Ascenseur pour l’échafaud

Juste après avoir commis le crime parfait, Julien se ravise, il a oublié des papiers potentiellement compromettants dans son bureau. Il laisse sa voiture sur le trottoir, prend l’ascenseur et… Albert, le concierge coupe le courant de l’immeuble en le laissant prisonnier entre deux étages.

Le choc fut si violent que Julien se retrouva sur le plancher, dans le noir. Son genou avait heurté la paroi d'acier et la douleur lui coupait le souffle.
Il se redressa avec une grimace de souffrance, s'appuya du dos à la cabine, massa sa jambe.
« Albert! » cria-t-il.
Comme rien ne venait, il chercha à tâtons le tableau de commande et appuya sur le premier bouton qui lui tombait sous les doigts. Puis sur un deuxième, un troisième... Rien.
Allumant son briquet, il trouva au tableau le bouton marqué concierge et pressa. Il tendit l'oreille, essayant de percevoir une sonnerie lointaine. Rien.
Ascenseur pour l’échafaud de Noël Calef

Et là… Tout s’enchaîne dans une sorte de retour de manivelle karmique à la Murphy.

« Il n'y a donc pas que moi à croire que tu couches avec ton patron! »
Les mains aux hanches, Denise le regarda fixement :
« Tu nous casses les pieds. Ça va comme ça. On ne va pas passer le reste de la nuit à se disputer. »
Elle enleva son peignoir, le jeta sur le lit et saisit son amant à bras le corps :
« On a assez perdu de temps, Paul! » conclut-elle, d'un ton sans réplique

Un petit polar de gare rudement bien foutu, magnifiquement adapté au cinéma par Louis Malle avec Jeanne Moreau et Maurice Ronet sur une musique sublime de Miles Davis

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un crime presque parfait. Un homme coincé dans un ascenseur. Une femme qui l'attend. Une longue nuit dans Paris

Miss Marple : un cadavre dans la bibliothèque

Le défi était de taille, adapter un polar un petit peu complexe dans une bande dessinée de 64 pages.

Miss Marple : un cadavre dans la bibliothèque de Dominique Ziegler, dessins d’Olivier Dauger adapté d’un roman d’Agatha Christie

Le dessin à la ligne claire et les indispensables explications et dialogues et l’ambiance so british donnent à cette BD un petit air de Black et Mortimer.

La tâche était toutefois bien ardue et le résultat me laisse mitigé

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le cadavre étranglé d'une femme inconnue est découvert au petit matin sur le tapis de la bibliothèque de la demeure du colonel Arthur Bantry et de son épouse Dolly. Celle-ci fait immédiatement appel au bon sens de son amie Jane Marple, pour dénouer un écheveau encore plus compliqué qu'il n'y paraît au premier abord. Jane Marple, plus connue sous le nom de Miss Marple, est un personnage de fiction créé par la romancière Agatha Christie. Un Cadavre dans la bibliothèque est la seconde aventure de ce personnage atypique, sorte de « détective en fauteuil » (en anglais : armchair detective) qui vit à St Mara Mead, village imaginaire de la campagne anglaise. Une de ses maximes favorites dit que « la nature humaine est partout la même »

Blackwater, tome 4 : l’épique saga de la famille Caskey : La guerre

Dans ce quatrième opus, après une première partie de transition et de passages de pouvoir, la famille Caskey retrouve une nouvelle harmonie.

La seconde guerre mondiale arrive et les affaires explosent pour la scierie qui voit les commandes affluer.

Blackwater, tome 4 : l’épique saga de la famille Caskey : La guerre de Michael McDowell

Un livre plus tranquille, dans lequel toutes et tous semblent trouver un certain apaisement.

Bien sûr, ce tome reste fidèle aux Blackwater avec quelques drames et morts (étranges ou non), mais où les personnalités peuvent enfin vivre sans se cacher. Enfin… presque

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mary-Love était morte depuis deux ans. Dans les mois qui suivirent l'enterrement, les Caskey avaient guetté les changements qui bouleverseraient immanquablement la structure de la famille. Ceux-ci furent lents et subtils.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La guerre est finie, vive la guerre ! Une nouvelle ère s'ouvre pour le clan Caskey : les années d'acharnement d'Elinor vont enfin porter leurs fruits ; les ennemies d'hier sont sur le point de devenir les amies de demain ; et des changements surgissent d'où personne ne les attendait. Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu'à Perdido. Désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey. Sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu'à un fil

Blackwater, tome 3 : l’épique saga de la famille Caskey : La maison

La tension monte encore d’un cran jusqu’à un événement auquel je ne m’attendais pas du tout et une redistribution des cartes au sein du clan. Comme pour une partie d’échec, des pièces majeures disparaissent et (fin de l’analogie) de nouvelles entrent en jeu.

