Le Bouddha d’Azur

Le Bouddha d’Azur, tome 1 de Cosey

Une histoire d’amour au monastère tibétain de Chöd Gompa entre un petit blondinet et une jeune fille sauvée par une ourse, une tulku, cinquième réincarnation de la grande Lhahl.

Mais, c’est sans compter avec l’occupation chinoise !

Le Bouddha d’Azur, tome 2 de Cosey

Deux albums magnifiques pour une histoire d’amour impossible au milieu des montagnes, des monastères, du bouddhisme tibétain et des militaires.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
ཨོཾ་མཎི་པད་མི་་ཧཱུྃ
Gloire au Joyau dans le Lotus !
En été dans l'Himalaya, lorsque la neige fond aux heures les plus chaudes, l'eau qui ruisselle fredonne d'étranges mélodies.
Hymnes d'hier, chansons de demain, plaisanteries polissonnes ou légendes oubliées.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une histoire d’amour au monastère tibétain de Chöd Gompa entre un petit blondinet et une jeune fille sauvée par une ourse, une tulku, cinquième réincarnation de la grande Lhahl.

Mais, c’est sans compter avec l’occupation chinoise !

Deux albums magnifiques pour une histoire d’amour impossible au milieu des montagnes, des monastères, du bouddhisme tibétain et des militaires.

Jonathan : intégrale

Voilà une sublime intégrale et pas juste une addition de titres !

Jonathan, tome 1 : Souviens-toi, Jonathan de Cosey

Tout d’abord, l’édition est vraiment soignée ! Le papier, les regroupements, l’impression et les couleurs sont parfaits.

Jonathan, tome 2 : Et la montagne chantera pour toi de Cosey

De plus, chaque tome commence par un dossier-entretien-préface permettant de comprendre le processus et les différentes époques de la création de la série, l’évolution du personnage, du dessin, des couleurs et des différents personnages.

Jonathan, tome 3 : Pieds nus sous les rhododendrons de Cosey

L’intégrale permet aussi de retrouver toutes les femmes (et filles) qui ont traversé la vie de Jonathan, à commencer par Saïcha, dans Souviens-toi, Jonathan

Jonathan, tome 4 : Le berceau du Bodhisattva de Cosey

Suivent la petite Drolma puis Kate, la colonel Jung Lan, Atsuko et Ambapali

Jonathan, tome 5 : L’espace bleu entre les nuages de Cosey

C’est aussi une visite de l’Asie : Tibet, Chine, Inde, Myanmar… Mais aussi le Japon et, curieusement, les États-Unis pour deux tomes à la Crocodile Dundee avec Oncle Howard est de retour et Greyshore Island qui permettent de retrouver Kate.

Jonathan, tome 6 : Douniacha, il y a longtemps… de Cosey

Car Jonathan semble en Teflon et les femmes de sa vie ne font que passer… On les retrouve parfois pour plusieurs épisodes, mais très vite, bon gré, mal gré, on retrouve Jonathan ailleurs.

Jonathan, tome 7 : Kate de Cosey

L’occasion de contempler les paysages et les décors de Cosey. Ses montagnes directement inspirées de Derib et Hergé (Tintin au Tibet), pour les premiers albums, avec un style qui devient au fil des albums (46 ans entre le premier et le dernier album) de plus en plus affirmé.

Jonathan, tome 8 : Le privilège du serpent de Cosey

L’évolution du style est très impressionnante lorsqu’on tient tous les albums. Si les chevaux et paysages du début rappellent fortement Buddy Longway et le journal de Tintin, le trait s’épure de plus en plus au fil des années pour rendu devenu très personnel.

Jonathan, tome 9 : Neal et Sylvester de Cosey

Les décorations et les encadrements des planches disparaissent, les cases s’agrandissent, les fioritures s’estompent pour ne laisser que l’essentiel en suggérerant le reste et en laissant aux lectrices et lecteurs le reste du travail.

Jonathan, tome 10 : Oncle Howard est de retour de Cosey

Et si je reste de façon un peu nostalgique (c’est très personnel) très attaché au style des débuts et que je vois dans Kate une sorte de moment de grâce de la série, le dernier album et ses carnets de croquis reconstituent un ensemble remarquable, une oeuvre graphique exceptionnelle.

