Janet Burroughs

Une femme au 19e part en Afrique. Une histoire féministe ou coloniale ? Qu’importe ! Un choc de cultures, des rencontres, des paysages, des personnes.

Janet Burroughs de Françoise-Sylvie Pauly, dessins de Pascal Croci et Sandrine Py

Un carnet de bord tout en images et en voix off.

Un dessin très inspiré avec un narration subtile… trop, peut-être, et je m’y suis finalement un peu perdu.

Faute à un propos peu inspiré, une vision colonialiste trop datée ou un manque d’action ?

Restent les images, superbes !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Au XIXe siècle, l'Afrique est un continent encore méconnu. Pour Janet Burroughs, jeune femme indépendante à la curiosité scientifique, la rencontre avec une tribu matriarcale va bouleverser son existence... La fascinante Aboudalé, chef de cette étrange tribu, l'initie aux mystères d'un étonnant cimetière de pierres... Et lui raconte la légende de l'enfant-singe, celui que Edgar Rice Burroughs nous fera connaître sous le nom de Tarzan. Après Marie-Antoinette, Pascal Croci réalise à nouveau un sublime portrait de femme : celui d'une européenne découvrant une société inconnue, qui remet en questions son éducation et toutes ses certitudes

Les nouvelles enquêtes de Maigret

Ces nouvelles enquêtes de Maigret regroupent 17 nouvelles de Maigret.

La péniche aux deux pendus
Tout est dans le titre !

Mais, à la Citanguette, il y avait un bistrot, si bien que les bateaux faisaient l'impossible pour y coucher. Un vrai bistrot pour mariniers, où l'on vendait du pain, des conserves, du saucisson, des cordages et de l'avoine pour les chevaux.
C'est là, on peut le dire, que Maigret fit vraiment son enquête, sans en avoir l'air, buvant de temps en temps un verre, s'asseyant près du poêle, allant faire un petit tour dehors tandis que la patronne, presque aussi blonde qu'un albinos, le regardait avec un respect mitigé d'ironie.
La péniche aux deux pendus de Georges Simenon
Et Simenon en profite pour nous parler de son amour des canaux, des péniches et des écluses
Maigret 20/103

L’affaire du boulevard Beaumarchais
Un amour malheureux et des maux d’estomac…
Maigret 21/103

La fenêtre ouverte
Une faillite, un patron un peu margoulin, un employé ex-officier démobilisé et désœuvré et… Maigret, par magie comprend tout grâce à l’odeur froide de la poudre !
Maigret 22/103

Monsieur Lundi
Une mort bien étrange, une bonne tuée par des épis de seigle ! Heureusement, Maigret peut compter sur le principal suspect pour lui donner tous les éléments ! Fastoche
Maigret 23/103

Jeumont, 51 minutes d’arrêt !
Huis clos dans un compartiment de train. Un mort et Popaul (le neveu de Maigret) appelle tonton à la rescousse.
Maigret 24/103

Peine de mort
Sans preuves, mais avec une conviction, Maigret tente de gagner à l’usure
Maigret 25/103

Les larmes de bougie
Un mobile ou une preuve ? Chercher l’argent, toujours l’argent !
Maigret 26/103

Rue Pigalle
Des truands, des armes…
Maigret 27/103

Une erreur de Maigret
Qui aurait pu s’intituler : la grosse colère de Maigret au fond d’une cave sordide et où les conclusions du commissaire tiennent du miracle

Il y a des gens à qui on ne peut même pas casser la figure, parce qu'on craindrait que la main s'y enlise! Depuis trois ou quatre heures, depuis qu'on l'avait chargé de cette affaire de la rue Saint-Denis, Maigret était à cran, le Maigret des mauvais jours, le Maigret écœuré, quasi sournois à force de dégoût, à qui personne, au Quai des Orfèvres, n'osait adresser la parole.
Une erreur de Maigret de Georges Simenon
Maigret 28/103

L’amoureux de Madame Maigret
Où l’on apprend (ou alors ne m’en souvenais-je pas) que Madame Maigret se prénomme Henriette.
Et dans cette histoire, il est question d’un homme sans âge, moustache, canne et lorgnon qui passe bien des heures dans le square à regarder une bien jolie bonne.
Maigret 29/103

La vieille dame de Bayeux
Tuée dans la chambre jaune ou dans la chambre bleue ? Telle est la question !
Maigret 30/103

L’auberge aux noyés
Une femme à la gorge tranchée retrouvée dans une spider tombée dans le canal après un accrochage avec un camion. Et là encore, Magic-Maigret qui trouve la solution d’un seul clin d’oeil !

