Rodina

Baru mélange ici la grande histoire et les petites, les souvenirs et les faits historiques… réels ou distordus par le temps

Rodina de Baru

L’histoire de la libération d’un train de prisonniers et de prisonnières qui rejoignirent les rangs de la résistance… Oui, les femmes aussi !

Hélas, la frontière entre les faits, le présent et ce qui est raconté n’est pas toujours très claire et si le choix narratif m’a semblé très sympa, le résultat m’a finalement perdu. Mais peut-être aurais-je du lire sa trilogie Bella ciao avant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je vous ai déjà dit (j'ai vérifié) qu'Enrico s'appelait Heinrich, en réalité...
... Heinrich Becker, précisément, et qu'il était allemand


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans la nuit du 7 au 8 mai 1944, un détachement de FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans-main d'oeuvre immigrée) commandée par Jules Montanari, alias commandant Jacques, fit s'évader trente-sept femmes, russes et biélorusses, et vingt-quatre hommes du camp d'Errouville, en Meurthe-et-Moselle. Après un jour et deux nuits de marche forcée, elles et ils arrivèrent, les pieds en sang, au maquis de l'Argonne. Les hommes furent facilement dispersés dans les différents maquis. Mais les femmes ? Le commandant Jacques avait prévu de les placer dans des familles sûres jusqu'à la fin de la guerre. Sauf quelles voulaient se battre. À l'usure, elles eurent gain de cause et fondèrent le seul et unique détachement exclusivement féminin de la Résistance française. Elles le baptisèrent Rodina, qui veut dire « patrie » en russe.

Plein ciel

On entend souvent parler des cités et des banlieues françaises comme des enfers, ravagés par la drogue et la violence…

Mais il y a aussi une autre facette de ces barres d’immeubles, c’est les vrais gens qui les habitent, ensemble.

Plein ciel de Pierre-Roland Saint-Dizier, dessins de Michaël Crosa

Si l’histoire débute mal avec le suicide d’un des résidents, elle se développe très rapidement autour des autres habitants et des nouveaux arrivants. Une bande dessinée qui montre les relations humaines, l’entraide, la solidarité, la vie.

Sans oublier, bien sûr, l’urbanisme délirant, la démolition des tours ou la réhabilitation des quartiers.

Une histoire chou inspirée d’un quartier de Mulhouse et de quelques personnages bien réels. Un dessin très architectural tout en restant doux et naïf avec des pleines pages puissantes et imaginatives mises en valeur par les aquarelles de Michaël Crosa.
On a envie d’y croire !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'arrive, j'arrive !
Ça va, j'ai compris Félix !
N'avale pas tout en deux secondes, petit goinfre !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand tous s'écroule, on peut toujours compter sur ses voisins.

Les habitants de la résidence Plein Ciel menaient une existence paisible jusqu'à ce qu'Émile tombe du 17e étage. Dans l'immeuble, c'est la stupéfaction ! Quel lourd secret l'octogénaire portait-il donc ? Pourquoi n'en avoir jamais parlé à Martine, sa voisine de palier et confidente ? Ses proches s'interrogent. Mais alors que la vie reprend lentement son cours, l'arrivée de nouveaux résidents l'appartement d'Émile va venir soulever de nouvelles questions.

Proust, roman familial

Laure Murat est issue d’une grande famille de France. Noblesse, ascendance prestigieuse, châteaux et domaines, aristocratie… un monde où paraître est primordial, les codes omniprésents et intangibles et où la forme l’emporte sur le fond. Une famille que Proust, fréquentait et dont nombre de représentants servirent de modèles pour les personnages de ses romans.

À ces doutes s'ajoutait un piège incontournable propre à l'aristocratie, surtout lorsque l'on en sort : dès qu'on en parle, on a l'air de se vanter. Comme si les titres nobiliaires et les noms à particule diffusaient, à peine prononcés dans l'air ambiant, l'arrogance et la vanité de toute une classe. Mais je n'ai rien à revendiquer, ni d'ailleurs à renier, d'un état civil où les hasards de la naissance m'ont jetée. Et je n'éprouve ni fierté, ni honte devant mon arbre généalogique, pour la simple raison que je ne crois, dans une existence à l'évidence socialement déterminée, ni à la loi du sang, ni à la fatalité d'un héritage envisagé comme un destin. Mon destin, on me l'a assez répété, était de me marier et d'avoir des enfants. Je n'ai pas d'enfants, je ne suis pas mariée, je vis avec une femme, je suis professeure d'université aux États-Unis, je vote à gauche et je suis féministe. Pour le milieu d'où je viens, c'est excéder de beaucoup le délit de cumul des mandats.
Proust, roman familial de Laure Murat

