Bijou de banlieue

Inclassable et délirant. Intime, invraisemblable et tellement réel !

Bijou de banlieue de Sara Hébert

Sara Hébert convoque Bijou, son alter ego, pour nous causer de féminisme à la québécoise de banlieue. Une version punk et décomplexée pour visiter sa vie, ses journaux intimes et prodiguer de bons conseils. Vie professionnelle, drague, crushs lourdingues à virer, coups d’un soir, gestion des émotions, grand amour ou maternité.

Un festival de collages qui piquent les yeux, de portraits d’hommes et de relations merdiques, de souvenirs tendres ou chaotiques.

Enfin un manuel de développement personnel qui sent vrai et authentique. En bonus : ça fait bien marrer !

Et pour suivre les memes et collages de Sara Hébert il y a Instagram. Merci Madame Bijou !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Coucou !
Auriez-vous, par hasard, de la difficulté à :
Vous faire confiance
Respirer
Décrocher
Prendre une décision
Vous choisir
Exiger votre dû
Vous affirmer
Foncer
Et savoir ce qui est bon pour vous ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sara Hébert puise dans l’imaginaire punk, le langage des meetings AA et les souvenirs du mariage de sa mère afin de tracer les contours de sa vie amoureuse et professionnelle. De façon intime, touchante et combative, cette autofiction illustrée s’approprie les codes des guides de bienséance, des magazines féminins et manuels de croissance personnelle pour critiquer la positivité toxique, le mythe du prince charmant et la culture du travail sexiste. Elle espère, à travers ses textes et collages, vous aider à reprendre confiance en vous, à repenser vos rapports aux patrons et à vous libérer des hommes-bouées

Un crime en Hollande

Voilà un Maigret qui se passe dans une ville dont je ne serais jamais sûr d’avoir réussi à prononcer le nom : Delfzijl, en Hollande (je vous laisse essayer).

C'est ainsi que Maigret commença cette enquête en aidant un veau de pure race frisonne à venir au monde, en compagnie d'une jeune fille dont les gestes assurés révélaient l'entraînement sportif.
Une demi-heure plus tard, tandis que le nouveau-né cherchait déjà les mamelles de sa mère, il était penché avec Beetje sous un robinet de cuivre rouge et se savonnait les mains jusqu'aux coudes.
« C'est la première fois que vous faites ce métier ? plaisantait-elle.
La première... »
Elle avait dix-huit ans. Quand elle retira son tablier blanc, la robe de soie sculpta des formes pleines qui, peut-être à cause de l'atmosphère ensoleillée, avaient quelque chose d'extrêmement capiteux.
Un crime en Hollande de Georges Simenon

Maigret appelé officieusement pour élucider un meurtre dont le principal suspect est un compatriote qui a été trouvé l’arme à la main.

Une histoire un peu technique que Maigret semble assez miraculeusement élucider malgré son incompréhension totale du Néerlandais

Maigret 8/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La jeune fille à la vache
Quand Maigret arriva à Delfzijl, un après- midi de mai, il n'avait sur l'affaire qui l'appelait dans cette petite ville plantée à l'extrême nord de la Hollande que des notions élémentaires.
Un certain Jean Duclos, professeur à l'université de Nancy, faisait une tournée de conférences dans les pays du Nord. A Delfzijl, il était l'hôte d'un professeur à l'École navale, M. Popinga. Or, M. Popinga était assassiné et, si l'on n'accusait pas formellement le professeur français, on le priait néanmoins de ne pas quitter la ville et de se tenir à la disposition des autorités néerlandaises.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jean Duclos, sociologue français d'origine suisse, est professeur de criminologie à l'Université de Nancy. A l'occasion d'une tournée de conférences aux Pays-Bas, il est amené à se rendre à Delfzijl. Après une soirée donnée en son honneur chez Conrad Popinga, professeur à l'Ecole navale de la ville et ancien capitaine au long cours, son hôte est tué d'une balle de revolver

Le monde avant #MeToo : à travers 100 images pop culture décryptées

Génial. Déjà pour les images qui illustrent le propos. A chaque page c’est un choc, une surprise, un rappel, une évidence. Oui, elles sont déjà vues (justement), inconsciemment intégrées, souvent sans aucun questionnement. Et là, toutes à la suite, impossible, C’est un choc !