Blackwater, tome 3 : l’épique saga de la famille Caskey : La maison de Michael McDowell

Dans ces luttes où les femmes se battent pour le pouvoir, la rivière continue de démontrer le sien ainsi ses liens forts avec Elinor.

En pleine dépression de 1929 dans le sud des États-Unis, un épisode toujours aussi gluant et putride, une vraie réussite qui entretient avec un grand talent la soif de connaître la suite

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Miriam et Frances Caskey étaient sœurs ; elles étaient nées avec à peine un an d'écart, et vivaient dans des maisons séparées d'à peine vingt mètres, pourtant, leurs deux foyers communiquaient si peu que lorsqu'elles se rencontraient sur la propriété — ce qui était rare —, elles se montraient timides et méfiantes l'une envers l'autre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1928 à Perdido. Alors que le clan Caskey se déchire dans la guerre intestine et sans merci que se livrent Mary-Love et sa belle-fille, et tandis que d'autres crises - conjugales, économiques, existentielles - aux répercussions défiant l'imagination se profilent, dans les recoins sombres de la maison d'Elinor, la plus grande de la ville, les mauvais souvenirs rôdent et tissent, implacables, leurs toiles mortelles.

Nymphéas noirs

Après avoir lu l’impressionnante adaptation en bande dessinée de Fred Duval et Didier Cassegrain, je me suis quand même (après quelques hésitations) lancé sur l’original signé Michel Bussi.

Nymphéas noirs de Michel Bussi

Hélas, la magie n’opère pas de la même façon lorsqu’on connait les trucs du prestidigitateur.

Reste un excellent polar à la construction horlogère, chef d’œuvre de chausses-trappes et d’illusionnisme.

Et juste comme ça, cher Michel, je n’arrive toujours pas à croire qu’un flic amoureux se tire parce qu’on tue un chien

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels.
Au cœur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps

Nymphéas noirs

Incroyable comme je me suis laisser berner et balader par cette bande dessinée. Magnifique !

Nymphéas noirs de Fred Duval et Didier Cassegrain adapté d’un roman de Michel Bussi

Déjà, le dessin de Didier Cassegrain est très bon, adapté au sujet (un polar) et au genre (Monet à Giverny), des aquarelles superbes dans une mise en page classique, des personnages et des paysages vivants et travaillés, une réussite.

Et le boulot de Fred Duval ! Comment réussir une pareille adaptation ? Chapeau ! Cette histoire de meurtres à différentes époques avec la sensation de ne parfois pas tout comprendre et cette façon de tirailler les perceptions est absolument réussie.

Une grosse BD, un polar convainquant qui me donne envie de lire l’original. Mais maintenant que je sais, aurais-je le même plaisir ? … C’est fait et c’est ici !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Trois femmes vivaient à Giverny, le village de Normandie où Monet a peint ses légendaires Nymphéas. La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. Toutes les trois pensaient que le village était une prison, un grand et beau jardin grillagé, un tableau dont il serait impossible de déborder du cadre. Une fois pourtant, pendant treize jours, les grilles du parc s'ouvrirent pour elles... Ces treize journées défilèrent comme une parenthèse qui s'ouvrit par un meurtre, le premier jour, et se termina par un autre, le dernier jour...

Publié en 2011, Les Nymphéas noirs est un roman multiprimé de Michel Bussi qui a su conquérir dans un même élan lecteurs et critiques. Mais est-ce suffisant pour réaliser une bande dessinée exceptionnelle ? Oui, si l'adaptation est écrite par Fred Duval et si les couleurs de cette histoire sont confiées à Didier Cassegrain. Pour la première fois, ce virtuose de la bande dessinée d'action arme son pinceau d'acrylique, donnant toute son ambition picturale à cette intrigue située dans la capitale de l'impressionnisme. Avec Fred Duval et Didier Cassegrain, Michel Bussi trouve son incarnation graphique

Fatale

Une bonne histoire bien noire, avec une femme fatale et mystérieuse dans une petite ville du bord de mer avec ses petits bourgeois, sa petite noblesse, ses jalousies, petits secrets et scandales étouffés. Que cherche-t-elle à remuer ?

Fatale de Max Cabanes, Doug Headline adapté du roman de Jean-Patrick Manchette

Des thèmes classiques très bien mis en scène et en images

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- C'est comme d'habitude, non ? Ce sont toujours les histoires de cul qui apparaissent les premières... Puis viennent les questions d'intérêt... Et enfin les vieux crimes.

