La maison du canal

Roman noir météorologique s’il en est, cette maison du canal est froide, humide et moisie, prise dans le gel gris, noir et pluvieux de l’hiver dans les Flandres. Juste à côté d’un canal où passent les péniches.

Il ne devait plus geler de l'hiver. Le lendemain déjà, tout le blanc était en débâcle, la campagne n'était que boue froide et de grosses gouttes d'eau tombaient une à une des arbres.
La famille partit au complet, depuis la tante jusqu'à la dernière des petites, et on ferma la porte de la maison. Dans la voiture, on dut se serrer. On traversa le canal, puis le village, en passant devant le terrain de patinage où stagnaient encore des glaçons gris.
Quand on arriva chez l'oncle Louis, à Maeseyck, la grande maison bien entretenue était pleine de monde et l'air sentait le cigare et le genièvre. On parlait flamand. On s'embrassait. Edmée, comme les autres, fit le tour de l'assistance, oncles, tantes et voisins.
La maison du canal de Georges Simenon

Et là, dans une famille en deuil, entre les deux frères, arrive Edmée, orpheline et capricieuse. Et ce qui devra mal se passer, se passera mal.

Un roman noir pour un hiver glacial au relents de genièvre et de mauvais cigare

Le 8e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dans le flot de voyageurs qui coulait par saccades vers la sortie, elle était la seule à ne pas se presser. Son sac de voyage à la main, la tête dressée sous le voile de deuil, elle attendit son tour de tendre son billet à l'employé, puis elle fit quelques pas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est au cœur de la campagne belge, dans la ferme de ses cousins Van Elst, que choisit d'aller vivre Edmée, restée seule à seize ans après la mort de son père. Géré tant bien que mal par Fred, l'aîné des Van Elst, et son cadet Jef, ce domaine grevé d'hypothèques semble destiné à péricliter irrémédiablement.
Orgueilleuse et dominatrice, la jeune fille ne va pas tarder à susciter la passion de Fred, pour lequel elle éprouve une attirance mêlée de dégoût. Plus sensible sous des dehors bourrus, Jef paraît lui aussi fasciné.
Comment sauraient-ils que sont déjà en place tous les mécanismes qui vont les amener vers l'échec et la tragédie ? Le lecteur le découvrira en même temps qu'eux, au fil de ces pages envoûtantes et inquiétantes, plongées dans l'interminable et pluvieux hiver belge.