Blackwater, tome 1 : l’épique saga de la famille Caskey : La crue

Suite à de nombreuses incitations et à des couvertures magnifiques, j’ai fini par me lancer dans Blackwater. Et, ma foi, après ce premier tome, je ne regrette pas.

Blackwater, tome 1 : l’épique saga de la famille Caskey : La crue de Michael McDowell

Ambiance moite et puante à Perdito après une crue de la rivière et la découverte dans un hôtel au milieu des eaux de Elinor par le fils de la famille Caskey. Et il commence à se passer des choses un peu curieuses…

Ambiance étrange, presque gothique, dans le sud des États-Unis raciste au début du 20e siècle…

Vite, la suite !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
À l'aube du dimanche de Pâques 1919, le ciel au-dessus de Perdido avait beau être dégagé et rose pâle, il ne se reflétait pas dans les eaux bourbeuses qui noyaient la ville depuis une semaine.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alors que les flots sombres et menaçants de la rivière submergent Perdido, une petite ville du sud de l'Alabama, les Caskey, une riche famille de propriétaires, doivent faire face aux innombrables dégâts provoqués par la crue. Mené par Harry-Love, la puissante matriarche, et par Oscar, son fils dévoué, le clan s'apprête à se relever. Mais c'est compter sans l'apparition, aussi soudaine que mystérieuse, d'Elinor Dammert, jeune femme séduisante au passé trouble, dont le seul dessein semble être de s'immiscer au cœur de la famille Caskey

Motus

Bienvenue à Parisfrance en 2027 dans une société contrôlée par l’AG, l’Administration Générale. Bienvenue dans l’ignorance abrutie où nulle tête ne doit dépasser et où il est commun de se faire tatouer des publicités sur le front pour arrondir les fins de mois dans des blocs de béton abreuvés de télévision.

Motus de Lucien-Guy Touati

Une dystopie à la Fahrenheit 451 ou 1984 (tiens, il va me falloir le relire celui-là) écrite pour la jeunesse mais qui tient malgré tout encore presque la route. Une lecture amusante comme un clin d’œil à l’anticipation des années 70.

Julian convoqué chez le médiatre va-t-il s’en sortir ? Et Lodie ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Monsieur Malet Julian doit se rendre le vendredi 26 novembre 2027 à 10 heures au centre psycho-médical de Boissy III. Motif : Rendez-vous avec le Médiatre Pier Roby en vue d'un entretien."
Quand Julian reçoit cette convocation, il se sent en danger. Certes il n'a commis aucun délit, mais il y a longtemps qu'il est repéré.
"Regard vif, démarche rapide. Aucune publicité frontale. Tendance au dialogue", précise sa fiche signalétique.
En 2027, cela suffit pour être mis au banc de la société. Et quelle société ! C'est le règne absolu d'une hyper-administration aberrante. Les individus au regard éteint portent sur le front des slogans publicitaires. On ne se parle plus. La communication entre les êtres se limite au strictement utilitaire.
Indifférents, passifs, soumis, les hommes forment un morne troupeau malléable à merci

Une fille sans fusil

A l’heure ou le parlement Suisse discute des notions de viol et de consentement, la lecture de ce tout petit livre m’a semblé absolument d’actualité.

Une fille sans fusil de Paule Baillargeon

Par petits bouts, une femme en psychothérapie parle des agressions sexuelles, viols et harcèlements dont elle a été victime plus jeune.

Un micro roman glaçant. Elle voulait être Jeanne d’Arc, donnez-lui une épée !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je lui ai dit que je vivais dans l'horreur d'une profonde nuit. Oui. Cette nuit-là. Ces mots ne sont pas de moi bien entendu mais de Jean Racine dans sa pièce Athalie : "C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit..."


