La chair est triste hélas

Ovidie est en grève depuis 4 ans, l’occasion d’un bilan et de crier. Le besoin de tout mettre sur la table pour voir s’il est possible d’en tirer quelque chose, s’il est possible de redémarrer… pour aller où ?

Ovidie est en grève du sexe avec les hommes, donc.

Un jour, je n'ai plus pu.
Oh, bien sûr, il y a eu des signes avant-coureurs, ce genre de choses n'arrive pas ex nihilo. Le dégoût, d'abord ponctuel, a pris place insidieusement, jusqu'à m'envahir complètement. Comme un épuisement psychique, un burn-out, une impossibilité de faire un pas de plus, de rouler un kilomètre supplémentaire sur cette longue route de la perte de sens.
La chair est triste hélas de Ovidie

Constat d’une grosse déception avec le sexe et les hommes. Jeu de dupes dans une société patriarcale co-entretenu tant par les hommes (au mieux incompétents et au pire abuseurs (voir pire encore)) que par des femmes qui seraient atteintes d’un syndrome de Stockholm.

Une triste chair portée par une grosse colère qui vise juste et s’apaise au fil du livre pour arriver à une fin très touchante.

Oui… hélas !

Un essai qu’on ne peut refermer sans se poser la question (quelque genre ou sexe que l’on soit). Et moi ?
… et fuir la absolument la réponse : non, moi, jamais !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un jour, je n'ai plus pu.
Oh, bien sûr, il y a eu des signes avant-coureurs, ce genre de choses n'arrive pas ex nihilo. Le dégoût, d'abord ponctuel, a pris place insidieusement, jusqu'à m'envahir complètement. Comme un épuisement psychique, un burn-out, une impossibilité de faire un pas de plus, de rouler un kilomètre supplémentaire sur cette longue route de la perte de sens.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié.

Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. »

Indien stoïque

Jamais le sage ne se met en colère.
Ciceron
Fuck, j'en ai encore des croûtes à manger avant de devenir le vieux sage de la réserve.

De passage à Paris, je me suis arrêté dans l’excellente librairie du Québec et j’en suis ressorti (entre autre) avec ce tout petit essai à la couverture drôlissime – et plein d’humour à l’intérieur aussi !

CACHEZ CETTE COLÈRE QUE JE NE SAURAIS VOIR
Je ne suis pas l'écrivain de la famille, je ne trouve aucun plaisir dans l'écriture, mais j'ai récemment vécu un épisode plutôt banal qui m'a mis vraiment en rogne, pour ne pas dire en tabarnak, et qui me pousse à sortir de ma coquille.
L'épisode en question m'a appris que je n'avais pas le droit, en tant qu'Autochtone, d'exprimer ma colère. On s'entend pour dire que tout le monde comprend que nous soyons en colère, mais, ce jour-là, j'ai senti que, si nous voulons nous intégrer, il vaut mieux la garder enfouie bien profondément en nous. Pourtant, y a-t-il une émotion plus forte que la colère? Personnellement, c'est quand je suis en colère que je suis le plus productif et, comme Autochtone, ce n'est pas bien difficile de trouver des raisons de l'être.
Indien stoïque de Daniel Sioui

Daniel Sioui est libraire et éditeur, il est également un indien Wendat des premières nations et il exprime sa juste colère. Pas seulement pour crier seul au fond des bois (il en reste encore), mais pour tenter de faire avancer les choses ensemble et pour que dans sept générations (pourquoi 7 ? Je vous laisse lire) il soit possible de tous vivre ensemble au Québec et au Canada.

AVERTISSEMENT
Dans ce livre, j’utilise abondamment le mot Indien parce que je ne sais pas quoi utiliser d’autre. Je ne suis vraiment pas un fan du mot Autochtone, qui sonne bizarre, je trouve, mais comme il est politiquement correct, je vais l’utiliser pareil. Le mot Amérindien me fait toujours penser au touriste français qui se promène avec sa plume fluo dans les cheveux lors d’un pow-wow, alors très peu pour moi. Il reste Premières Nations, qui est trop impersonnel à mon goût. J’utiliserais bien le vrai mot qui existe dans ma langue, Onkwehonwe, qui veut dire « vrai homme », mais je trouve ça un peu péjoratif pour les Blancs, et moi aussi j’ai des amis blancs. Je me donne donc le droit d’utiliser le mot Indien comme j’ai le goût, et tant pis. Si ça vous choque, ne lisez pas ce livre, car il n’est vraiment pas pour vous!

