Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Une petite fille raconte son arrivée en Suisse, depuis l’ex-Yougoslavie.
Elle parle de ses découvertes, du goût du lait et de la Bündnerfleisch… Mais aussi de l’absence du père qui lui… s’est retrouve à la Hague […]
Un petit (vraiment tout petit) morceau de tendresse et d’émotions toutes aussi contradictoires que viscérales…
Un livre au curieux début qui, finalement, éclaire toute l’histoire
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je me souviens très bien de notre arrivée en Suisse. Il faisait gris. 13°C. Les douaniers parlaient une langue bizarre comme dans les films sur la guerre mondiale et quand ils nous ont mis contre le mur j'ai regardé mama et elle m'a dit de sourire.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une petite fille arrive en Suisse avec sa mère pour fuir la guerre. Ballottée entre les langues, les souvenirs et les combines de survie, elle raconte son nouveau quotidien, marqué par la Bündnerfleisch et le chocolat. Mais une question se fait lancinante : où est passé son père ?
Avec un tact d’une rare maîtrise, Ed Wige aborde les sujets graves que sont l’exil et les conséquences de la guerre, sous l’apparence de la légèreté. Un texte plein de malice.
Voilà une histoire bien torchée qui ne démérite pas de sa magnifique couverture.
Une descente spéléologique dans l’accueil des étrangers (et du mépris de classe) en Suisse dans les années 70. Au cœur de la cruauté ordinaire et institutionnelle.
Une sale époque où l’on pouvait refuser l’accès au chiens et aux italiens… et humilier tous les pouilleux… tant qu’on y est !
Un tout petit roman qui réserve des surprises bien rigolotes au fond… tout au fond !
Et s’il n’est pas nécessaire de creuser très profondément pour imaginer la fin, celle-ci n’en est pas moins réjouissante
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Milieu d'automne 1973 : Concepción
La grande aiguille s'approche de l'heure pile. La pendule sonnera bientôt les huit coups qui enverront la fillette au lit. Les yeux rivés sur l'écran noir et blanc, Anselmo s'est plongé dans les malheurs du monde.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Ce matin elle n'est pas allée à l'école. Comme une fois la semaine passée, et deux fois la semaine précédente. Elle voudrait y aller mais n'y arrive pas. »
Dans les années 1970, en pays protestant, Concepción et ses camarades espagnols, italiens ou suisses en situation précaire, subissent des maltraitances en milieu scolaire. Une vingtaine d'années plus tard madame Krüger, qui écrit pour un journal paroissial, se rend chez Rose, une éminente spéléologue, afin de rédiger un article sur la dépollution des gouffres. La jeune femme lui propose de descendre avec elle dans une grotte. Au fil de leur progression dans les ténèbres, l'on découvrira les moments clés de la vie de la journaliste. Un voyage au coeur de la terre et dans les souterrains de l'âme.
L’histoire de deux amis d’enfance aux États-Unis, vétérans de la guerre du Viêt Nam et ex-amoureux de la même petite amie qui les recontacte pour les revoir en Italie…
…pour leur présenter Kéo, une jeune immigrée clandestine à faire passer en Amérique.
Une belle histoire d’amitiés, d’amours et de non-dits avec toute la poésie des albums de Cosey
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Mer de Chine.
Ça y est, papa ! Je pars pour l'Amérique !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Vétéran du Vietnam, Arthur Druey ne voit plus d’issue à la déprime qui est devenue son lot quotidien. Sur un coup de tête, il décide d’accompagner son copain Ian Fraschetti en Italie. L’Italie où réside Shirley, leur premier amour commun. Mais la fougueuse jeune femme a bien changé et leur réserve quelques surprises : elle a pris le voile et s’occupe d’une jeune réfugiée cambodgienne, Kéo.
Rachid Benzine continue à explorer les relations familiales et creuse ici la difficile communication père-fils. Cette vague qui part de l’admiration aveugle à la honte, l’incompréhension ou la colère…
Mais un jour c’est la fin. Et… ? S’était-on tout dit, avait-on réussi à parler, avait-on quelque chose à se dire ?
Une histoire de toute beauté qui m’a laissé vidé. Une écriture magnifique pour dévoiler toutes ces émotions qui n’avaient jamais pu naître.
Une merveille
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le pianiste est penché sur son clavier. Ses bras tombent sur l'instrument, épuisé, comme vaincu. Ses mains sont cachées par l'immense piano. Dans la salle de concerts de l'Opéra de Cologne, l'auditoire reconnaît les notes de la sonnerie annonçant habituellement le début d'un concert. Le silence se fait. Ce n'est pourtant pas s l'avertissement mais le concert lui-même qui débute. L'improvisation durera une heure et six minutes.