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quatorze fois Huguette a été harcelée, touchée, embrassée contre son gré, violée. Quatorze fois elle s’est relevée, grelottante de honte ou couverte de sang. Et, comme toutes les Huguette, elle s’est refermée sur ses secrets. Quatorze fois, Huguette a survécu. Aujourd’hui qu’elle est vieille, lui reviennent les mots d’un poème ancien : « Ô madame, pourquoi ce chagrin qui vous suit ? » Alors, Huguette s’attelle à extraire de sa mémoire ces événements qui l’ont marquée. Exilée dans un conteneur sans fenêtre, au milieu d’un paysage beau et aride (comme dans son film préféré, L’homme sans passé), elle se consacre tout entière à la tâche. Une fille sans fusil est son histoire, celle d’une Huguette qui aurait voulu être Jeanne d’Arc

Nymphéas noirs

Après avoir lu l’impressionnante adaptation en bande dessinée de Fred Duval et Didier Cassegrain, je me suis quand même (après quelques hésitations) lancé sur l’original signé Michel Bussi.

Nymphéas noirs de Michel Bussi

Hélas, la magie n’opère pas de la même façon lorsqu’on connait les trucs du prestidigitateur.

Reste un excellent polar à la construction horlogère, chef d’œuvre de chausses-trappes et d’illusionnisme.

Et juste comme ça, cher Michel, je n’arrive toujours pas à croire qu’un flic amoureux se tire parce qu’on tue un chien

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels.
Au cœur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps

La fille de la piscine

Des copines à la piscine, des mecs, des jeux de séduction, du désir et des trahisons dans une constante recherche de stratégies

La fille de la piscine de Léa Tourret

Un tout petit roman sur l’adolescence et les premiers jeux dans une écriture débordant de sensualité estivale.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Les reflets turquoise et argentés crépitent sous le plongeoir. Vertige. La piscine n'est plus qu'un rectangle bleu clair en plastique solide, un matelas pneumatique transparent qui écorche les lèvres des enfants lorsqu'ils jouent au pirate ou au requin.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Mais alors que je m'apprête à rejoindre nos serviettes, je ressens derrière moi un souffle d'air provoqué par la chute d'un corps et ça me donne la chair de poule sur la nuque et les épaules. J'entends le fracas lourd et satisfaisant. J'ai l'impression que je viens tout juste de me débarrasser d'un cadavre dans un fleuve. »
Léna passe ses journées d'été à la piscine avec Max, son amie d'enfance, et Sabrina, dont elle vient de faire la connaissance. Elle observe le monde qui l'entoure, décrit de façon à la fois crue et sensuelle les corps dénudés, les jeux, les conversations, le désir qui s'insinue partout.
Arrivent un jour deux garçons, Yannis et Lounès, que Léna trouve attirants. Habituellement réservée, elle fait preuve d'une audace inédite qui bouleverse bientôt l'équilibre entre les trois adolescentes...
Léna scrute chaque geste, devine les intentions du moindre frôlement sans pour autant repérer l'annonce du drame qui se prépare dans l'atmosphère torride de la piscine

Le jeu des si

Et si… ?

Et si à la sortie de l’aéroport, en fin de soirée, épuisée, fatiguée et lasse d’attendre un conjoint qui ne viendrait pas, vous suiviez une personne tenant une pancarte au nom de Emma Auster ? L’héroïne de ce jeu des si tente l’expérience.

Le jeu des si de Isabelle Carré

Un livre un peu convenu qui tout à coup, bim ! sans prévenir, saute dans l’autofiction (pour en revenir plus tard) tout en tissant des parallèles entre celle qui aurait osé s’échapper et l’autrice coincée par le confinement. Amusant et déroutant !

Mais voilà, Isabelle Carré m’a semblé bien plus convaincante lorsqu’elle ne se cache pas

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le visage collé au hublot, j'admirais les montagnes qui s'étalaient autour du long ruban goudronné de la piste d'atterrissage. Les lignes blanches et les pointillés défilaient à toute vitesse, tels d'impeccables formulaires à découper.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si vous pouviez changer de vie ? Jeu des si, mode d'emploi :
Règle n° 1 : Trouvez un nouveau nom.
Règle n° 2 : Remplacez vos proches par des inconnus.
Règle n° 3 : Modifiez votre personnalité, cessez de mentir par exemple.