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je ne suis pas l'écrivain de la famille, je ne trouve aucun plaisir dans l'écriture, mais j'ai récemment vécu un épisode plutôt banal qui m'a mis vraiment en rogne, pour ne pas dire en tabarnak, et qui me pousse à sortir de ma coquille.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À un moment donné, un gars se tanne et il doit faire sortir le méchant. C’est exactement ce qui s’est passé ici. Une petite anecdote anodine a fait déborder le vase, et la colère s’est déversée dans ces pages. L’auteur en profite pour déballer sa frustration, et ce ne sont pas les sujets d’insatisfaction qui manquent pour un Autochtone vivant dans le Québec d’aujourd’hui…
Mais ce n’est pas une raison pour le prendre trop au sérieux. Ce n’est qu’un Indien, de toute façon.

Indien stoïque est le premier titre de la collection « Harangues », une collection destinée aux voix autochtones désireuses de se faire entendre sur l’avenir des Premières Nations.

Le monde avant #MeToo : à travers 100 images pop culture décryptées

Génial. Déjà pour les images qui illustrent le propos. A chaque page c’est un choc, une surprise, un rappel, une évidence. Oui, elles sont déjà vues (justement), inconsciemment intégrées, souvent sans aucun questionnement. Et là, toutes à la suite, impossible, C’est un choc !

Il fut un temps où l'on considérait qu'une bonne fessée pouvait faire du bien à une femme.
Dès qu'elle la ramenait un peu trop ou prenait un peu trop le dessus, hop! une fessée ! Et le monde continuait de tourner rond. Moi qui étais une jeune fille un peu grande gueule et qui avais tendance à la ramener, je ne compte plus le nombre de fois où l'on m'a dit : « Plus tard, ton mari te foutra des trempes! »
Le monde avant #MeToo : à travers 100 images pop culture décryptées de Agnès Grossmann

Ensuite, pour le propos ! Ce livre n’est pas qu’une collection d’images. L’essai est construit, avec un argumentaire et un point de vue clair et limpide. Les causalités s’enchainent et Agnès Grossmann démontre.

Et c’est ainsi que toutes petites, depuis bien longtemps, on apprend aux filles que les loups guettent. Puis que leur beauté est dangereuse, que leur indépendance leur coutera cher, qu’elles sont faites pour être belles et susciter le désir des hommes… et ainsi de suite. Un boulevard de conditionnements pour arriver à l’apothéose Weinstein – #metoo

Un essai qui peut sembler peut-être un peu léger, mais qui brille justement par sa lisibilité et sa concision ! Comme une excellente introduction au sujet

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En octobre 2017, le mouvement #MeToo a secoué la planète. Parti d'Hollywood avec l'affaire Weinstein, il s'est propagé dans le monde entier et a changé, sans doute définitivement, en tout cas en Occident, la donne entre les hommes et les femmes. Les cartes ont été rebattues. #MeToo est une ligne de fracture entre un ancien et un nouveau monde dans lequel il ne doit plus être possible de maltraiter le corps féminin.

Ce livre, Le monde avant #MeToo, revient sur les représentations des femmes et des rapports hommes-femmes avant cette ligne de fracture. À travers la culture pop des années 1950 à nos jours, en décryptant des contes pour enfants, des dessins animés, des films, des affiches publicitaires, des photos, Le monde avant #MeToo essaie de comprendre les mécanismes culturels, le système de pensée, qui ont permis qu'un Harvey Weinstein se conduise comme un prédateur sexuel, au vu et su de tout le monde, jusqu'en octobre 2017

Génération fluide : enquête sur le genre

Vous vous sentez perdus avec tous ces nouveaux termes ? LGBT semblait clair, mais alors que veulent dire queer, intersexe, non binaire, asexuel, pansexuel, dysphorie, assignation ou expression de genre, bicatégorisation…asexuel

Ce livre est là pour vous aider à clarifier toutes ces notions avec beaucoup de sensibilité et d’humilité.

