Juicy : une idylle à quatre pattes

Juicy, une histoire festive de porn joyeux ? Pas tout à fait…

Dans la cabine, je souris devant tous les déshabillés, c'est parfait, la journée est parfaite et la musique juste un peu too much, puis quand la vendeuse se retire, je soupire et je fais la moue.
- Gary, j'ai juste besoin que tu me baises. Si tu veux m'acheter quelque chose, j'aimerais avoir un costume de licorne. J'ai assez de petites culottes comme ça et ma chatte est plus douce que tous les tissus. Touche, touche.
Il passe sa main sous ma robe. En caressant ma culotte, il tente de la repousser sur le côté, je le sens toucher mes lèvres, puis glisser un doigt dans ma chatte.
Juicy : une idylle à quatre pattes de Melodie Nelson

Une jeune fille de 17 ans couronnée Miss Teen America gentiment obsédée par son corps (difficile de ne pas l’être dans ce cas) glisse rapidement dans le monde du porno. Et sous le couvert d’une histoire érotique jamais tout à fait glauque mais pas vraiment joyeuse non plus, Juicy raconte une petite jeune fille qui pense tout maîtriser et décider (à part son amour obsessionnel pour Gary) dans le monde du porno.

Une historiette souvent drôle mais questionnante qui m’a parfois rappelé Florida et sa vision du monde des miss (des mini-miss dans Florida) et des ravages sur la psyché des jeunes filles

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis la personne la plus gentille de Tacoma, la plus gentille et celle qui a sucé le plus de mecs à la place de leur vendre des barres de chocolat à mille calories la bouchée. Pour pouvoir me rendre jusqu'à la finale de Miss Teen USA, j'ai cuisiné des biscuits aux pépites de chocolat pour le concessionnaire Toyota de mon quartier, j'ai regardé des recettes de savon à la menthe et au thé vert sur Pinterest avant d'en piquer chez Soaptopia pour en offrir à des revues de mode, j'ai envoyé des petites culottes avec des traces de mouille et de menstrues à des firmes d'avocats.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une gentille blondinette californienne remporte le concours de Miss Teen America. Son diadème lui semble aussi important que son hymen jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse de Gary T-Rex, un chanteur populaire moustachu et has-been. La célébrité, la crystal meth et les vibrateurs lui feront vite oublier ses rêves de paix dans le monde…
Juicy est une histoire d’amour pornographique, un roman Harlequin pour ceux qui préfèrent mélanger mouille et vodka plutôt que se balader sur un cheval blanc au coucher du soleil – parce que, de tous les artifices, ce n’est pas le silicone qu’il faut craindre, mais les promesses d’amour éternel.

L’allumeuse

Ce recueil de nouvelles commence en force avec cette allumeuse, une petite fille abusée par le bedeau de l’église. Et malgré une fin un peu curieuse, voilà une fort belle façon de commencer (si, si !).

 - Ce n'est pas un péché ça non plus. Le petit Jésus peut nous voir. On ne ferait pas ça dans son dos.
Son haleine sentait la craie de tableau noir.
Il n'a pas fait grand-chose cette première fois, le bedeau Lacasse. Il n'a qu'effleuré le bas de mon dos avec sa main et un peu ma poitrine, là où elle commençait à déformer mon tricot mou en mohair. Je n'ai rien dit, le long frisson qui me secouait m'aurait coupé la parole si un mot avait voulu passer mes lèvres. Et mes lèvres, de toute façon, étaient à moitié clouées par celles du bedeau, douces au milieu mais entourées d'épines qui me perforaient la peau et me picotaient le pourtour de la bouche comme si elle se frottait contre un cactus.
L’allumeuse de Suzanne Myre

La suite, même s’il s’agit souvent de brèves histoires de femmes fortes et de la rue Balzac de Montréal-Nord (pas vraiment le meilleur quartier, semblerait-il), m’a moins parlé, avec des thématiques moins puissantes des scénarios moins poussés…

Un petit zut, donc, pour ce livre qui avait si bien commencé.