Une remarque à faire, c'est que les histoires ennuyeuses, celles dont on a toutes les peines du monde à se dépêtrer et qui finissent d'une façon plus ou moins désagréable, sont toujours celles dans lesquelles on se laisse engager assez sottement par le hasard, ou simplement faute du courage de dire non quand il en est encore temps.
L’auberge aux noyés de Georges Simenon
Maigret 31/103

Stan le Tueur
Une bande de cruels polonais égorgent dans les campagnes. Aidé par un curieux personnage, Maigret dénoue le mystère.
Maigret 32/103

L’Étoile du Nord
A deux jours de la retraite, Maigret prend un appel et se retrouve face à un meurtre dans un petit hôtel et il ne faut pas bien longtemps au commissaire pour découvrir la principale suspecte. Mais quelque chose ne colle pas… Et d’ailleurs, cette suspecte, qui est-ce ?
Amusant, le nombre d’enquêtes du commissaire à quelques jours de la quille ! L’écluse N°1 n’était elle pas déjà la dernière ?
Maigret 33/103

Tempête sur la Manche
Et voilà, Maigret est à la retraite (pour les trois dernières nouvelles) et ici, il tente de se rendre en Angleterre avec Madame Maigret. Et juste avant la traversée, alors qu’ils sont coincés par la tempête… Bim, un mort !
Maigret 34/103

Mademoiselle Berthe et son amant

L'air sentait tellement le printemps, avec des bouffées si chaudes et si parfumées que, le beaujolais aidant, cela mettait le sang à la tête et donnait des envies de sieste dans l'herbe avec un journal déployé sur la tête.
Mademoiselle Berthe et son amant de Georges Simenon
Appelé à l’aide, Maigret retourne à Paris pour une jeune fille qui craint pour sa vie. Mais est-ce vraiment pour sa vie qu’elle a peur ?
Maigret 35/103

Le notaire de Châteauneuf

Il n'y avait pas le moindre cadavre dans cette affaire. Aucune vie humaine, en apparence, n'était menacée. Il s'agissait en somme de gens heureux qui s'acharnaient à défendre leur bonheur, tel qu'ils le concevaient, les uns contre les autres.
Le notaire de Châteauneuf de Georges Simenon
Finalement, seule cette dernière nouvelle ressort un tant soit peu de ce recueil. L’histoire d’un petit notaire de province qui voit disparaître des ivoires de sa collection. L’occasion de brosser le tableau d’une petite famille bourgeoise heureuse (ou presque).
Maigret 36/103

Car hélas, les nouvelles ne sont vraiment pas un format dans lequel Simenon brille, le format court ne lui permettant pas de s’installer à son rythme dans le milieu qu’il souhaite décrire. Pour une petite enquête, peut-être, mais ce n’est (à mon avis) pas pour ses intrigues polaristiques qu’il brille, mais bien plus pour les portraits qu’il présente.

Un recueil dispensable dans lequel seules une ou deux nouvelles rehaussent le médiocre niveau