Keith Jarrett n'avait pas dormi.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un fils apprend au téléphone le décès de son père. Ils s'étaient éloignés : un malentendu, des drames puis des non-dits, et la distance désormais infranchissable. Maintenant que l'absence a remplacé le silence, le fils revient à Trappes, le quartier de son enfance, pour veiller avec ses soeurs la dépouille du défunt et trier ses affaires. Tandis qu'il débarrasse l'appartement, il découvre une enveloppe épaisse contenant quantité de cassettes audio, chacune datée et portant un nom de lieu.
Il en écoute une et entend la voix de son père qui s'adresse à son propre père resté au Maroc. Il y raconte sa vie en France, année après année. Notre narrateur décide alors de partir sur les traces de ce taiseux dont la voix semble comme resurgir du passé. Le nord de la France, les mines de charbon des Trente Glorieuses, les usines d'Aubervilliers et de Besançon, les maraîchages et les camps de harkis en Camargue : le fils entend l'histoire de son père et le sens de ses silences
Maria Larrea nous offre un livre en deux parties d’une même quête, celle de son identité et ça commence par celle de ses parents. Et puis, tout bascule.
Un livre bouleversant sur l’identité, la filiation et les origines
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le poulpe crachait encore une bave mousseuse sur les rochers quand Dolores s'en saisit.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Tout commence en Espagne. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon quelle confie aux jésuites. Plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille qu'elle abandonne aux soeurs d'un couvent. Les deux orphelins connaissent la misère et Franco mais se rencontrent, se marient, partent à Paris. La Galicienne devient femme de ménage, le Basque gardien du théâtre de la Michodière. Ils auront un enfant, Maria. C'est notre narratrice.
À vingt-sept ans, celle-ci croyait s'être arrachée à ses origines : la loge de ses parents, la violence de Julian et les silences de Victoria. Mais un tirage de tarot va renverser son existence et l'obliger à replonger dans le passé des siens. Pour comprendre de qui elle est la fille, elle devra enquêter et revenir là où tout a débuté, à Bilbao, où naissent les secrets.
Étourdissant de style, d'énergie et de vie, ce premier roman mené tambour battant nous embarque instantanément. Avec maestria, Maria Larrea y recompose pièce à pièce le visage de sa famille et le puzzle de sa mémoire. On court et rit et pleure ensemble. Une écrivaine est née
Incessamment, de nouveaux mots se glissent dans notre langue et bien souvent ceux-ci sont détournés, repris, traduits, malaxés et retournés… Des concepts clairs deviennent obscurs et ce qui semblait lipide vire rapidement à l’incompréhensible et tout prête à la controverse. Tout le monde s’y met, politiques, médias, gauche, droite, populistes, militants et intellectuels et nul ne s’y retrouve plus.
Petit dictionnaire (la liste des termes est dans les mots clés) pour ne plus s’y perdre, cet essai tente de débroussailler cette jungle en faisant appel à nombre de chercheuses et chercheurs pour des mots qui fâchent la France (Car oui, c’est culturel ! Et cette liste ne serait évidement pas la même en Angleterre ou en Allemagne).
Essentiellement centré autour des racismes et des exclusions avec quelques (trop rares) incursions dans les genres et les sexualités, voilà un excellent petit guide pour ne plus s’y perdre. Avec un petit bémol toutefois pour certains auteurs qui ne peuvent s’empêcher de faire des mots ou ceux dont les partis-pris militants écrasent le sujet.
Avec les participations de Nicolas Bancel, Rachid Benzine, Magali Bessone, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Ahmed Boubeker, Philippe Corcuff, Claire Cosquer, Juliette Galonnier, Sophie Guérard De Latour, François Héran, Philippe Huneman, Monique Jeudy-Baluni, Memphis Krickeberg, Nicolas Lebourg, Éléonore Lépinard, Françoise Lorcerie, Philippe Marlière, Nonna Mayer, Sarah Mazouz, Laure Murat, Alain Policar, Myriam Revault D’Allonnes, Jacob Rogozinski, Haoues Seniguer, Patrick Simon, Martine Storti, Julien Talpin, Michel Wieviorka, Valentine Zuber
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il est temps de mettre un coup d'arrêt à la dégradation des échanges intellectuels et aux controverses toxiques pour la démocratie qui touchent désormais l'université et le monde de la recherche en France.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) D'antisémitisme à wokisme en passant par identité et laïcité, une liste de mots sujets à controverse selon certains camps politiques dans les milieux intellectuel et universitaire français. Les contributeurs dénoncent le climat délétère qui règnerait dans le monde de la recherche où, selon eux, diatribes et invectives ont remplacé débats et échanges au nom de ce qu'ils nomment bien-pensance
En commençant à la manière d’une déclaration écologique, Wonderland bascule rapidement sur une autobiographie enfantine.
