Gianna

Derrière un dessin très intéressant avec des aquarelles rehaussées de crayonnés de couleurs osés et pleins d’émotions se trouve un album très fort sur la liberté sexuelle, le regard de l’autre et sa puissance destructrice dans la bouillonnante (et encore bien pensante) Italie des années 70, les années de plomb, de répression des révoltes étudiantes et de soif de liberté.

Gianna de Arianna Melone

Était-il alors possible pour une fille d’y mener la sexualité qu’elle souhaitait ?

Les réponses sont dures et sanglantes avec une fin qui n’est pas sans rappeler la triste vie (euphémisme) de Rosemary Kennedy… Car oui, cette fiction est bien proche de la sordide réalité !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les gens se donnent souvent beaucoup de mal pour paraître « différents »... Pour se sentir uniques, spéciaux. Ils ignorent à quel point il est difficile d'être vraiment différent.

Un premier roman graphique en forme de manifeste pour le droit à la sexualité féminine.

Les vieux fourneaux : Chauds comme le climat

Les vieux fourneaux sont toujours verts ! Peut-être un peu moins vifs, moins drôles, moins percutants.

Et même si le discours reste toujours pertinent, la franchise a des hauts et des bas et cet opus n’est pas vraiment au sommet.

Les vieux fourneaux, tome 7 : Chauds comme le climat de Wilfrid Lupano, dessin de Paul Cauuet

Des histoires de village, de feu et d’usines qui rapportent plus en finance qu’en production. De jeunes qui tournent facho sans qu’il soit vraiment possible de comprendre pourquoi… Du sentiment que la violence monte inexorablement

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis vraiment navré de vous déranger, mais vous avez coupé votre téléphone, apparemment, et...
J'avais besoin de réfléchir


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est la fête à Montcoeur ! Le maire a décidé d'organiser un « pique-nique de l'amitié et du vivre-ensemble ». Hélas, le vivre-ensemble a du plomb dans l'aile, ou plutôt un pic à brochette dans les fesses. Celles du maire, en l'occurrence, victimes d'une agression de Berthe, l'ancienne amante de Mimile.

La fête est donc de courte durée, d'autant qu'on apprend bientôt la mort d'Armand Garan-Servier, le patron de l'entreprise qui porte son nom.

À son décès s'ajoutent d'ailleurs plusieurs incendies inexpliqués qui ne font qu'attiser les tensions déjà palpables dans le village...

De son côté, à Paris, Antoine participe à la manifestation du 1er mai, où il s'oppose à la violence d'un militant des « black blocs », avant de se retrouver à l'hôpital après une charge policière musclée. Et il n'est pas au bout de ses peines...

L'événement lui vaut également une empoignade avec Pierrot, venu lui rendre visite. Un accrochage symbolique, qui témoignerait presque de l'impossible réconciliation au sein de la grande famille de la gauche...

Les vieux fourneaux : L’oreille bouchée

Les vieux fourneaux dans la fournaise et les moussons. Pluie et chaleur au pays de la déforestation et des mines d’or clandestines et officielles. Mercure, cyanure et arsenic au rendez-vous.

Les vieux fourneaux, tome 6 : L’oreille bouchée de Wilfrid Lupano, dessin de Cauuet Paul

Un tome un peu moyen au service d’une cause importante (euphémisme). La destruction aveugle des faunes, flores et populations au service du profit.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Touk
Tak
Touk
Qu'est-ce que ça m'énerve ce machin....


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mimile a eu l'idée du siècle : inviter ses vieux amis à le rejoindre en Guyane pour un séjour mystérieux. Antoine, qui n'a jamais voyagé, est aux anges. Pierrot, qui n'a jamais voyagé non plus, n'a pas l'intention de laisser l'exotisme et l'aventure saper sa proverbiale mauvaise humeur.

Les voyages forment la jeunesse, pas les vieux, pense-t-il.

Il se trompe pourtant, car c'est bien l'enfance qui les attend au détour du fleuve Maroni. La jeunesse de Guyane, mais aussi la leur, celle des vertes années dans le Sud-Ouest, lorsque les trois amis jouaient aux pirates et rêvaient à des coffres remplis d'or !

