Sagama

Très amusé par sa Patate chaude, c’est avec joie que je suis tombé sur le livre précédent de Marie Beer. Et quelle surprise, quelle claque ! Je me suis fait prestidigiter en toute beauté !

Il m'arrive de me dire que j'aurais pu simplement rentrer me coucher ce soir-là. Me fondre dans le bruit sourd de la foule. Passer à côté d'elle sans entendre sa voix.
Le monde est peuplé de trésors qui ne seront jamais découverts. Des perles au fond de l'océan, des livres partis en fumée sur des bûchers allumés par des fous, des émeraudes emprisonnées sous du ciment.
Sagama de Marie Beer

On suit ici le docteur Wilson, sa femme et sa patiente Sagama. Une histoire que l’on découvre au travers du journal du docteur harcelé tant par son épouse délaissée que par Sagama, suicidaire, abusée par son beau père, fragile, dépendante, instable, fugueuse, manipulatrice et qui dialogue avec des anges… Folle ?

Comment savoir quel rôle joue la lucidité dans la folie ? Comment savoir vraiment jusqu'où nous sommes libres d'agir comme nous le faisons parfois ? Nous sommes si souvent prisonniers de notre histoire.

Et ?

Et ce livre m’a retourné la tête !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Samedi 19 juillet 2014
J'ai offert ce jour à mon épouse un joli carnet auquel confier ses tourments. C'était une manière, peut-être malhabile, d'excuser ma suractivité professionnelle des derniers mois, vécue par elle comme un délaissement. Il m'arrive de conseiller à mes patients de coucher leurs maux par écrit avec des résultats très positifs. Un adolescent affronte ainsi un parent tyrannique sans risque de conflit.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entouré d'une épouse un peu trop parfaite et d'un cercle social désespérément conformiste, le docteur Wilson, un psychiatre quinquagénaire, se réfugie dans l'écriture de son journal. Il y retrace la psychose de Sagama, une jeune patiente dont la disparition l'inquiète et dont la personnalité le fascine malgré lui... Un texte subtil, intense et drôle qui, au fil des pages, bouscule les représentations conventionnelles de la folie.

Western

Bousculé par la narration, l’écriture et le style (enfin… tout ça quoi), j’ai eu de la peine à entrer et à rester en lien avec ce western. Mais quel livre marquant !

J'entends par western un endroit de l'existence où l'on va jouer sa vie sur une décision, avec ou sans désinvolture, parce qu'il n'y a plus d'autre sens à l'existence que l'arbitraire. C'est un lieu assez nu, on s'y rend au sens du verbe « se rendre ». L'autre y est un décor et le temps dilaté. Le western se fout de son temps et de faire avec, il va contre. Ne coïncident plus l'homme et le manque mais l'homme et la plaine.
Quelque chose précède toujours le western: une logique violemment personnelle et dérisoire, vouée à finir, faite d'ordre et de ville, de liens et d'habitudes. Et de dettes.
Western de Maria Pourchet

Un western moderne, sans gentils ni méchants. En tout cas un espace où il est facile de glisser de l’un à l’autre et selon quels critères, d’ailleurs ?
Alexis ? Un féministe à encenser, salopard que #metoo a trop tardé à crucifier, un homme célèbre qui en a profité sans y voir malice ?
Ou n’est-ce que le roman de notre époque ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cela commence à Paris, au théâtre, sur la scène, au centre et au fond, dans l'humeur et l'impatience. Le théâtre c'est comme une mine, un volcan ou une fille. Tout se passe dans le ventre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'entends par western un endroit de l'existence où l'on va jouer sa vie sur une décision ».
Éternelle logique de l'Ouest à laquelle se rend le célèbre comédien Alexis Zagner quand, poussé par l'intuition d'un danger, il abandonne un rôle mythique - Dom Juan - et quitte brusquement la ville, à la façon des cow-boys. Quelles lois veut-il laisser derrière lui ? Qu'a-t-il fait pour redouter l'époque qui l'a pourtant consacré ? Et qu'espère-t-il découvrir à l'ouest du pays ? Pas cette femme, Aurore, qui l'arrête en pleine cavale et semble n'avoir rien de mieux à faire que le retenir et percer son secret.
Tandis que dans le sillage d'Alexis se lève une tempête médiatique qui pourrait l'emporter, un face à face impudique s'engage entre les deux exilés. Dans ce roman galopant porté par une écriture éblouissante, Maria Pourchet livre, avec un sens de l'humour à la mesure de son sens du tragique, une profonde réflexion sur notre époque, sa violence, sa vulnérabilité, ses rapports difficiles à la liberté et la place qu'elle peut encore laisser au langage amoureux.

