Le jour et l’heure

Edith est malade et va mourir. Elle décide de se rendre en Suisse pour un suicide assisté avec Exit. Elle part avec son mari et ses enfants pour ce dernier voyage sans retour.

On croit toujours que nos mères sont éternelles.
Elle, elle disait, vous verrez, ça va vous libérer comme moi j'ai été libérée par la mort de ma mère. Elle disait que ça l'avait fait grandir et devenir femme plus vite. Il faut dire qu'elle était encore très dépendante de sa mère. Moi, dans ma tête, ça faisait longtemps que le cordon était rompu, ça faisait longtemps que j'étais adulte. Quand elle m'avançait ça comme argument de vente, que sa mort allait nous faire du bien, je lui en voulais, et en plus j'avais envie d'ajouter, pour moi, c'est déjà fait, je n'ai pas attendu ton départ pour me libérer de toi.
Le jour et l’heure de Carole Fives

En donnant une voix à chaque accompagnant-e, Carole Fives nous parle de la mort qui vient, des souvenirs, des relations de famille.

Une gentille famille de médecins et d’artistes, avec des voix trop uniformes qui manquent de relief pour donner suffisamment de contrastes à ce récit

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La veille, j'étais de garde. Vers vingt-deux heures, on m'a appelée pour une urgence. Un accouchement compliqué. La mère avait fait une grosse hémorragie. On avait réussi à sauver le bébé et je venais de la transférer en réa dans un autre hôpital. J'étais encore totalement là-dedans, dans « Toi et ton bébé, je vous en supplie, vous restez en vie ». Il faut toujours un certain temps après pour redescendre. C'est très addictif les urgences gynécologiques, les urgences en général... on voudrait continuer à sauver le reste du monde, en mode superhéros, mais on reste là, les bras ballants : y'a plus personne à sauver.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« On s'est tous retrouvés à la gare de la Part-Dieu vers sept-huit heures. Maman avait son rendez-vous en début d'après-midi et elle n'avait qu'une peur, le rater. Le GPS annonçait cinq heures de route. On est partis avec la Peugeot à sept places. Papa et Maman devant, et nous, les quatre enfants, derrière, comme à la belle époque. Il ne manquait que les scoubidous et les cartes Panini.

Papa a toujours eu une conduite assez brusque mais alors là, on aurait dit qu'il le faisait exprès. De la banquette arrière, je voyais Maman, à l'avant. Elle ne disait rien mais, à chaque fois que Papa freinait, ou accélérait, son visage se crispait. J'en avais mal pour elle. À un moment, il y a eu une énorme secousse, c'est sorti tout seul, je n'ai pas pu me retenir, mais c'est pas vrai ! Il va tous nous tuer ce con ! »

Edith se sait gravement malade. Elle a convaincu son mari et leurs quatre enfants de l'accompagner à Bâle, en Suisse, où la mort volontaire assistée est autorisée. Elle a choisi le jour et l'heure. Le temps d'un dernier week-end, chacun va tenir son rôle, et tous vont faire l'expérience de ce lien inextricable qui soude les membres d'une famille.

Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse avec délicatesse le tableau d'un clan confronté à l'indicible et donne la parole à ceux qui restent

Se réjouir de la fin

Voilà, c’est la fin. Dans un bloc de béton avec une centaine d’autres pensionnaires dont la moitié n’y résidera pas plus d’une année. Une fin de vie dans un établissement médicalisé. Des souvenirs pour tout bagage, un bagage qui diminue d’ailleurs.

Se réjouir de la fin de Adrien Gygax

Un moment de réjouissance. Voilà, c’est bientôt fini, je suis prêt, la vie est belle. Elle se termine. Bonheur du crépuscule.

Je ne sais pas si j’y crois, mais c’est très poétique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Lâcher prise
22 avril 2019
J'ai vécu les poings serrés, me suis agrippé à bien des choses, n'ai rien voulu lâcher. Je tenais à ceci et à cela, tout me semblait devoir dépendre de moi. Voilà un défaut tout à fait humain, nous nous croyons responsables de tout.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis prêt, m'efface délicatement derrière l'éclat d'une dernière joie : celle de voir ma vie se terminer. Je m'en réjouis comme j'ai dû me réjouir de voir ma vie commencer. Je m'en réjouis comme d'une évidence absolue, et parce que je suis enfin conscient et certain, là, maintenant, de la joie inouïe qu'est la vie. »

Tels sont les mots du résident d'une maison de retraite qui nous raconte son histoire et ses bonheurs d'homme au crépuscule de la vie. Hédoniste et mélancolique, il contemple les beautés et les douceurs qui l'entourent.
Un roman qui porte une voix rare, d'une grande délicatesse. Une tendre méditation sur la vie, le temps et la nature

Ainsi parlait ma mère

Rachid Benzine est un vieux garçon au chevet de sa mère. Il la raconte avec légèreté et humour, immigrée ne parlant que mal le français, illettrée, passionnée, aimante et aidante.