Allez, un double pouce en l’air pour la très touchante Enfance de petit Frigo (qui m’a un peu rappelé la brillantissime BD Cabot-Caboche en version chaton) et le drôlissime Préavis de décès !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Montréal-Nord n'est vraiment pas l'arrondissement le plus excitant de la ville de Montréal. Je le sais, j'y ai vécu les dix-huit premières années de ma vie avant de décamper. Tante Henriette a fini par me mettre à la porte de son appartement de la rue des Chrysanthèmes parce que j'étais soi-disant ingérable. Peut-être bien que les gangs de rue ont ajouté de la couleur aux environs, mais à cette époque, à la fin des années 70, c'était le calme plat, plus que plat. Nous pouvions jouer dans la rue sans risquer de nous faire frapper par une voiture tant il en passait rarement sur Balzac, et escalader l'hiver les montagnes de neige qui dentelaient le bord des trottoirs.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Voici des histoires comiques et venimeuses où se succèdent les mères égoïstes et les pères absents, les minets et les marmots, et, surtout, les pécheresses tristes et les femmes vampires qui séduisent les hommes pour les réduire en poupées de chiffon. Car les héroïnes de Suzanne Myre sont puissantes. Ce sont des battantes qui n’hésitent pas à mettre le monde à feu et à sang pour se faire justice. Pourtant, aucune d’elles n’est un démon. Elles sont même gentilles, au fond. Mais elles ne veulent plus qu’on les blesse. Il y a, au cœur de ces récits, une profondeur bouleversante. Une complexité, une introspection, une tendresse qui désemparent et qui persistent longuement après la lecture. Dans L’ALLUMEUSE, l’écriture de Suzanne Myre se fait touchante comme jamais.

Par ailleurs, l’auteure nous y fait visiter le quartier de son enfance : Montréal-Nord, un lieu bigarré auquel la littérature ne s’intéresse jamais. La paroisse Saint-Vincent-Marie-Strambi, la polyvalente Calixa-Lavallée, le boulevard Industriel deviennent le théâtre de cent douleurs et rires grinçants. C’est là un livre fabuleux où les personnages rêvent indifféremment d’assassinats et de hamburgers chez Dic Ann’s. Bref, en douze histoires et un préavis de décès, L’ALLUMEUSE célèbre les têtes brûlées qui mettent le feu aux poudres.

Ce qu’un jeune mari devrait savoir

Aux siècles précédents, les manuels destinés aux jeunes filles foisonnaient et, évidemment, prodiguaient leurs invraisemblables conseils au premier degré. Il fallait bien les instruire, les pauvresses. Aujourd’hui, celles-ci ont désormais de l’instruction et force est de constater que ce sont plutôt les jeunes hommes qui auraient bien besoin de quelques judicieuses recommandations ! Ce manuel réunit nombre d’autrices (et quand même un ou deux auteurs) canadiennes pour palier à ce cruel manque.

Traitez votre amante comme si c'était elle, la seule. Parce que, dans les moments que vous passez avec elle, elle ne doit penser qu'à son clitoris - que vous êtes en train de chatouiller -, et non à votre téléphone, auquel vous répondez invariablement, que ce soit votre papa ou votre admiratrice favorite de Gwyneth Paltrow qui vous appellent.
Votre femme aime Gwyneth Paltrow et c'est correct.
Si vous avez un chien ou un furet, ne le promenez pas avec votre amante.
Ce qu’un jeune mari devrait savoir : guide du jeune mari parfait de Mélodie Nelson

Si la plupart des autrices s’en sortent fort bien avec beaucoup d’humour, de second degré, de dérision, de parodie et de moqueries… d’autres ont pris leur travail avec plus de sérieux. Zut.

Il m'a malheureusement rendu la tâche impossible.
Ce n'est pas moi qui exagère, c'est lui qui était dégueulasse. Il avait le rire aussi gras que sa conversation était mince. D'une vulgarité inégalée, il n'arrêtait pas de prendre mon amie par la taille pour l'asseoir de force sur ses cuisses. Je le soupçonne même d'avoir tenté de la doigter entre les deuxième et troisième services. Il a fumé un cigare tandis que je desservais la table. Un-ci-ga-re-tan-dis-que-je-des-ser-vais-la-ta-ble
Ce qu’un jeune mari devrait savoir : un travail de funambule de Rose-Aimée Automne T. Morin

Mais voilà bien un charmant recueil de bonnes drôleries (qui ne sera, hélas, par forcément lu par les personnes qui en auraient le plus besoin).