Douchés par les pluies tropicales, menacés par les bestioles hostiles de la jungle et enivrés par leurs souvenirs, voilà les trois amis embarqués dans un voyage initiatique qui leur fera découvrir que la fièvre, en Amazonie, n'est pas transmise que par les moustiques.

Entre une ex-prétendante de Pierrot, une pièce de théâtre improvisée et la sacrée surprise de Mimile... ce voyage est une pépite !

Avec l'humour et l'engagement qui les caractérisent, Lupano et Cauuet rempilent pour un sixième tome des Vieux Fourneaux. Une aventure aux accents écologiques dans le berceau de l'or jaune...

Les vieux fourneaux : Bons pour l’asile

Après un tome quatre qui ne m’avait absolument pas conquis, j’avais laissé tomber cette série. Pourtant, ce tome est très drôle, enlevé, nuancé, et bien qu’il parte dans tous les sens, il est très cohérent.

Les vieux fourneaux, tome 5 : Bons pour l’asile de Wilfrid Lupano, dessin de Paul Cauuet

Un épisode dans lequel les ultras se retrouvent confrontés à leurs propres limites

Une bande dessinée où humour et anarchie font très bon ménage

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le rafiot arrive, je répète, le rafiot arrive. Tenez-vous prêts


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Retour à Paris pour Antoine, Mimile et Juliette. Le plan est simple : ramener Juliette auprès de sa mère, puis filer au Stade de France pour assister au match de rugby France-Australie. C'est du moins ce qui est prévu... Mais, désireuse de voir son père et son grand-père se rabibocher, Sophie les oblige à s'occuper ensemble de Juliette jusqu'au lendemain. Mimile ne peut donc compter que sur Pierrot pour l'accompagner au match. Or, Pierrot l'anarchiste mène un nouveau combat : il s'est engagé en faveur des migrants. Alors vous pensez bien qu'assister à un match opposant la France, qui refuse d'accueillir les migrants, à l'Australie, qui ne pense qu'à les entasser dans des camps, bafouant ainsi les droits de l'homme, c'est hors de question ! Mimile n'a plus pour seule compagnie que ses désillusions... Et si lui aussi était bon pour l'asile ?

Maharadchat : c’est tellement d’amour !

Lupano fait des bandes dessinées politiques drôles. Le loup en slip ou Les vieux fourneaux font rigoler avec des messages à faire passer !

Maharadchat : c’est tellement d’amour ! de Wilfrid Lupano, dessin de Relom, couleurs de Degreff

Maharadchat est de la même veine et cause avec humour de misère humaine et de grosses saloperies, de la bouffe industrielle. Pire encore, celle pour les chats.

Une visite militante au pays de l’industrialisation de la nourriture, du cynisme et de l’argent qui pue. Un monde dans des mains sans scrupules

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jacques Berdemol est dans le même état que l'usine d'aliments pour chat qu'il dirige : guetté par l'obsolescence et la baisse des performances. Il doit se réinventer ! Un nouveau départ qui passe par la liquidation de la société MAHARADCHAT qu'il a désormais en horreur. Mais l'arrivée de l'envoûtante Jessica au poste de secrétaire intérimaire redéfinit les modalités de cette fermeture annoncée...

Le génie lesbien

Voilà un livre qui dit les choses, n’évite pas, fonce et se bat. Pas de langue de bois et des opinions bien affirmées. Et si Alice Coffin fait part de ses points de vue assumés, elle les étaie, les confronte, cite ses sources et nomme les actes comme les personnes !

Le génie lesbien de Alice Coffin

L’essai féministe militant d’une lesbienne révoltée (dans lequel toutes ne se retrouveront évidement pas, et tel n’est probablement pas le but)

Et même si on peut lui reprocher ses partis pris, si j’ai trouvé le chapitre sur la placadrologie un peu plus faible, si quoi ou qu’est-ce et s’il déplaira forcément, voilà un bouquin qui tape fort… C’est réjouissant !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Enfant, j'adorais m'imaginer en garçon. J'ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne. Faute de modèles auxquels m'identifier, il m'a fallu du temps pour le comprendre. Je me suis découvert une histoire, une culture, un héritage au nom desquels je me bats aujourd'hui, car ils ont bouleversé ma vie. »
A.C.