Le salon de massage

A la lecture de ce salon de massage, j’ai vraiment eu l’impression que Mazarine avait créé Souheila, lui avait donné un âge, un copain et un métier et s’était ensuite contentée de la regarder vivre…

… et entrer dans un salon de massage et…

Tout mon corps réagissait à ses mains calleuses dont j'aimai immédiatement la texture. Lorsqu'elle remonta le long de mes jambes vers mes fesses, je ne savais plus si j'espérais qu'elle s'y aventure ou si je le redoutais. Mon corps s'ouvrait et se détendait, mon esprit commençait à son tour à lâcher prise. Elle s'en tint au bas des fesses, puis au bas du dos. Rien dans son attitude ne laissait penser que son métier eût un aspect sexuel. D'ailleurs, il était bien noté sur une feuille imprimée et scotchée au mur que toute demande explicite serait sanctionnée par la loi. J'ignorais de quelle loi il s'agissait mais commençais à considérer que cette activité était tout à fait normale: masser était un métier à part entière, [...]
Le salon de massage de Mazarine Pingeot

Une Souheila qui semble vivre comme un bateau en papier qui descend le courant, se laissant porter, coincer, chahuter par les éléments.
Sur le chemin du retour, je laissai couler des larmes de rage et d'impuissance. Je ne savais plus ce que je faisais ni pourquoi. La gratuité de mon existence me sautait aux yeux. J'aurais pu sauter du pont de Tolbiac, mais même ça n'aurait pas eu de sens.

Une vie où même le désir, les rencontres ou les conflits ne semblent réussir à la toucher. Et pour qui ne se laisse pas toucher, quoi de mieux qu’entrer dans un salon de massage ?

« Chaque roman dit au lecteur : "Les choses sont plus compliquées que tu ne le penses." C'est la vérité éternelle du roman mais qui se fait de moins en moins entendre dans le vacarme des réponses simples et rapides qui précèdent la question et l'excluent. »
Milan Kundera, L'Art du roman
Un roman qui commence avec un épigraphe bien sympatoche !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je venais d'avoir 28 ans et un poste à Paris dans une école du XII arrondissement quartier tranquille dont l'ambiance me rappelait Nevers, là où j'ai commencé à enseigner. Je connaissais Paris pour y avoir fait mes études. Ce n'était pas nouveau pour moi, je n'y débarquais pas comme une provinciale apeurée ou au contraire curieuse de tout et qui va au-devant du danger. J'avais aimé la province bien plus que je ne l'avouais à mes amies ou à mon compagnon. Secrètement j'en nourrissais une nostalgie qui me donnait un air blasé, un air de Parisienne.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout va bien pour Souheila. Ou, plus exactement, rien ne va mal. Alors, qu'est-ce qui la pousse à entrer dans ce salon de massage thaïlandais à deux pas de chez elle qu'elle n'avait jamais remarqué ? Et pourquoi n'en parle-t-elle pas à Rémi, l'homme avec qui elle partage sa vie ? C'est la question à laquelle elle va devoir répondre quand un scandale éclate, qui met au coeur de l'attention le salon de massage et ses clientes.

Souheila, plus à l'aise dans l'ombre et les interstices, se voit contrainte de se rapprocher de ces femmes avec lesquelles elle ne partage rien, si ce n'est d'avoir été victime des mêmes trafiquants. Mais être victime est-il suffisant pour créer des liens ? C'est pourtant par le biais de ce petit groupe que Souheila rencontre un homme qui va bouleverser le cours de son existence, l'obligeant à faire des choix, elle qui s'en remettait au hasard.

Avec une plume saillante et un humour mordant, Mazarine Pingeot s'attaque ici aux sujets les plus brûlants de notre époque

Zone grise

L’histoire d’une fille qui n’a pas su (pas pu) dire non.

Zone grise de Loulou Robert

Loulou Robert raconte son arrivée dans le mannequinat trop jeune, pas assez préparée ni protégée.

L’histoire d’hommes qui en ont profité. L’histoire d’un trop long déni qui ronge, d’une culpabilité mal placée.

Une histoire personnelle trop souvent entendue et pas assez souvent entendue !

C’est rude et sale. Un témoignage bien dans la gueule !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis face à mon père et je raconte l'histoire de celle qui ne voulait pas. Celle qui n'a pas dit non une seule fois. Celle qui ne s'est pas débattue. Ils me diront : pourquoi tu n'as pas dit non ? Pourquoi tu n'es pas partie ? Pourquoi tu l'as revu après ? Pourquoi tu as menti ? Pourquoi tu en fais un drame ? Pourquoi tu fais toujours des drames ? Certains penseront que je fais des histoires pour rien. Pour moi, ce ne sera jamais rien. Il faut faire des histoires. Ce livre n'est pas un roman. Ce livre est un combat. »

À dix-huit ans, Loulou, alors jeune mannequin, « a une histoire » avec D, un photographe de mode. C'est ce qu'elle se raconte, parce que la réalité est trop insupportable : elle a été victime d'un prédateur, et si elle n'a pas consenti, elle n'a pas non plus résisté. Dix ans plus tard, toujours habitée par la culpabilité et la honte, elle tente de comprendre cette jeune fille qui n'a pas su, n'a pas pu dire non. Et s'attache, dans un style percutant et rageur, à effacer le gris de cette zone où rien n'est ni noir ni blanc. Au-delà de son histoire personnelle, il y a celle des filles et des garçons, de leur éducation. Parce que tout part de là

Chavirer

Une histoire dans laquelle je suis entré à reculons, porté par les éloges et freiné par crainte de voyeurisme. Les éloges sont méritées et de voyeurisme, heureusement, pour une histoire aussi sordide, on en trouve pas ici.

Chavirer par de Lafon

L’histoire d’une fondation bidon recrutant de jeunes danseuses pré-pubères pour satisfaire les appétits de gros porcs infects.

Un livre sur les regrets, la volonté d’oublier, la résilience et la culpabilité tenace.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d'obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c'est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d'autres collégiennes.

2019. Un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins à celles qui ont été victimes de la Fondation.

Devenue danseuse, notamment sur les plateaux de Drucker dans les années 1990, Cléo comprend qu'un passé qui ne passe pas est revenu la chercher, et qu'il est temps d'affronter son double fardeau de victime et de coupable.

Chavirer suit les diverses étapes du destin de Cléo à travers le regard de ceux qui l'ont connue tandis que son personnage se diffracte et se recompose à l'envi, à l'image de nos identités mutantes et des mystères qui les gouvernent.

Revisitant les systèmes de prédation à l'aune de la fracture sociale et raciale, Lola Lafon propose ici une ardente méditation sur les impasses du pardon, tout en rendant hommage au monde de la variété populaire où le sourire est contractuel et les faux cils obligatoires, entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs

Le sort tomba sur le plus jeune

Un livre sur les puants, les grosses merdes, les pédophiles, les abuseurs, les pères incestueux… Tous ces hommes qui, forts de leurs muscles, fric, statut ou pouvoir en profitent pour avilir, salir, déchirer et assassiner l’enfance et l’innocence pour leurs visqueuses jouissances.