J'ai aperçu Marius pour la première fois au Café du Grütli à Genève. Je venais de démarrer mon enquête et cherchais des témoignages. Avec son mascara, son sac à main et sa barbe, il m'intriguait. Assez abruptement, je l'ai abordé. « Je suis journaliste, j'écris un article sur le genre et l'identité, est-ce qu'on pourrait en discuter autour d'un café? » Marius a accepté sans hésiter.
Génération fluide : enquête sur le genre de Sophie Woeldgen

Car derrière ces termes, il y a des vies, des personnes, des douleurs, des peurs ou des revendications… Mais aussi de l’incompréhension, le rejet, de la violence et de la haine.

Et si David Bowie avait tout anticipé
Le glam rock et son illustre représentant David Bowie ont bousculé les normes de la masculinité à grands coups de paillettes, d'androgynie et de bisexualité. Près d'un demi-siècle plus tard, les personnages ont été remplacés par des revendications, mais les sujets restent les mêmes. Au cinéma par contre, c'est l'heure du mea-culpa.

Et si la compréhension peut aider à lutter contre les divisions, ce livre est un très bel outil pour commencer

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai aperçu Marius pour la première fois au Café du Grütli à Genève. Je venais de démarrer mon enquête et cherchais des témoignages. Avec son mascara, son sac à main et sa barbe, il m'intriguait. Assez abruptement, je l'ai abordé. « Je suis journaliste, j'écris un article sur le genre et l'identité, est-ce qu'on pourrait en discuter autour d'un café? » Marius a accepté sans hésiter.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Enquête sur la notion de genre et sur les valeurs qui lui sont associées au XXIe siècle. Si un vaste courant de contestation des normes se développe parmi la jeunesse, la journaliste montre que les attaques, parfois violentes, contre les personnes qui affirment leurs différences se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux. Elle examine ce phénomène qui divise la société

Êtes-vous sûr d’avoir raison ?

Comment échapper à l’ennui du dimanche après-midi m’avait un peu amusé, légèrement, sans risque. Ici, c’est quand même autre chose !

« Ta pute de mère. » Ça ne te dérange pas que je parle de ta génitrice comme ça ? Si ? Alors, tu comprends que « tête de nègre », ça peut poser des problèmes à certains.
Tout cela n'est pas anodin: il faut voir comme nos pensées dépendent de notre langage et de notre langue, de nos mots, et comme les préjugés sont entretenus par l'usage de tel ou tel mot. D'où le combat de certains pour - justement – changer notre manière de dénommer les choses, manière de changer nos manières de penser. Et tant que chacun utilise son propre vocabulaire lourdement connoté dans la discussion, il paraît impossible de changer d'avis.
Êtes-vous sûr d’avoir raison ? de Gilles Vervisch

Sous ce drôle de titre se trouve un bien drôle de livre. Drôle parce qu’il est plein d’humour, mais aussi parce qu’il m’a semblé plus curieux qu’attendu, plus profond, souvent subtil, déconcertant et qui – s’il était trop vite lu – pourrait bien démontrer l’exact contraire de son propos. Oui, Gilles Vervisch semble s’amuser à obliger le lecteur à un minimum de réflexion et de pensée.

C'est ce qui me fait dire que les deux critères essentiels de l'intelligence, c'est le doute et le sens de l'humour. Enfin, il y a toujours des débats, mais disons que ça rend un peu moins con, et que si vous en avez au moins un des deux, ça vous sauve un peu; ça permet déjà de discuter. Le doute, ça consiste à pouvoir se remettre en question; ne jamais être sûr d'avoir raison. L'humour, rire de soi, surtout, ne pas se prendre trop au sérieux, c'est un peu pareil; le doute et l'humour, c'est la capacité à pouvoir prendre un peu de recul, de distance par rapport à ce qu'on pense. Ça tombe bien, c'est à la mode : « On n'a pas assez de recul! » Et à quoi ressemble quelqu'un qui n'a ni doute ni sens de l'humour ? Quelqu'un qui est sûr d'avoir raison et en plus, qui ne veut surtout pas qu'on (en) rigole? À un fanatique religieux. À un intégriste.

