Dans les forêts de Sibérie

Six mois isolé volontaire au bord du lac Baïkal, Sylvain Tesson se demande s’il a une vie intérieure.

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

Il boit seul ou lors de brèves rencontres, craint les ours et se réchauffe en attendant le dégel.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu

Pardon

Comme elle le dit dans la bouche de son père, la colère est un poison que tu prépares pour un autre mais que tu bois-toi même. Et ce livre ressemble à ça. Une tentative d’accorder un pardon à son père afin de cesser de s’empoisonner par sa colère.

Et c’est révoltant, parce qu’à la lecture de ce livre, il semble évident que ce salopard ne mérite aucun pardon. Il est mort et que sa dépouille pourrisse rongée par les vers.

Pardon de Eve Ensler

Mais notre fonctionnement semble ainsi fait que les rancunes nuisent plus aux victimes qu’aux coupables… C’est nul !

Et cela fait de ce livre insoutenable, un témoignage bouleversant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comme des millions de femmes, Eve Ensler a attendu sa vie entière des excuses qui ne sont jamais venues. Son bourreau, qui fut aussi son père, est mort sans exprimer aucun regret. C'est ainsi qu'Eve a décidé d'écrire elle-même cette demande de pardon tant espérée.

Derrière les mots fantasmés de son père, c'est peu à peu la vie d'Eve, ses luttes et ses passions qui transparaissent. Se dessine le portrait d'une femme incroyablement courageuse qui est parvenue à trouver une voie alternative à la honte et à la colère.

Pardon est un texte salvateur qui a suscité à sa parution aux États-Unis la même onde de choc que Les Monologues du vagin

Le dernier amour de Baba Dounia

Un petit peu feel-good, un peu mélo, tendre et délicat, drôle et humain, à un joli petit livre qui fait un peu sourire et un peu pleurer.

Le dernier amour de Baba Dounia de Alina Bronsky

Court et délicieux comme un petit chocolat un peu trop sucré

L’histoire d’une petite vieille, Baba Dounia, icône d’une sagesse rurale aujourd’hui disparue, vivant à Tchernovo, dans la zone d’exclusion post-catastrophe du réacteur

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les alentours de la centrale désaffectée se repeuplent clandestinement : Baba Dounia, veuve solitaire et décapante, entend bien y vieillir en paix. En dépit des radiations, son temps s'écoule en compagnie d'une chaleureuse hypocondriaque, d'un moribond fantasque et d'un centenaire rêvant d'amour.

Mais qui est l'auteur de la lettre à Baba Dounia, écrite dans une langue qu'elle ne comprend pas ?

D'une plume à la fois malicieuse et implacable, Alina Bronsky invente la comédie humaine post-cataclysmique

Celui qui va vers elle ne revient pas

Un témoignage poignant, celui d’un juif hassidique ultra-orthodoxe de l’état de New-York banni de sa communauté pour hérésie.

Celui qui va vers elle ne revient pas de Shulem Deen
Celui qui va vers elle ne revient pas de Shulem Deen

Au fil des pages, l’auteur parle de sa vie dans un cadre religieux absolu et intransigeant, de l’obscurantisme volontairement entretenu dans une vie coupée du reste du monde, de ses premières interrogations, des doutes et de la perte de sa foi. Il parle de son mariage arrangé, de sa niaise ignorance face à sa femme.

Mais il semble impossible de brider un esprit curieux.

C’est candide, sincère, douloureux, forcément injuste. Cela semble d’un autre temps, sidérant.

En plus, avec une couv. magnifique.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Shulem Deen a été élevé dans l'idée qu'il est dangereux de poser des questions. Membre des skver, l'une des communautés hassidiques les plus extrêmes et les plus isolées des États-Unis, il ne connaissait rien du monde extérieur. Si ce n'est qu'il fallait à tout prix l'éviter. Marié à l'âge de dix-huit ans, père de cinq enfants, Shulem Deen alluma un jour un poste de radio - une première transgression minime. Mais sa curiosité fut piquée et le mena dans une bibliothèque, puis sur Internet, et ébranla les fondements de son système de croyances. Craignant d'être découvert, il sera finalement exclu pour hérésie par sa communauté et acculé à quitter sa propre famille. Dans ce récit passionnant, il raconte ce long et douloureux processus d'émancipation et nous dévoile un monde clos et mystérieux

L’effroi

Lors d’une représentation retransmise à la télévision, le chef d’orchestre fait le salut Nazi. Un altiste se lève et lui tourne le dos dans un réflexe indigné.

De ces premiers instants télévisés, le livre suit la lente descente du musicien, enivré par sa soudaine renommée, apeuré par des menaces néo-nazies, déstabilisé par des pressions professionnelles, abandonné par le reste de l’orchestre et dépassé par les sur-interprétations de son geste, ne trouvant du réconfort qu’au sein de sa famille. A cet instant, sa vie avait basculé.