Spéciale dédicace à Mélodie Nelson ! Merci, je ris encore !

Avec :
les Réflexions de
Martine Delvaux, Martina Chumova, Eli Tareq El Bechelany-Linch, Stéphanie Boulay, Mélodie Nelson, Léa Stréliski
les Désirs de
Heather O’Neill, Lili Boisvert, Ariane Lessard
la Révolution de
Roseline Lambert, Véronique Grenier, Rose-Aimée Automne T. Morin, Coco Belliveau, Stella Adjokê
et l’Alliance de
Mikella Nicol, Jolène Ruest, Patrick Watson, Simon Boulerice

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je n'ai jamais voulu de mari, jamais voulu me trouver un mari, me faire un mari, me dessiner un mari, me tricoter un mari, m'écrire un mari. Non. Jamais. Surtout pas un mari. Une femme, oui, une fois, je l'ai ardemment désiré, et puis je l'ai fait, j'ai dit oui à la question Prenez-vous cette femme pour épouse ? Mais un mari ? Un vrai ?
Non. Jamais.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les manuels de la femme parfaite, de la ménagère parfaite ou de la fille parfaite pullulent depuis deux siècles. Règles de savoir-vivre, conseils vestimentaires, comment utiliser une fourchette, comment blanchir des draps, bref comment apprendre, obéir et aimer. Les éditeurs et les magazines féminins de l’ère victorienne à nos jours n’ont jamais eu peur de nous dire comment bien dresser les jeunes filles. Nous souhaitons renverser la vapeur en demandant aux autrices et auteurs de nous dire ce que serait le «mari parfait», afin d’offrir un guide un brin décalé. Sans jamais moraliser. Comment texter avec élégance et compassion, comment cuisiner un repas, comment gérer les anniversaires, les demandes en mariage, les voyages, le confinement, les excursions du dimanche au Ikea, les longues conversations d’été, les rénovations, l’éducation des enfants? Les récits de ce livre sont parfois historiques, parfois personnels; ils racontent des moments de douleur ou de compassion qui contribuent à montrer comment être un mari parfait.

Mobylette

Premier roman et géniale réussite. Mobylette envoie du lourd, du costaud et rentre dans la viande dès les premières pages ! (et même dès la géniale couverture, chapeau !)

Et six mois plus tard, nous étions parents.
Parents d'un garçon. Pas trop grand selon le personnel médical. Je ne sais pas si cela m'avait rassuré. Concernant Patricia, j'avais gardé pour moi que je la trouvais changée. Certes, nous avions un fils, elle était mère, alors elle avait changé. D'ailleurs, elle me reprochait clairement de ne pas avoir changé. En avait découlé moins de rires entre nous. Avec les pleurs du bébé, nous ne nous serions pas entendu rire de toute façon.
Mobylette de Frédéric Ploussard

Et pourtant, tous les ingrédients du feel-good sont là ! Désepoir, mal-être, drogues, alcool, maladie, problèmes familiaux tout comme leurs antidotes : les amis, la famille, les valeurs humaines, la foi dans l’autre…

Oui, vu comme ça ce roman pourrait n’être qu’une production nunuche de plus. Mais c’est quand même un peu plus : c’est réussi, ça sonne juste et ça goûte vrai. Et en plus, c’est vraiment très drôle !