Ainsi parlait ma mère de Rachid Benzine

Un tout petit livre qui n’est pas sans rappeler Mon père en doute encore de Saphia Azzeddine avec ces mêmes problématique d’immigration et surtout, ce même amour absolu.

Un délicieux trop petit livre sur une petite maman qui ne se lasse pas d’écouter son fils lui lire Peau de chagrin de Balzac

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Vous vous demandez sans doute ce que je fais dans la chambre de ma mère. Moi, le professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain. Qui n'a jamais trouvé à se marier. Attendant, un livre à la main, le réveil possible de sa génitrice. Une maman fatiguée, lassée, ravinée par la vie et ses aléas. La Peau de chagrin, de Balzac, c'est le titre de cet ouvrage.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Vous vous demandez sans doute ce que je fais dans la chambre de ma mère. Moi, le professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain. Qui n'a jamais trouvé à se marier. Attendant, un livre à la main, le réveil possible de sa génitrice. Une maman fatiguée, lassée, ravinée par la vie et ses aléas. La Peau de chagrin, de Balzac, c'est le titre de cet ouvrage. Une édition ancienne, usée jusqu'à en effacer l'encre par endroits. Ma mère ne sait pas lire. Elle aurait pu porter son intérêt sur des centaines de milliers d'autres ouvrages. Alors pourquoi celui-là ? Je ne sais pas. Je n'ai jamais su. Elle ne le sait pas elle-même. Mais c'est bien celui-ci dont elle me demande la lecture à chaque moment de la journée où elle se sent disponible, où elle a besoin d'être apaisée, où elle a envie tout simplement de profiter un peu de la vie. Et de son fils. »

Les gratitudes

Michka s’en va, doucement, accompagnée par Marie, une femme qu’elle avait accueillie alors qu’elle était enfant, et Jérôme, l’orthophoniste de l’EPHAD.

Les gratitudes de Delphine de Vigan

Une petite vielle, devenue toute frêle, qui perd ses mots et qui s’éteint tout doucement.

Un livre et d’une grande sensibilité à la délicate poésie pour dire merci. Magnifique !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois dans votre vie vous aviez réellement dit merci ? Un vrai merci. L'expression de votre gratitude, de votre reconnaissance, de votre dette.
À qui ?
On croit toujours qu'on a le temps de dire les choses, et puis soudain c'est trop tard. »

Après Les Loyautés, Delphine de Vigan poursuit dans Les Gratitudes son exploration des lois intimes qui nous gouvernent

Les derniers jours de Rabbit Hayes

Un tire-larmes alternant les rires, les émotions, les pleurs, les déchirements, les colères et les réconciliations.

Les derniers jours de Rabbit Hayes De Anna McPartlin
Les derniers jours de Rabbit Hayes De Anna McPartlin

Too much

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand Mia, surnommée affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n'a plus que neuf jours à vivre. Tous ses proches sont présents à ses côtés pour la soutenir. Jack et Molly, ses parents, incapables de dire adieu à leur enfant, Davey et Grace, son frère et sa soeur, qui la considèrent toujours comme la petite dernière de la famille, Juliet, sa fille de 12 ans qu'elle élève seule, et enfin Marjorie, sa meilleure amie et confidente. Au fur et à mesure que les jours passent et que l'espoir de la sauver s'amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s'interroger sur leur vie et la manière dont ils vont continuer sans celle qui leur apporte tant.

Car, si Rabbit a elle-même perdu la bataille, celle-ci ne fait que commencer pour son entourage.

Anna McPartlin nous fait partager ces neuf journées si spéciales dans la vie de Rabbit et de ses proches. Mélancolique et drolatique à la fois, Les Derniers Jours de Rabbit Hayes nous entraîne dans un voyage émotionnel intense. À travers une galerie de personnages touchants, ce récit sur le deuil déborde d'un optimisme rare et nous rappelle que, quelles que soient les circonstances, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel