Ne jamais couler

Marie est un bouchon de liège, comme sa grand-mère. C’est sa mère qui le lui a dit. Même dans la tempête, elle ne coule jamais.

Ne jamais couler de Marie de Brauer, dessins de Lucy Macaroni

Cette bande dessinée autobiographique sur la grossophobie, les problèmes de poids, l’amour de soi et le regard des autres est franchement bien foutue. Tout en restant rose, girly et très accessible, elle parle avec beaucoup de profondeur et de sensibilité.

Alors certes, je ne suis pas monstre fan du style de dessin ou de la typo, mais Marie de Brauer m’a beaucoup touché par sa sincérité et son humour.

Un album à mettre dans toutes les mains !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tu penses à ta maman parfois ?
Tous les jours.
Elle était comment ?
Elle était super. Tu lui ressembles un peu.
Ah ouais ?
Oui... Vous êtes des bouchons de liège.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La grossophobie définit l'ensemble des discriminations que vivent les personnes grosses dans notre société. Elle est constante dans nos vies, de l'enfance à l'âge adulte. C'est une discrimination silencieuse, ignorée, légitimée.

Alors voilà, la grossophobie elle est partout, tout le temps. Et tout le monde s'en fout. »

Avec une approche ludique et un humour décapant, Marie de Brauer nous raconte son histoire et son combat contre l'injustice qu'elle vit au quotidien, portés par les illustrations pétillantes de Lucymacaroni.

Swamp : un été dans le bayou

Très belle bande dessinée aux graphismes naïfs et enfantins mis en valeurs par des aquarelles qui rendent ces images du bayou et de la Louisiane très vivantes.

Swamp : un été dans le bayou par Johann G. Louis

Au travers d’une rencontre d’enfants, Louis raconte la pauvreté, les inégalité, le racisme, la ségrégation, le Ku Klux Klan, les « disparitions », les marais et les hypocrisies religieuses. Mais aussi – et surtout – tous leur contraires, à commencer par l’amitié ou l’humanisme

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Blackwater blues done called me to pack m things and go...
'Cause my house fell down and I can't lie there no more


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Louisiane, fin des années 1930.

En ce début d'été, il ne se passe jamais rien à Sunny Point, petite ville perdue au fin fond du bayou. Si bien que lorsque le bus arrive en ville, c'est toujours la promesse d'un bon divertissement ! Quand deux jeunes amis, Otis et Red, assistent à l'arrivée de Shelley, une petite fille pleine de secrets, ils sont loin de se douter qu'ils vont vivre un été inoubliable et fondateur.

Mais en enquêtant sur le meurtre d'un homme noir par d'inquiétants hommes à capuche, Otis et Red s'éveillent à la réalité de la ségrégation raciale.

Un grand récit romanesque qui fleure bon la littérature américaine (Mark Twain, Harper Lee, Truman Capote) signé Johann G. Louis (La Petite Dernière)

J’ai 8 ans et je m’appelle Jean Rochefort

Size matter ? Really ?

Adèle Faugère démontre avec ce tout petit livre que parfois, point trop n’en faut. Pas besoin de 500 pages pour en faire un bijou.

Un jour, j'en ai eu tellement marre que je me suis même adressée à Dieu alors que d'habitude mon rapport au spirituel est une envie de rire phénoménale. Je lui ai dit : « Nom de Dieu de bordel de merde, tu vas faire quelque chose oui ?! » C'était, certes, complètement dérisoire, mais je me suis lavé les dents et je me suis couchée quand même contente.
J’ai 8 ans et je m’appelle Jean Rochefort de Adèle Fugère

L’histoire de Rosalie avec des moustaches, Rosalie qui ne va pas très bien, Simon qui est cool et bien sûr… Jean le magnifique !