Tu as vu d'autres villes, ma douce, et tu en verras d'autres...

Elle s'appelle Aimée Joubert. Ou peut-être pas. Elle s'installe à Bléville. Ça aurait pu être ailleurs. Cette ville portuaire a-t-elle quelque chose de spécial ? Non, justement, c'est une ville comme les autres. Confinée dans ses certitudes, rongée par ses doutes. Un vase clos où les notables nagent en eaux troubles. Comme toujours, comme partout. Alors pourquoi Aimée Joubert a-t-elle choisi de remuer la vase ici ?

Parce que lorsque son doigt appuie sur la détente, il est aussi celui du destin. Aimée est venue apporter la tempête. Fatale.

Après La Princesse du sang, Max Cabanes et Doug Headline poursuivent leur travail d'exploration de l'oeuvre de Jean-Patrick Manchette, le maître français de la littérature noire. Avec l'adaptation fidèle et magistrale de Fatale, l'un des romans les plus sombres et les plus marquants de l'écrivain, les deux auteurs donnent une dimension inédite à la bande dessinée contemporaine

Les brûlures

Une BD qui m’a laissé dubitatif. Certaines planches sont splendides alors que d’autres m’ont paru bâclées avec beaucoup de styles différents sans réelle unité. Le scénario m’a semblé également bien pauvre pour une BD qui aurait pu plonger un peu plus profondément dans cette piscine.

Les brûlures de Zidrou et Laurent Bonneau

Un flic qui drague à la piscine, des prostituées qui se font tuer, l’histoire se complique un peu et pis voilà

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La vie, c'est comme la piscine.
Il y a toujours quelqu'un pour t'apprendre à nager. Mais va-t'en trouver quelqu'un pour t'apprendre à te noyer !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans les rues d'une petite station balnéaire, les putes tombent comme des mouches. Un premier cadavre, atrocement mutilé, est découvert, puis un second, brûlé. La série, pourtant, ne fait que commencer.

Arrêter les assassins, les deux inspecteurs de police chargés de l'enquête n'y comptent pas trop. Après, tout, les victimes ne sont que des putes. Italiennes, de surcroît. Nos deux flics cherchent néanmoins à comprendre. C'est leur boulot. Surtout, c'est ce qui les aide à tenir debout. Tenir debout, c'est déjà beaucoup, pas vrai ?

Esther

Et si les robots finissaient par acquérir une âme, une capacité à penser par eux-même, transcender l’IA pour devenir plus encore?

Et s’il s’agissait, en l’occurrence d’une lovebot, une poupée sexuelle dotée d’intelligence…

Esther de Olivier Bruneau

Elle s’appelle Esther et se fait martyriser par son propriétaire

Un livre très drôle, plein de questions et difficile à lâcher !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Anton et Maxine forment un couple sans histoires, doucement consumé par la routine. Une nuit, en rentrant d'un dîner, ils découvrent par hasard une lovebot - robot sexuel animé et doué d'intelligence artificielle - jetée dans des ordures. L'irruption dans leur vie de ce corps, programmé pour le plaisir mais martyrisé dans sa chair synthétique, va bien vite bousculer leur intimité.

Tandis que la créature reprend peu à peu vie et révèle des fragments de son passé, ils ne se doutent pas encore que les épreuves qu'elle a traversées la rendent exceptionnelle et en font la proie d'une traque féroce...

Moi, ce que j’aime, c’est les monstres

Une petite fille dans un quartier défavorisé de Chicago des années 60 qui se prend pour un loup-garou détective.

Moi, ce que j’aime, c’est les monstres de Emil Ferris

Son histoire entre sa mère malade, son frère qu’elle suspecte d’avoir tué la voisine, les copines ??? d’école et les monstres

Un chef-d’oeuvre, même s’il peut être un peu difficile d’accès et que je n’ai possiblement pas tout compris (attendons le tome 2). Un magnifique travail d’édition (un peu lourd quand même)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai monté le son pour qu'on ne sache pas ce que je faisais, parce que...
... ça serait vraiment la cata...
... si maman se pointait et me trouvait comme ça.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Journal intime d'une artiste prodige, moi, ce que j'aime, c'est les monstres est un kaléidoscope brillant d'énergie et d'émotions, l'histoire magnifiquement contée d'une fascinante enfant au cœur du Chicago en ébullition des années 1960. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionisme féroce, les hachures d'un Crumb et l'univers de Maurice Sendak