Bienvenue dans le Nord de la France pour une bonne claque en mobylette… enfin… si vous avez de la chance à Noël 😉

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Les arbres aux angles improbables. Leurs racines souffreteuses. Les troncs ravinés par l'acide ne m'avaient pas manqué. Les fougères, les ronces, les noisetiers aux couleurs de l'automne éternel. Pas davantage. Des corneilles se battent au-dessus de moi. Mes pieds subissent la succion à chaque pas. C'est vert et brun et noir. Gris également, si on y intègre le nuage triste qui nous surplombe par-delà les frondaisons.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Du haut de ses quatorze ans et presque deux mètres, Dominique se voyait déjà parcourir la campagne vosgienne sur sa 103 orange. C'était oublier que dans sa famille, faire plaisir n'est pas le coeur des préoccupations.
De là à en déduire que la suite des événements en découle, il n'y a qu'un pas. Quelques pas. Un lotissement paumé dans les champs de colza. Le sésame d'un permis de conduire. Un foyer pour ados sorti d'un méchant conte de fée.
Un diagnostic trompeur. Des retrouvailles du troisième type dans les bois. Et deux soeurs aussi féroces qu'attachantes.

Mobylette est un roman cruellement drôle qui dresse le portrait décapant d'un trentenaire en roue libre dans un univers qui ne l'est pas moins, celui de l'aide sociale à l'enfance. Impossible de résister à cette aventure entre les Vosges et la Meurthe-et-Moselle, tour à tour désopilante et survoltée. Il y a la démesure d'un Kennedy Toole et le piquant d'un Desproges chez Frédéric Ploussard

La ligne de front : une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh

Désespéré par le manque d’entrain des soldats durant la première guerre mondiale, le président décide d’envoyer Vincent Van Gogh sur le front pour qu’il capte toute la beauté et l’émotion de la guerre dans ses tableaux et motiver ainsi les soldats.

La ligne de front : une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh de Manu Larcenet

Sous des airs (et une réalisation) complètement loufoques, Manu Larcenet réalise un album d’une grande force contre l’absurdité absolue. Un petit chef d’œuvre antimilitariste et humaniste.

Et finalement, non, il n’y a pas trop de jaune

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Parfois, quand les obus pleuvent sur la ligne de front, il arrive qu'à l'arrière aussi l'on serre les fesses...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après Sigmund Freud, puis Robin des Bois, Manu Larcenet s'attaque à la biographie non officielle de Vincent Van Gogh et à son passage méconnu dans l'armée française lors de la guerre de 14-18. Sublime bouquin constamment ballotté entre le rire et l'horreur, la ligne de front est une hallucinante plongée dans la barbarie guerrière où l'on manque cruellement de tournesol et d'harmonie chromatique. Pour la troisième fois, Larcenet revisite donc la bio d'un personnage célèbre à sa sauce toute personnelle. Ici, on découvre un Vincent Van Gogh usé après une carrière militaire difficile. Sa dernière mission a d'ailleurs été un échec et sa hiérarchie a du inventer cette histoire stupide d'oreille coupée pour le faire disparaître. A présent, il est envoyé sur le front pendant la grande boucherie de 14-18 afin de ramener des peintures du front. Car l'Etat Major est perplexe et ne comprend pas pourquoi certains soldats désertent, refusant la gloire de mourir pour la patrie : Qu'est ce qui peut les effrayer à ce point ? La guerre tout simplement, et Larcenet rejoint un Tardi pour décrire l'horreur des tranchées. Son trait est au sommet, son propos, parfois hilarant, bascule aussi dans le noir le plus sanglant, dans un témoignage magnifique pour donner un livre qui donne à réfléchir, même une fois refermé

La blogosphère

Pour comprendre ce petit opus, il faut remonter un peu dans le temps, à la naissance des réseaux sociaux, des blogs et principalement des blogs BD qui fleurissaient et du regretté (?) Festiblog devenu par la suite We Do BD.

Bastien Vivès, tome 4 : La blogosphère de Bastien Vivès

Hélas, alors qu’on arrivait à trouver de l’autodérision dans La bande dessinée, ici, c’est bien moins clair et tout ceci ressemble plus à un regard condescendant, voir méprisant, camouflé derrière un peu d’humour et de légèreté.