N'oubliez aucune piste. Peut-être vous embarquerez-vous sur un coup de tête dans le taxi d'une autre, comme Élisabeth. Et peut-être serez-vous plus libre à l'arrivée.
Isabelle Carré nous invite à découvrir un jeu fascinant, tendre, cruel, parfois dangereux. Les strates de la fiction s'y déplient pour dessiner le portrait d'une femme bouleversante et singulière qui pourtant nous ressemble. Qui n'a jamais songé à disparaître, pour mieux recommencer ?

Le café suspendu

A la manière des impressionnistes, Amanda Sthers présente un tableau de Naples par petites touches de couleurs.

« C'est pour ça que j'écris sur Naples vous comprenez, pour me débarrasser d'une chose de moi-même, pouvoir commencer une vie neuve.
 — Et vous en ferez quoi ?
 — C'est une bonne question. Je pense que je ne le saurai qu'une fois le roman écrit. Je suis encombrée de trop d'histoires pour le moment. C'est comme si j'étais hantée, et que mes fantômes se servaient de moi pour finir leur tâche.
Le café suspendu de Amanda Sthers

Installé dans un café, un écrivain raconte ses souvenirs. Sept histoires qui font parler la vie napolitaine, les ruelles, la Camorra, l’amour, les petits métiers, le bruit, la ville, la mer, le bagout, la petite noblesse déchue, les femmes fatales, l’âme de Naples et les parfums du café.

Un livre un peu décousu avec une représentation qui m’a semblé très authentique de cette ville incroyable

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Si vous fermez les yeux, vous entendrez les linges qui dansent au vent comme autant d'étendards, les mâts clinquants des bateaux, les voix qui rient ou crient au loin, la mer Tyrrhénienne qui s'en va et revient, quelques Vespa agiles, et tout ce chœur improvisé vous dira qu'un chemin est gravé sous les semelles de ceux qui foulent les pavés napolitains.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Lorsqu'on commande un café à Naples, on peut en régler un second indiqué sur l'ardoise du bar comme un café sospeso : un café suspendu, offert à qui entrera sans avoir les moyens d'en payer une tasse. Voici un récit fait de sept histoires que j'ai recueillies par bribes au café Nube pendant les quarante dernières années, toutes sont liées par ce fil invisible. »
Un Français, installé à Naples après une déception amoureuse, vit au-dessus d'un café où il passe une grande partie de son temps. Il y observe la ronde envoûtante de clients qui se croisent ou se manquent, se cachent ou se cherchent, s'aiment et se quittent. Le lecteur voit ainsi se tisser des histoires pleines d'humanité, de fantaisie, de mystères, de croyances et de légendes. Toutes nous rappellent le sens du partage et de la générosité.

Le talent de conteuse d'Amanda Sthers fait merveille, alliant grâce poétique, peinture des sentiments et évocation d'une ville à l'atmosphère unique

Samouraï

Déprimé et en plein deuils, Alan se retrouve à surveiller la piscine de ses voisins (qui ne tarde pas à verdir et accueillir une vie pour le moins hétéroclite) alors qu’il tente d’écrire un roman sérieux et que des amis le poussent à de nouvelles rencontres.

Samouraï de Fabrice Caro

Humour triste et désabusé d’un antihéros sous antidépresseur.

Quelques phrases grandioses dans une mélasse sous Prozac

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cette semaine-là, à quelques jours d'intervalle, mon meilleur ami d'enfance s'est suicidé, Lisa m'a quitté et on annonçait qu'une météorite allait frôler la Terre à une distance suffisamment proche pour que l'on s'en inquiète - selon certains spécialistes, il n'était pas exclu qu'elle la percute.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Tu veux pas écrire un roman sérieux ? » a conseillé Usa à Alan, avant de le quitter pour un universitaire spécialiste de Ronsard. Depuis, Alan cherche un sujet de « roman sérieux ». Il veut profiter de l'été qui commence pour se plonger avec la discipline d'un guerrier samouraï dans l'écriture d'un livre profond et poignant. Ça et aussi s'occuper de la piscine des voisins partis en vacances. Or bientôt l'eau du bassin se met à verdir, de drôles d'insectes appelés notonectes se multiplient à la surface...
Il y a chez Fabrice Caro une grâce douce-amère, une façon unique et désopilante de raconter l'absurde de nos vies

Paradis, clef en main

Comme un exorcisme, Nelly Arcan s’amuse avec l’idée du suicide et avec les relations mère-fille. Un jeu qui semble, à posteriori, bien macabre.