Un très bon livre où l’auteur n’hésite pas à rire du pire, à démontrer par l’absurde, à inviter les lectrices-eurs à se faire un avis sans qu’il ne taise le sien. Un livre qui invite au doute et qui décortique wokisme, féminisme, #metoo, moralité et point Goodwin, climatoseptiques et complotistes…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
« Y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! »
Tout le monde pense avoir raison ! Vous, moi... Même si moi, c'est vrai : j'ai raison ! Alors que vous... c'est moins sûr. Mes goûts et mes couleurs sont les meilleurs ; mes valeurs morales, mes croyances, mes convictions politiques sont les bonnes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout le monde pense avoir raison. Et s'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, on peut faire confiance à la mauvaise foi de chacun pour défendre ses opinions lors des débats en famille ou sur les réseaux sociaux ; vaccin, pass sanitaire, #MeToo, complotisme, climat, wokisme, politique, religion, etc.

J'y mettrais ma main au feu, ma tête à couper. Mais comment puis-je être sûr de ne pas me tromper ? D'où nous viennent nos opinions et nos certitudes ? Pourquoi y sommes-nous tant attaché(e)s ? Et dans le fond, faut-il avoir raison ?

Sans preuve & sans aveu

Peut-on lire Jaenada seulement pour son écriture ? Oui ! (enfin, si on supporte les parenthèses !)

Il faut passer aux choses sérieuses. (Une dernière remarque (deux) à propos de l'ADN (je suis débordé de trucs à dire, c'est la pagaille) : les techniciens en investigations criminelles ont essayé d'en prélever le plus possible dans la maison de Marie. Ils n'ont pas trouvé grand-chose - seulement le plus évident et facile à identifier, dans les échantillons de sang, les cheveux et poils, la salive (sur les mégots); ailleurs : rien. Mais en 2004, les méthodes de prélèvement et d'analyse de ce qu'on appelle l'ADN de contact n'étaient pas encore au point, c'était la préhistoire.
Sans preuve & sans aveu de Philippe Jaenada

Mais en plus, ses romans (enquêtes, essais ?) sont passionnants. Et c’est avec un talent plein de cynisme, d’humour, de second degré, de sérieux, de minutie et de travail (oui, vraiment beaucoup de travail (impossible autrement)) qu’il s’attelle à ses sujets.

Après avoir poli, lissé, verni, blindé leur témoin principal (unique), il ne restait plus aux gendarmes et aux juges d'instruction qu'à faire tomber ce qui lui faisait face : l'alibi d'Alain Laprie - pour l'accuser en négatif, puisque le positif, la recherche de preuves, n'a pas fonctionné. J'ai oublié une autre tentative infructueuse (il y en a eu tellement, il y a tellement de choses à écrire (et je me précipite peut-être un peu) que j'en ai laissé en route et ça se bouscule à la fin (heureusement qu'on a inventé les parenthèses))

Un bémol ? Souvent il en fait trop ! (Est-ce un reproche ? Serait-ce possible de faire tout ce travail au rabais ? Non, clairement) Mais ici, non, Philippe est presque sobre. Certes, dans cette affaire les personnages sont nombreux, mais vite on se retrouve portés par son verbe et son art de conteur.

Et le fond ? L’affaire ?