Clairement le moins bon tome de cette série au petit format

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Resto
Et donc tu travailles dans la logistique, c'est ça ?
Oui, je m'occupe de la gestion d'une partie des stocks d'un gros groupe de transport...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La blogosphère, késako ? Pour le commun des mortels, il s'agit de l'ensemble des blogs BD qui fourmillent sur le web. Mais selon Bastien Vivès, cela va beaucoup plus loin : la blogosphère est une véritable microsociété, avec ses règles, ses codes, sa population. Un monde qu'il maîtrise à la perfection et parodie sans concession. Rien ni personne n'est épargné, à commencer par lui-même

La famille

Bastien Vivès est très joueur, il aime s’amuser avec le feu, avec des allumettes dans une station essence.

Bastien Vivès, tome 2 : La famille de Bastien Vivès

Ici, il joue avec les interdits, les limites et tabous de la famille et met dans la bouches des un-e et des autres des mots qu’on attendrait pas. Trop cash, trop crus, déplacés ou même parfois inadéquats voir carrément merdiques.

Et c’est parfois très drôle et quelques fois… moins.

De l’humour qui se lâche et ne plait forcément pas à toutes et tous

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Turlut
Papa, c'est quoi une turlutte ?
Mmmh... Où est-ce que tu as entendu ça ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« C'est un album très fantasmé, un peu comme si on jouait au papa et à la maman. N'ayant pas eu de soeur, je rêve secrètement d'avoir une fille, afin de pouvoir la voir grandir et de voir comment tout ça s'imbrique au fur et à mesure… mystère. J'espère que les gens se marreront bien. Moi, en tout cas je me suis bien amusé à dessiner ces strips pendant plus de deux ou trois ans. »

La bande dessinée

Comme cette petite BD est amusante à dénicher alors que la polémique du festival d’Angoulème n’est plus qu’un souvenir.

Amusante parce qu’elle contient toutes les postures de l’auteur qui lui furent reprochées lors de la crise, toute sa maladresse (ou suffisance ?) face aux critiques. Certes, ici, c’était sensé être du second degré, mais voilà qu’à posteriori, tous ces sketchs semblent bien prémonitoires.

Bastien Vivès, tome 6 : La bande dessinée de Bastien Vivès

Que chacun se fasse son avis sur le personnage (puant ou maladroit, pervers ou joueur ?), prolifique auteur surdoué.

Sinon… pour la qualité de cet opus débordant d’autodérision ? Oui… c’est drôle, mais quand même un peu léger, non ?

Et autodérision… Vraiment ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Docteur
Qu'entendez-vous par "absence" ?
En fait, j'ai l'impression que Michael a des sortes de pertes de concentration, il a marché tard, il a parlé tard.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il paraît que pour communiquer les auteurs de BD dessinent des histoires dans des cases. Il paraît que mises bout à bout ces pages forment des livres Et certains disent même qu’existe un festival international de la bande dessinée… à Angoulême ! Cette culture semble bien étrange… Bastien Vivès, qui en est lui-même issu, nous propose sa vision du milieu, en toute objectivité bien sûr

L’amour

Un petit format au contenu un peu inégal.

Bastien Vivès, tome 3 : L’amour de Bastien Vivès

Des portraits de couples très cosy ou bien déjantés, avec à chaque fois, un oeil affûté pour les croquer.

…Et difficile parfois de ne pas se sentir observé

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Formule
Je suis ravis qu'on puisse prendre ce fafé tous les deux.
Moi aussi.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Spécialiste du romantisme assumé (Polina, Le Goût du Chlore) et récemment de l'humour trash cul (Les Melons de la colère), Bastien Vivès explore sans concession le thème de l'amour, mais ne le fait pas forcément rimer avec toujours. Amour vache, amour tendre, amour idéal, amour volage, il n'y a pas de règle en la matière et encore moins avec Bastien Vivès qui, pour autant, ne badine pas avec l'amour

Lonely Betty

Visiblement, Joseph Incardona s’est bien amusé à écrire cette Lonely Betty… Et c’est très réussi !

