Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Une petite fille raconte son arrivée en Suisse, depuis l’ex-Yougoslavie.
Elle parle de ses découvertes, du goût du lait et de la Bündnerfleisch… Mais aussi de l’absence du père qui lui… s’est retrouve à la Hague […]
Un petit (vraiment tout petit) morceau de tendresse et d’émotions toutes aussi contradictoires que viscérales…
Un livre au curieux début qui, finalement, éclaire toute l’histoire
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je me souviens très bien de notre arrivée en Suisse. Il faisait gris. 13°C. Les douaniers parlaient une langue bizarre comme dans les films sur la guerre mondiale et quand ils nous ont mis contre le mur j'ai regardé mama et elle m'a dit de sourire.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une petite fille arrive en Suisse avec sa mère pour fuir la guerre. Ballottée entre les langues, les souvenirs et les combines de survie, elle raconte son nouveau quotidien, marqué par la Bündnerfleisch et le chocolat. Mais une question se fait lancinante : où est passé son père ?
Avec un tact d’une rare maîtrise, Ed Wige aborde les sujets graves que sont l’exil et les conséquences de la guerre, sous l’apparence de la légèreté. Un texte plein de malice.
Il y a la forme et il y a le fond. La forme est superbe, l’édition, la typo, la mise en page, l’écriture et le style sont soignés, presque précieux.
Pour ce qui est du fond… désolé, je n’y ai pas compris grand-chose. Ébahi par le style, gêné par une lecture trop rapide ou handicapé par un manque de culture littéraire, religieuse ou historique je n’ai pas réussi à comprendre où Alice Bottarelli avait souhaité m’emporter.
Une histoire moyenâgeuse un peu surréaliste au drôle style impressionnant où je n’ai (je l’avoue) pas dû (su) comprendre ou saisir tout ce qui était proposé.
Imier, le saint patron des orphelins ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le petit Rodogune, dont l'éloignement de la mer et de son air iodé ainsi que le vent continu qui descend la vallée avaient eu sur le cerveau un effet dévastateur, le privant de certaines facultés de raison, comme à vrai dire un certain nombre d'autres habitants de la région, profita d'un instant de distraction de sa sœur qui avait craint que la soupe brusquement ne brûlât, s'échappa de la cuisine pour filer à travers le potager puis le champ où le second mari de sa mère entre deux gros bœufs était occupé au labour, sa mère le dos courbé sur un poireau le voyant courir, puis bientôt courant après lui, et criant, passa entre la charrue et les bœufs qui d'un même élan se retournèrent et se retrouvèrent avant celle-ci, inversion à la source d'un proverbial désordre et d'un affolement total des bêtes, qui quittèrent le chemin de terre puis le champ pour s'enfuir vers la grand-route au grand dam de leur propriétaire terrifié; l'enfant, les animaux, la charrue puis la mère criant affluèrent dans cet ordre courant sur la grand-route chassés comme par un furieux démon, lorsque saint Imier, pèlerin et missionnaire mais non encore saint en vérité au moment où commence ce récit, Imier donc, entrait pour la première fois dans la petite ville délicatement sise entre deux pans de collines, et pour une fois inondée de soleil.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un naïf et un saint, un curé ventripotent, une pèlerine et un enfant, se heurtent et rebondissent dans un moyen âge extravagant, pétri d'anachronismes, affabulé des pieds à la tête. Un pied devant l'autre et la tête légère, pourtant, c'est ainsi qu'avancent ces quelques destinées accessoires, dont nous n'attraperons qu'un aperçu, un parfum, un éclair, un rien.
Depuis toute petite, Elena doit bouger, vivre dans le mouvement et la vitesse… Mais c’est plutôt pour les garçons, tout ça… non ?
Venus partielle raconte l’enfance, la jeunesse et l’adolescence de Elena et son constant besoin de ressentir son corps, la douleur, le plaisir et l’exultation dans l’effort.
Alors certes, tout cela ne me parle guère… Mais les sportifs et athlètes devraient s’y retrouver.
Et non, les filles, c’est pas que des dessins, des princesses fragiles et des travaux d’aiguille !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) J'aurais voulu être majorette
S'il fallait tel Maât mettre sur une balance les activités typiquement féminines et les sports dits de garçons, il serait difficile de dire lesquels des deux l'emporteraient tant ils sont intimement liés.
- Ma fille est un garçon manqué ! claironnait mon padre, qui essayait d'inventer des preuves d'une éventuelle testostérone pour l'instant invisible à l'œil nu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « J'ai passé mon enfance à grimper dans les arbres, à envier ma meilleure amie qui frimait sur le vélo de course avec une barre de son frangin, à vouloir des futals plutôt que des jupes, et, cependant, au milieu de cette recherche de masculinité a toujours brillé le désir ultime d'être majorette... »
Dévorée par un besoin constant d'action, rien n'arrête Elena.
Voilà une histoire bien torchée qui ne démérite pas de sa magnifique couverture.