L’invraisemblable sentiment d’assister à un procès de guignol, une gendarmesquerie, un déni de justice

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il faut que j'écrive vite, on ne m'en voudra pas (non) : la littérature, parfois, tant pis. (Au placard, digressions et parenthèses !) Il faut que j'écrive vite en croisant les doigts - c'est très difficile - pour toucher quelques personnes, qui peut- être en alerteront d'autres (on va dire que je me prends pour un justicier ou je ne sais quoi, que mes livres me sont montés à la tête, que je pars en sucette et sors de mon rôle : tant pis), car pendant que je fais des phrases, un homme fermente dans une cellule, un homme qui ressemble à mon voisin du cinquième, au pharmacien du coin de la rue ou au plombier de ma mère et que je crois aussi innocent que ma mère et son plombier réunis - mais peu importe ce que je crois. Les pages qui suivent ne serviront peut-être à rien, mais je ne m'imagine pas ne pas les écrire, donc voilà.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'incompréhension et l'indignation. Philippe Jaenada a été saisi de ces sentiments au spectacle de l'injustice flagrante qui, en juin 2021, a condamné à quinze ans de prison un homme de soixante-six ans sans aucune justification avérée. Il a tenu à écrire dans le détail le cheminement de cette instruction longue et litigieuse qui a conduit à une décision inacceptable

Le couple et l’argent : pourquoi les hommes sont plus riches que les femmes

Dans Le siècle des égarés, Julia de Funès affirme que : « Chercher à prouver que la femme, le racisé, l’homosexuel est égal à l’homme blanc hétérosexuel n’a plus aucune pertinence en France en 2022. »

Titiou Lecoq démontre ici brillamment que sur ce point, tout n’est pas aussi clair que ça. Que les inégalités sont insidieuses, que les lois sont parfois perverses, que leur application peut être retorse et que finalement, si ! Il est pertinent et même fondamental de se pencher là dessus !

En France, entre 1998 et 2015, l'écart de patrimoine entre les femmes et les hommes est passé de 9% à 16%.
Il a quasiment doublé.
Alors que l'on s'attendait à ce que ces inégalités se résorbent avec le temps, il se produit l'inverse. Elles se creusent. Pour y mettre fin, il faut en prendre conscience.
Le couple et l’argent : pourquoi les hommes sont plus riches que les femmes de Titiou Lecoq

Dans cet essai, nous suivons Gwendoline de sa naissance à sa retraite en passant par le célibat, la vie en couple, le mariage, des enfants et un divorce. Et à chaque étape, l’écart se creuse. De l’argent de poche à la pension, les inégalités sont flagrantes.

En résumé, elle est un être vivant.
Mais elle, elle pense qu'elle a des complexes.
Et que la meilleure manière de s'en débarrasser, ce n'est pas de s'accepter, mais de les éliminer.
Alors Gwendoline se lance dans une vaste guerre contre son corps, une guerre qui va durer toute sa vie.
Ce faisant, elle participe à quelque chose dont elle n'a sans doute pas conscience, un immense marché économique. Le marché économique de la féminité.

Un livre comme un état des lieux (certainement pas exhaustif et purement économique) des inégalités (légales, sociales, familiales, éducationnelles…) économiques au détriment des femmes.

Gwendoline a vieilli.
Elle va enfin pouvoir s'arrêter de courir et profiter un peu.
Elle prend sa retraite.
Mais les inégalités économiques qui l'ont suivie toute sa vie explosent avec l'âge.
À ce stade, les femmes ont moins gagné en salaire, elles ont accumulé moins de patrimoine, elles ont moins hérité et elles ont moins épargné et investi. Brusquement, Gwendoline voit bien le rapport entre les heures de travail ménager gratuit qu'elle a fait et les heures de travail salarié qui lui ont manqué pour cotiser.
Elle regarde une nouvelle fois ses mains. C'est combien de lessives, une vie? Une vie de femme? Avec une famille de quatre personnes, puis ses parents âgés dont elle s'est occupée? Si elle avait touché 1 euro par lessive faite...

Avec une conclusion en forme de check-list et des questions à se poser au cours des différentes étapes de la vie (et franchement, ça vaut le coup d’oeil… tout comme les petits caractères des contrats d’assurance)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Les hommes sont plus riches que les femmes. Ce constat se retrouve partout, a l'échelle de la société comme à celle de la famille.
Et pourtant, longtemps, il ne m'a pas intéressée. J'ai travaillé sur les violences sexuelles, les féminicides, la parentalité, le domestique, l'effacement des femmes dans l'Histoire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Les hommes sont plus riches que les femmes.