Jonathan, tome 11 : Greyshore Island de Cosey

Sous cet angle là, l’année passée, je lisais À l’heure où les dieux dorment encore et ce carnet de croquis pourrait parfaitement compléter cette intégrale.

Jonathan, tome 12 : Celui qui mène les fleuves à la mer de Cosey

Il faut aussi souligner la grande valeur ajoutée des préfaces de cette intégrale de Claude B. Levenson, Antoine Maurel, Isabelle Dillmann et Nelly Rieuf Bista. Les entretiens et commentaires permettent de beaucoup mieux comprendre l’évolution de la série et… de l’auteur.

Jonathan, tome 13 : La saveur du Songrong de Cosey

Impossible de parler de Jonathan sans parler de spiritualité, de bouddhisme… Jonathan, c’est aussi une quête spirituelle, une recherche de soi qui commence justement par l’amnésie du premier album.

Jonathan, tome 14 : Elle (ou Dix mille lucioles) de Cosey

C’est aussi le Tibet occupé par la Chine, les militaires et la résistance de la lignée des Dalaï-Lama et du bouddhisme tibétain.

Jonathan, tome 15 : Atsuko de Cosey

Et le Tibet, c’est les montagnes et les grands espaces !

Jonathan, tome 16 : Celle qui fut de Cosey

Finalement, le dernier album publié en 2021 clôt de magnifique façon cette série !

Jonathan, tome 17 : La piste de Yéshé de Cosey

Une intégrale sublime, pour une oeuvre majeure de la bande dessinée !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Aux confins du Népal et du Tibet, un jeune Occidental, amnésique, marche à la recherche de son passé. Rencontres mystérieuses, personnages attachants, Jonathan nous entraîne dans une aventure intérieure et contemporaine.

Blanc

Après un livre d’images Noir fort surprenant, Sylvain Tesson revient à la vie avec ce Blanc. Une rando à peaux de phoque à travers les Alpes en compagnie de du Lac et de Rémoville, un autre montagneux rencontré sur les cimes enneigées. Quatre tronçons répartis sur quatre hivers. Du blanc, du blanc, du blanc et du blanc !

Le cinquante-sixième jour
De Livigno au col d'Eira en automobile, puis du col au lac de San Giacomo par le val Trela, puis du lac à l'Ofenpass par le val Mora et deux cols, 26 kilomètres et 900 mètres de montée.
Pourquoi ces journées de traces blanches nous parais- saient-elles miraculeuses?
 - Parce que nous allons dans la beauté, dit du Lac.
 - Parce que nous avons la liberté sur la montagne, dit Rémoville.
 - Parce que nous ne visons pas trop loin, dis-je.
Blanc de Sylvain Tesson

Mais trop d’effort vide la tête et ce carnet de bord fini par ressembler à un décompte des dénivelés, cols et bivouacs.

Oui, la plume est sublime et la route est belle. Mais plus créative est l’inaction, mère de l’introspection et des digressions

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Derrière nous, Menton, avec ses maisons jaunes en escalier sur des pentes de fleurs. On goûta l'eau des doigts. Je me léchai l'index car la mer est le sel de la Terre, puis du Lac marmonna « on y va, on n'est pas d'ici ».


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Avec mon ami le guide de haute montagne Daniel du Lac, je suis parti de Menton au bord de la Méditerranée pour traverser les Alpes à ski, jusqu'à Trieste, en passant par l'Italie, la Suisse, l'Autriche et la Slovénie. De 2018 à 2021, à la fin de l'hiver, nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l'effort décomptait les jours. Je croyais m'aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc tout s'annule - espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté ?
S. T.

À l’heure où les dieux dorment encore

Un peu dubitatif face à ce que j’avais hâtivement classé en « valorisation économique de fonds de tiroirs », j’ai abordé ce carnet de croquis à reculons.

À l’heure où les dieux dorment encore de Cosey

Et pourtant ! Au bout de quelques pages de ce voyage avec Cosey, des Alpes suisses au Japon en passant par les montagnes tibétaines (et bien d’autres topographies, rencontres et pays), on se met à comprendre et à partager cette quête de soi.