Il fut un temps où l'on considérait qu'une bonne fessée pouvait faire du bien à une femme.
Dès qu'elle la ramenait un peu trop ou prenait un peu trop le dessus, hop! une fessée ! Et le monde continuait de tourner rond. Moi qui étais une jeune fille un peu grande gueule et qui avais tendance à la ramener, je ne compte plus le nombre de fois où l'on m'a dit : « Plus tard, ton mari te foutra des trempes! »
Le monde avant #MeToo : à travers 100 images pop culture décryptées de Agnès Grossmann

Ensuite, pour le propos ! Ce livre n’est pas qu’une collection d’images. L’essai est construit, avec un argumentaire et un point de vue clair et limpide. Les causalités s’enchainent et Agnès Grossmann démontre.

Et c’est ainsi que toutes petites, depuis bien longtemps, on apprend aux filles que les loups guettent. Puis que leur beauté est dangereuse, que leur indépendance leur coutera cher, qu’elles sont faites pour être belles et susciter le désir des hommes… et ainsi de suite. Un boulevard de conditionnements pour arriver à l’apothéose Weinstein – #metoo

Un essai qui peut sembler peut-être un peu léger, mais qui brille justement par sa lisibilité et sa concision ! Comme une excellente introduction au sujet

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En octobre 2017, le mouvement #MeToo a secoué la planète. Parti d'Hollywood avec l'affaire Weinstein, il s'est propagé dans le monde entier et a changé, sans doute définitivement, en tout cas en Occident, la donne entre les hommes et les femmes. Les cartes ont été rebattues. #MeToo est une ligne de fracture entre un ancien et un nouveau monde dans lequel il ne doit plus être possible de maltraiter le corps féminin.

Ce livre, Le monde avant #MeToo, revient sur les représentations des femmes et des rapports hommes-femmes avant cette ligne de fracture. À travers la culture pop des années 1950 à nos jours, en décryptant des contes pour enfants, des dessins animés, des films, des affiches publicitaires, des photos, Le monde avant #MeToo essaie de comprendre les mécanismes culturels, le système de pensée, qui ont permis qu'un Harvey Weinstein se conduise comme un prédateur sexuel, au vu et su de tout le monde, jusqu'en octobre 2017

La tête d’un homme

Un Maigret des débuts, sympa, avec un commissaire qui semble perdu, dérouté, ne comprenant rien et se laissant flotter.

Atavisme trouble. Responsabilité atténuée.
Et Maigret, qui avait arrêté Joseph Heurtin, avait affirmé au chef de la police, au procureur de la République et au juge d'instruction :
« Ou il est fou, ou il est innocent! »
Et il s'était fait fort de le prouver.
Dans le couloir, on entendait le pas de l'inspecteur Dufour qui s'éloignait en sautillant.
La tête d’un homme de Georges Simenon

Un livre qui débute curieusement, avec un condamné à mort qui se voit offrir une curieuse évasion par le commissaire.

Enfin il se leva à son tour, avec tant de lenteur que le Tchèque eut une crispation des traits. Il lui posa doucement deux doigts sur l'épaule.
C'était le Maigret des grands jours, le Maigret puissant, sûr de lui, placide.
« Écoute, mon petit bonhomme !... »
Cela tranchait d'une façon savoureuse avec le ton de Radek, avec sa silhouette nerveuse, son regard pointu et pétillant d'une intelligence d'un tout autre genre.
Maigret avait vingt ans de plus que son interlocuteur, cela se sentait.
« Écoute, mon petit bonhomme... »
Janvier, qui avait entendu, faisait un effort pour ne pas rire, pour contenir sa joie de retrouver enfin son chef.
Et celui-ci se contentait d'ajouter avec la même désinvolture bonasse :
« On se retrouvera un jour ou l'autre, vois-tu !... »

Un polar sous le signe de la manipulation et de la peine de mort

L’occasion de découvrir les cigarettes Abdulla

Maigret 7/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
« Cellule 11, Grande surveillance »
Quand une cloche, quelque part, sonna deux coups, le prisonnier était assis sur son lit et deux grandes mains noueuses étreignaient ses genoux repliés.
L'espace d'une minute peut-être il resta immobile, comme en suspens, puis soudain, avec un soupir. il étendit ses membres, se dressa dans la cellule, énorme, dégingandé, la tête trop grosse, les bras trop longs, la poitrine creuse.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le 7 juillet, à Saint-Cloud, une riche veuve américaine, Mme Henderson, et sa femme de chambre, Élise Chatrier, sont assassinées dans leur villa. Très rapidement, Joseph Heurtin, un livreur de vingt-sept ans dont la présence sur les lieux du crime est attestée, est arrêté puis condamné à la peine de mort. Mais Maigret ne croit pas à la culpabilité de Heurtin, et il organise en secret son évasion, persuadé que celui-ci va le mener sur la piste du véritable assassin

Émail diamant : trente-deux récits à géométrie variable en rapport plus ou moins étroit avec les dents

L’humour de Fabienne Radi est subtil et léger, il s’attache aux petites choses, dérisoires et cocasses.

MON PREMIER DENTISTE
Mon premier dentiste s'appelait René. Il était petit, rond, très excité, et avait fait les scouts avec mon père quand ils étaient adolescents. Ses sourcils ressemblaient à deux touffes de mauvaise herbe. Il n'hésitait pas à les faire bouger à n'importe quelle occasion, ça lui donnait un petit air démoniaque qui, on le sentait tout de suite, lui plaisait infiniment.
Émail diamant : trente-deux récits à géométrie variable en rapport plus ou moins étroit avec les dents de Fabienne Radi

Ici, c’est les dents. Au moins trente-deux chances de sourire (et de les montrer (quand il en reste)).

BEAUCOUP ET EN BONNE SANTÉ
Aux États-Unis les cheveux comme les dents sont très importants. Il faut en avoir beaucoup, en bonne santé et ne pas hésiter à les montrer. D'où l'importance des orthodontistes et des coiffeurs. Le comble de la misère, c'est d'avoir des queues de rat et des dents de travers. C'est pour cette raison (mais pas seulement) que l'actrice américaine Shelley Duvall est une femme extraordinaire.

Des petits textes, des pensées, des tentatives entre mémoires et OULIPO. C’est souvent chou, comme des petites sucreries (mais sans risque de caries)

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Trente-deux récits à géométrie variable en rapport plus ou moins étroit avec les dents

Quand on les sent, c'est qu'il y a un problème. Sans elles, on ne mangerait que des yaourts et on aurait tous l'accent auvergnat. Si on a les moyens, on peut les redresser et raviver leur teinte. Lorsqu'on est mort, elles peuvent servir aux policiers et aux archéologues.

Ce livre convoque une performeuse anglaise, une nonne belge, un dentiste vaudois, l'Homme des glaces, Shelley Duvall, Peter Pan et Harry Dean Stanton pour traiter d'une partie singulière de notre corps

La guinguette à deux sous

Un Maigret des débuts, sympa. Il avait encore un chapeau melon et buvait modérément (quoique ! il alignait déjà bien les Pernod).

Elle n'était ni belle ni jolie. Mais elle était appétissante, surtout dans ses vêtements de deuil qui, au lieu de lui donner un aspect triste, la rendaient plus croustillante.
Une femme bien en chair, bien vivante, qui devait être une maîtresse tumultueuse.
Le contraste était violent avec James et son visage ennuyé, son regard toujours un peu vague, sa silhouette flegmatique.
La guinguette à deux sous de Georges Simenon

Un cold-case réveillé grâce à un condamné à mort qui, la veille de son exécution, parle à Maigret d’un meurtre dont il fut témoin. L’occasion d’une anecdote bien déplaisante : si personne ne se soucia alors d’élucider cette disparition, c’est qu’il s’agissait d’un petit usurier juif qui me manquerait à personne… Sordide.