Dès l'enfance, les garçons reçoivent plus d'argent de poche que les filles. Adultes, à poste égal, les femmes sont moins bien payées que les hommes. Et le couple accentue encore les inégalités : au cours de la vie à deux, l'écart ne cesse de se creuser, sans que ni l'une ni l'autre ne s'en rende compte. Ou bien préfère l'ignorer. Chaque fois, il y a des explications et une combinaison de "bonnes raisons" mais le tableau général est accablant. J'écris depuis des années sur les violences sexuelles, le travail domestique, l'invisibilisation des femmes.

Il était temps que je m'intéresse à ce qui est souvent plus tabou que la vie sexuelle : l'argent. »

Avec un talent rare pour la pédagogie, Titiou Lecoq décortique les statistiques les plus récentes. Elle convoque l'historienne Michelle Perrot, des économistes, une conseillère en gestion de patrimoine, des banquières, sa mère et même des arnaqueuses. Son ton mordant fait le reste.

On tourne les pages avec étonnement et parfois colère. Mais Titiou Lecoq propose aussi des solutions simples qui peuvent tout changer

La procrastination : l’art de reporter au lendemain

Voilà un petit essai qui brille principalement pour ce qu’il ne promet pas : guérir de la procrastination.

Ne jamais remettre au lendemain ce que l'on pourrait faire le surlendemain.
Mark Twain

Auteur d’un article qui fit beaucoup de bruit, John s’est fendu (après moultes reports) d’un petit bouquin sur la procrastination structurée.

Il n'aura pas échappé au lecteur attentif que la procrastination structurée requiert une bonne dose de mauvaise foi, puisqu'elle repose sur une constante arnaque pyramidale contre soi-même.
La procrastination : l’art de reporter au lendemain de John D. Perry

Un livre bourré d’humour et (quand même) de quelques conseils, pour nous permettre (si ce n’est de guérir) de mieux vivre avec ce handicap fréquemment lié, selon lui, à un autre défaut, le perfectionnisme. Mais ne serait-ce pas, là aussi, un peu de mauvaise foi ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'homme est un animal rationnel, c'est bien connu.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Autant s'y mettre tout de suite (ou, allez... dès demain) ! »

Le philosophe américain John Perry est professeur émérite à l'université de Stanford en Californie. Étant de son propre aveu un procrastinateur invétéré, il a créé le concept révolutionnaire de « procrastination structurée ».

Traduit dans une vingtaine de langues, cet ouvrage lui vaut aujourd'hui une reconnaissance internationale

Chattitudes

Sayo Koizumi a deux chats, une femelle et un mâle, un gros et une petite, une stérilisée et un castré, une grise et un noir et blanc (enfin presque).

En japonais, chat vient du verbe « dormir »
« Miaou » Mes chats dorment au premier étage de la maison. Quand ils descendent, en général, cela signifie : « J'ai un petit creux ! Donne-moi quelque chose à manger ! » Mes chats ont la belle vie. Ils dorment la plupart du temps et ne se réveillent que pour manger. En japonais, chat se dit neko.
L'étymologie est la suivante : nemuru ko (« dormir » et « enfant ») a donné neko.
Chattitudes de Sayo Koizumi

Et elle les dessine et nous en parle en 100 questions-réponses.

C’est kawaii et choupinou, c’est parfait si votre nièce ou votre filleul a envie d’un chaton, un petit plaisir à offrir pour faire craquer les parents

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
AIMEZ-VOUS LES CHATS ?
JE SUPPOSE QUE OUI PUISQUE VOUS TENEZ CET OUVRAGE ENTRE LES MAINS.
J'ai pour ma part une profonde affection pour les chats, et voilà près de vingt ans que je vis en leur compagnie.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sayo Koizumi nous fait partager avec humour et un grand sens de l'observation 100 moments complices qui en disent long sur le tempérament des chats : comment ils nous disent bonjour, leurs jeux préférés, ce qu'ils expriment quand ils remuent la queue, pourquoi ils dorment tant et dans des postures incroyables...