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La péniche aux deux pendus
L'éclusier du Coudray était un type maigre du genre triste, en complet de velours à côtes, aux moustaches tombantes, à l'œil méfiant, un type comme on en rencontre beaucoup parmi les régisseurs de domaines. Il ne faisait pas la différence entre Maigret et les cinquante personnes, gendarmes, journalistes, policiers de Corbeil et membres du Parquet à qui, depuis deux jours, il avait raconté son histoire. Et, tout en parlant, il continuait à surveiller, en amont et en aval, la surface glauque de la Seine.
C'était novembre. Il faisait froid et un ciel tout blanc, d'un blanc cru, se reflétait dans l'eau.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Vols, suicides, meurtres et disparitions étranges, tel est le quotidien du célèbre commissaire Maigret. Observateur et fin psychologue, Maigret n'a nul besoin de techniciens de scène de crime et autres experts ; il lui suffit de se laisser guider par son instinct et sa connaissance de l'homme. Des bars de Pigalle aux pensions de famille, des appartements bourgeois aux squares parisiens, chaque nouvelle enquête est pour lui une manière de s'immerger dans la comédie humaine

Salut Thierry

On ne te connaissait pas, caché derrière un personnage trop important ! Un monstre de la jeunesse !

Thierry Courtin

T’choupi est orphelin

Salut Thierry

Au revoir Georges

Vous aviez publié avec Richard Malka une brillante éloge de l’irrévérence qui regroupait vos playdoyers sur la liberté d’expression à l’occasion du procès des caricatures en 2007. Suite aux attentats, suivirent deux autres ouvrages de Richard Malka qui ne cessait, à juste titre, de vous citer.

Georges Kiejman
Georges Kiejman

Merci

L’improbable monsieur Owen

Maigret est à l’hôtel, au soleil, à Cannes ! pendant que Madame Maigret est au chevet de sa tante Émilie. Il en profite pour résoudre un meurtre qui a lieu dans l’hôtel durant son séjour. Une résolution aussi improbable que le titre de cette nouvelle !

Il avait une nouvelle preuve de la divergence des avis en matière de beauté féminine. M. Louis lui avait dit :
 - Une jolie blonde...
Et, comme on avait ajouté qu'elle était bien en chair, il l'avait imaginée grassouillette. Or, Mlle Germaine était peut-être belle, mais elle n'était pas jolie. Si ses traits étaient réguliers, ils étaient durs, et ses formes trop nettes étaient loin de donner une impression de faiblesse féminine.
L’improbable monsieur Owen de Georges Simenon

Une nouvelle où l’on apprend que pour Maigret (et Simenon ?), la beauté féminine est « faible ». Je vous laisse ça là.

Une nouvelle introuvable autrement que dans des recueils du type « Tout Simenon »… Et c’est bien dommage. Alors un grand merci à la regrettée Team AlexandriZ.

Maigret 37/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'était merveilleux d'être là, les yeux clos, de sentir les paupières picoter sous la caresse d'un soleil filtré par les rideaux jaunes ; c'était merveilleux surtout de se dire qu'il était deux heures et demie, ou trois heures de l'après-midi, peut-être plus, peut-être moins, et qu'au surplus ce rongeur de l'existence qu'on appelle une montre n'avait en l'occurrence aucune importance.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Maigret, passe ses vacances sur la Côte d'Azur, dans un palace de Cannes. Le portier du palace, M. Louis, est une vieille connaissance du commissaire. Bien décidé à profiter du soleil méditerranéen, Maigret va cependant devoir se charger d'une enquête, sur la demande de M. Louis: dans une chambre de l'hôtel, occupée par un vieux Suédois toujours vêtu de gris, on a découvert le cadavre d'un jeune homme, noyé dans la baignoire

Salut Philou

Je t’ai toujours regardé d’un air dubitatif. Tu ressemblais tellement à «l’écrivain français» tel que je me le représentais plus jeune. Gauchiste, provocateur, dandy libidineux de l’intelligentsia parisienne.

Et nous partagions un même amour, Venise !

Philippe Sollers
Philippe Sollers

Mais hélas, tes écris ne m’ont jamais touché.
Peut-être devrais-je retenter ?