Laure Murat est également ouvertement homosexuelle et cela lui valut le bannissement familial.
La sublimation inverse
Limité au surgissement de noms familiers dans le cadre d'un roman, le trouble de ma lecture serait resté anecdotique. Mais le plus sidérant, c'était que toutes les scènes lues où l'aristocratie entrait en jeu étaient infiniment plus vivantes que les scènes vécues dont j'avais été le témoin, comme si Proust, à l'image du Dr Frankenstein, élaborait sous mes yeux le mode d'emploi des créatures que nous étions. Il mettait en mots et en paragraphes intelligibles ce qui se mouvait sous mes yeux depuis que j'étais née.
Ce fut un choc. Car, pour la première fois, la forme proustienne donnait du sens à la vacuité de la forme aristocratique. Le texte suppléait le vide, le roman prenait en charge le néant et la futilité d'un monde qui croyait posséder la clé de son royaume; la littérature apportait consistance, densité et épaisseur là où ne régnaient qu'une pantomime sans enjeu et une suite de scènes chic dépourvues de chair et d'intérêt.

Dans cet impressionnant essai biographique, elle parle d’elle, de sa famille et de Proust. Et ce petit journaliste du bout de la table sert ici de révélateur. A l’instar d’un bain photographique qui dévoile les ombres et la lumière, la recherche éclaire les propos de Laure Murat sur ce monde vide.

Un livre émouvant, drôle, accessible et érudit, éloquent et engagé. Le livre marquant de 2023 !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le diable se cache dans les détails
Il m'a fallu des années pour comprendre une chose très simple. Elle m'a sauté aux yeux lorsqu'un soir, regardant un épisode de Downton Abbey, j'ai découvert la scène où le maître d'hôtel sort un mètre devant la table dressée pour le dîner afin de mesurer la distance entre la fourchette et le couteau et de s'assurer que l'écart entre les couverts est le même pour chaque convive.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d'À la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrière-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman.

J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la Recherche. Et là, ma vie a changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. Il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles.

Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.

La ride

Deux copains aux cheveux longs (les auteurs), décident sur un coup de tête d’enfourcher leur vélos pour quitter Paris le temps d’une semaine et descendre en Bourgogne.

La ride de Simon Boileau, dessins de Florent Pierre

Un road trip à la recherche du grand air, des petites boulangeries, des paysages avec des fleurs, des collines (les cols aussi !) et des ruraux un peu brutasses et hospitaliers.
Mais aussi… une fuite de la grande ville, du stress permanant, de l’enfumage continuel, de la sur-circulation et du bruit des moteurs.

Un bol d’air aux dessins qui collent parfaitement aux thématiques : la route, la zénitude, l’effort, l’amitié et les paysages qui se déroulent devant les vélos à coups de pédales

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Continuez tout droit pendant 800 m.
La distance restante est de 6.3 Km.
Votre allure actuelle est de 26 Km/h.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ride [« raïde »] nom féminin, dérivé de l'anglais
1. Virée à vélo
Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris le temps d'une ride à travers la France.
2. Équipée sauvage, échappée belle, aventure en roue libre
En amitié comme en vélo, il y a des hauts et des bas. Et entre les deux, il y a la ride.

Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris et entreprennent un voyage à vélo de Paris à la Bourgogne en cinq jours.

Mémoire de soie

Ça commence comme un roman du terroir, avec des belles grosses phrases comme on en fait plus trop, avec des adjectifs qui font joli et tout et tout… Ça continue aussi un peu comme ça, finalement, même si ça devient vite assez méchant.

La proposition de mariage est arrivée comme toute autre nouvelle, par courrier et rédigée par un autre. Baptistin n'apprendrait pas à écrire dans ce foutoir, il n'avait pas su le faire à l'école. Il savait à peine déchiffrer. Il n'a d'ailleurs rien dit de particulier quand Suzanne lui a lu l'ordre de mobilisation générale affiché sur la place du village ce jour-là. 2 août 1914, Suzanne n'était arrivée que depuis deux mois et demi. C'est donc la guerre. Comme valsent les tourments, comme valdinguent les espoirs. C'est donc la guerre.
La vacherie pleine et goulue.
Mémoire de soie de Adrien Borne

Une sale histoire avec deux frères héritiers d’une magnanerie et une salope de mère. Et Suzanne qui se marie avec un des deux qui meurt a se démobilisation de la grippe espagnole.

