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Strange m’a évidement et immédiatement rappelé la fille d’elle même de Gabrielle Boulianne-Tremblay. Une quête de soi sous le regard des autres. Et là encore, la même sensibilité, la même finesse d’écriture, les mêmes douleurs.
Avec, dans Strange, ce rapport au père qui apporte toute la richesse (et beaucoup de tristesse aussi) à ce roman.
Une magnifique étrangeté
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je suis resté assis sur mon lit je ne sais combien de temps. Je pensais "S'il vient dimanche, je vais mourir".
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Il y a des choses que l’on écrit parce qu’on n’a pas pu les dire. Nora envoie une longue lettre à son père, qui vit dans une autre ville. Cette ville, elle l’a quittée pour apprendre le chant à Bruxelles. Mais aussi pour autre chose. « Ma vie n’est pas exactement comme je te l’ai racontée. »
L’enfant que connaît ce père était un « il ». Il se prénommait Raphaël. Tout ce que le père ignore, le voici, depuis l’enfance, la mort de la mère. Les déguisements que portait le petit garçon. Les princesses qu’il dessinait. Les brutalités subies dans la cour du collège. Les mensonges. La douleur. Et puis, un jour, une lumière : le chant. Et le départ. Et ce que Nora est devenue, sa nouvelle vie. Voici un sens inédit ajouté au « Je est un autre » de Rimbaud.
Loin d’être une lettre d’amertume, de vengeance ou de règlement de comptes, la lettre de Nora est une lettre d’amour. Lettre d’amour à un père, dans l’espoir qu’il comprendra. Lettre pour s’aimer soi-même, aussi, enfin.
Un roman bouleversant, et d’autant plus qu’il évite les excès de la plainte comme de la caricature, sur l’identité, mais aussi sur le passage à l’âge adulte, le perfectionnement d’un art, le renouement avec l’acte d’aimer.
Une sœur et deux frères qui ne se sont plus revus depuis un bail partent faire une surprise à leur père et fêter ses 70 ans. Mais il a disparu !
Une bande dessinée sur les relations entre frères et sœurs, les non-dits, les rengaines, l’amour familial souvent maladroit…
Et ce père retrouvé (oui, je divulgache un tout petit peu, là) qui en ajoute une couche.
Et c’est touchant comme la famille
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Non, Miss Mac Nally, les petits pots de légumes ne se trouvent pas dans l'armoire : ils sont dans le réfrigérateur...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Presque une image de la sainte Famille. Papa, maman, sable, ciel avec étoiles ? du genre de celles qu'on suit pour aller porter la myrrhe et l'encens à qui vous savez. Du reste, voici l'enfant qui s'annonce, ivre de printemps comme un oiseau débutant, dans cette douce coquille qu'est le ventre d'une mère. Mais pas de Rois mages, ni grange, ni douce nuit de Noël. Ici, c'est l'Arizona aride, et seuls ses fils et sa fille recherchent le vieux Ellsworth Humelsine, parti avec Rosita Rose, la serveuse de bar du bout du monde. Jeu de cache-cache ? Sans doute, avec une règle vieille comme le monde : "Trouvez-moi, s'il vous plaît". Se retrouveront-ils, autour de la naissance de l'enfant, la petite Orchidea ?
Voilà une sublime intégrale et pas juste une addition de titres !
Tout d’abord, l’édition est vraiment soignée ! Le papier, les regroupements, l’impression et les couleurs sont parfaits.
De plus, chaque tome commence par un dossier-entretien-préface permettant de comprendre le processus et les différentes époques de la création de la série, l’évolution du personnage, du dessin, des couleurs et des différents personnages.
L’intégrale permet aussi de retrouver toutes les femmes (et filles) qui ont traversé la vie de Jonathan, à commencer par Saïcha, dans Souviens-toi, Jonathan
Suivent la petite Drolma puis Kate, la colonel Jung Lan, Atsuko et Ambapali
C’est aussi une visite de l’Asie : Tibet, Chine, Inde, Myanmar… Mais aussi le Japon et, curieusement, les États-Unis pour deux tomes à la Crocodile Dundee avec Oncle Howard est de retour et Greyshore Island qui permettent de retrouver Kate.
Car Jonathan semble en Teflon et les femmes de sa vie ne font que passer… On les retrouve parfois pour plusieurs épisodes, mais très vite, bon gré, mal gré, on retrouve Jonathan ailleurs.
L’occasion de contempler les paysages et les décors de Cosey. Ses montagnes directement inspirées de Derib et Hergé (Tintin au Tibet), pour les premiers albums, avec un style qui devient au fil des albums (46 ans entre le premier et le dernier album) de plus en plus affirmé.
L’évolution du style est très impressionnante lorsqu’on tient tous les albums. Si les chevaux et paysages du début rappellent fortement Buddy Longway et le journal de Tintin, le trait s’épure de plus en plus au fil des années pour rendu devenu très personnel.
Les décorations et les encadrements des planches disparaissent, les cases s’agrandissent, les fioritures s’estompent pour ne laisser que l’essentiel en suggérerant le reste et en laissant aux lectrices et lecteurs le reste du travail.