Dans cet essai très personnel, la journaliste féministe, lesbienne et militante, Alice Coffin, tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième Sexe, et malgré toutes les révolutions qui l'ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c'est l'homme », est toujours d'actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l'argent par quelques milliers d'hommes blancs ». Elle y questionne également un système médiatique qui peine à se repenser ; interroge la difficulté des personnalités publiques à « sortir du placard » ; revient sur l'importance d'étendre la PMA pour toutes, et sur l'explosion de la parole des femmes après #MeToo.

Combattif et joyeux, Le Génie lesbien est un livre sans concession, qui ne dissocie jamais l'intime du politique et nous aide à mieux comprendre ce qu'être lesbienne aujourd'hui veut dire, en France et dans le monde

Moi les hommes, je les déteste

Pas forcément le premier livre à ouvrir pour se faire une idée du mouvement féministe… Et pourtant !

Moi les hommes, je les déteste de Pauline Harmange

Un essai qui pose le féminisme comme un combat de femmes. Restant aux hommes la possibilité de ne pas accepter une société sexiste.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si les femmes avaient de bonnes raisons de détester les hommes ?

Et si la colère à l'égard des hommes était en réalité un chemin joyeux et émancipateur dès lors qu'on la laisse s'exprimer ? Dans ce court essai, Pauline Harmange défend la misandrie comme une manière de faire place à la sororité et à des relations bienveillantes et exigeantes. Un livre féministe et iconoclaste à mettre entre toutes (oui, toutes !) les mains

I am Not Your Negro

Le livre d’un film documentaire de Raoul Peck sur James Baldwin. Conçu autour de ses citations, interviews, extraits de discours et d’écrits sur le racisme et la ségrégation aux États-Unis.

I am not your negro de James Baldwin et Raoul Peck
I am not your negro de James Baldwin et Raoul Peck

Très (trop) court et prenant, militant et pédagogique. Pour voir ou revoir le film.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ce que les Blancs doivent faire, c'est essayer de trouver au fond d'eux-mêmes pourquoi, tout d'abord, il leur a été nécessaire d'avoir un « nègre », parce que je ne suis pas un « nègre ». Je ne suis pas un nègre, je suis un homme. Mais si vous pensez que je suis un nègre, ça veut dire qu'il vous en faut un. »
James Baldwin

Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire - salué dans le monde entier et sélectionné aux Oscars - aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident

Zeina, basha posh

Il y a des chouettes pages, un bon début pour cette histoire d’une basha posh – ces filles déguisées en garçons par leurs familles, en Afghanistan, là ou les femmes ne peuvent sortir seules – et qui réussi à fuir son pays.
Et puis ça devient convenu, mièvre, bancal. Les hommes font souffrir les femmes et, en même temps, ce sont eux qui les sauvent…

Et ça…

Zeina, basha posh de Cécilia Dutter
Zeina, basha posh de Cécilia Dutter

Et finalement, la numérologie, purée, ça vient foutre quoi là dedans?!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Née à Kaboul, Zeina n'a que trois ans à la mort de son père. Selon une coutume ancestrale, elle sera une bacha posh, une fille déguisée en garçon, seul moyen de survivre à la honte d'une famille de femmes dans un pays où elles ne peuvent se déplacer qu'accompagnées d'un homme.

À la puberté, elle refuse de recouvrer son identité d'origine et s'enfuit. Réfugiée au sein d'une association militant pour le droit des Afghanes, elle va suivre cette ONG à Paris afin de sensibiliser les médias à cette cause. Elle survit misérablement dans la capitale jusqu'à ce que sa route croise celle d'Olivier. Fasciné par sa beauté qu'il devine sous son allure masculine, ce photographe parvient à l'imposer dans le milieu de la mode et en fait sa maîtresse. Égérie des plus grands couturiers, Zeina sillonne le monde tout en multipliant les conquêtes amoureuses. Cependant, en quittant son Afghanistan natal pour rejoindre le monde occidental, la femme moderne et affranchie dont elle est désormais le symbole a-t-elle gagné sa liberté ?

Un roman bouleversant qui interroge de façon vertigineuse la quête identitaire et l'émancipation féminine contemporaine