Tom raconte alors la jeunesse de ses parents, leur rencontre à Rome, l’exubérance italienne du papa et la fascination de la maman pour cet homme.
Et tout s’enchaine très vite. Tom arrive puis son premier frère Michel avec un handicap et un caractère d’acier et, en vrac, le départ pour Genève, un troisième frère, et les tensions qui montent dans le couple, les rivalités fraternelles… Bref, une histoire de vie autour d’événements marquants, de souvenirs et d’anecdotes.
Un dessin magnifique, un album splendide !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Au début, il y a une forêt...
La forêt de Blanche-Neige...
Ou celle des tableaux de Caspar Davis Friedrich.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) La vie du jeune Tommaso, de sa naissance jusqu'à son entrée au collège. T. Tirabosco relate la rencontre entre ses parents, la naissance de son frère Michel, physiquement handicapé, les relations familiales, ainsi que les multiples influences qui ont façonné son imaginaire, de Titien à W. Disney
Une courte bande dessinée qui suit le parcours d’Amina, une petite Syrienne condamnée à quitter son pays dévasté
Jusqu’au canot pneumatique plein à raz bord de migrants fuyant la guerre et la désolation
C’est très vite lu, mais ça dit beaucoup !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) La guerre en Syrie au travers des yeux d'Amina, 10 ans qui embarque sur un canoë de fortune pour fuir la guerre dans son pays. Amina est placée par son oncle sur un bateau de réfugiés, plein à craquer. Il espère lui donner une chance de s'en sortir. La mer est agitée, Amina est projetée hors du canoë, dans la mer glacée. Elle commence à couler vers le fond. C'est tellement calme maintenant... Lors d'un long flashback elle se remémore sa vie d'avant, en Syrie, les jeux de cache-cache avec sa maman et la nourriture qu'elle lui préparait. Elle repense aussi à Zenobia cette reine de Syrie des temps anciens, cette guerrière conquérante et flamboyante. Cet album explore un sujet fort, des migrants syriens qui tentent d'échapper à la guerre dans leur pays, un sujet qui hélas n'a pas fini d'être d'actualité
Nina Bouraoui parle de son enfance en Algérie, de son arrivée en France, de sa mère et de sa famille, de son homosexualité, du milieu lesbien parisien…
Un livre entre souvenir et devenir dont je ne me rappellerais pas forcément
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « J'écris les travées et les silences, ce que l'on ne voit pas, ce que l'on n'entend pas. J'écris les chemins que l'on évite et ceux que l'on a oubliés. J'étreins les Autres, ceux dont l'histoire se propage dans la mienne, comme le courant d'eau douce qui se déverse dans la mer. Je fais parler les fantômes pour qu'ils cessent de me hanter. J'écris parce que ma mère tenait ses livres contre sa poitrine comme s'ils avaient été des enfants. »
Avec Tous les hommes désirent naturellement savoir, Nina Bouraoui signe un roman envoûtant sur les origines du désir et de la violence
Rachid Benzine est un vieux garçon au chevet de sa mère. Il la raconte avec légèreté et humour, immigrée ne parlant que mal le français, illettrée, passionnée, aimante et aidante.
Un tout petit livre qui n’est pas sans rappeler Mon père en doute encore de Saphia Azzeddine avec ces mêmes problématique d’immigration et surtout, ce même amour absolu.
Un délicieux trop petit livre sur une petite maman qui ne se lasse pas d’écouter son fils lui lire Peau de chagrin de Balzac
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Vous vous demandez sans doute ce que je fais dans la chambre de ma mère. Moi, le professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain. Qui n'a jamais trouvé à se marier. Attendant, un livre à la main, le réveil possible de sa génitrice. Une maman fatiguée, lassée, ravinée par la vie et ses aléas. La Peau de chagrin, de Balzac, c'est le titre de cet ouvrage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Vous vous demandez sans doute ce que je fais dans la chambre de ma mère. Moi, le professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain. Qui n'a jamais trouvé à se marier. Attendant, un livre à la main, le réveil possible de sa génitrice. Une maman fatiguée, lassée, ravinée par la vie et ses aléas. La Peau de chagrin, de Balzac, c'est le titre de cet ouvrage. Une édition ancienne, usée jusqu'à en effacer l'encre par endroits. Ma mère ne sait pas lire. Elle aurait pu porter son intérêt sur des centaines de milliers d'autres ouvrages. Alors pourquoi celui-là ? Je ne sais pas. Je n'ai jamais su. Elle ne le sait pas elle-même. Mais c'est bien celui-ci dont elle me demande la lecture à chaque moment de la journée où elle se sent disponible, où elle a besoin d'être apaisée, où elle a envie tout simplement de profiter un peu de la vie. Et de son fils. »