Les silences des pères

Rachid Benzine continue à explorer les relations familiales et creuse ici la difficile communication père-fils. Cette vague qui part de l’admiration aveugle à la honte, l’incompréhension ou la colère…
Mais un jour c’est la fin. Et… ? S’était-on tout dit, avait-on réussi à parler, avait-on quelque chose à se dire ?

Je roule à grande vitesse sur l'autoroute de Besançon. Mon assistante a fait annuler le prochain concert. Il me fallait poursuivre le voyage. Je crois que j'ai eu ces simples mots : « C'est important. » Elle a compris sans qu'il faille se perdre en explications. J'ai comme l'étrange sentiment d'avoir été trompé, que mon père était différent, que c'était un autre homme. Depuis la mort de mon frère, puis de ma mère, j'avais raté tant de choses, mais était-ce de ma faute ?
Les silences des pères de Rachid Benzine

Une histoire de toute beauté qui m’a laissé vidé. Une écriture magnifique pour dévoiler toutes ces émotions qui n’avaient jamais pu naître.

Une merveille

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le pianiste est penché sur son clavier. Ses bras tombent sur l'instrument, épuisé, comme vaincu. Ses mains sont cachées par l'immense piano. Dans la salle de concerts de l'Opéra de Cologne, l'auditoire reconnaît les notes de la sonnerie annonçant habituellement le début d'un concert. Le silence se fait. Ce n'est pourtant pas s l'avertissement mais le concert lui-même qui débute. L'improvisation durera une heure et six minutes.
Keith Jarrett n'avait pas dormi.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un fils apprend au téléphone le décès de son père. Ils s'étaient éloignés : un malentendu, des drames puis des non-dits, et la distance désormais infranchissable. Maintenant que l'absence a remplacé le silence, le fils revient à Trappes, le quartier de son enfance, pour veiller avec ses soeurs la dépouille du défunt et trier ses affaires. Tandis qu'il débarrasse l'appartement, il découvre une enveloppe épaisse contenant quantité de cassettes audio, chacune datée et portant un nom de lieu.
Il en écoute une et entend la voix de son père qui s'adresse à son propre père resté au Maroc. Il y raconte sa vie en France, année après année. Notre narrateur décide alors de partir sur les traces de ce taiseux dont la voix semble comme resurgir du passé. Le nord de la France, les mines de charbon des Trente Glorieuses, les usines d'Aubervilliers et de Besançon, les maraîchages et les camps de harkis en Camargue : le fils entend l'histoire de son père et le sens de ses silences

Chroniques de jeunesse

Pour payer ses études, Guy va travailler à l’usine. Une papeterie (celle qui fabrique le papier sur des rouleaux de plusieurs tonnes, pas celle qui vend des stylos et des enveloppes) gigantesque, éprouvante, chaude, humide et exigeante. L’apprentissage du métier d’ouvrier et de la fatigue.

Chroniques de jeunesse de Guy Delisle

Un dessin remarquable en noir et blanc avec quelques aplats de jaune qui colle remarquablement bien avec l’usine, son architecture et sa mécanique. Des points de vues qui expriment parfaitement le gigantisme des installations qui s’impose au petit nouveau.

Pourtant, même si elle semble fidèle, l’histoire reste superficielle. La relation avec le père est bien vite balayée et celles avec les ami.e.s à peine esquissée. Certes, le sujet n’était pas là.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans sa jeunesse, l'auteur, alors étudiant, a travaillé trois étés dans une usine à papier. Il raconte cette expérience, brossant avec humour et tendresse un portrait du monde du travail et questionnant les relations qu'il entretient avec son père, lui-même salarié dans l'usine en tant qu'ingénieur industriel

En vieillissant les hommes pleurent : suivi de L’Imaginot

Un livre d’émotion désemparée. Une fin d’époque ouvrière et rurale laissant les hommes démunis.

En vieillissant les hommes pleurent de Jean-Luc Seigle
En vieillissant les hommes pleurent de Jean-Luc Seigle : suivi de L’Imaginot

Et les guerres qui tailladent les hommes.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
9 juillet 1961. Dès le lever du jour, il fait déjà une chaleur à crever. Albert est ouvrier chez Michelin. Suzanne coud ses robes elle-même. Gilles, leur cadet, se passionne pour un roman de Balzac. Ce jour-là, la télévision fait son entrée dans la famille Chassaing. Tous attendent de voir Henri, le fils aîné, dans le reportage sur la guerre d'Algérie diffusé le soir même. Pour Albert, c'est le monde qui bascule. Saura-t-il y trouver sa place ?

Réflexion sur la modernité et le passage à la société de consommation, En vieillissant les hommes pleurent jette un regard saisissant sur les années 1960, théâtre intime et silencieux d'un des plus grands bouleversements du siècle dernier