Une descente spéléologique dans l’accueil des étrangers (et du mépris de classe) en Suisse dans les années 70. Au cœur de la cruauté ordinaire et institutionnelle.
Une sale époque où l’on pouvait refuser l’accès au chiens et aux italiens… et humilier tous les pouilleux… tant qu’on y est !
Un tout petit roman qui réserve des surprises bien rigolotes au fond… tout au fond !
Et s’il n’est pas nécessaire de creuser très profondément pour imaginer la fin, celle-ci n’en est pas moins réjouissante
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Milieu d'automne 1973 : Concepción
La grande aiguille s'approche de l'heure pile. La pendule sonnera bientôt les huit coups qui enverront la fillette au lit. Les yeux rivés sur l'écran noir et blanc, Anselmo s'est plongé dans les malheurs du monde.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Ce matin elle n'est pas allée à l'école. Comme une fois la semaine passée, et deux fois la semaine précédente. Elle voudrait y aller mais n'y arrive pas. »
Dans les années 1970, en pays protestant, Concepción et ses camarades espagnols, italiens ou suisses en situation précaire, subissent des maltraitances en milieu scolaire. Une vingtaine d'années plus tard madame Krüger, qui écrit pour un journal paroissial, se rend chez Rose, une éminente spéléologue, afin de rédiger un article sur la dépollution des gouffres. La jeune femme lui propose de descendre avec elle dans une grotte. Au fil de leur progression dans les ténèbres, l'on découvrira les moments clés de la vie de la journaliste. Un voyage au coeur de la terre et dans les souterrains de l'âme.
En partant d’un conte que lui racontait Nishio-san quand elle était toute petite, Amélie Nothomb nous parle – à l’instar de Haruki Murakami et de tant d’autres (une mode ?) – de son métier d’écrivaine.
Une Amélie psychopompe qui, l’instant d’un livre fait revivre son passé, ses morts, ses oiseaux et ses traumatismes en nous parlant de son enfance voyageuse de fille de diplomate. Et, ce faisant, nous dévoile son labeur.
Psychopompe, adjectif et nom masculin
(grec psukhopompos, de pompaios, qui conduit)
Conducteur des âmes des morts. (Dans l’Antiquité, ce rôle était joué surtout par Hermès, Charon et Orphée.)
Larousse.fr (en ligne)
Un livre touchant, de chants et d’envol
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le marchand de tissus vit passer un vol de grues blanches. Émerveillé par leur beauté, il pensa qu'il rêverait de découvrir une étoffe d'une splendeur comparable à leur plumage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Écrire, c'est voler. »
Prenant pour titre un adjectif issu du grec apparu en France au XIXe siècle, ce roman d'Amélie Nothomb évoque ces personnages mythiques accompagnant les défunts jusqu'aux Enfers ou les en ramenant, à l'instar de Charon, de l'Ankou, d'Orphée ou d'Hermès.
Dans ce premier tome qui raconte plus ou moins la même période que Cruelle ou Jumelle, Florence s’attache beaucoup plus à la découverte du monde en dessous de la ceinture. Un monde inconnu, sale et tabou !
Alors, quand les premières règles arrivent…
Comme à son habitude, Florence s’attache à TOUT dire et parfois on lui en voudrait presque un peu de tant de sincérité. Mais pourtant, c’est bien là que se trouve toute la puissance de ses albums !
Une enfance au sein du patriarcat religieux, des tabous, de la toute puissance des hommes et de la docilité des épouses et des enfants. Mais aussi, une enfance avec Béné.
Un premier album fort qui casse bien des tabous et des non dits
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il courait dans la famille une savoureuse anecdote à propos d'une Grand-tante paternelle et maman se délectait souvent à nous la raconter.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Depuis sa plus tendre enfance, Florence ignore tout ce qui se passe… en-dessous de la ceinture.
Elle imagine que le papa met la petite graine dans le nombril de la maman, et puis de toute façon, il est tacitement interdit, dans la famille, de parler de « la chose qui ne doit pas être dite ».
Alors … Florence imagine des scénarii terribles, parfois idiots; Florence s’angoisse devant le poids de la tradition qui place inéluctablement la femme dans une position inférieure ; Florence, à sa façon, résiste pour ne pas sombrer.
En suivant deux enfants – l’une en arctique et l’autre dans l’océan indien, Climat illustre deux exemples très concrets du dérèglement climatique.
C’est très pédagogique et parlant, les conséquences du réchauffement sont visibles, concrètes et mettent déjà en danger des populations et des écosystèmes.
Alors, certes, je ne suis pas forcément le bon public et cet album se destine plutôt à des enfants, voir des ados. Et alors là… oui ! C’est bien fait et très parlant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ici
Ce n'est pas le bruit des vagues qui me réveille.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Deux enfants. Deux continents. Une crise climatique.
En plein coeur de la rudesse de l'arctique, Yuki et son chien sont poursuivis par un grolaire affamé : un croisement entre un grizzly et un ours polaire, dont les territoires ont fusionné. Son existence est une des conséquences du réchauffement climatique. Et il est très, très dangereux...