J'ose l'avouer : je vis chaque minute comme une préparation à être savouré par le néant. Il m'attend, il salive, je suis sa proie préférée, je lui dois tout, même si rien n'est tout. Aucun désespoir, le soleil brille, et voici le soir charmant, ami du criminel. Pas de four crématoire, mon squelette a le droit de penser. Pas non plus de suicide, sauf cas de douleur extrême. Pas de prélèvements d'organes, ma pourriture doit se mélanger à mes os. Je tiens à ce qu'on puisse retrouver mon ADN, ne serait-ce que pour réfuter des grossesses imaginaires. Comme je n'ai tué personne, il est exclu qu'on vienne me déranger.
Centre de Philippe Sollers

La vie est un songe, merci de l’avoir rêvée…
Philippe Sollers — Femmes

Salut Philippe

Maigret et l’inspecteur malgracieux

Ce recueil de nouvelles comprend :

Maigret et l’inspecteur Malgracieux
L’histoire d’un meurtre déguisé en suicide qui intrigue beaucoup Maigret alors que l’enquête aurait dû revenir au fameux Malgracieux.

C'était une drôle de vie. Maigret prenait un air grognon, mais, en réalité, il n'aurait pas donné sa place, à ces moments-là, pour le meilleur fauteuil de l'Opéra. Était-il possible d'être davantage chez lui, dans les vastes locaux de la Police Judiciaire, qu'au beau milieu de la nuit ? Tellement chez lui qu'il avait tombé la veste, retiré sa cravate et ouvert son col. Il avait même, après une hésitation, délacé ses souliers qui lui faisaient un peu mal.
Maigret et l’inspecteur malgracieux de Georges Simenon
Un commissaire gêné aux entournures et qui avance à pas feutrés en tentant de ne point empiéter sur l’enquête du susceptible Malgracieux
Maigret 49/103

Le témoignage de l’enfant de choeur
Une nouvelle assez choupi, où un enfant de choeur qui rêve d’un vélo se retrouve témoin d’un meurtre.

Il avait horreur d'être malade et pourtant il y avait des moments où c'était presque voluptueux, des moments où, fermant les yeux, il n'avait plus d'âge, parce qu'il retrouvait des sensations de son enfance.Alors il retrouvait aussi le jeune Justin au visage pâle et déjà énergique. Toutes les images du matin qui revenaient à la mémoire, non plus avec la précision de la réalité de chaque jour, non plus avec la sécheresse des choses que l'on voit, mais avec cette intensité particulière des choses que l'on sent.Par exemple, il aurait pu décrire, presque dans le détail, cette mansarde qu'il n'avait pas visitée, le lit de fer sans doute, le réveil sur la table de nuit, l'enfant qui tendait un bras, qui s'habillait sans bruit, avec des gestes toujours les mêmes...
Le témoignage de l’enfant de choeur de Georges Simenon
Heureusement, le commissaire grippé qui avait, lui aussi, été enfant de choeur, l’écoute et le croit.
Maigret 50/103

Le client le plus obstiné du monde
Des soeurs jumelles, un mari jaloux et alcoolique de retour d’Afrique et… Beaucoup, beaucoup de petits verres, d’alcools et de bistrots pour retrouver qui a tué.

La caisse enregistreuse fonctionnait sans arrêt, et il y avait de la sueur sur le front des garçons qui s'épongeaient parfois avec le même torchon qui servait à essuyer le comptoir. On plongeait un instant, dans l'eau trouble des bassins d'étain, les verres qu'on ne se donnait pas la peine de sécher ensuite et dans les- quels on versait à nouveau vin rouge ou vin blanc.
 - Deux petits blancs secs... commanda Maigret, qui savourait tout ce brouhaha matinal.
Et le vin blanc avait un arrière-goût canaille qu'on ne savoure que dans les bistrots de cette sorte.
Le client le plus obstiné du monde de Georges Simenon
Une balade de bistrot en bistrot… Encore un demi, commissaire ?
Maigret 51/103

On ne tue pas les pauvres types
Un homme est mort, de façon un peu… Déconcertante… Un suicide avec une belle et grosse assurance vie ?

