Ombeline & Rodogune

Il y a la forme et il y a le fond. La forme est superbe, l’édition, la typo, la mise en page, l’écriture et le style sont soignés, presque précieux.

Pour ce qui est du fond… désolé, je n’y ai pas compris grand-chose. Ébahi par le style, gêné par une lecture trop rapide ou handicapé par un manque de culture littéraire, religieuse ou historique je n’ai pas réussi à comprendre où Alice Bottarelli avait souhaité m’emporter.

Le garçon la trouva dans les sous-bois, occupée à la récolte de l'ail des Jours et de la petite oseille, couvée par le regard d'un autour dodelinant du bec sur un buisson touffu, mais ne la surprit pas, elle qui n'avait jamais été surprise, sauf une fois, et justement par lui, le garçon, l'enfant encore, qu'elle voulait faire homme, voulait avec ardeur, une ardeur qui faisait fondre la neige d'avril et même pousser les glaïeuls droit hors de terre, alors elle se tourna vers lui et désigna le lit d'aiguilles sèches, sur lequel il s'agenouilla béat, muet, puis elle tendit ses doigts et leurs doigts se touchèrent, ce qui les fit tous deux frissonner fort comme par un coup de bise noire et ils restèrent là  de longues minutes avant qu'elle ne glissât sa main sur le bras du jeune homme, et ce geste s'éploya avec la douceur d un songe.
Ombeline & Rodogune de Alice Bottarelli

Une histoire moyenâgeuse un peu surréaliste au drôle style impressionnant où je n’ai (je l’avoue) pas dû (su) comprendre ou saisir tout ce qui était proposé.

Imier, le saint patron des orphelins ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le petit Rodogune, dont l'éloignement de la mer et de son air iodé ainsi que le vent continu qui descend la vallée avaient eu sur le cerveau un effet dévastateur, le privant de certaines facultés de raison, comme à vrai dire un certain nombre d'autres habitants de la région, profita d'un instant de distraction de sa sœur qui avait craint que la soupe brusquement ne brûlât, s'échappa de la cuisine pour filer à travers le potager puis le champ où le second mari de sa mère entre deux gros bœufs était occupé au labour, sa mère le dos courbé sur un poireau le voyant courir, puis bientôt courant après lui, et criant, passa entre la charrue et les bœufs qui d'un même élan se retournèrent et se retrouvèrent avant celle-ci, inversion à la source d'un proverbial désordre et d'un affolement total des bêtes, qui quittèrent le chemin de terre puis le champ pour s'enfuir vers la grand-route au grand dam de leur propriétaire terrifié; l'enfant, les animaux, la charrue puis la mère criant affluèrent dans cet ordre courant sur la grand-route chassés comme par un furieux démon, lorsque saint Imier, pèlerin et missionnaire mais non encore saint en vérité au moment où commence ce récit, Imier donc, entrait pour la première fois dans la petite ville délicatement sise entre deux pans de collines, et pour une fois inondée de soleil.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un naïf et un saint, un curé ventripotent, une pèlerine et un enfant, se heurtent et rebondissent dans un moyen âge extravagant, pétri d'anachronismes, affabulé des pieds à la tête. Un pied devant l'autre et la tête légère, pourtant, c'est ainsi qu'avancent ces quelques destinées accessoires, dont nous n'attraperons qu'un aperçu, un parfum, un éclair, un rien.

La tristesse de l’éléphant

Il y a tout dans cette bande dessinée. L’histoire est d’une rare poésie, le dessin crayonné superbe alterne entre monochrome et un rouge et bleu aux couleurs cirque, des personnages attachants… C’est magnifique.

La tristesse de l’éléphant de Nicolas Antona, dessins de Nina Jacqmin

Mais c’est triste aussi (peut-être limite mélo, mais c’est réussi).

L’histoire de (Lou-)Louis, un garçon orphelin en surpoids, souffre douleur du pensionnat qui tombe amoureux d’une petite dresseuse d’éléphants.

Une merveille !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tu sais, mon vieux compagnon...
Quelqu'un m'a dit un jour :
« La vie, c'est des étapes...
La plus douce, c'est l'amour,
La plus dure, c'est la séparation,
La plus pénible, c'est les adieux,
La plus belle, c'est les retrouvailles. »


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Louis est un adolescent mal dans sa peau élevé chez les jésuites. Il n'a pas d'ami et sert de bouc émissaire à ses camarades. Mais cette existence morose s'illumine quand Louis se rend au cirque Marcos et qu'il y retrouve Clara, une jeune dompteuse d'éléphants

Sous les galets la plage

Albert, Francis et Edouard sont en vacances dans les maisons de leurs parents au bord de mer.

Sous les galets la plage de Pascal Rabaté

Et Albert qui doit entrer à l’école militaire tombe amoureux d’Odette… Mais ce ne sera pas si simple.