Une magnanerie de l’époque

Une vache d’époque, où la vie ne compte pas bien plus que ce qu’il faut pour la nourrir. Un époque où on s’arrange, parce qu’il faut bien.

Un roman du terroir bien noir, empêtré dans les ressentiments, les inavouables non-dits… les secrets de famille

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La lumière suinte et dessine autour du volet un liséré clair. Elle reste le plus sûr repère. Celui de la course du soleil. Émile souligne des yeux la marque blanche, tirant sur un jaune léger, elle court jusqu'à sa table de chevet, ne l'atteint pas encore, semble vouloir l'épargner. Il a vingt ans ce 9 juin 1936.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce 9 juin 1936, Émile a vingt ans et il part pour son service militaire. C'est la première fois qu'il quitte la magnanerie où étaient élevés les vers à soie jusqu'à la fin de la guerre. Pourtant, rien ne vient bousculer les habitudes de ses parents. Il y a juste ce livret de famille, glissé au fond de son sac avant qu'il ne prenne le car pour Montélimar. À l'intérieur, deux prénoms. Celui de sa mère, Suzanne, et un autre, Baptistin. Ce n'est pas son père, alors qui est-ce ? Pour comprendre, il faut dévider le cocon et tirer le fil, jusqu'au premier acte de cette malédiction familiale.

Ce premier roman virtuose, âpre et poignant, nous plonge au coeur d'un monde rongé par le silence. Il explore les vies empêchées et les espoirs fracassés, les tragédies intimes et la guerre qui tord le cou au merveilleux. Il raconte la mécanique de l'oubli, mais aussi l'amour, malgré tout, et la vie qui s'accommode et s'obstine.

L’inavouable : la France au Rwanda

Après avoir lu la bande dessinée La fantaisie des dieux : Rwanda 1994, j’ai recherché ce bouquin dont elle était tirée. Comme j’ai bien fait !

Et nous rejoignons la folle gigue, Monsieur. Et nous avons beau puer, nous sentons le pain frais. Dans la marmite de Goma, c'est une soupe infecte aux relents de crachats qui mitonne. La mort nous imprègne, pas la haine. Et c'est la haine qui bouillonne ici. Une haine brute, éclatante, minérale. Une haine de soi, une haine du monde, une haine des siens. Une haine prête à déclencher tous les cataclysmes, une haine prête à se gorger de mal, une haine monstrueuse, indomptable. Une haine comme une danse, une danse, une danse, une danse, une danse.
C'est à vomir. Cela provoque des haut-le-cœur, des remontées de bile, des fracas d'estomac. C'est à se faire Kurtz dans Au cœur des ténèbres. C'est à griffonner sur le testament des bons sentiments cette phrase définitive:
« Exterminez toutes ces brutes! »
L’inavouable : la France au Rwanda de Patrick de Saint-Exupéry

Car ce livre va bien plus loin et continue l’enquête bien plus profondément que la BD. Enquête, articles dans le Figaro, commission d’enquête, procès… Patrick de Saint-Exupéry est partout et ne lâche rien ! Et si j’arrivais à la conclusion que la France se contentait de regarder ailleurs durant ce génocide, ceci ressemble de plus en plus à un euphémisme tant la France semble mêlée de bien plus près. Livraisons d’armes, formation et instruction militaire, soutien à la famille

Et cela va plus loin, beaucoup plus loin. 
En ce bel été 1994, François Mitterrand confie à ses proches: « Dans ces pays-là, un génocide c'est pas trop important. »
Et cela va plus loin.
Beaucoup plus loin.

Un livre dont le style un peu surfait m’a souvent fait lever les yeux au ciel avec tous ces effets dispensables et ces continuels « Monsieur »… Mais !!! (je dois avouer que la fin du livre en donne une excellente justification)

Quelle impressionnante somme d’enquête sur ce crime contre l’humanité !

Et aussi un très bon livre pour comprendre la notion de politique d’état, pour appréhender la politique étrangère française et ses ingérences africaines post-coloniales, pour mieux cerner Mitterrand et nombre d’acteurs de ces événements.

Une sale histoire aux responsabilités qui semblent rester bien obscures ! (et – raison d’état – elles le demeureront vraisemblablement encore longtemps)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce livre est mon histoire. Mais ce n'est pas seulement mon histoire. C'est aussi l'histoire d'un génocide. Une histoire française, une histoire africaine, une histoire d'empire. Une histoire d'une cruauté sans fond, d'une violence extrême. Si extrême que vous ne l'imaginez pas. Pas encore.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Je vais vous rabaisser au rang d'homme. Ou vous élever, c'est selon. Je vais attraper votre main et nous allons partir. Quelque part, là-bas, il y a longtemps.