On n'aurait pas pu dire pourquoi, au juste. Il se dégageait de cette femme, qui était peut-être une fort brave femme, quelque chose de décourageant qui parvenait à rendre terne, quasi lugubre, jusqu'au soleil qui pénétrait par la fenêtre. La vie, autour d'elle, devenait tellement morne, tellement inutile et monotone qu'on se demandait si la rue était vraiment là, à portée de la main en quelque sorte, grouillante de vie, de lumière, de couleurs, de sons et d'odeurs.
 - Pauvre type...
Pas parce qu'il était mort, mais parce qu'il avait vécu !
On ne tue pas les pauvres types de Georges Simenon
Mais aussi, un homme avec une double vie, triple, quadruple !
Alors, pourquoi est-il mort ? Et si ce n’est pas un suicide… Qui l’a tué ?
Maigret 52/103

Et pour une fois (car les précédentes m’avaient bien déçu), voilà un recueil de nouvelles qui n’est pas prétexte à refourguer des brouillons, des esquisses ou des fonds de tiroirs inaboutis. Les historiettes (sans être incroyables, certes) sont sympa, parfois rigolotes ou prétexte à raconter un sujet qui n’aurait pas nécessité plus.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un monsieur qui n'aime pas plus la vie que la police
Le jeune homme déplaça légèrement le casque d'écoute sur ses oreilles.
- Qu'est-ce que je disais, mon oncle?... Ah! oui... Quand la petite est rentrée de l'école et que ma femme a vu qu'elle avait des plaques rouges sur le corps, elle a d'abord cru que c'était la scarlatine et...
Impossible de finir une phrase un peu longue ; invariablement une des petites pastilles s'éclairait dans l'immense plan de Paris qui s'étalait sur tout un pan de mur. C'était dans le XIIIe arrondissement, cette fois, et Daniel, le neveu de Maigret, introduisant sa fiche dans un des trous du standard, murmurait :
- Qu'est-ce que c'est ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'était une de ces affaires dont l'odeur plaisait à Maigret, qu'il aurait aimé renifler à loisir jusqu'au moment où il en serait si bien imprégné que la vérité lui apparaîtrait d'elle-même.
Et il tombait sur le pauvre Lognon, le meilleur des hommes, le plus consciencieux des inspecteurs, mais sur qui la malchance s'acharnait avec tant d'insistance qu'il en était arrivé à avoir la hargne d'un chien galeux...

Menaces de mort

Menacé de mort par une lettre anonyme et ce, dimanche avant six heures de l’après-midi, Emile Grosbois fait appel à Maigret.

Un décor où tout chantait la joie de vivre ! 
Or, Maigret était là en compagnie de deux petits hommes chafouins et roussâtres qui l'épiaient et s'épiaient mutuellement.
Au lieu de la gaieté qu'évoque le mot villa, la construction sombre exhalait l'ennui, la mesquinerie, la méfiance.
 - Ne passez pas par là, monsieur le commissaire, car il y a des pièges... Prenons le sentier...
Un perron sans style. Une antichambre trop peu éclairée où on commençait à renifler une fade odeur d'humidité.
Menaces de mort de Georges Simenon

Mais comme toujours, Maigret a besoin de temps, d’espace pour s’épanouir. Et une nouvelle, non, c’est trop court !

Menaces de mort avec des illustrations de Loustal

Restent les fines illustrations de Loustal qui donnent un peu de grâce à ce glauque huis-clos dans une famille où tout le monde semble se détester cordialement.

Maigret 39/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
- Allô ! C'est vous, Maigret ? Vous voulez passer un instant dans mon bureau ?
Fenêtres ouvertes sur la Seine, car on avait un mois de juin splendide. Maigret en profita pour mettre fin aux confidences d'un assez louche individu qui faisait pardonner ses trafics plus ou moins clandestins en venant raconter chaque semaine à la P. J. ce qu'il savait sur ses collègues de Montmartre.
Quelques instants plus tard, le commissaire poussait la porte matelassée du bureau du directeur de la Police judiciaire et, là aussi, les hautes fenêtres étaient ouvertes, donnant de la gaieté à une pièce où venaient aboutir tous les crimes de Paris.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les lettres anonymes, ce n'était pas vraiment le domaine du commissaire. Alors pourquoi accepta-t-il l'enquête ? La douceur du soleil de juin, la perspective d'un week-end au bord de l'eau ?...