Un Maigret de bord de Seine avec des canaux, des barques et des longues nuits d’été

Maigret 11/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le samedi de M. Basso
Une fin d'après-midi radieuse. Un soleil presque sirupeux dans les rues paisibles de la Rive Gauche. Et partout, sur les visages, dans les mille bruits familiers de la rue, de la joie de vivre.
Il y a des jours ainsi, où l'existence est moins quotidienne et où les passants sur les trottoirs, les tramways et les autos semblent jouer leur rôle dans une féerie.
C'était le 27 juin. Quand Maigret arriva à la poterne de la Santé, le factionnaire attendri regardait un petit chat blanc qui jouait avec le chien de la crémière.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un jeune truand nommé Jean Lenoir apprend au commissaire Maigret qu'il a été témoin d'un crime. Un homme a jeté un corps dans le canal Saint-Martin. Il a fait chanter l'assassin mais a perdu sa trace avant de le retrouver, par hasard, parmi les clients de la Guinguette à deux sous

Au rendez-vous des Terre-Neuvas

Le capitaine d’un bateau de pêche a été tué. Étranglé.

Mais quand Maigret – appelé à l’aide – arrive sur place, tout le monde se tait. Ce qui se passe en mer ne regarde pas les terriens.

« Elles sont toutes les mêmes! Jalousie et compagnie! Elles se figurent qu'on n'a rien d'autre en tête que d'aller voir des poules... Écoutez! La voilà qui est en train de rosser le gosse pour passer ses nerfs... »
L'enfant criait, en effet, dans la pièce voisine, et la voix de femme s'élevait :
« Veux-tu te taire!... Hein! te tairas-tu?... »
Ces mots devaient s'accompagner de gifles ou de bourrades, car les sanglots éclataient de plus belle.
« Ah! c'est une jolie vie...
Au rendez-vous des Terre-Neuvas de Georges Simenon

Une enquête difficile, au milieu de marins ivres, mutiques et volontiers bagarreurs.

Que s’est il passé sur ce bateau pour que tous les marins qui se retrouvent au rendez-vous des Terre-Neuvas soient aussi taiseux et agressifs ?

Maigret 9/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le mangeur de verre
« Que c'est le meilleur petit gars du pays et que sa maman, qui n'a que lui, est capable d'en mourir. J'ai la certitude, comme tout le monde ici, qu'il est innocent. Mais les marins à qui j'en ai parlé prétendent qu'il sera condamné parce que les tribunaux civils n'ont jamais rien compris aux choses de la mer...
« Fais tout ce que tu pourras, comme si c'était pour toi-même... J'ai appris par les journaux
que tu es devenu une haute personnalité de la Police judiciaire et... »
C'était un matin de juin, Mme Maigret, dans l'appartement du boulevard Richard-Lenoir, dont toutes les fenêtres étaient ouvertes, achevait de bourrer de grandes malles d'osier, et Maigret, sans faux col, lisait à mi-voix.
« De qui est-ce?
- Jorissen... Nous avons été à l'école ensemble... Il est devenu instituteur à Quimper...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le roman se déroule à Fécamp, avec des références à une pêche à la morue au large de Terre-Neuve. L’enquête dure quatre jours et se déroule en juin, à partir du café qui donne son nom au titre du roman.
Après trois jours passés en mer sur l’Océan, un chalutier de Fécamp, Jean-Marie Canut, le mousse, a été emporté par une lame. Peu après le retour de l’Océan, le capitaine Octave Fallut est retrouvé mort par strangulation dans l'un des bassins du port. Le télégraphiste du chalutier, Pierre Le Clinche (vingt ans) a été aperçu en train de rôder aux alentours du bateau le jour du drame. Le Clinche arrêté, un ancien camarade de Maigret, Jorissen, instituteur à Quimper, fait appel au commissaire et lui demande de prouver l'innocence du jeune télégraphiste. Une fois sur place, Maigret s'installe Au Rendez-vous-des-Terre-Neuvas, un café du port à partir duquel il mène son enquête

Maigret se fâche

A la retraite depuis deux ans, en train de se battre contre des doryphores sur ses aubergines… Maigret se voit sollicité par une petite vieille au caractère bien trempé au sujet de la mort suspecte de sa petite fille, noyée. Ni une, ni deux, Maigret fait sa valise et laisse sa femme et les aubergines ravagées.

