Le rapport de Brodeck

Lu après la sublime adaptation en BD par Larcenet… Quel choc !

Il est difficile de reprendre son souffle après une telle lecture. Magnifique et pourtant d’une noirceur abyssale.

Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel

Un livre sur les pires vomissures dont les hommes sont capables, sur la guerre et la haine de l’autre, les fascismes, les compromissions et les exactions.

Mais aussi par effet de miroir, un conte sur la beauté simple de l’amour qui tente sans jamais perdre espoir, de survivre dans toute cette saleté.

Bouleversant

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache.

Moi je n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer.

Mais les autres m'ont forcé : "Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études." J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Ils n'ont rien voulu savoir : "Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses. Ça suffira. Nous on ne sait pas faire cela. On s'embrouillerait, mais toi, tu diras, et alors ils te croiront." »

Le rapport de Brodeck

Deux tomes, l’autre et l’indicible

Glacial !

Le rapport de Brodeck, tome 1 : L’autre de Manu Larcenet

Il neige, il fait froid, ça pue l’isolement, le repli et la haine de l’autre.

L’autre assassiné.

Charge à Brodeck d’en rédiger le rapport dans l’étouffante atmosphère post guerre – camps de concentration – compromissions avec l’envahisseur.

Le rapport de Brodeck, tome 2 : L’indicible de Manu Larcenet

D’après le roman de Philippe Claudel

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'autre
L'Anderer ?
Vous n'avez pas fait ça, quand même ?

L'indicible
Dankelish, Fédorine.
Hier soir, quand Schloss m'a montré la chambre de l'Anderer, j'ai pris peur.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Brodeck établit de brèves notices sur l'état de la flore et les saisons, un travail sans importance pour son administration. Il ne sait pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal. Le maréchal-ferrant lui demande aussi de consigner les évènements du village.

La zone d’intérêt

Comment rester humain au plus profond de l’inhumanité ? Une histoire d’amour y est-elle possible ?

Mais est-ce encore de la vie dont on parle ici ou seulement de pantomimes, de Pinocchios sans âmes singeant un ersatz d’émotions au milieu d’un camp de concentration.

La zone d'intérêt de Martin Amis
La zone d’intérêt de Martin Amis

Martin Amis ne tranche pas dans un vaudeville gore et perturbant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Décor
Camp de concentration Kat Zet I en Pologne.

Personnages
Paul Doll, le Commandant : bouffon vaniteux, lubrique, assoiffé d'alcool et de mort. Hannah Doll, l'épouse : canon de beauté aryen, mère de jumelles, un brin rebelle. Angelus Thomsen, l'officier SS : arriviste notoire, bellâtre, coureur de jupons. Smulz, le chef du Sonderkommando : homme le plus triste du monde.

Action
La météorologie du coup de foudre ou comment faire basculer l'ordre dans un système allergique au désordre.

Comment explorer à nouveau la Shoah sans reprendre les mots des autres ? Comment oser un autre ton, un regard plus oblique ? En nous dévoilant une histoire de marivaudage aux allures de Monty Python en plein système concentrationnaire, Martin Amis remporte brillamment ce pari. Une manière habile de caricaturer le mécanisme de l'horreur pour le rendre plus insoutenable encore