Et si je reste de façon un peu nostalgique (c’est très personnel) très attaché au style des débuts et que je vois dans Kate une sorte de moment de grâce de la série, le dernier album et ses carnets de croquis reconstituent un ensemble remarquable, une oeuvre graphique exceptionnelle.
Sous cet angle là, l’année passée, je lisais À l’heure où les dieux dorment encore et ce carnet de croquis pourrait parfaitement compléter cette intégrale.
Il faut aussi souligner la grande valeur ajoutée des préfaces de cette intégrale de Claude B. Levenson, Antoine Maurel, Isabelle Dillmann et Nelly Rieuf Bista. Les entretiens et commentaires permettent de beaucoup mieux comprendre l’évolution de la série et… de l’auteur.
Impossible de parler de Jonathan sans parler de spiritualité, de bouddhisme… Jonathan, c’est aussi une quête spirituelle, une recherche de soi qui commence justement par l’amnésie du premier album.
C’est aussi le Tibet occupé par la Chine, les militaires et la résistance de la lignée des Dalaï-Lama et du bouddhisme tibétain.
Et le Tibet, c’est les montagnes et les grands espaces !
Finalement, le dernier album publié en 2021 clôt de magnifique façon cette série !
Une intégrale sublime, pour une oeuvre majeure de la bande dessinée !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Aux confins du Népal et du Tibet, un jeune Occidental, amnésique, marche à la recherche de son passé. Rencontres mystérieuses, personnages attachants, Jonathan nous entraîne dans une aventure intérieure et contemporaine.
L’indésir est une quête, celle de Nuria qui enterre sa mère. Une mère qu’elle ne connait pas, qu’elle n’a pas vue depuis 8 ans, une mère absente. Le deuil d’une inconnue.
Mais aussi une rencontre avec Abel.
Deux événements qui se percutent pour lui donner une chance de ressentir à nouveau, de désirer et de vivre.
Un livre marquant tant par son écriture que sa thématique difficile, une fille qui n’a pas été aimée par sa mère. Comment oser vivre, aimer ou désirer
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ce matin, je me suis réveillée avec une impression d'hier.
J'ai regardé mes pelures de la veille abandonnées là où hier je les ai laissées.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ce matin, Nuria s'est réveillée avec une impression d'hier. Dans la nuit, son téléphone a sonné : sa mère est morte. Elle ne ressent rien, aucun chagrin pour cette étrangère qu'elle n'a pas vue depuis huit ans. Avec Abel, un garçon croisé en boîte, elle part à la rencontre des drôles d'individus qui ont connu sa mère. Nuria cherche des réponses sans poser de questions. Sauf une, qu'elle garde pour elle. Le souvenir de cette femme qui n'a jamais voulu d'elle la renvoie à l'indésir qui lui colle à la peau.
Ils sont deux, portés par une passion, Candy et Mathurin.
Dans ce petit livre à l’écriture originale, soignée et créative, nous les suivons de Paris au Canada, dans une fuite qui ressemble à une quête (ou serait-ce le contraire ?), un amour fou et aveugle.
Un peu trop fou pour moi tout de même, je me suis perdu
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Mon corps est un chaos qui jamais ne se coagule.
Les nuits me suivent mais ne me ressemblent pas.
Seule en silence au creux de ma loge, je m'assieds devant mon miroir, fébrile et nerveuse. Mon spectacle va bientôt commencer.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Candy, drag queen étoile du cabaret Rocambole, à Villecresnes, en a assez de mourir à la chaîne toutes les nuits. Dansante diva dans sa robe de paillettes, elle rêve de devenir une icône. Une nuit hantée de janvier 198*, Candy prendra la fuite au bras de son amant Mathurin, jeune carabin de l'Université Paris-Descartes. Au détour d'une ruelle, les amoureux tomberont sur une étrange apparition. Ce sera leur premier meurtre. Cette nuit-là, les fugitifs passeront à l'acte. Ils uniront leurs destins de parias dans le sang et mettront le cap sur le paradis. Candy raconte une histoire d'amour, d'aventures et de métamorphoses... Une cavale fantasmagorique contre la montre, la maladie et la mort
« Le coup de sang » est le nom du dérèglement climatique brutal et généralisé qui s’est abattu sur la Terre.
Une terre post-apocalyptique robotisée et trans-espèces où les ressources (eau et nourriture) sont devenues quasi introuvables et où les rares survivants tentent de trouver refuge dans quelques eldorados.
Un chaos planétaire qui semble causé par la terre elle-même. Théâtre d’une humanité individualiste luttant pour sa survie.
Une trilogie mer-terre-air étouffante aux sombres (et splendides) dessins, une narration déroutante à l’imaginaire débridé qui m’a bien souvent laissé hésitant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La couleur de l'air
Droit devant, nouvelle masse nuageuse, bien dense, bien pleine...
Julia et Roem
Ca tangue sous les roues.