Un dessin simple et efficace avec des pastels et des aplats qui rendent parfaitement l’ambiance du sortir de guerre pour une romance compliquée et des petits truands pas trop méchants

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
18e Brocante de Kertudy
25 Frs pour cette sculpture Baoulé. Un souvenir des colonies à ce prix là, c'est donné.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Station balnéaire de Loctudy, septembre 1963. Albert, Francis et Édouard, issus de familles bourgeoises, comptent profiter des vacances pour vivre de nouvelles expériences. Un soir, alors qu'ils rencontrent une certaine Odette, celle-ci leur demande de participer aux cambriolages des résidences alentour. Follement épris de la jeune femme, Albert est prêt à tout pour lui prouver ses sentiments

Être en vie

Une quête d’identité en attendant la fin de l’autopsie de sa mère, retrouvée suicidée dans un hôtel en Grèce au côté de son compagnon.

Être en vie de Cristina Comencini
Être en vie de Cristina Comencini

Plusieurs thèmes sont abordés, plutôt finement, c’est délicat.

Il m’a manqué des émotions, du ressenti. Il y étaient sûrement, mais je suis resté en surface.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Qu'est-ce que ça veut dire être en vie ?

- Pour moi, c'est comme une chanson, vous la savez par coeur, elle vous semble stupide, toujours la même, tout le monde la connaît, mais quand il vous arrive de la chanter à nouveau, elle vous donne le frisson... »

Caterina vit à Rome, a un travail qu'elle aime, un mari et deux enfants. Un destin inespéré pour la petite orpheline de Campanie.

Quand les corps sans vie de sa mère adoptive et de son compagnon, Sebastiano, sont retrouvés dans une chambre d'hôtel à Athènes, Caterina décide de s'y rendre, seule. À son arrivée, elle est rejointe par le fils de Sebastiano. Ils ont le même âge, sont liés par la même douleur. Pourtant, tout en lui l'irrite, la dérange, et l'attire.

Au cours de ces quelques jours intenses, ils vont revisiter leur enfance et faire ressurgir un passé au goût d'interdit et de liberté. Et se sentir, enfin, vivants

Le dimanche des mères

C’est érotique, sensuel, aristocratique… vielle Angleterre coquine… Mais c’est un peu confus

Le dimanche des mères de Graham Swift
Le dimanche des mères de Graham Swift

En fait, c’est sympa, mais je sais pas trop où ça va… un peu… Oui, c’est sympa mais flou et emmêlé comme un nuage d’été.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Angleterre, 30 mars 1924. Comme chaque année, les aristocrates donnent congé à leurs domestiques pour qu'ils aillent rendre visite à leur mère le temps d'un dimanche. Jane, la jeune femme de chambre des Niven, est orpheline et se trouve donc désoeuvrée. Va-t-elle passer la journée à lire ? Va-t-elle parcourir la campagne à bicyclette en cette magnifique journée ? Jusqu'à ce que Paul Sheringham, un jeune homme de bonne famille et son amant de longue date, lui propose de le retrouver dans sa demeure désertée. Tous deux goûtent pour la dernière fois à leurs rendez-vous secrets, car Paul doit épouser la riche héritière Emma Hobday. Pour la première - et dernière - fois, Jane découvre la chambre de son amant ainsi que le reste de la maison. Elle la parcourt, nue, tandis que Paul part rejoindre sa fiancée. Ce dimanche des mères 1924 changera à jamais le cours de sa vie.

Graham Swift dépeint avec sensualité et subtilité une aristocratie déclinante, qui porte les stigmates de la Première Guerre - les fils ont disparu, les voitures ont remplacé les chevaux, la domesticité s'est réduite... Il parvient à insuffler à ce court roman une rare intensité, et célèbre le plaisir de la lecture et l'art de l'écriture

Big Daddy

La rencontre entre Rody, triple meurtrier incarcéré à perpétuité à 13 ans et une avocate. Une histoire sensible dans un cloaque de violence.

Big Daddy de Chahdortt Djavann
Big Daddy de Chahdortt Djavann

Rude et subtil.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un gamin des rues, Rody, est condamné à perpétuité pour un triple meurtre dans un trou perdu de l'Amérique profonde.

Lors de ses tête-à-tête dominicaux avec l'avocate commise d'office, Rody lui raconte son intimité avec Big Daddy, grand pervers criminel qui avait fait de lui son « fiston ».

Argent, drogue, sexe et loi de la haine, Blancs, Noirs, obèses, prostituées : tout y passe... mais rien ne se passe comme on peut l'imaginer.

« Rody's case », l'affaire Rody, est médiatisée et devient un enjeu de la campagne politique du gouverneur : consentira-t-il à le relaxer ?

Trois voix, trois histoires tendent cette intrigue pour composer un suspense psychologique d'une rare efficacité où chaque chapitre recèle une surprise, un retournement ou un coup de théâtre.

Roman politique et social, roman intime, roman noir : âmes sensibles, s'abstenir !