En Afrique, la France se bat depuis cinquante ans pour conserver son empire. La décolonisation n'a pas été une rupture, juste une étape. Avec le temps, nos dirigeants ont simplement privilégié l'ombre, perfectionnant certaines techniques forgées durant les guerres coloniales : les opérations secrètes, l'enseignement de la «guerre révolutionnaire», cette doctrine de manipulation des foules...

Au Rwanda, notre politique fut une réussite. Techniquement - je veux dire si l'on se débarrasse de ces concepts encombrants que sont le bien et le mal, l'humain et l'inhumain, l'acceptable et l'inadmissible -, nous fûmes au sommet. La mystification est une figure de la guerre. Nous la pratiquâmes avec une maîtrise qui glace le sang.

Des soldats de notre pays ont formé, sur ordre, les tueurs du troisième génocide du XXe siècle. Nous leur avons donné des armes, une doctrine, un blanc-seing. J'ai découvert cette histoire malgré moi, dans les collines rwandaises. Il faisait chaud, c'était l'été. Il faisait beau, c'était magnifique. C'était le temps du génocide

La fantaisie des dieux : Rwanda 1994

Voilà près de trente ans s’est déroulé un génocide en Afrique.
Plus de 800 000 morts en cent jours !

La fantaisie des dieux : Rwanda 1994 de Patrick de Saint-Exupéry, dessins de Hippolyte

Et la France, Mitterand, décidait de regarder ailleurs.

Témoin du génocide, Patrick de Saint-Exupéry raconte ici les événements, mis en dessins par Hippolyte. C’est dur et violent, voir parfois onirique quand les mots ne suffisent plus. Une brillante réussite en tant que bande dessinée, un choc comme témoignage.

Le récit d’une infamie

A lire pour aller plus loin : L’inavouable : la France au Rwanda

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
En 1994, il se produisit un génocide au Rwanda.
Un génocide est un crime contre l'humanité.
Monsieur le président.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il n'y avait plus de mots. Juste ce silence. Épais, lourd. C'était un génocide, celui des Tutsis du Rwanda, le troisième du XXe siècle.

Il faisait beau, il faisait chaud. Nous avions pénétré le monde du grand secret.

Sur les collines de Bisesero, des instituteurs tuaient leurs élèves, des policiers menaient la battue. C'était la « grande moisson ».

François Mitterrand niait « le crime des crimes ». Comment raconter ?

Et Dieu riait beaucoup

Joann Sfar est un surdoué prolifique. Malheureusement, prolifique, il l’est peut-être un peu trop et parfois… reste un sentiment de brouillon, de premier jet mal corrigé, d’inabouti. Et là, ben ouais ! Zut !

Ils ne parvenaient pas à s'empêcher de marcher côte à côte. Le juif d'extrême droite et le juif bien-pensant accéléraient et ralentissaient leur cadence au même moment.
Loin au-dessus, Dieu riait beaucoup.
Et Dieu riait beaucoup de Joann Sfar

Alors, certes, je n’ai pas l’éducation religieuse suffisante pour bien tout comprendre. Et du judaïsme, ma foi… je n’en sais rien où pas grand chose que des généralités.

Pourtant, serais-je passé à côté d’un grand chef d’oeuvre ? Et bien même pas, me semble-t-il, tant tout cela m’a vraiment semblé confus.

Dieu a-t-Il vraiment ri ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Chaque nuit, on asseyait le roi David à la terrasse de son palais. Il passait un moment à faire semblant d'y voir encore et nommait toutes les collines de son empire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire de deux juifs dans un avion vide.
C'est aussi celle d'un homme qui quitte la France à la recherche de sa terre promise et ne la trouve pas.
On y croise un metteur en scène qui n'a plus rien à perdre, une comédienne armée d'un revolver, un polémiste juif d'extrême droite, un vétérinaire, un chien, un Joann Sfar, sans oublier le roi David et la Shulamite. Dans ce récit de pure fiction, chacun cherche sa place, même Dieu.
Lorsqu'on a des mauvaises idées, il faut parfois s'y accrocher obstinément, surtout quand c'est tout ce qu'il nous reste.