Le sort tomba sur le plus jeune de Sophie Blandinières

C’est rude, pas toujours facile à lire, les phrases peuvent être aussi tortueuses que les hommes qu’elles décrivent, les consolations sont rares et les victimes trop souvent isolées dans leur douleur.

Un témoignage, un roman, un reportage ou une enquête, finalement, qu’importe…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis là pour nager, pour couler, pour sortir de l'eau casquée et en colère. Je suis venue empêcher que des enfants soient inhumés avec les faits sans clairons. On leur doit bien une oraison funèbre. Je suis venue porter plainte. Je suis venue réveiller les petits cadavres, leur prêter ma voix de stentor, faire une chaîne avec eux et nous allonger sur les places, sur les routes, nous suspendre aux nuages, nous jeter avec la pluie, menacer enfin, troubler l'ordre public en étant simples et laids, pitoyables et repoussants, prêts à horrifier. »

C'est une histoire d'enfants, dont elle fut, qui ne grandiront jamais comme les autres, prisonniers à perpétuité de ces années où ils ont été les jouets de prédateurs, pédophiles ou parents incestueux. Pour les raconter tous, Sophie Blandinières livre un roman aussi brûlant qu'une déposition collective

Pardon

Comme elle le dit dans la bouche de son père, la colère est un poison que tu prépares pour un autre mais que tu bois-toi même. Et ce livre ressemble à ça. Une tentative d’accorder un pardon à son père afin de cesser de s’empoisonner par sa colère.

Et c’est révoltant, parce qu’à la lecture de ce livre, il semble évident que ce salopard ne mérite aucun pardon. Il est mort et que sa dépouille pourrisse rongée par les vers.

Pardon de Eve Ensler

Mais notre fonctionnement semble ainsi fait que les rancunes nuisent plus aux victimes qu’aux coupables… C’est nul !

Et cela fait de ce livre insoutenable, un témoignage bouleversant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comme des millions de femmes, Eve Ensler a attendu sa vie entière des excuses qui ne sont jamais venues. Son bourreau, qui fut aussi son père, est mort sans exprimer aucun regret. C'est ainsi qu'Eve a décidé d'écrire elle-même cette demande de pardon tant espérée.

Derrière les mots fantasmés de son père, c'est peu à peu la vie d'Eve, ses luttes et ses passions qui transparaissent. Se dessine le portrait d'une femme incroyablement courageuse qui est parvenue à trouver une voie alternative à la honte et à la colère.

Pardon est un texte salvateur qui a suscité à sa parution aux États-Unis la même onde de choc que Les Monologues du vagin

Ainsi passe la gloire du monde

Trump, Trump, Trump, Donald Trump comme une obsession, une colère, une rancœur, la représentation de la douleur, du mal, du fake… Cause et symptôme des dérives, de la déchéance, de l’abandon.

Ainsi passe la gloire du monde de Robert Goolrick

Ronney est en colère et déjà résigné. Les douleurs à la jambe témoignent de son abattement. Et tout se mélange, et Trump et encore lui. Qu’est devenue l’Amérique, sinon un corps malade et usé comme Rooney.

Un livre terrible et magnifique qui sombre dans la folie d’un corps abusé et d’une nation trompée.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Avec Féroces et La Chute des princes, Robert Goolrick a entamé un cycle autofictionnel qui a saisi lecteurs et critiques par sa beauté, son incandescence et sa lecture nostalgique et acerbe de l'histoire contemporaine des États-Unis.

Ainsi passe la gloire du monde vient clore cette aventure littéraire. On y retrouve Rooney, l'avatar de l'auteur, et ses amis inoubliables, emportés par le siphon qu'est devenu leur pays déchiré par un tyran aux allures de clown orange cannibale. Un pays aussi clivé que durant la guerre de Sécession, nordistes et confédérés ayant été remplacés par les « déplorables » et les « I % ».

Rooney, qui a perdu sa vie à tenter de rester parmi les derniers, se retrouve échoué, malade sans recours, miséreux sans excuse, avec pour seule consolation quelques rares souvenirs de joie, et portant la blessure ouverte d'une question trop douloureuse : quand on fait l'amour pour la dernière fois, sait-on que c'est la dernière ?

