogatoires les plus pénibles de sa carrière ; Madame Josselin est forcée de mentir et gêne Maigret, qui finit par avoir de la sympathie pour la famille. On ne trouvera pas le meurtrier, mais...

La pipe de Maigret

Faut pas voler la pipe à Maigret ! M’enfin, c’est vrai quoi, faucher la pipe du commissaire !

Mais finalement, si ça peut le décider à enquêter, ça risquerait même de vous sauver.

Elle ne s'y trouvait pas. Il y avait bien trois pipes, dont une en écume, près du cendrier, mais la bonne, celle qu'il cherchait, celle à laquelle il revenait le plus volontiers, qu'il emportait toujours avec lui, une grosse pipe en bruyère, légèrement courbe, que sa femme lui avait offerte dix ans plus tôt lors d'un anniversaire, celle qu'il appelait sa bonne vieille pipe, enfin, n'était pas là.
Il tâta ses poches, surpris, y enfonça les mains. Il regarda sur la cheminée de marbre noir. À vrai dire, il ne pensait pas. Il n'y a rien d'extraordinaire à ne pas retrouver sur-le-champ une de ses pipes. Il fit deux ou trois fois le tour du bureau, ouvrit le placard où il y avait une fontaine d'émail pour se laver les mains.
La pipe de Maigret de Georges Simenon

Une nouvelle bien trop courte pour être intéressante, à la limite anecdotique

Maigret 47/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La maison des objets qui bougent
Il était sept heures et demie. Dans le bureau du chef, avec un soupir d'aise et de fatigue à la fois, un soupir de gros homme à la fin d'une chaude journée de juillet, Maigret avait machinalement tiré sa montre de son gousset. Puis il avait tendu la main, ramassé ses dossiers sur le bureau d'acajou. La porte matelassée s'était refermée derrière lui et il avait traversé l'antichambre. Personne sur les fauteuils rouges. Le vieux garçon de bureau était dans sa cage vitrée. Le couloir de la Police Judiciaire était vide, une longue perspective à la fois grise et ensoleillée.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
II était sept heures et demie. Dans le bureau du chef, avec un soupir d’aise et de fatigue à la fois, un soupir de gros homme à la fin d’une chaude journée de juillet, Maigret avait machinalement tiré sa montre de son gousset. Puis il avait tendu la main, ramassé ses dossiers sur le bureau d’acajou. La porte matelassée s’était refermée derrière lui et il avait traversé l’antichambre. Personne sur les fauteuils rouges. Le vieux garçon de bureau était dans sa cage vitrée. Le couloir de la Police judiciaire était vide, une longue perspective à la fois grise et ensoleillée

BFF

Qu’est-ce que la fidélité ? Pourquoi et quelle part de mensonge est inhérente à toute relation ? Entre bande de copains, amis, ex, futurs, conjoints, époux… Mensonges ou jardin secret ? Peut-on, doit-on être absolument honnête ? Les cachotteries ne sont-elles pas d’excellents lubrifiants sociaux ? Ne s’encombre-t’on pas de secrets inutiles ? A qui et quoi être fidèle ? Serions-nous aimés si l’on nous connaissait vraiment ?

BFF de Joseph Safieddine et Thomas Cadène, dessin et couleur de Clément C. Fabre

Une bande dessinée qui pose plein de questions sur l’amitié et le couple. Une approche touchante dont la typo et le dessin m’ont malheureusement laissés à distance

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je t'assure, normalement, c'est pas ici, là c'est que j'ai plus mes clefs.
Je sais pas où je les ai laissées.
Tu comprends, cest...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Gro est un artiste, du genre qui galère et vit dans un studio miteux. C'est ce que croient ses potes... En réalité, il est un pianiste classique à succès.

Dans son groupe d'amis, c'est le raté sympa dont l'échec rassure, ils l'aiment comme ça et il ne veut pas que ça change. Mais tous ont des secrets...

Et la préparation du mariage d'Oscar et Claire va faire vaciller cet édifice de mensonges