Un conte un peu décalé et étrange comme une poésie enfantine

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'appelle Rosalie. Rosalie Pierredoux. J'ai 8 ans. J'habite Saint-Lunaire. C'est en Bretagne. J'habite Saint-Lunaire avec mes parents. Ils sont cool, mes parents. Ils ne me grondent pas trop. Je suis en CE2. Mon école c'est l'école Grenier-Hussenot. C'est à Saint-Lunaire. Aussi. Je suis dans la classe de Jean-Pierre. Jean-Pierre, c'est mon maître. Il est « sensass » ! Vous ne savez pas ce que ça veut dire « sensass » ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le lendemain matin, je me suis levé. Je devais aller à l'école. Mais j'avais un truc qui me chatouillait au-dessus de la bouche. J'ai touché. Ca piquait un peu. Mais c'était doux aussi. Je suis allé dans la salle de bain. Je suis monté sur le rehausseur pour voir dans la glace. Et je me suis vu. Avec une moustache. J'ai souri. Je n'avais plus l'air de ce que j'étais. Je me suis dit : « Jean, ça te va bien. »
Rosalie Pierredoux, 8 ans, sent toute la tristesse du monde peser sur ses épaules. Un matin, sans prévenir, Jean Rochefort et sa moustache vont changer son regard

Ces jours qui disparaissent

Acrobate dans une troupe, Lubin se cogne la tête et depuis… il disparait un jour sur deux. Jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’une autre personne prend possession de son corps ces jours-là. Un autre lui, plus travailleur, investi professionnellement et aussi, bien plus propre… même s’il mange un peu n’importe comment et qu’il est bien moins sportif.

Ces jours qui disparaissent de Timothé Le Boucher

Mais alors… qui est-il ? Qui est le vrai ? Lui ou son autre lui ? Comment s’accrocher à sa vie ? Lutter pour elle ? Qui est légitime ? Peut-on partager une vie ? Et ses amours ?

Une bande-dessinée qui m’a bien scotché, me laissant plein d’empathie pour celui qui s’est fait faucher sa vie un jour sur deux… pour le moment ! Et dans cette BD qui fait la part belle au looser, difficile de ne pas espérer jusqu’au bout.

Un album porté par un scénario brillant et un dessin très frais à la ligne claire. Une grosse réussite !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Lubin... Ta tête ?
Ça va, je sens presque plus rien...
J'ai juste perdu un paquet de neurones.
Encore faudrait-il qu'il y en ait eu.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Que feriez-vous si d'un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu'un jour sur deux ? C'est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui, sans qu'il n'en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu'un jour entier vient de s'écouler. Il découvre alors que pendant ses absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n'a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l'alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s'évaporant progressivement dans le temps. Qui sait combien de jours lui reste-t-il à vivre avant de disparaître totalement ?

Au-delà d'un récit fantastique vraiment prenant, Ces jours qui disparaissent pose des questions fortes sur l'identité, la dualité de l'être et le rapport entre le corps et l'esprit.

Odile l’été

C’est peu dire que l’érotisme féminin est généralement plus riche et diversifié que celui des auteurs masculins. Certes, on y trouve nombre de grosses bouses tant l’exercice est compliqué, mais de vraies pépites s’y retrouvent sous la plume de Anne Archet, Zoé Vintimille ou Belinda Cannone… pour ne citer qu’elles dans des registres très différents.

 - J'ai eu longtemps l'impression qu'on s'était jeté un sort l'une à l'autre. C'est con, je sais, mais j'essaie d'être la plus juste possible.
 - En étant défoncée ?
 - C'est défoncée que je suis la plus juste. On a commencé à fumer ensemble et c'est en fumant qu'on a pu se dire les choses qui comptaient vraiment. Je n'ai jamais eu d'usage plus intelligent des drogues qu'avec toi. Partout ailleurs, j'ai eu l'impression qu'on me donnait des drogues pour que je ne puisse plus m'échapper.
Odile l’été de Emma Becker

Dans cette collection Fauteuse de trouble, Julliard invite des autrices à jouer avec un érotisme féministe et émancipé. Et cette première lecture est une réussite.

C'est peu dire qu'Odile, en rentrant chez elle, s'étend sur son lit, dans sa chambre aux volets clos, bras et jambes écartés. Quatorze heures, l'heure blanche non, c'est trop tôt, Axel est trop sérieux pour ça, et puis il a une femme, et une petite fille, on est loin du film porno où des ouvriers nus sous leur salopette sortent nonchalamment leur chibre sur un simple regard de la petite dame en minirobe. Et puis, ils l'appellent patron... Est-ce qu'on baise une nana sous les yeux de son patron? Est-ce qu'on met sa bite là d'où le patron ressort à peine?
 - C'est ton rêve à toi, Odile, lui dis-je en allant me coucher. Ils mettent leur bite exactement là où tu leur dis de la mettre.

Deux copines d’enfance qui se sont perdues de vue depuis plus de dix ans partagent leur souvenirs. De leurs premiers émois ensemble à leurs fantasmes de femmes en passant par leurs expériences (très) diverses.

Un magnifique roman sur le désir et le plaisir

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai rêvé d'Odile cette nuit. C'est assez rare pour que je le note. Petite, je rêvais beaucoup d'elle, comme de mes parents; c'étaient les rêves les plus graves de ma vie, et puis ça m'est passé. Ce qui devrait m'étonner, c'est de ne pas retrouver Odile en rêve plus souvent.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Odile et moi, petites filles, courons dans le maquis qui entoure sa maison, elle habite à l'époque dans cette même grande villa à Cavalaire. Nous disparaissons des heures à la recherche d'un semblant de grotte planquée derrière un buisson de lentisque, une lampe torche à la main, et c'est là, pour la première fois, que nous inventons ce jeu qui nous tiendra en haleine jusqu'à la fin de notre adolescence - le petit copain et la petite copine. Au début, ces explorations n'interviennent que dans notre caverne ; l'obscurité et la fraîcheur nous préservent de ce que nous sommes en train de faire plus que du regard possible des autres. C'est une bulle dans laquelle nous nous fondons des heures entières, avant de ressortir comme si rien ne s'était passé, comme si nous venions de faire une partie de ballon, et nous n'en reparlons jamais, jusqu'à la fois d'après. »

Chesa Seraina

Chesa Seraina c’est la Maison sereine, la maison d’enfance construite par son père et détruite par le flammes.
Elena décide de la reconstruire.

J'annonce à ma sœur que j'ai quitté mon travail et d'abord je pense qu'elle n'a pas entendu parce qu'elle ne dit rien. Après elle demande : mais pourquoi ? Je réponds que je ne veux plus continuer ce travail sécurisant. Elle demande pourquoi, encore. Je dis que toute ma vie j'ai souhaité pourvu qu'il ne m'arrive rien. Et là, j'aimerais que quelque chose m'arrive. Elle demande : mais pourquoi ? Je réponds que je ne veux pas devenir une racine et pendant un moment Rose ne dit plus rien du tout. Puis elle demande : quoi ? Mais pourquoi ?
Chesa Seraina de Fanny Desarzens

Et cette histoire de reconstruction, c’est toute celle de la construction et de l’appropriation de soi.

Un petit livre délicat à l’écriture sensible

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je ne me souviens pas vraiment. Je ne pourrais pas raconter ce qu'il s'est passé. Je sais simplement que le feu a beaucoup détruit mais je ne sais pas où il a commencé, ni comment, ni pourquoi. D'abord j'ai été très triste. Et puis c'est parti, je me suis habituée. Mais je pense que ça a abîmé ce que j'avais de cœur à ce moment-là.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«D’abord j’ai été très triste. Et puis c’est parti, je me suis habituée. Mais je pense que ça a abîmé ce que j’avais de coeur à ce moment-là. »

Une jeune femme se perd dans sa vingtaine. Un jour, des souvenirs lui reviennent ; ceux d’une enfance brisée par l’incendie de Chesa Seraina, sa maison. Le feu a fait disparaître la mémoire du lieu ; elle décide de reconstruire ce que les flammes ont anéanti

L’ami d’enfance de Maigret

Maigret n’est pas tendre avec ce copain d’enfance, pourtant, bien malgré lui, il est attendri par ce looser vieillissant, ce vieux comique qui ne fait rire plus que lui, mythomane désespéré qui tente d’y croire encore.

Comme cela arrive souvent, le trou, dans la gorge, paraissait disproportionné d'avec le calibre d'une balle. Elle avait beaucoup saigné et pourtant son visage ne trahissait que de l'étonnement.
Pour autant qu'il en pouvait juger, la femme était petite, boulotte et douce, une de ces femmes qui font penser à des plats mijotés, à des confitures amoureusement mises en pot.
Le regard de Maigret cherchait quelque chose alentour.
L’ami d’enfance de Maigret de Georges Simenon

Un Simenon bien amusant pour cette histoire de femme aux multiples amants, quasi tous persuadés d’être seul à lui apporter leur soutien en échange d’un moment de tendresse hebdomadaire. Un polar qui en raconte sûrement plus qu’il n’y parait sur la vision des femmes de l’auteur (et de l’époque).

Au fond, Maigret le soupçonnait d'être un inquiet. Son rôle de comique n'était qu'une façade pour se défendre contre une vérité pitoyable.
C'était un raté, le raté type, et, ce qui était plus grave, plus pénible, un raté vieillissant.
Était-ce par pitié que Maigret ne l'avait pas arrêté? Ou bien parce que Florentin avait accumulé trop de preuves contre lui, alors qu'il était intelligent ?

Et l’histoire ? Un vieux copain d’enfance (pas si copain que ça, d’ailleurs) venant demander de l’aide au commissaire. Il raconte à Maigret qu’il était caché dans la penderie alors que sa maîtresse était tuée dans la pièce d’à côté. Mais rien ne colle, rien ne va, et Maigret doute et rumine de fort mauvaise humeur

 - Vous me rejoignez à la Brasserie Dauphine, mes enfants?
Ce n'est qu'après coup qu'il jugea cruel ce rendez-vous donné à voix haute à ses collaborateurs devant deux hommes qu'on allait enfermer.
Cinq minutes plus tard, au comptoir du petit restaurant familier, dont une partie formait bistrot, il commandait :
 - Une bière... Dans le plus grand verre que vous ayez...
En trente-cinq ans, il n'avait pas rencontré un seul de ses condisciples du lycée Banville.
Il avait fallu qu'il tombe sur Florentin !

Maigret 97/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La mouche tourna trois fois autour de sa tête et vint se poser sur la page du rapport qu'il était en train d'annoter, tout en haut, dans le coin gauche.
Maigret immobilisa sa main qui tenait le crayon et la regarda avec une curiosité amusée. Ce jeu-là durait depuis près d'une demi-heure et c'était toujours la même mouche. Il aurait juré qu'il la reconnaissait. D'ailleurs, il n'y avait que celle-là dans le bureau.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est sans réel plaisir que Maigret voit resurgir Léon Florentin, son ancien condisciple au lycée Banville, à Moulins, qu'il n'a jamais particulièrement estimé. Quant à l'affaire qu'il lui apporte, elle n'est guère ragoûtante non plus : l'assassinat d'une certaine Joséphine Papet, maîtresse de Florentin et de plusieurs autres messieurs d'âge mûr, qui lui procuraient de quoi vivre

BFF

Qu’est-ce que la fidélité ? Pourquoi et quelle part de mensonge est inhérente à toute relation ? Entre bande de copains, amis, ex, futurs, conjoints, époux… Mensonges ou jardin secret ? Peut-on, doit-on être absolument honnête ? Les cachotteries ne sont-elles pas d’excellents lubrifiants sociaux ? Ne s’encombre-t’on pas de secrets inutiles ? A qui et quoi être fidèle ? Serions-nous aimés si l’on nous connaissait vraiment ?

