Le rapport de Brodeck

Lu après la sublime adaptation en BD par Larcenet… Quel choc !

Il est difficile de reprendre son souffle après une telle lecture. Magnifique et pourtant d’une noirceur abyssale.

Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel

Un livre sur les pires vomissures dont les hommes sont capables, sur la guerre et la haine de l’autre, les fascismes, les compromissions et les exactions.

Mais aussi par effet de miroir, un conte sur la beauté simple de l’amour qui tente sans jamais perdre espoir, de survivre dans toute cette saleté.

Bouleversant

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache.

Moi je n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer.

Mais les autres m'ont forcé : "Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études." J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Ils n'ont rien voulu savoir : "Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses. Ça suffira. Nous on ne sait pas faire cela. On s'embrouillerait, mais toi, tu diras, et alors ils te croiront." »

Mon cousin le faciste

Le cousin de Philippe Pujol est un facho. Pas un petit, effacé, discret qui râle en cinquième ligne derrière sa télévision, non! C’est un vrai, dur, froid, violent, militant, fondateur de l’Oeuvre française. Le poing levé revendiquant fièrement son fiel haineux.

Mon cousin le fasciste de Philippe Pujol
Mon cousin le fasciste de Philippe Pujol

De la repoussante crasse brutalité des crânes rasés jusqu’à la gourdasse acceptation des masses bêlantes fascinés par les Zemour et Dieudonné, pyromanes décomplexés… Un panorama de la normalisation des idées rances.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En octobre 2010, dans une stratégie de « normalisation » idéologique, le Front national écarte plusieurs militants proches des courants les plus extrémistes qui traversent le parti. Parmi eux, Yvan Benedetti est traduit devant la commission de discipline du mouvement pour cause de double appartenance au Front national et à l'OEuvre française, un groupuscule nationaliste extrême. Cet homme, représentant d'une frange fasciste affirmée gommée par l'opération de communication du Front national, n'est autre que le cousin germain, de dix ans son aîné, du journaliste Philippe Pujol, Prix Albert-Londres. Grand reporter, l'auteur s'interroge sur les destins croisés et pourtant opposés, dans une mise en regard fascinante. Il dresse le portrait de son double en négatif et tente, au-delà des caricatures, de dépeindre un fascisme plus contemporain qu'il n'y paraît. Dans un studio parisien surchauffé, autour d'une stèle de l'OAS, dans les pas des processions de la Phalange en Espagne ou encore lors d'un rassemblement sur la tombe du maréchal Pétain sur l'île d'Yeu, en reporter, Philippe Pujol sonde l'âme rance et familière d'une idéologie française