À l'occasion de funérailles, il convoque les fantômes du passé, part à la recherche des quelques fidèles qu'il connaît encore, témoins d'une autre vie, d'une autre Amérique

Suiza

Un vrai choc ! Un roman qui commence comme un truc de cul bien torride et… bien en peine avec les nouvelles masculinités…

Suiza de Bénédicte Belpois
Suiza de Bénédicte Belpois

Et, petit à petit, Bénédicte Belpois m’a emmené là où elle voulait, et je l’ai suivie… Bon gré, mal gré… Un premier roman d’une magnifique construction, d’une grande ampleur et tout en délicatesse.

L’histoire d’un paysan de Galice, tout malade qui tombe raide dingue amoureux de Suiza, une fille un peu paumée.

Mais merde ! Quelle fin ! Pourquoi ?

Et, s’il vous plaît, les mecs violents et les femmes qui ne sauraient que faire sans eux (à part le ménage et la cuisine) … on en a un peu soupé, non ? Pourquoi construire un personnage sympathique avec ce qui ressemble quand même bien à un gros connard… Avec ça, je suis très moyen fan.

Mais, fait-on des bonnes histoires avec des bonnes intentions ? Parce que là… C’est vraiment très bon !

Quand l’idéologie imprègne la littérature, la qualité en souffre : c’est pour cette raison que personne ne lit plus André Stil.
Jean-Marie Théodat, professeur à la Sorbonne et auteur dans le NouvelObs du 2 mars 2023

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Elle avait de grands yeux vides de chien un peu con, mais ce qui les sauvait c'est qu'ils étaient bleu azur, les jours d'été. Des lèvres légèrement entrouvertes sous l'effort, humides et d'un rose délicat, comme une nacre. À cause de sa petite taille ou de son excessive blancheur, elle avait l'air fragile. Il y avait en elle quelque chose d'exagérément féminin, de trop doux, de trop pâle, qui me donnait une furieuse envie de l'empoigner, de la secouer, de lui coller des baffes, et finalement, de la posséder. La posséder. De la baiser, quoi. Mais de taper dessus avant. »

La tranquillité d'un village de Galice est perturbée par l'arrivée d'une jeune femme à la sensualité renversante, d'autant plus attirante qu'elle est l'innocence même. Comme tous les hommes qui la croisent, Tomás est immédiatement fou d'elle. Ce qui n'est au départ qu'un simple désir charnel va se transformer peu à peu en véritable amour

Barbara, roman

Le choix assumé de la romance fait cette biographie un livre très touchant. Pour autant, il faut accepter ce choix d’écriture plutôt osé tant les occasions de trahir semblent se présenter au fil de ce récit très intimiste.

Barbara, roman de Julie Bonnie
Barbara, roman de Julie Bonnie

Reste un livre fort sur une passion, sur l’inceste et sur une chanteuse hors du commun.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je décide de m'appeler Barbara Brodi. Grany, ma chère Grany s'appelait Brodsky. Je suis sa lignée, l'héritière de sa Moldavie. Je me plais dans ce nouveau nom, vierge de la petite Monique que l'on n'écoute pas. Barbara Brodi, ma nouvelle vie. Lorsque je l'annonce à Claude, il me dit, «Alors, Barbara, que nous chantes-tu ce soir ? » et je lui réponds, diva, « Ce soir, je chante pour toi, le répertoire de Barbara. » Nous éclatons de rire. »
J. B.

Julie Bonnie raconte Monique, enfant juive fuyant le nazisme, fille victime d'inceste, adolescente détestant son corps, pianiste empêchée. Sous ses yeux sensibles de chanteuse-écrivain, une jeune femme perdue décide de poursuivre son rêve, se transforme, s'invente. De l'enfant cachée pendant la guerre à la création de la chanson Nantes, comment Barbara est-elle devenue Barbara ?