Animal'z
Je confirme. Le sel de l'eau de mer brûle tout sur son passage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans ce monde dont on ne sait trop s'il est l'émanation d'une histoire parallèle ou simplement le récit de notre futur, le dérèglement climatique s'est brutalement généralisé. La catastrophe porte un nom : le Coup de Sang. Sur la planète dévastée, martyrisée, l'eau potable est soudain devenue un trésor, et la survie individuelle l'obsession de chacun. Désormais, les transports sont rares et dangereux, les communications aléatoires. Seuls quelques Eldorados très isolés, refuges protégés par leur situation géographique particulière, ont réussi à préserver un semblant d'ordre social
Maria Larrea nous offre un livre en deux parties d’une même quête, celle de son identité et ça commence par celle de ses parents. Et puis, tout bascule.
Un livre bouleversant sur l’identité, la filiation et les origines
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le poulpe crachait encore une bave mousseuse sur les rochers quand Dolores s'en saisit.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Tout commence en Espagne. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon quelle confie aux jésuites. Plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille qu'elle abandonne aux soeurs d'un couvent. Les deux orphelins connaissent la misère et Franco mais se rencontrent, se marient, partent à Paris. La Galicienne devient femme de ménage, le Basque gardien du théâtre de la Michodière. Ils auront un enfant, Maria. C'est notre narratrice.
À vingt-sept ans, celle-ci croyait s'être arrachée à ses origines : la loge de ses parents, la violence de Julian et les silences de Victoria. Mais un tirage de tarot va renverser son existence et l'obliger à replonger dans le passé des siens. Pour comprendre de qui elle est la fille, elle devra enquêter et revenir là où tout a débuté, à Bilbao, où naissent les secrets.
Étourdissant de style, d'énergie et de vie, ce premier roman mené tambour battant nous embarque instantanément. Avec maestria, Maria Larrea y recompose pièce à pièce le visage de sa famille et le puzzle de sa mémoire. On court et rit et pleure ensemble. Une écrivaine est née
Dans un conte tendre et fantasque, on fait la connaissance de Lulu, petit garçon du bord de mer, collectionneur des objets trouvés rendus par l’océan. Coquillages, bois flotté, messages en bouteille trouvés sur la plage. Enfant solitaire et timide vivant en compagnie d’une maman aimante et maladroite. L’histoire d’une construction.
Un livre très chou dans lequel pourtant quelques clés m’ont manqué.
Car finalement, zut ! J’aurais bien aimé en savoir un peu plus sur le Piscis detritivore
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Sur les rives de la lointaine Atlantique, quelque part très à l'ouest, flottent à l'entrée de mon cabinet de curiosités trois verbes en lettres capitales : croire, creuser, rêver.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Enfant singulier et solitaire, élevé par une mère maladroite, étouffante, malmené par ses camarades de classe, Lulu trouve refuge sur le littoral. Tour à tour naturaliste, collectionneur, chercheur de bouteilles, ramasseur de déchets, il fera l'expérience de la nature jusqu'à faire corps avec elle. Conte initiatique et poétique, Lulu, premier roman de Léna Paul-Le Garrec, interroge notre rapporte à la liberté et à la nature
C’est toujours difficile de tomber sur un livre qui ne nous était pas forcément destiné. Pas mauvais, non, mais pas pour soi.
L’histoire d’une fille de treize ans un peu paumée et d’une petite vieille pas tout à fait sénile qui partent en auto-stop à travers la France. L’une pour rechercher un mec pour sa mère et la duchesse qui s’en va retrouver son duc. Un road-trip émouvant, un peu mièvre et plein de bonnes vibes. Du pur feel-good jeunesse qui ravira son public.
Zut
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) J'ai immédiatement aimé Marguerite. Le premier jour de notre rencontre, j'ai calculé que soixante-dix-huit ans nous séparaient. J'ai imaginé sept vies comme la mienne pour parvenir à son âge incommensurable, j'en ai eu le vertige.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Anaé en est certaine : en retrouvant Florimond, l’ancien amoureux de sa mère, sa vie changera.
Avec Marguerite, une vieille dame qui n’a plus toute sa tête, Anaé part direction Bormes-les-Mimosas. Rencontres loufoques ou profondément humaines, le voyage ne sera pas de tout repos mais verra fleurir, entre ces deux mauvaises graines, une amitié sincère
Quelle merveille de bande dessinée qui m’a tiré des larmes. L’histoire d’une vie de petit chien, Le chien, racontée par lui-même.
Une quête adaptée d’un petit roman jeunesse de Daniel Pennac mais qui n’est pas sans rappeler Un océan d’amour, une autre BD de Panaccione qui était sans texte.
Il est un peu moche et sa vie débute dans une décharge. Et c’est beau comme tout !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Jugé trop laid pour être adopté, le Chien est laissé pour mort dans une décharge. Gueule Noire, une vieille chienne qui vit là, lui vient en aide. Son principal conseil ? Trouver au plus vite une maîtresse et, surtout, bien la dresser ! Cette maîtresse, ce sera Pomme.Mais cette petite fille a un solide caractère et va s'avérer particulièrement difficile à apprivoiser...
Un récit drôle et sensible, fidèle adaptation du roman dans lequel Daniel Pennac adresse aux enfants un appel pour le respect de toute forme de vie, particulièrement celle de leurs animaux de compagnie