C'était par vanité plutôt ou par une sorte de pudeur que, depuis deux ans, il refusait systématiquement de s'occuper de toutes les affaires qu'on venait lui proposer, surtout des banques, des compagnies d'assurances, des bijoutiers qui lui soumettaient des cas embarrassants.
On aurait dit, quai des Orfèvres : « Le pauvre Maigret repique au truc, il en a déjà assez de son jardin et de la pêche à la ligne. »
Or, voilà qu'il se laissait embobiner par une vieille femme surgie dans l'encadrement de la petite porte verte.
Il la revoyait, raide et digne, dans l'antique limousine que conduisait avec une périlleuse désinvolture un François en tenue de jardinier qui n'avait pas pris le temps de changer ses sabots contre des souliers.
Maigret se fâche de Georges Simenon

L’occasion de revoir un camarade de classe qui ne lui avait pas laissé forcément un bon souvenir. Les choses ne s’amélioreront pas.

Au moment où il allait disparaître dans le hall d'entrée, il se ravisa, revint sur ses pas pour laisser tomber, la face lourde, le regard pesant:
 - Vois-tu, je sens que ce que je vais découvrir est tellement laid, tellement sale, qu'il m'arrive d'hésiter à continuer.
Il partit sans se retourner, referma violemment la porte derrière lui et se dirigea vers la grille. Celle-ci était fermée. La situation était grotesque, de se trouver ainsi dans le parc de la propriété sans que personne ne s'occupât de lui.
Il y avait toujours de la lumière dans le bureau, mais Malik ne songeait pas à reconduire son adversaire.

Un très bon polar bien glauque au milieu du fric et au bord de la Seine et des canaux à quelques kilomètres de Paris

Une longue nouvelle de 140 pages suivie du déjà lu La pipe de Maigret

Maigret 46/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La vieille dame dans le jardin
Madame Maigret, qui écossait des petits pois dans une ombre chaude où le bleu de son tablier et le vert des cosses mettaient des taches somptueuses, Mme Maigret, dont les mains n'étaient jamais inactives, fût-ce à deux heures de l'après-midi par la plus chaude journée d'un mois d'août accablant, Mme Maigret, qui surveillait son mari comme un poupon, s'inquiéta :
- Je parie que tu vas déjà te lever...
Pourtant le fauteuil transatlantique dans lequel Maigret était étendu n'avait pas craqué. L'ancien commissaire de la P.J. n'avait pas poussé le plus léger soupir.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans sa retraite de Meung-sur-Loire, Maigret est sollicité par Bernadette Amorelle qui s'inquiète de la récente noyade dans la Seine de sa petite-fille Monita : la jeune fille nageait bien et il ne doit pas s'agir d'un accident

Sfumato : je n’ai jamais vu la Joconde en vrai

Curieuses-eux, vous aimez l’art ? Vous ne prenez pas tout ça trop au sérieux ? Un petit peu de fiction (ou d’auto-fiction) ne vous déplaît pas ?

Art&Fiction est là pour vous !

Combien j'ai pu être émue par des concepts, enfin, émue n'est peut-être pas le bon terme, disons stimulée, quand j'ai découvert la fameuse Fountain de Duchamp, à savoir un urinoir, un ready-made de 1917.
Une œuvre qui n'est œuvre que parce que c'est l'artiste qui le décide, il n'a qu'à la pointer du doigt et, du haut de son statut, la transformer en œuvre d'art.
Sfumato : je n’ai jamais vu la Joconde en vrai de Florence Grivel

Florence Grivel nous parle d’art avec amour et humour. Décalée et intime elle parle d’elle au travers d’œuvres, de voyages, de rencontres et d’anecdotes

Parfois ce vocabulaire par capillarité ou porosité (!) fait irruption dans celui de tous les jours.
 - L'autre jour, on s'est offert un délire en plein air, total land art gourmand style, quand on a terminé, les gosses ont fait une danse des détritus, so esthétique relationnelle.
 - Ah, tu veux dire que vous avez fait un pique-nique ?