L’inspecteur Cadavre

Et voilà, c’était le dernier roman de Maigret que je n’avais pas encore lu. Et, bonheur, c’en était un très bon ! Restent encore quelques nouvelles mais celles-ci m’ont généralement semblé moins bonnes. J’avais commencé ces lectures suite à la découverte d’un Maigret dans la cave de mes parents. Puis, j’avais été motivé par la lecture d’un article dans le Temps où Nicolas Dufour racontait son été durant lequel « J’ai lu les 75 romans de Maigret (et j’ai déjà envie de les relire) »

Le nom de l'homme était Cavre, Justin Cavre, et non Cadavre, bien entendu, mais il y avait vingt ans qu'on lui avait donné le surnom d'inspecteur Cadavre et c'était toujours ce sobriquet qu'on employait à la Police Judiciaire quand on parlait de lui.
Il était ridicule, dans son coin, l'air constipé, à prendre des poses inconfortables pour ne pas regarder dans la direction de Maigret. Il savait que celui-ci l'avait bien vu. Décharné, blafard, les paupières rouges, il faisait penser à ces gamins qui, à la récréation, se morfondent à l'écart en cachant sous leur hargne leur envie de jouer avec les autres.
L’inspecteur Cadavre de Georges Simenon

Et je termine ces Maigret avec bonheur par cette dernière enquête qui est celle de l’injustice ! Et, par chance, c’est peut-être une des plus emblématique. Ici, les salauds, les malins et malfaisants restent impunis.

Et, tout en attendant le train au bout du quai, près de sa valise qu'il surveillait, Maigret parlait tout seul :
 - Vois-tu, mon petit, moi aussi je suis de ceux qui, comme toi, voudraient que tout soit beau et propre sur la terre... Moi aussi, je souffre et je m'indigne quand...

Fataliste, Maigret s’en accommode tant bien que mal.

Car c’est sûrement là que réside une des originalités de Maigret. Si le commissaire cherche toujours à comprendre (avec succès, d’ailleurs (et souvent un peu miraculeusement)), les coupables ne sont pas toujours condamnés et parfois, nulle morale, aucun Karma ni justice. Le commissaire hausse les épaules et s’en va. Oui, les assassins, comme dans la vraie vie, restent libres… Parfois.

Maigret 45/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le petit train du soir
Maigret regardait le monde avec de gros yeux maussades, donnant sans le vouloir à sa personne cette fausse dignité, cette importance qu'on affecte après les heures vides passées dans un compartiment de chemin de fer. Alors, bien avant que le train ralentisse pour entrer en gare, on voit des hommes gonflés dans d'énormes pardessus sortir de chaque alvéole, une serviette de cuir ou une valise à la main, et, avec l'air de ne pas se préoccuper les uns des autres, rester debout dans le couloir, une main négligemment accrochée à la tringle de cuivre qui barre la vitre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Suicide? Meurtre? Un froid matin de janvier, un jeune homme est retrouvé mort sur la voie ferrée près de Saint-Aubin-les-Marais, en Vendée. Pour rendre service à un ami, le commissaire Maigret accepte de quitter Paris pour essayer d'y voir plus clair.
Mais il n'est pas le seul à mener l'enquête : un ancien policier devenu détective privé, l'inspecteur Cadavre, s'intéresse lui aussi de très près à cette affaire...

Maigret et les petits cochons sans queue

Ce livre regroupe 9 nouvelles (dont deux minuscules avec le commissaire):

Les petits cochons sans queue
L’histoire de la fille d’un receleur dont le mari disparait

Un homme était mort, à cause de la passion du vieil antiquaire, un garçon qui avait vingt-deux ans. Il avait acheté un petit cochon sans queue, lui aussi, et ce n'était sans doute pas le premier. Il était venu dans cette même pièce où il n'y avait pas une œuvre d'art, où les murs étaient ornés d'horribles lithographies encadrées de noir. Les chefs-d'œuvre, qui aurait pensé à aller les chercher dans la cave ?
Les petits cochons sans queue de Georges Simenon