Paradis, clef en main de Nelly Arcan

Antoinette veut mourir, elle s’adresse alors à une société secrète qui propose des suicides clef en main.

Une fiction un peu convenue (qui pourrait faire penser à Amélie Nothomb) et bien en deçà d’À ciel ouvert et de ses brillants Putain, Folle ou Burka de chair.

Peut-être pas la meilleure porte d’entrée pour cette autrice remarquable qu’il faut absolument lire ! Il faut lire Nelly Arcan !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C’est ma vie
On a tous déjà pensé se tuer. Au moins une fois, au moins une seconde, le temps d’une nuit d’insomnie ou sans arrêt, le temps de toute une vie. On s’est tous imaginé, une fois au moins, s’enfourner une arme à feu dans la bouche, fermer les yeux, décompter les secondes et tirer.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une obscure compagnie organise le suicide de ses clients. Une seule condition leur est imposée : que leur désir de mourir soit incurable. Pur, absolu. Antoinette a été une candidate de Paradis, Clef en main. Elle n'en est pas morte. Désormais paraplégique, elle est branchée à une machine qui lui pompe ses substances organiques. Et Antoinette nous raconte sa vie. Elle raconte sa mère, dont elle pourrait être la copie conforme. Elle raconte Paradis, Clef en main et son processus de sélection, ses tests et ses épreuves, son chauffeur et son psychiatre halluciné, le caniche blanc qui ponctue les scènes rocambolesques, son comité de sélection. Un monde Kafkaïen. Elle nous raconte aussi son oncle Léon, dont le suicide, également organisé par Paradis, Clef en main, a fait les manchettes du monde entier. Et surtout, elle nous raconte son nouveau désir d'exister, son second souffle.
Paradis, Clef en main est le cinquième livre de Nelly Arcan, qui s'aventure ici, et avec brio, dans la fiction. Roman d'anticipation, roman sur le désir de vivre, sur celui de mourir. Roman sur la responsabilité, sur le rapport à l'autre, sur le rapport au corps, à la vie. Roman fabuleux écrit d'une plume acérée

À ciel ouvert

Après les autobiographiques Putain et Folle, Nelly Arcan a fait une incursion dans la fiction avec À ciel ouvert.

À ciel ouvert de Nelly Arcan

Un livre où elle explore les corps et la beauté, la vénérée beauté, la froide et chirurgicale beauté. Cette burqua de chair dont on oblige les femmes à se vêtir et qui donnera le titre à son dernier ouvrage posthume.

Des femmes prisonnières de leur image et des hommes esclaves de leurs fantasmes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le ciel à marée haute
C'est sous un soleil d'été que cette histoire avait commencé, l'an dernier, sur le toit de l'immeuble où vivait Julie O'Brien et où elle était allongée comme une écorchure, sans mentir, mot qu'elle s'était donné en respect pour sa peau formée de rousseur et de blondeur, une peau qui venait de l'Irlande si on la faisait remonter à la troisième génération paternelle et qui n'était pas armée, s'était-elle dit ce jour-là, contre l'acidité du soleil d'aujourd'hui, qui darde, qui pique vers la population mondiale ses rayons.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sur le toit d'un immeuble de Montréal, une femme au teint de rousse est allongée, immobile, sous le soleil. Julie O'Brien souffre le martyre, mais considère les soins qu'elle s'inflige comme obligatoires.
La beauté, chez Nelly Arcan, est toujours sujet et objet de maltraitance. La beauté est une guerre. Et la guerre surgit lorsque Rose Dubois rejoint Julie sur ce toit brûlant...