La fille de Deauville

Durant les années 80, les groupuscules terroristes d’extrême-gauche faisaient parler d’eux. Attentats, braquages enlèvements et assassinats. Brigades rouges en Italie, Faction Armée Rouge en Allemagne et Action Directe en France.

La fille de Deauville de Vanessa Schneider

Naviguant entre faits historiques et fiction, Vanessa Schneider suit l’histoire de Joëlle Aubron, membre de AD traquée par un flic violent et opiniâtre jusqu’à l’arrestation des quatre principaux membres le 21 février 1987

Une histoire sympa mais qui ne propose pas vraiment de point de vue

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Luigi Pareno n'avait jamais été un grand optimiste et ce qu'il voyait n'était pas de nature à le rassurer. Partout où il promenait son regard il y avait du blanc. Blanc coton de la neige nappant les champs d'une couverture épaisse, blanc-gris du ciel couvrant le soleil d'un voile opaque, blanc-jaune de la façade éclairée, blanc bleuté des plaques de glace sur le toit.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une poignée de femmes et d'hommes décident de mettre la France à feu et à sang. Braquages, attentats à la bombe, assassinats, ils frappent puis disparaissent, dans un souffle âcre de tracts, d'explosifs et de terreur. Leur nom de guerre : Action directe.
En ce mitan des années 1980, la police placarde leurs visages sur les murs du pays. Commence alors une traque intense et chaotique menée par des policiers aguerris qui suivent leurs traces de Barcelone aux rues de Lyon, des campagnes les plus reculées aux HLM de banlieue. Luigi Pareno, solitaire et douloureux, méthodique et taciturne, y consacre toute son énergie, sa rage et ses obsessions.
Une jeune femme aux yeux d'or occupe particulièrement ses pensées. La police, qui ne l'a pas encore identifiée, la surnomme « la fille de Deauville ». Issue des beaux quartiers, Joëlle Aubron deviendra l'une des deux meurtrières d'Action directe. Pareno l'observe à distance dans ce Loiret enneigé où elle se cache avec ses camarades de combat Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon. Elle le fascine, il la hait autant qu'il s'y attache.
La fille de Deauville raconte la colère et la destruction, la folie politique et les rêves d'absolu. Traqués, reclus, les membres du dernier carré d'Action directe s'aiment, se désirent, se déchirent, s'inquiètent, dans l'attente d'une fin inéluctable.
Vanessa Schneider nous offre le grand roman de l'impossible révolution. Paysages et silences, rires et complots, lits tièdes ou pavés brûlants, elle nous emporte avec ces femmes et ces hommes qui se croyaient libres

Le chanteur perdu

Suite à un burnout et en arrêt de travail, un bibliothécaire se lance à la recherche d’un chanteur de son enfance, Rémi Bé. Sa quête le mènera à l’île aux Nattes, en face de Madagascar.

Le chanteur perdu de Didier Tronchet

Une histoire presque vraie, Rémi Bé a bien existé et si ce ne fut pas un bibliothécaire, c’est bien Didier Tronchet qui se rendit sur cette île accompagné de son fils. L’histoire de ce voyage est d’ailleurs racontée dans la BD et le livre Robinsons, père et fils.

Si l’album est « rigolo », la fiction n’apporte pas beaucoup à une histoire dans laquelle tant d’éléments se retrouvent dans les Robinsons. Tout ça m’a un peu perdu, comme une compote dans laquelle il n’est plus possible de retrouver des bouts de fruits authentiques.

D’ailleurs, pour remettre tout en ordre, il y a un dossier sous forme de questions réponses en fin de la BD accompagné de nombreuses photos sur Rémi Bé qui raconte son parcours du Vietnam à Madagascar en passant par la France et Pierre Perret ainsi qu’un roman disponible en téléchargement en pdf.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lorsqu'il fait un burn-out, Jean, bibliothécaire qui semble être passé à côté de sa vie, décide de retrouver Rémy-Bé, le chanteur de sa jeunesse (lorsqu'il se voyait encore révolutionnaire et contestataire). Fasciné par la désinvolture et la liberté de ton des chansons, Jean voit dans cette recherche improbable l'occasion de renouer avec le personnage qu'il n'a pas osé être. Enregistrés sur une vieille cassette audio, les morceaux l'ont suivi pendant des années, seul vestige du passé. D'ailleurs, personne ne semble se souvenir de ce chanteur, l'aurait-il inventé ? Sa seule piste : la pochette du disque avec le viaduc de Morlaix en arrière-fond. L'indice est maigre, mais Jean pourra dénouer le fil de manière surprenante, avec le seul secours des paroles de la douzaine de chansons, qui sont comme un puzzle mystérieux. Au bout du chemin, il y a le fantôme du chanteur perdu que Jean pense connaître par cœur. Il n'est pourtant pas au bout de ses surprises. C'est un autre qu'il rencontrera, tout en faisant lui-même la découverte de celui qu'il est, à travers celui qu'il aurait pu être. Les îles lointaines ne laissent pas indemnes...

