Tout est dit dans ce livre. Mais pas tout d’un coup. Comme pour l’inceste dont il parle, le mal avance masqué, il sait imposer son silence.
Dans ce livre trop criant de vérité pour n’être qu’une fiction (je m’interroge), Lolita Sene nous parle d’Esther, abusée par un oncle, le préféré de la grand-mère, intouchable.
Un roman poignant, révoltant et qui révèle toutes les difficultés, les incompréhensions, les rejets, la culpabilité… dont sont victimes les victimes. Des peines multiples qui jamais ne s’apaisent
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle n'a pas de nom, pas de date de naissance, pas de nationalité. Je l'appelle Jida, ou mamie, le plus souvent elle. Jida a deux grosses dents en or, canines saillantes qui lui donnent ce sourire si particulier, à la fois mystique et carnassier
Elle n'a pas de nom, pas de date de naissance, pas de nationalité. Je l'appelle Jida, ou mamie, le plus souvent elle. Jida a deux grosses dents en or, canines saillantes qui lui donnent ce sourire si particulier, à la fois mystique et carnassier
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Enfant, Esther passe ses vacances chez sa grand-mère Jida, regard intimidant et canines en or, dont le pavillon modeste, une fois la porte fermée, transporte en Kabylie. Les chants, les odeurs, la cuisine, les danses, les traditions... Tout rappelle le pays d'où la famille a émigré, après la guerre d'Algérie, en passant par des camps de réfugiés. Il y a du monde, une agitation permanente. Esther évolue au milieu de ses tantes, ses oncles, ses cousins, ses cousines.
Et parmi eux, il y a Ziri. Le fils chéri de Jida, qui aime trop les enfants.
Régulièrement, Ziri demande à Esther d'aller l'attendre dans une chambre à l'étage. Elle se demande si personne ne se rend vraiment compte de rien. Comme elle se demande, plus grande, pourquoi sa grand-mère et une partie de la famille s'évertuent à protéger cet homme qui lui a fait tant de mal.
Un été chez, Jida raconte une famille de harkis, son héritage d'une richesse profuse et d'une violence terrible. Il raconte aussi l'obstination poignante d'une jeune femme à faire entendre sa voix, se battre contre des mœurs archaïques délétères et tenter de se réapproprier sa culture.
Enfant, Esther passe ses vacances chez sa grand-mère Jida, regard intimidant et canines en or, dont le pavillon modeste, une fois la porte fermée, transporte en Kabylie. Les chants, les odeurs, la cuisine, les danses, les traditions... Tout rappelle le pays d'où la famille a émigré, après la guerre d'Algérie, en passant par des camps de réfugiés. Il y a du monde, une agitation permanente. Esther évolue au milieu de ses tantes, ses oncles, ses cousins, ses cousines.
Et parmi eux, il y a Ziri. Le fils chéri de Jida, qui aime trop les enfants.
Régulièrement, Ziri demande à Esther d'aller l'attendre dans une chambre à l'étage. Elle se demande si personne ne se rend vraiment compte de rien. Comme elle se demande, plus grande, pourquoi sa grand-mère et une partie de la famille s'évertuent à protéger cet homme qui lui a fait tant de mal.
Un été chez, Jida raconte une famille de harkis, son héritage d'une richesse profuse et d'une violence terrible. Il raconte aussi l'obstination poignante d'une jeune femme à faire entendre sa voix, se battre contre des mœurs archaïques délétères et tenter de se réapproprier sa culture.