L'effroi de François Garde
L’effroi de François Garde

Un style magnifiquement maîtrisé dans une construction chronologique qui suit la chute et le désarroi d’un homme emporté dans l’élan de son effroi.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand, un soir de première à l'Opéra Garnier, Louis Craon, chef d'orchestre de renommée internationale, fait le salut nazi, la stupeur est si grande que personne ne bouge dans la fosse, ni dans la salle. Personne, sauf un altiste, Sébastien Armant, qui le premier se lève et tourne le dos au chef.

En quelques secondes, ce geste spontané et presque involontaire, immédiatement relayé par les médias, transforme Sébastien Armant en héros. Dès le lendemain, toutes les rédactions s'arrachent « l'homme qui a dit non ». Le musicien jusqu'ici inconnu se laisse emporter dans un tourbillon de sollicitations incessantes, jusqu'au moment où un mystérieux groupe extrémiste revendiquant le geste de Craon le prend pour cible.

Récit au jour le jour d'une existence qui bascule, L'effroi pose de manière originale la question de l'obéissance et de l'héroïsme ordinaires

Idaho

Avec un épigraphe pareil, on se dit bien que cette histoire va délicieusement partir en couilles et, ma foi, je n’ai pas été déçu.

Alors certes, dans ce roman basé sur des faits réels, il y a peut-être quelques longueurs et j’aurais apprécié un peu plus d’action, de sexe ou de manigances… Mais pourtant! Il s’en dégage subtilement bien cette mentalité bien penseuse et puritaine qui s’abreuve de cocktails pour oublier sa propre misère tout en médisant sur celle des voisins.

Idaho de Andria Williams
Idaho de Andria Williams

Le tout dans un contexte nucléaire militaire dangereusement dysfonctionnel et incompétent.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
États-Unis, 1959. Lorsque Paul est muté à Idaho Falls, sa femme, Natalie, et leurs deux petites filles s'installent avec lui dans une base militaire au milieu du désert. Au coeur de cette communauté isolée, il est difficile de se lier d'amitié et dangereux de se faire des ennemis. Dans un climat étouffant de secrets et de trahisons, leur mariage résistera-t-il aux tensions qui montent inexorablement ?

Des personnages inoubliables, un cadre hors du commun, une langue précise et lyrique... Le portrait, subtil et poignant, d'un mariage, comparé à juste titre à La Fenêtre panoramique de Richard Yates

Une fille dans le noir

Une plongée dans le noir total à cause d’une extrême photosensibilité.

Une fille dans le noir de Anna Lyndsey
Une fille dans le noir de Anna Lyndsey

Une histoire très touchante, mais un livre moyen. Les belles histoires ne font pas toujours des bons livres. Question de style ou de narration sûrement.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Londres, 2005. Anna est jeune, ambitieuse et amoureuse. Mais depuis quelques semaines, la peau de son visage semble réagir à la lumière de son écran d'ordinateur. Puis à celle du soleil. Ces sensations de brûlure, de plus en plus intenses, s'étendent bientôt sur tout son corps. Le verdict tombe : Anna est atteinte d'une sévère hypersensibilité à la lumière.

Comment vivre sans lumière ? Que faire de ses journées quand on est reclus dans l'obscurité ? Anna Lyndsey livre le journal d'une vie hors du commun, hors du monde.

Acclamé par la presse, ce récit poignant porté par une superbe écriture fera l'objet d'une adaptation cinématographique

La vie sexuelle des cannibales

J’étais tombé sur cette couverture et il s’est avéré que derrière se cache le livre le plus drôle que j’ai lu ces derniers temps.
Attention, le titre est quelque peu trompeur et peut vous laisser sur votre faim.

La vie sexuelle des cannibales de J. Maarten Troost
La vie sexuelle des cannibales de J. Maarten Troost
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
On peut s'ingénier à empiler les diplômes inutiles pour différer son entrée dans la vie active, n'en vient pas moins le temps où il faut bien se décider à faire quelque chose. À moins que ne surgisse l'idée de génie de tout laisser tomber, et de ficher le camp au bout du monde - pourquoi pas au paradis des mers du Sud ?

Et c'est ainsi que l'inoffensif Maarten et sa vaillante compagne, Sylvia, débarquent un jour aux îles Kiribati, petite nation perdue au fin fond du Pacifique Sud. Pleins d'ardeur et de rêves : la vraie vie, enfin ! Comme quoi tout le monde peut se tromper...

Chaleur terrifiante, bactéries meurtrières, poissons toxiques, mer polluée : l'endroit n'est peut-être pas le paradis espéré. Surtout si la seule musique qui s'y entend en boucle, quand l'électricité veut bien être au rendez-vous, est la Macarena, que prolifèrent autour de vous des bestioles de dimensions inquiétantes, des fonctionnaires tatillons et dérangés, et des voisins aux facultés altérées par l'abus de substances variées.

Rien n'est plus ennuyeux que le récit d'un voyage réussi : autant dire que celui-ci vous tient en haleine de bout en bout, vous fait pleurer de rire à chaque page et vous permet, une fois le livre reposé, de mieux apprécier certains produits courants de la vie moderne comme le café, les douches à volonté ou la presse à scandale