Les envolés

Fasciné par cette chute invraisemblable, par cette mort absurde, par ce court métrage ahurissant, Étienne Kern a tenté de faire renaître l’histoire de Franz Reichelt.

Les envolés de Étienne Kern

Belle époque et début de l’aéronautique, accidents en pagaille, les pionniers des airs risquent leurs vies sur des engins à la fiabilité toute relative. C’est alors que le prix Lalance de la Ligue aérienne et de l’Aéro-Club de France offre 5000 francs à l’inventeur d’un parachute.

Le 4 février 1912, il s’élance du premier étage de la Tour Eiffel avec un costume-parachute qui ne s’ouvrit pas. Une chute de quatre secondes

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
4 février 1912. Le jour se lève à peine. Entourés d'une petite foule de badauds, deux reporters commencent à filmer. Là-haut, au premier étage de la tour Eiffel, un homme pose le pied sur la rambarde. Il veut essayer son invention, un parachute. On l'a prévenu : il n'a aucune chance. Acte d'amour ? Geste fou, désespéré ? Il a un rêve et nul ne pourra l'arrêter. Sa mort est l'une des premières qu'ait saisies une caméra.
Hanté par les images de cette chute, Étienne Kern mêle à l'histoire vraie de Franz Reichelt, tailleur pour dames venu de Bohême, le souvenir de ses propres disparus.
Du Paris joyeux de la Belle Époque à celui d'aujourd'hui, entre foi dans le progrès et tentation du désastre, ce premier roman au charme puissant questionne la part d'espoir que chacun porte en soi, et l'empreinte laissée par ceux qui se sont envolés

Le partisan

Malgré un dessin très soigné – bien qu’un peu statique – ce très bel album souffre du choix de l’absence absolue de textes.

Et si la narration reste absolument fluide et compréhensible, nul doute que les protagonistes ne s’exprimaient pas que par gestes, quand bien même ne parlaient-ils pas la même langue.

Le partisan de Maurizio Quarello

Un épisode de la 2e guerre mondiale en Italie, juste avant la libération et la fin de la république de Salò

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
De l'hiver au printemps, la guerre, la peur, la Libération.

D'après une histoire vraie

Son fils

Cette biographie romancée de la mère de Antonin Artaud parle d’amour, l’absolu, aveugle, inconditionnel ! Celui d’une mère adoratrice. Et c’en devient lassant… au début.

Son fils de Justine Lévy

Puis le livre prend une autre dimension quand arrivent l’enfermement en asile, l’abrutissement, les fous, les mauvais traitements, et l’état qui empire et pire encore. Comme une photo du traitement des maladies mentales au début du siècle passé. Inhumain, violent et barbare. Les asiles qui rendent fous !

Une mère ! Une mère seule face aux médecins, à l’administration, la police et la bêtise.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis arrivée dans la cellule où il se reposait et où un infirmier gentil m'a conduite. J'ai inspiré bien fort pour me donner du courage, mais j'étais sûre de moi, de mon bon droit, et de la puissance supérieure de la vérité. Je me suis campée devant lui et j'ai récité : Antonin, tu es né Antonin Marie Joseph Paul Artaud, le 4 septembre 1896 à 8 heures du matin au 15, rue du Jardin-des-Plantes, quatrième étage, en pleine santé, et je suis ta mère - que tu le veuilles ou pas, tu es mon fils et je suis ta mère. Ça ne lui a pas plu du tout. Il m'a considérée gravement, assez longtemps, avant de braquer un poing accusateur sur moi et de m'arracher le cœur : "Vous vous prétendez ma mère, madame, mais la mère de Nanaqui est morte et son âme a quitté ce monde et vous êtes une envoûteuse et le démon qui m'a empoisonné." »

Je suis Jeanne Hébuterne

Une passion absolue pour Modigliani, génie maudit qui cultive sa misère dans ses addictions. Une fin brutale et misérable (euphémisme) en janvier 1920, dévastée, pleurant son amour et rejetée par sa famille moraliste et intolérante.

Je suis Jeanne Hébuterne de Olivia Elkaim

Pourtant, dès le début du livre, il m’a été difficile d’adhérer aux émotions projetées sur les protagonistes par Olivia Elkaim

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jeanne Hébuterne est une jeune fille quand, en 1916, elle rencontre Amedeo Modigliani. De quinze ans son aîné, il est un artiste « maudit », vivant dans la misère, à Montparnasse. Elle veut s'émanciper de ses parents et de son frère, et devenir peintre elle aussi.

Ils tombent fous amoureux. De Paris à Nice - où ils fuient les combats de la Première Guerre mondiale -, ils bravent les bonnes moeurs et les interdits familiaux. Mais leur amour incandescent les conduit aux confins de la folie.

« Mon corps se dérobe, mon âme vagabonde, entièrement aspirés pour n'exister qu'immobiles et figés sur les tableaux de Modigliani. »

Minuit, Montmartre

La rencontre de Théophile Alexandre Steinlein et de Masseïda dans le Montmartre de la fin de la Belle Époque. Un atelier l’artiste et sa muse… et des chats.