BFF de Joseph Safieddine et Thomas Cadène, dessin et couleur de Clément C. Fabre

Une bande dessinée qui pose plein de questions sur l’amitié et le couple. Une approche touchante dont la typo et le dessin m’ont malheureusement laissés à distance

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je t'assure, normalement, c'est pas ici, là c'est que j'ai plus mes clefs.
Je sais pas où je les ai laissées.
Tu comprends, cest...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Gro est un artiste, du genre qui galère et vit dans un studio miteux. C'est ce que croient ses potes... En réalité, il est un pianiste classique à succès.

Dans son groupe d'amis, c'est le raté sympa dont l'échec rassure, ils l'aiment comme ça et il ne veut pas que ça change. Mais tous ont des secrets...

Et la préparation du mariage d'Oscar et Claire va faire vaciller cet édifice de mensonges

Elle(s) : Alice, Charlotte & Renaud

Elle(s), bande dessinée de jeunesse de Bastien Vivès raconte une rencontre, un amour naissant (difficilement), deux copines et un garçon un peu timide.

Elle(s) : Alice, Charlotte & Renaud de Bastien Vivès

Une BD aux boobs grands comme les yeux (si, si)

Une historiette chouchou, des moments tendres (et parfois difficiles) ou tout est hypertrophié comme les débuts peuvent l’être

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Allô...
Ouais Alice !
Ça va ? Je peux pas te parler fort : je suis dans le train...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle(s) sont deux. Vous les avez sans doute croisées. Elle(s) sont vos amies, ou vous peut-être.. Elle(s) sont celles qu'on a aimées et celles dont on a rêvé. Elle(s) ont 18 ans, nous aussi

Cher connard

Au travers d’un roman épistolaire, Virginie Despentes propose un recueil de pensées sur la société, les drogues et autres addictions, la masculinité toxique, #metoo, les réseaux sociaux et leurs shitstorms.

Et ça ne servirait à rien.
Qu'est-ce qu'on peut faire pour l'ami qui veut retomber? Exiger qu'il se reprenne en main ? Qu'est- ce qu'on peut faire pour l'amie qui rencontre la mau- vaise personne et ça se voit qu'elle va prendre une trempe carabinée et on sait qu'elle n'en sortira pas indemne mais elle est possédée, aimantée, et n'a que faire de notre mise en garde.
Cher connard de Virginie Despentes

Des pensées à plusieurs strates qui s’approfondissent, se répondent, se démasquent et évoluent au fil des échanges.

Rebecca
Je me suis déjà fait la réflexion qu'il y avait beaucoup de gars dans les réunions qui parlaient de leur viol. Ou d'inceste. Ou de pédophilie. Je ne comprends pas qu'on ne les ait pas plus entendus, pendant MeToo. Ça m'étonnerait beaucoup que ce soit par décence, pour laisser la parole aux femmes. Je crois plutôt qu'ils ont compris que ça coûtait trop cher, de parler. Je ne m'explique pas la honte de la victime. J'y crois - mais je ne comprends pas. On dit que la honte va avec la colère. C'est faux. Je n'ai jamais eu honte. J'ai envie de tuer les gens. C'est différent.

Un œil vif, un verbe tranchant et pourtant une parole qui ne cesse de s’interroger

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
OSCAR
Chroniques du désastre
Croisé Rebecca Latté, dans Paris. Sont remontés à ma mémoire les personnages extraordinaires qu'elle a interprétés, femme tour à tour dangereuse, vénéneuse, vulnérable, touchante ou héroïque combien de fois je suis tombé amoureux d'elle, combien de photos d'elle, dans combien d'appartements, au-dessus de combien de lits j'ai pu accrocher et qui m'ont fait rêver.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Roman épistolaire entre Rebecca, une actrice quinquagénaire séduisante, Oscar, un écrivain trentenaire peu connu victime du syndrome de la page blanche et Zoé, une jeune féministe accro aux réseaux sociaux. Ces trois individus à la personnalité abrupte, tourmentés par leurs angoisses, leurs névroses et leurs addictions, sont amenés à baisser les armes quand l'amitié leur tombe dessus