Un petit voyage artistique de la Joconde à la Fontaine, doux, drôle et poétique

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sous de faux airs de divagation autour de la formation artistique de l'auteure, "Sfumato" est un conte alchimique, un récit initiatique où la narratrice passe d'une quête de ses besoins vers celle de son désir. Dans une succession de vignettes visuelles et richement colorées, elle est tantôt déboussolée par son bagage d'historienne de l'art et tantôt orientée par des rencontres qui la prennent au dépourvu et qui lui indiquent que l'énergie vitale qu'elle cherche dans son commerce avec l'art n'est pas où elle le pense. D'une écriture enjouée, l'auteure s'échappe des salles de musée vers les collines toscanes, flâne au marché et plonge dans les eaux vivifiantes d'une plage marseillaise. Au passage, elle aura pris des nouvelles de Vermeer et de Duchamp, se sera souvenue de Rosemarie Castoro et d'Yves Klein, mais n'aura toujours pas vu "La Joconde" en vrai

La colère de Maigret

Voilà donc un excellent Maigret ! Une intrigue pas trop compliquée, quelques chausses-trappes, un commissaire qui doute, un Maigret humain, véritable !

 - Cela fait un bout de temps... s'exclamait-il en regardant autour de lui, sa casquette à la main. Vous vous souvenez du Tripoli et de la Tétoune?
A deux ou trois ans près, les deux hommes devaient avoir le même âge.
- C'était le bon temps, dites donc!...
Il faisait allusion à une brasserie qui existait jadis rue Duperré, à portée de pierre du Lotus, et qui avait eu, avant la guerre, tout comme sa patronne, son heure de célébrité.
La Tétoune était une opulente Marseillaise qui passait pour faire la meilleure cuisine méridionale de Paris et qui avait l'habitude d'accueillir ses clients par de gros baisers et de les tutoyer.
C'était une tradition, en arrivant, d'aller la voir dans sa cuisine, et on rencontrait chez elle une clientèle inattendue.
La colère de Maigret de Georges Simenon

Et aussi un petit polar de rien du tout qui raconte Paris, un vieux Paris avec ses cabarets, sa faune interlope, ses petits brigands, et le milieu presque gentillet de Paris la nuit.

Avec une bonne grosse colère qui lui donne son titre… et sa saveur

Maigret 89/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il était midi et quart quand Maigret franchit la voûte toujours fraîche, le portail flanqué de deux agents en uniforme qui se tenaient tout contre le mur pour jouir d'un peu d'ombre. Il les salua de la main, resta un moment immobile, indécis, à regarder vers la cour, puis vers la place Dauphine, puis vers la cour à nouveau.
Dans le couloir, là-haut, ensuite dans l'escalier poussiéreux, il s'était arrêté deux ou trois fois, faisant mine de rallumer sa pipe, avec l'espoir de voir surgir un de ses collègues ou de ses inspecteurs. Il était rare que l'escalier soit désert à cette heure mais cette année, le 12 juin, la P.J. avait déjà son atmosphère de vacances.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La colère de Emile Boulay, patron de plusieurs cabarets montmartrois, est découvert étranglé près du Père-Lachaise. Avec qui avait-il rendez-vous ? Pourquoi, quelque temps plus tôt, cet homme habituellement si économe a-t-il retiré 500 000 francs de son compte bancaire ? Peu à peu, Maigret reconstitue les faits et découvre que Boulay est soupçonné de n'être pas étranger à la mort d'un racketteur du nom de Mazotti. Et, lorsqu'il s'apercevra que son nom a été cité, dans une sordide escroquerie, comme celui d'un policier corruptible, sa colère éclatera...