Minuit, Montmartre de Julien Delmaire

Une bio romancée au style un peu lourd et à l’intrigue faiblichonne. Ou peut-être suis-je passé à côté d’une grande poésie sensuelle ?

L’occasion de rechercher et revoir les œuvres d’un anarchiste lausannois

Théophile Alexandre Steinlen – Affiche de la Tournée du Chat noir (1896), New Brunswick (New Jersey), Zimmerli Art Museum
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Montmartre, 1909. Masseïda, une jeune femme noire, erre dans les ruelles de la Butte. Désespérée, elle frappe à la porte de l'atelier d'un peintre. Un vieil homme, Théophile Alexandre Steinlen, l'accueille. Elle devient son modèle, sa confidente et son dernier amour. Mais la Belle Époque s'achève. La guerre assombrit l'horizon et le passé de la jeune femme, soudain, resurgit...

Minuit, Montmartre s'inspire d'un épisode méconnu de la vie de Steinlen, le dessinateur de la célèbre affiche du Chat Noir. On y rencontre Apollinaire, Picasso, Félix Fénéon, Aristide Bruant ou encore la Goulue... Mais aussi les anarchistes, les filles de nuit et les marginaux que la syphilis et l'absinthe tuent aussi sûrement que la guerre.

Ce roman poétique, d'une intense sensualité, rend hommage au temps de la bohème et déploie le charme mystérieux d'un conte

Un été surréel

Tout devait y être pour un livre magnifique ! Une passion absolue, un artiste excentrique, la pauvreté, le succès, les problèmes, la gloire, l’argent, la mort… Tout y était !

Un été surréel de Maxence Fermine
Un été surréel de Maxence Fermine

Et pourtant… au milieu des citations au narcissisme hilarant et la grandiloquence délirante, les mots doux, tendres et mesurés de Maxence Fermine font bien pâle figure.

Et cette couverture, misère. Non !

Zut, c’est joli, mais un peu gâché quand même

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cadaqués, été 1929. Salvador Dalí, génie en devenir, reçoit chez lui la fine fleur des surréalistes. Parmi eux, Paul Éluard et sa femme, Gala. Or « Dalí est hypnotisé par cette lumineuse déesse qu'il élève à mille pieds au-dessus du sol ».

D'un regard, leurs destins seront scellés à jamais. Lui deviendra un peintre extraordinaire et elle, sa muse éternelle

Nick Cave : Mercy on me

J’ai pas tout compris, ce n’était pas forcément le but.

Nick Cave : Mercy on me de Reinhard Kleist
Nick Cave : Mercy on me de Reinhard Kleist

Une bio de Nick Cave bien barrée, pour se mettre la tête à l’envers, perdue entre le réel, les chansons, les fantasmes et les hallucinations.

Une BD magnifiquement soutenue par un dessin bien noir et agressif.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est un lundi que je partis, laissant tout derrière moi.
La nuit était froide et semblait interminable.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Reinhard Kleist, maître du roman graphique et créateur de mythes a, une fois de plus, repoussé les conventions de la bande dessinée en élaborant un terrifiant mélange de chansons, de demi-vérités biographiques et de totales affabulations. Il a ainsi tracé un voyage étrange et complexe à vous glacer le sang dans l'univers de Cave, plus proche de la réalité qu'aucune autre biographie, c'est évident ! Enfin, pour info : je n'ai jamais tué Elisa Day. »
Nick Cave

La coureuse

A considérer la drague comme une activité économique – avec ses investissements, le capital risque, les gains, les capitaux propres et la tentative d’OPA finale – on pourrait tomber sur un livre pareil.

La coureuse de Maïa Mazaurette
La coureuse de Maïa Mazaurette

Et Maïa tombe amoureuse de Morten

Un bouquin qui ne concède pas aux mesquins mensonges, une auto-analyse plutôt rude menée lors de la conquête du beau danois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Portrait d'une femme qui doute, qui aime. Chronique d'une sexualité qui se veut sans attache, La coureuse est le livre de notre époque.

«Copenhague m'attend, et dans le miroir avant de partir, une inconnue plus jolie que moi pose la dernière touche de mensonge sur son visage. Rouge. Sur les lèvres. Les fards absurdes cachent des tatouages de guerre, des agressions publicitaires, des stratégies marketing. Il m'aimera. Je l'aurai.

Cette inconnue a des cheveux blond foncé, nouvelle couleur pour une nouvelle aventure, toute une vie à reconstruire. C'est pour mieux devenir une femme, mon enfant. C'est pour mieux laisser pousser les dents sous la poudre.»

Maïa vit une passion ravageuse avec un jeune et (très) beau Danois. Parce que c'est difficile, elle va s'accrocher et aller jusqu'au bout des compromissions possibles. Parce qu'elle se sert de la féminité comme une arme, le couple devient le lieu de toutes les manipulations. Que fait-on quand on a le prince charmant dans son lit ? Que se passe-t-il après le conte de fées ?