« Nous ne sommes pas éloignés de Dieu, il habite loin, c'est tout. »

Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du Général

Curieuse suite de la France goy (que je n’ai pas lu, aurais-je dù ?)… Voilà une écriture avec un style bien torché et pas mal d’humour, une intrigue qui s’annonce intéressante, une histoire de famille plutôt glauque dans un milieu qui ne l’est pas moins, un titre très accrocheur, la grande histoire qui rencontre les petites, des morts, des suicides, des fachos et des fous de guerre, des fils qui souhaitent tuer le père… et… ?

Le « Search Engine Optimization » est une sorte d'agence, de système, un moteur de recherche qui repère et conseille l'utilisation des mots-clés. Par exemple, quand j'envoie ma chronique à L'Express intitulée « Comparaisons déraisonnables », estimant que ce titre ne va pas générer la moindre vue, les responsables du numérique, en se basant sur le rapport du SEO, proposent à la rédaction en chef un autre titre, avec des mots-clés censés attirer les internautes. C'est ainsi que mes comparaisons déraisonnables deviennent dans leur version numérique « Poutine contre Hitler ». Plus accrocheur.
Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du Général de Christophe Donner

Et pas grand chose en fait.

Presque un gachis en fait, comme un soufflé servi trop tard, comme un excès de vouloir trop bien faire ou d’en faire trop.

Peut-être suis-je juste passé à côté, mais… dommage

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je ne sais pas parler. J'apprends. Je prends les mots qu'on me donne. J'ai appris à dire Maman, mais elle ça n'est pas Maman. Je ne peux pas non plus l'appeler Mamie parce que j'en ai déjà une. Et pas question de Mémé, elle ne me répondrait même pas si je l'appelais Mémé. Elle n'aime pas non plus Grand-mère. À tout prendre, elle préférerait encore Mère-grand, ça la ramènerait au Chaperon rouge, en pleine fiction, mais là, c'est moi qui coince, à cause des r peut-être, ou du gr... je ne sais pas faire le gr. J'arrive juste à prononcer les consonnes douces, les syllabes faciles, ma, in.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le sort du fascisme français s'est joué le 24 novembre 1923, quand Philippe Daudet, alors âgé de 14 ans, décide de tuer son père, Léon Daudet, leader charismatique de l'extrême droite antisémite.

Au même moment, le jeune de Gaulle et le vieux Pétain écrivent l'autre grande tragédie oedipienne de la République française. On croyait tout savoir sur cet épisode, on était loin du compte.

Alors que le roman de Christophe Donner s'annonçait comme la suite de La France goy, surgit Otto Zorn, oligarque en rupture de poutinisme ayant fait fortune dans les crypto-monnaies. Ce roi Midas du numérique nourrit un singulier fantasme : devenir le propriétaire exclusif du premier roman du métavers.

Moyennant fortune et impunité, l'écrivain s'engage, au prix de son âme, à le lui livrer, révélant le dernier grand secret de sa famille : les circonstances qui ont conduit sa grand-mère, à moitié nue, sur le bureau du Général.

Le singe de Hartlepool

Excellente bande dessinée sur la bêtise humaine, la bétise crasse, sale, infecte. Celle des mouvements de groupes, racistes et nationalistes.

Le singe de Hartlepool de Wilfrid Lupano, illustrations de Jérémie Moreau

En plus, non contents d’être seulement méchants, voilà de sacrées bandes de crétins, idiots dégénérés !

Tiré d’une histoire possiblement vraie où un pauvre petit singe fera les frais de son uniforme français. (Des français pas moins cons et que les anglais, d’ailleurs. Pas de frontière pour ça !)

Un magnifique album avec un scénario à la hauteur du dessin !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1814 au large des côtes du petit village anglais de Hartlepool, un navire de la flotte napoléonienne fait naufrage lors d'une tempête. Au petit matin, sur la plage, les villageois retrouvent un survivant parmi les débris. C'est un singe qui jouait le rôle de mascotte à bord du vaisseau, et qui porte l'uniforme français. Or les habitants de Hartlepool détestent les Français, même s'ils n'en ont jamais vu en vrai. D'ailleurs, ils n'ont jamais vu de singe non plus. Mais ce naufragé arrogant et bestial correspond assez bien à l'idée qu'ils se font d'un Français... Il n'en faut pas plus pour qu'une cour martiale s'improvise.

Inspiré d'une légende tristement célèbre du Nord de l'Angleterre, Le Singe de Hartlepool est une fable tragi-comique qui parle de nationalisme va-t-en-guerre et du racisme ignorant qui ne connaît pas de frontières...