Chôjirô, le grand frère et Raku la petite soeur, sont les deux chats adorés de Sayo Koizumi, une illustratrice vivant à Tokyo. Comme tous les chats du monde, ils ont leurs habitudes, leurs petits défauts, leur langage, leurs mystères...

Le guide complètement « kawaii » des amoureux des chats !

Depuis plus de 20 ans, Sayo Koizumi dessine et met en scène ses chats. Amusée, tendre, voire taquine, elle les croque dans toutes les situations de la vie quotidienne, nous faisant partager de délicieux moments de complicité...

Le siècle des égarés : de l’errance identitaire au sentiment de soi

Julia de Funès se lance à contre-courant et part en campagne contre le wokisme ! Woaw ! Mais bon… pourquoi pas ? Mais non, j’ai quand-même eu un peu de peine à la suivre. Et finalement, réac ou éclairé, j’ai longtemps hésité.

Comprendre qu'on est initialement complet
Chacun, chaque chose a sa « perfection propre », nous dit régulièrement Spinoza. Inutile de lorgner la perfection du voisin, ou d'une identité idéale, pour ressentir le sentiment de soi. Devenir comme untel ou unetelle n'est pas seulement vain et frustrant, mais suicidaire. Supposons un triangle et un carré ; si le triangle rêvait d'avoir comme le carré un côté de plus, il deviendrait avec ce côté, non pas un triangle plus parfait, mais un carré. Il serait mort comme triangle. Spinoza nous alerte : l'imagination nous fait croire que nous pourrions emprunter les qualités aux autres - c'est le principe sur lequel se fonde la publicité -, mais si c'était le cas, ce serait au prix de notre vie. Imiter un autre, c'est mourir à soi-même. La question pour accéder à soi-même n'est donc pas « à qui ressembler ? »
Le siècle des égarés : de l’errance identitaire au sentiment de soi de Julia de Funès

Car, dans ce livre, j’ai eu parfois le sentiment de me retrouver avec des affirmations non étayées, des sophismes ou des propositions personnelles érigées en vérité. Je me suis même demandé si, avec les mêmes arguments et références, il serait possible d’arriver à des conclusions opposées.

L'identité est également l'une des moins bonnes réponses qu'un collectif puisse trouver pour se sentir être. Les conflits sexistes, racistes, idéologiques sont pour la plupart des problèmes identitaires, dont l'éloignement avec l'universalisme des Lumières mène aux pires intransigeances égalitaristes. Si, hier, la bataille pour l'égalité était la bonne, elle ne semble plus l'être aujourd'hui. Chercher à prouver que la femme, le racisé, l'homosexuel est égal à l'homme blanc hétérosexuel n'a plus aucune pertinence en France en 2022. Du point de vue de l'égalité des chances, nous ne sommes certes pas égaux, mais du point de vue de l'égalité de droit, le combat est gagné grâce aux combattants des siècles passés. Ce n'est pas par l'identitarisme ni par son exigence égalitariste que nous progresserons désormais vers une plus juste reconnaissance individuelle et paix sociale, mais par la liberté.

Mais ! Et même si je ne partage vraiment pas toutes ses idées, reste un livre pour comprendre les reproches possibles aux idéologies identitaristes et communautaristes et pour décortiquer le «qui suis-je», l’inné et l’acquis, la construction de soi, nos parts culturelles et biologiques

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Qui suis-je vraiment ? Comment ne pas brimer une partie de moi-même et vivre pleinement ce que je désire ? Quel est mon style ? En ai-je seulement un ? À quel point suis-je le résultat d'une culture, d'une descendance, d'une couleur de peau ou d'un genre ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En faisant de l'identité une priorité, notre siècle s'égare. Philosophiquement, l'identité est un concept dont la validité reste incertaine. Politiquement, les dogmatismes identitaires s'exacerbent au point de déstabiliser l'universalisme républicain. Individuellement, l'identité nous fige dans des postures qui nous éloignent de nous-mêmes.

Si l'identité est à questionner, quelque chose de cette notion semble toutefois ne pas pouvoir se laisser abandonner : le désir d'être soi-même. Alors, comment parvenir au sentiment de soi sans tomber dans le piège identitaire ? Tel est l'enjeu de ce livre