Enfant de salaud

Alors qu’il est chargé par le journal Libération de la couverture du procès de Klaus Barbie, Sorj Chalandon tente de savoir qui est réellement son père. Collabo, résistant, SS dans la division Charlemagne ou soldat allemand, mythomane ou idiot malchanceux ?

Enfant de salaud de Sorj Chalandon

Poursuivant son premier essai fictionnel avec profession du père, Sorj Chalandon se déleste de tous les artifices pour lui faire enfin cracher sa Vichy.

Une confrontation en parallèle d’un procès historique. L’ultime tentative d’un fils désemparé pour tenter de trouver la vraie personne cachée derrière les affabulations du père

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un jour, grand-père m'a dit que j'étais un enfant de salaud.

Oui, je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t a accompagné partout. Ce n'est pas ça, un salaud. Ni à cause des rôles que tu as endossés : SS de pacotille, patriote d'occasion, résistant de composition, qui a sauvé des Français pour recueillir leurs applaudissements. La saloperie n'a aucun rapport avec la lâcheté ou la bravoure.

Non. Le salaud, c'est l'homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. Sans trace, sans repère, sans lumière, sans la moindre vérité. Qui a traversé la guerre en refermant chaque porte derrière lui. Qui s'est fourvoyé dans tous les pièges en se croyant plus fort que tous : les nazis qui l'ont interrogé, les partisans qui l'ont soupçonné, les Américains, les policiers français, les juges professionnels, les jurés populaires. Qui les a étourdis de mots, de dates, de faits, en brouillant chaque piste, Qui a passé sa guerre puis sa paix, puis sa vie entière à tricher et à éviter les questions des autres. Puis les miennes. Le salaud, c'est le père qui m'a trahi

La mémoire n’en fait qu’à sa tête

A l’instar de Jean d’Ormesson et de son Guide des égarés, Bernard Pivot se sent-il dans l’urgence de laisser une trace de toutes ses petites pensées, ses petites modesties, ses petites glorioles et de ses illustres lectures et rencontres du haut de sa petite taille ?

La mémoire n'en fait qu'à sa tête de Bernard Pivot
La mémoire n’en fait qu’à sa tête de Bernard Pivot

Certes, on y trouve de jolies réflexions, de belles rencontres et de vrais petits bonheurs qui peinent toutefois à faire un grand livre.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« On s'arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page. Ces mots, ces simples mots, ne nous évoquent-ils pas notre enfance, un livre, une querelle, des vacances, un voyage, la mort, des plaisirs soudain revenus sur nos lèvres ou courant sur la peau... Décidément la mémoire n'en fait qu'à sa tête. Imprévisible et capricieuse, elle aime bien déclencher sur moi des ricochets semblables à ceux obtenus par ces petites pierres plates que je faisais rebondir sur la surface étale des étangs et des rivières de mes jeunes années. C'est sans doute pourquoi elle interrompt aussi mes lectures pour des bagatelles, des sottises, des frivolités, des riens qui sont de nos vies des signes de ponctuation et d'adieu. »