Double Nelson

Et voilà que Djian se mettrait à écrire des histoires d’amour impossibles ? Des vraies, dans le plus pur style, avec des caractères antagonistes, des écueils, des rabibochages et, on espère, une fin heureuse avec un épilogue genre « ils ont traversé bien des épreuves, mais l’amour a été le plus fort ». Si oui, quelle bonne blague !

Philippe, reprends-toi !

Double Nelson de Philippe Djian

Reste une écriture magnifique, des effets de style bluffants, une densité impressionnante et, pour une fois depuis bien longtemps chez lui : une vraie histoire !

Blague ou non ? À voir. Elle est militaire des forces spéciales, il est romancier, il y a des voisins curieux, une prise d’otage, des blessés et… de l’amour qui peine mais plein d’espoir

Je me rappelle d’un plateau télé où il avait été invité pour la sortie de Vers chez les blancs et qu’il expliquait qu’il avait tenté d’écrire un livre érotique, qu’il avait pris ça un peu comme un exercice de style…
Et là, Philippe, vous avez tenté de revisiter Danielle Steel ou Barbara Cartland ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un « double Nelson », c'est une prise de soumission qui consiste, dans un match de catch, à faire abandonner l'adversaire. Mais on peut aussi s'en servir dans une relation amoureuse. Tout commence par une séparation. Luc et Edith ont vécu quelques mois d'un amour intense, jusqu'à ce que le métier de cette dernière - elle fait partie des forces spéciales d'intervention de l'armée - envahisse leur quotidien au point de le défaire. Sauf que quand, réchappée d'une mission qui a mal tourné, Edith le prie de la cacher chez lui le temps de tromper l'ennemi à ses trousses, c'est la vie de Luc qui bascule et son roman en cours d'écriture qui en prend un coup. Ces deux-là qui peinaient à vivre ensemble vont devoir réapprendre à s'apprivoiser, alors qu'autour d'eux la menace d'une riposte de mercenaires se fait de plus en plus pesante. Il faudra bien que certains se soumettent...

Sur le Mont Mitaké

Il serait possible de n’y voir qu’une comptine un peu mièvre sur un amour impossible

Sur le Mont Mitake de Sîbourapâ

Mais cela serait passer à côté de la description, lente et progressive du poids des convenances, de l’étiquette, de l’impossible transgression

De l’art de la prison autoconstruite et de la misère sentimentale

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lorsque Nopporn suspend une aquarelle du Mont Mitaké dans son bureau, sa femme s'en étonne : elle est de facture si ordinaire. Pourtant il y tient ; elle lui rappelle ses années d'études au Japon et ce jour où un haut dignitaire du Siam est arrivé à Tokyo avec sa jeune épouse, la princesse Kîrati. Nopporn doit veiller à ce qu'elle ne s'ennuie pas. Bien que de quinze ans son aînée, elle le fascine par sa beauté, sa grâce et sa maturité résignée. Nourri d'honnêtes intentions, il ne voit pas monter en lui les sentiments et le désir. La princesse le met en garde, sans l'éloigner pour autant. Commence alors un jeu subtil, mais cruel. Lequel des deux en souffrira le plus ?

Histoire d'un amour impossible, Sur le Mont Mitaké - adapté deux fois au cinéma mais jamais traduit en français - est écrit en 1937 ; il mêle avec maestria éléments romantiques et réalistes

Héloïse ouille!

Mouhahaha 🙂
Ouille, ouille, ouille! Héloïse, ouille! En forme le Jean Teulé, en grande forme!

Héloïse, Ouille! de Jean Teulé
Héloïse, Ouille! de Jean Teulé
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À la fin de sa vie, Abélard écrivait à Héloïse :

«Tu sais à quelles abjections ma luxure d'alors a conduit nos corps au point qu'aucun respect de la décence ou de Dieu ne me retirait de ce bourbier et que quand, même si ce n'était pas très souvent, tu hésitais, tu tentais de me dissuader, je profitais de ta faiblesse et te contraignais à consentir par des coups. Car je t'étais lié par une appétence si ardente que je faisais passer bien avant Dieu les misérables voluptés si obscènes que j'aurais honte aujourd'hui de nommer.»

Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ?

Jean Teulé s'y emploie avec gourmandise