La maison de Sami a été détruite par un cyclone il y a quelques années. Désormais, son grand-père et lui peinent à pêcher quoi que ce soit lors de leurs sorties en mer. S'il parvient à retrouver le couteau porte-bonheur de sa mère, perdu au fond de l'océan sournois, peut-être pourra-t-il changer leur destin ?
Très belle bande dessinée aux graphismes naïfs et enfantins mis en valeurs par des aquarelles qui rendent ces images du bayou et de la Louisiane très vivantes.
Au travers d’une rencontre d’enfants, Louis raconte la pauvreté, les inégalité, le racisme, la ségrégation, le Ku Klux Klan, les « disparitions », les marais et les hypocrisies religieuses. Mais aussi – et surtout – tous leur contraires, à commencer par l’amitié ou l’humanisme
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Blackwater blues done called me to pack m things and go...
'Cause my house fell down and I can't lie there no more
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Louisiane, fin des années 1930.
En ce début d'été, il ne se passe jamais rien à Sunny Point, petite ville perdue au fin fond du bayou. Si bien que lorsque le bus arrive en ville, c'est toujours la promesse d'un bon divertissement ! Quand deux jeunes amis, Otis et Red, assistent à l'arrivée de Shelley, une petite fille pleine de secrets, ils sont loin de se douter qu'ils vont vivre un été inoubliable et fondateur.
Mais en enquêtant sur le meurtre d'un homme noir par d'inquiétants hommes à capuche, Otis et Red s'éveillent à la réalité de la ségrégation raciale.
Un grand récit romanesque qui fleure bon la littérature américaine (Mark Twain, Harper Lee, Truman Capote) signé Johann G. Louis (La Petite Dernière)
Adèle Faugère démontre avec ce tout petit livre que parfois, point trop n’en faut. Pas besoin de 500 pages pour en faire un bijou.
L’histoire de Rosalie avec des moustaches, Rosalie qui ne va pas très bien, Simon qui est cool et bien sûr… Jean le magnifique !
Un conte un peu décalé et étrange comme une poésie enfantine
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je m'appelle Rosalie. Rosalie Pierredoux. J'ai 8 ans. J'habite Saint-Lunaire. C'est en Bretagne. J'habite Saint-Lunaire avec mes parents. Ils sont cool, mes parents. Ils ne me grondent pas trop. Je suis en CE2. Mon école c'est l'école Grenier-Hussenot. C'est à Saint-Lunaire. Aussi. Je suis dans la classe de Jean-Pierre. Jean-Pierre, c'est mon maître. Il est « sensass » ! Vous ne savez pas ce que ça veut dire « sensass » ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le lendemain matin, je me suis levé. Je devais aller à l'école. Mais j'avais un truc qui me chatouillait au-dessus de la bouche. J'ai touché. Ca piquait un peu. Mais c'était doux aussi. Je suis allé dans la salle de bain. Je suis monté sur le rehausseur pour voir dans la glace. Et je me suis vu. Avec une moustache. J'ai souri. Je n'avais plus l'air de ce que j'étais. Je me suis dit : « Jean, ça te va bien. »
Rosalie Pierredoux, 8 ans, sent toute la tristesse du monde peser sur ses épaules. Un matin, sans prévenir, Jean Rochefort et sa moustache vont changer son regard
C’est la vie d’un enfant. C’est triste parfois (sa maman est morte) et c’est drôle aussi, souvent.
Par petites touches de deux ou trois pages, Jean-Louis raconte son enfance, la magie divine, la vie du village, l’école, les voisins et la famille… parfois aussi des bêtises.
C’est plein d’un délicieux humour enfantin plein de candeur, c’est parfois un peu long aussi
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je vous dis un Notre Père et dix Je vous salue Marie et vous la faites rentrer.
D'accord?
Je récite mon Notre Père, mes dix Je vous salue Marie et j'attends.
Elle ne rentre pas.
J'augmente la mise. Deux dizaines de chapelet. Je récite mes deux dizaines. Rien. Elle ne rentre pas.
Je suis en sueur. Je me retourne dans mon lit. J'ai peur.
J'augmente encore la mise. Cinq dizaines. C'est long, cinq dizaines, ça fait cinquante Je vous salue Marie. Je les récite. Elle ne rentre pas.
Maman, je veux pas que tu sois morte.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Il a mis la Sainte Vierge dans les W.-C. de l'institution Saint-Joseph.
Il regarde les dames toutes nues dans les livres.
Et, surtout, il a fait à Dieu une promesse qu'il va certainement ne pas tenir.
Le petit Jean-Louis a toutes les bonnes raisons pour aller cuire dans les marmites de l'enfer. Pourtant, quelquefois, il va au ciel. Quand Alfred Cortot lui joue Chopin, quand Luis Mariano lui chante La Belle de Cadix...
Après ses démêlés avec un père alcoolique (Il a jamais tué personne, mon papa), ses démêlés avec le Père éternel