Sous peine de mort
Une histoire de vengeance (ou d’escroquerie) entre un unijambiste et un borgne au bord de mer
Le premier message, une carte postale en couleurs qui représentait le palais du Négus, à Addis-Abéba, et qui portait un timbre d'Éthiopie, disait :
 - On finit par se retrouver, crapule. Sous peine de mort, te souviens-tu ?
Ton vieux : JULES
Sous peine de mort de Georges Simenon

Le petit tailleur et le chapelier
Un serial killer et une récompense de 20’000 francs dans une ville où tout le monde à peur
Kachoudas, le petit tailleur de la rue des Prémontrés, avait peur, c'était un fait incontestable. Mille personnes, dix mille personnes plus exactement - puisqu'il y avait dix mille personnes dans la ville - avaient peur aussi, sauf les enfants en très bas âge, mais la plupart ne l'avouaient pas, n'osaient même pas se l'avouer devant la glace.
Le petit tailleur et le chapelier de Georges Simenon

Un certain Monsieur Berquin
Une micro-nouvelle sur un accident

L’escale de Buenaventura
Encore une micro-nouvelle, coloniale, celle-ci.

L’homme dans la rue
Maigret traque un homme dans la rue, de bars en cinéma, un tour de Paris

C'était une expérience que Maigret n'avait pas encore eu l'occasion de poursuivre jusqu'au bout : en combien de temps un homme bien élevé, bien soigné, bien vêtu, perd-il son vernis extérieur lorsqu'il est lâché dans la rue ?
L’homme dans la rue de Georges Simenon
Une nouvelle dispensable, éventuellement pour les collectionneurs et les aficionados du commissaire
Maigret 60/103

Vente à la bougie
Appelé pour un meurtre, Maigret tente de reconstituer le meurtre en huis-clos.

C'était le matelas qui se consumait lentement, un matelas de laine, et qui répandait une âcre odeur de suint. Sur ce matelas, Borchain, en chemise et en caleçon, était étendu, le crâne fracassé.
Il y avait le téléphone. A une heure du matin, Maigret était alerté. A quatre heures, il arrivait à travers un déluge, le nez rouge, les mains glacées.
Vente à la bougie de Georges Simenon
Une nouvelle comme un brouillon inabouti
Maigret 61/103

Le deuil de Fonsine
Deux soeurs liées par une haine tenace

Madame Quatre et ses enfants
Madame quatre habite au quatre et elle est la femme de… ?

En bref, 9 nouvelles, dont deux minuscules avec le commissaire Maigret. Et en dehors des deux-trois premières qui sont un peu plus développées, voici un recueil bien fastidieux. Comme des fonds de tiroirs assemblés de bric et de broc à postériori…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Les petits cochons sans queue
Les jeunes mariées aiment recoudre les boutons.
Pour le coup de téléphone de sept heures, il n'y avait pas de doute : Marcel l'avait bien donné de son journal. Germaine venait à peine d'arriver au restaurant Franco-Italien, boulevard de Clichy, où ils avaient l'habitude de dîner et où ils se retrouvaient automatiquement quand ils ne s'étaient pas donné rendez-vous ailleurs. Ils y avaient leur table réservée, près de la fenêtre. Cela faisait partie de leur home.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pour le coup de téléphone de sept heures, il n'y avait pas de doute : Marcel l'avait bien donné de son journal. Germaine venait à peine d'arriver au restaurant Franco-Italien, boulevard de Clichy, où ils avaient l'habitude de dîner et où ils se retrouvaient automatiquement quand ils ne s'étaient pas donné rendez-vous ailleurs.
Ils y avaient leur table réservée, près de la fenêtre. Cela faisait partie de leur home. Elle avait eu juste le temps de s'asseoir et de constater qu'il était sept heures moins trois minutes quand Lisette, la petite du vestiaire, qui la regardait d'un air si curieusement ému depuis qu'elle était mariée et qui avait tant de plaisir à l'appeler madame, s'était approchée.
- Madame Blanc... c'est Monsieur qui vous demande au téléphone...Elle ne disait pas M. Blanc. Elle disait monsieur, et elle prenait un air si complice que c'était un peu comme si ce monsieur eût été leur monsieur à elles deux