Pas d’histoire ici, mais des aquarelles, des portraits et des paysages sublimes, des textes courts et des pensées… un voyage avec l’auteur qui se termine en couleurs

« À l’heure où les dieux dorment encore… »
sont les premiers mots de Savitri, long poème épique composé par Sri Aurobindo dans lequel la belle Savitri parvient à duper Yama, dieu de la mort afin de sauver son époux.
L’auteur de BD, lui, est contraint la plupart du temps à dessiner d’imagination ou, en partant de quelques documents à réaliser une reconstitution + ou – plausible… Avec le risque, toujours, de tomber dans les inévitables clichés, stéréotypes et tics graphiques. Le dessin d’observation est probablement la meilleure ruse pour échapper à l’emprise du dieu tyran, roi des idées toutes faites, qui squatte notre boîte crânienne, et apercevoir un moment ce qui se présente à nos yeux, tel, quel. Ce qui consiste à oublier tout ce qu’on sait.
Exercice ardu, avec de nombreux échecs, mais qui apporte parfois une vraie part de joie. En voici quelques échantillons.
Cosey

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
"À l'heure où les dieux dorment encore..."
sont les premiers mots de Savitri, long poème épique composé par Sri Aurobindo dans lequel la belle Savitri parvient à duper Yama, dieu de la mort afin de sauver son époux.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entre carnet de route et journal intime, l'artiste présente ses dessins réalisés au cours de nombreux voyages et sur lesquels il s'appuie comme autant d'outils de travail, de repérages et d'aide-mémoire pour ses albums. Le dessinateur se dévoile et partage ses pensées, avec en toile de fond une réflexion sur le dessin, la couleur, la musique, la représentation du réel et des vies intérieures

Edelweiss

Une très jolie bande dessinée avec beaucoup de thématiques : la montagne et l’escalade, le féminisme, la haute-couture, l’après-guerre, l’armée, la passion, le statut social, la maternité, le handicap, l’usine, le couple…

Edelweiss de Cédric Mayen et Lucy Mazel

Tellement de sujets que c’est peut-être là que je glisse un bémol : à tout vouloir embrasser…

… Mais la montagne est si belle

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 1947, près de Paris, Edmond, un jeune ouvrier, rencontre Olympe, la fille d'un politicien. Celle dernière est passionnée par l'alpinisme et souhaite escalader le mont Blanc. Il lui promet de l'aider à réaliser son rêve. Or, ce projet est contrarié par les aléas du quotidien

Le mammouth et le virus

Eugène s’est retrouvé confiné au chalet avec femme et enfant et nous livre ici son journal du confinement.

Le mammouth et le virus de Eugène

Il joue avec son fils, goûte aux joies de Zoom, s’offusque de l’oreiller de paresse du président-vigneron, tente de poursuivre un traitement médical, se balade, s’amuse et philosophe…

Des joies simples, pour un petit livre un peu simple aussi… zut. Tout ça ne manquait pourtant pas d’humour, de dérision, de poésie et d’émerveillements

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Durant le confinement, mon épouse, notre garçon de trois ans et demi et moi nous nous sommes réfugiés dans un chalet. Là-haut, j'ai chassé le mammouth au salon ; j'ai couru sur les sentiers de montagne avec mon fils en criant que nous étions des lynx ; j'ai acheté dix millions de barils de pétrole au moment où il valait -37 dollars (j'ai donc gagné 370 millions de dollars). J'ai fait en sorte que la peur n'envahisse pas l'imaginaire de mon garçon. Peine perdue : le virus défie l'imagination. Il était là bien avant les hommes et sera encore là après...

Le mammouth et le virus est mon journal de confinement. Autodérision, ironie et tendresse sont des armes de destruction massive contre la déprime. Alors, armons-nous !

La panthère des neiges

Sylvain Tesson est un raconteur merveilleux. Il alterne divinement les anecdotes et les aventures, l’humour et le suspense, la petite blague et la grande histoire, ses réflexions philosophiques de cuisine et les paysages infinis.

