L’effroi

Lors d’une représentation retransmise à la télévision, le chef d’orchestre fait le salut Nazi. Un altiste se lève et lui tourne le dos dans un réflexe indigné.

De ces premiers instants télévisés, le livre suit la lente descente du musicien, enivré par sa soudaine renommée, apeuré par des menaces néo-nazies, déstabilisé par des pressions professionnelles, abandonné par le reste de l’orchestre et dépassé par les sur-interprétations de son geste, ne trouvant du réconfort qu’au sein de sa famille. A cet instant, sa vie avait basculé.

L'effroi de François Garde
L’effroi de François Garde

Un style magnifiquement maîtrisé dans une construction chronologique qui suit la chute et le désarroi d’un homme emporté dans l’élan de son effroi.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand, un soir de première à l'Opéra Garnier, Louis Craon, chef d'orchestre de renommée internationale, fait le salut nazi, la stupeur est si grande que personne ne bouge dans la fosse, ni dans la salle. Personne, sauf un altiste, Sébastien Armant, qui le premier se lève et tourne le dos au chef.

En quelques secondes, ce geste spontané et presque involontaire, immédiatement relayé par les médias, transforme Sébastien Armant en héros. Dès le lendemain, toutes les rédactions s'arrachent « l'homme qui a dit non ». Le musicien jusqu'ici inconnu se laisse emporter dans un tourbillon de sollicitations incessantes, jusqu'au moment où un mystérieux groupe extrémiste revendiquant le geste de Craon le prend pour cible.

Récit au jour le jour d'une existence qui bascule, L'effroi pose de manière originale la question de l'obéissance et de l'héroïsme ordinaires

Aveu de faiblesses

Un meurtre, un suspect… Reste à obtenir les aveux. Lorsque le suspect est un jeune de 16 ans, fragile, moqué pour sa laideur et issu d’une famille « originale », il suffit de frapper un peu du poing sur la table et de passer du gentil au méchant flic pour le faire craquer. Et si l’avocat et le juge ne sont pas trop curieux…

Au cachot !

Aveu de faiblesses de Frédéric Viguier
Aveu de faiblesses de Frédéric Viguier

Et c’est à ce moment que le roman commence une seconde partie, moins crade, mais plus subtile et qui donne toute sa saveur à ce roman.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis laid, depuis le début. On me dit queje ressemble à ma mère, qu'on a le même nez. Mais ma mère, je la trouve belle. »

Ressources inhumaines, critique implacable de notre société, a imposé le ton froid et cruel de Frédéric Viguier dont le premier roman se faisait l'écho d'une « humanité déshumanisée ». On retrouve son univers glaçant et sombre, qui emprunte tout à la fois au cinéma radical de Bruno Dumont et au roman social. Mais au drame d'un bourg désindustrialisé du nord de la France, Frédéric Viguier ajoute le suspense d'un roman noir. Dès lors, l'histoire d'Yvan, un adolescent moqué pour sa laideur et sa différence, accusé du meurtre de son petit voisin, prend une tournure inattendue