Alors que le coroner Mélanie Smith et le médecin légiste Charles Saroyan habillaient leurs enfants - un cas typique de couple s'étant formé au sein d'une activité professionnelle commune, la drague au boulot, un gain de temps considérable - pour aller assister à la messe du soir dans la petite église en bois mal isolée de Durham, afin de célébrer la nativité de Jésus-Christ-Notre-Sauveur, John Markham donna sa fiole à Betty Holmes qui but une lampée après avoir éteint sa cigarette. Jamais faire deux choses à la fois, telle était sa devise et elle s'y tenait encore strictement.
 - T'as toujours eu de la bonne gnole là-dedans, John.
Lonely Betty de Joseph Incardona et illustrations de Thomas Ott

Une sorte de parodie de roman noir un peu curieuse avec une centenaire qui aurait des révélations à faire sur le triple meurtre d’enfants disparus 54 ans plus tôt.

Ce ne furent ni Sally ni N'guyen qui découvrirent le corps inerte de Betty Holmes gisant par terre au pied de la fenêtre mais une auxiliaire de service n'ayant pas encore de badge épinglé à son tablier. La semaine précédente, lors du stage hebdomadaire de formation continue, la jeune fille avait appris que si une telle situation venait à se présenter, il fallait: a) ne pas paniquer, b) vérifier le pouls de la victime, c) alerter d'urgence (et en toute discrétion) le ou la chef(fe) de service. Voyant Betty Holmes au sol, les yeux grands ouverts fixant le vide avec une expression de terreur, la jeune infirmière passa allègrement sur les points a) et b) et se précipita dans le couloir en hurlant.

Une drôle de nouvelle où l’on croise par ordre d’apparition :
Mike Dougladis (chauffeur de camion), Robert Kawzcinsky (maire), Jesus Christ (notre sauveur), Sarah Marcupanni (38 ans), Elisabeth Zelda (Betty) Holmes (99 ans), Savannah Simpson (compagne secrète de Sarah et gardienne de la prison d’Augusta), Rachel Bloom (fleuriste), Maurituus (chien), Helmut Schweinsteiger (docteur), cette salope de Miranda, Junior Bonner (l’ex), Jim Beam (bourbon), John Markham (shérif à la retraite), Marvin (petit fils de John), Laureen Markham (fille de John), James Sullivan (barman au Funny Throat), un infirmier asiatique (N’guyen), Tom Collins (un collègue), les parents de Tom, Malik Oblomov (colonel-instructeur), Sally Duchaussois (infirmière en chef), Mister Proper, Ingrid Duchaussois (jeune élève propre et studieuse), Linda Horowitz (élève à bleus), Henri (petit), Rooney (et sa petite bite), Mélanie Smith (coroner), Charles Saroyan (médecin légiste), Julie Fergusson (morte), David Bloom (le frère de la fleuriste), Richard Marlowe (directeur), Brahms (compositeur), Julian Pesci (photographe), le révérend Goldworthy, Elvis (chanteur), Nora (femme de John), Freddy Krueger (himself), Jack Daniel’s (whisky), les frères Harris (Peter, Georges et Ellis), Stephen (le quatrième enfant devenu grand), Jimmy et Igor (qui mangent des sandwichs), l’agent Withaker (agent), Jennifer Van Dine et ses parents (qui se rongent les sangs), le pape Wojtyla (pape), Magda (la vieille tante foldingue), Falkner (dans le titre), les trois petits cochons, Carrie (jeune) ou Dolores, Mozart (compositeur), Steve Mingus (lieutenant), Bela Lugosi (I love him), Tabitha (femme de Stephen), Alexandre Dumas (écrivain), Columbo (de mes deux) et Dolores Claiborne.

J’espère n’avoir oublié personne !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C’était un dimanche, la veille de Noël. En moins de douze heures, le chasse-neige était déjà passé six fois sur le tronçon de la Route 9 traversant Durham.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans une petite ville du Maine, la veille de Noël, toute la communauté s'apprête à célébrer les cent ans de Betty Holmes, l'ancienne institutrice. À la stupeur générale, en ce jour de fête, Miss Holmes fait des révélations surprenantes sur une mystérieuse disparition vieille de soixante ans et sur un de ses anciens élèves devenu célèbre. Betty ne verra pas Noël...

Joseph Incardona pastiche le roman noir, s'amuse de tous les clichés du genre et, par une habile pirouette, cette parodie devient hommage