La panthère des neiges de Sylvain Tesson

Parti avec Vincent Munier, Léo et Marie dans le Tibet à plus de 4000 mètres en plein hiver photographier les panthères de neiges, il raconte son périple par -20C° ou -30C° (enfin, moins tout-plein) au milieu de la caillasse, la neige, les yaks, les loups et les vautours.

Et c’est beau… de toute beauté !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J'y retourne cet hiver, je t'emmène.
- Qui est-ce ?
- La panthère des neiges. Une ombre magique !
- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
- C'est ce qu'elle fait croire

Federica Ber

Une histoire dans les hauteurs mais qui en manque pourtant.

Le hall d'entrée était mal éclairé. Il n'y avait pas d'ascenseur. En y repensant (à cette montée, dans la cage d'escalier, jusqu'au dernier étage), l'élément le plus curieux, celui qui me frappe aujourd'hui, c'était l'absence, chez moi, d'intention sexuelle. Je ne veux pas dire que l'idée du sexe avait subitement déserté mon esprit, ou que je ne désirais pas du tout Federica. Mais c'était une affaire, pour ainsi dire, réglée. J'avais compris cela, assis à la terrasse du café de la rue Saint-Fiacre. Elle me l'avait fait comprendre. Le sexe était derrière nous, pas devant. Nous étions d'accord.
Federica Ber de Mark Greene

Un homme part à la recherche de ses souvenirs, sur la piste d’une disparue.

Il m’a perdu en chemin

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'était lundi dernier. J'étais allé chercher le journal et, en revenant, je suis entré dans une boulangerie et j'ai pris des croissants.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un matin, dans le journal, un homme lit le récit d'un fait divers survenu en Italie. Un couple a été découvert mort, au pied d'une muraille rocheuse des Dolomites. Les corps, dit la rumeur, étaient attachés l'un à l'autre. Suicide, assassinat ? Les carabinieri suspectent une randonneuse : Federica Bersaglieri.

Ce nom, il croit le reconnaître. S'agirait-il de la jeune femme rencontrée vingt ans auparavant, durant une semaine féerique, au coeur d'un été parisien ? Elle l'avait arraché à ses habitudes, lui avait appris la légèreté. Ensemble, ils avaient bu du vin frais, mimé les passants dans les jardins publics, dormi à la belle étoile sur les toits de la ville... Puis elle avait disparu, brusquement.

Aujourd'hui, à mille kilomètres de distance, il cherche à comprendre.

Deux histoires d'amour envoûtantes, sous les auspices de l'imaginaire et de la liberté, des sommets des Alpes à ceux de Paris

La nature exposée

Un petit livre sur une cocasserie religieuse. Histoire de retirer un pagne de pierre sur une sculpture du Christ en croix. Et sous le pagne… un début d’érection.

La nature exposée de Erri De Luca
La nature exposée de Erri De Luca

Là dessus, s’ajoutent des réfugiés, la montagne, le passeur, une aventure, un mort et plein de complications qui… je me demande bien ce qu’ils viennent faire ici.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« "Comme tu peux le voir, il s'agit d'une oeuvre digne d'un maître de la Renaissance. Aujourd'hui, l'Église veut récupérer l'original. Il s'agit de retirer le drapé."

J'examine la couverture en pierre différente, elle semble bien ancrée sur les hanches et sur la nudité. Je lui dis qu'en la retirant on abîmera forcément la nature.

"Quelle nature ?"

La nature, le sexe, c'est ainsi qu'on nomme la nudité des hommes et des femmes chez moi. »

Dans un petit village au pied de la montagne, un homme, grand connaisseur des routes qui permettent de franchir la frontière, ajoute une activité de passeur pour les clandestins à son métier de sculpteur. C'est ainsi qu'il attire l'attention des médias. Il décide alors de quitter le village. Désormais installé au bord de la mer, il se voit proposer une tâche bien particulière : restaurer une croix de marbré, un Christ vêtu d'un pagne.

Réflexion sur le sacré et le profane, sur la place de la religion dans nos sociétés, La nature exposée est un roman dense et puissant, dans lequel Erri De Luca souligne plus que jamais le besoin universel de solidarité et de compassion