Le locataire

Il ne se passe pas grand chose ici. Un meurtre. Un assassin désemparé. Incapable de réagir. Sous le choc, il se terre dans une petite pension en Belgique.

un filet de sang, se faufilant entre les cheveux, atteignait son front !
Il essaya de bouger, pour voir ce qui se passait. Elie frappa à nouveau, deux fois, trois fois, dix fois, avec colère, à cause de ces stupides yeux calmes qui le regardaient.
S'il s'arrêta, ce fut à bout de souffle, parce qu'il n'en pouvait plus. La clef anglaise échappait à ses mains moites. Il s'assit, tourné vers la glace, et reprit sa respiration. En même temps il tendait l'oreille, il tendait tous ses nerfs. Y avait-il encore une autre respiration que la sienne dans le compartiment ? II espérait que non. Il n'avait pas envie de recommencer. Son poignet lui faisait mal.
Sans regarder le corps, il baissa le rideau, puis la vitre. Il remarqua que, s'il n'y avait pas de neige à Saint-Quentin, les champs, ici, étaient blancs, à perte de vue, et le ciel aussi clair qu'un ciel de glace.
Son pardessus gênait ses mouvements. Il le retira.
Le locataire de Georges Simenon

Peu d’intérêt donc pour ce petit locataire, si ce n’est, une fois encore à la lecture des Simenon d’avant guerre, la sensation que la valeur de la vie à bien évolué depuis. Le meurtre semble moins terrible ou tabou, et la peine de mort en était la sanction. Simple.

Et que dire de l’accroche du livre ? 100 000 femmes ! Et hop, l’éditeur ajoute un zero à la légende comme un argument de vente ? Curieux

Le 10e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
— Ferme la fenêtre! geignit Elie en remontant la couverture jusqu'à son menton. Deviens-tu folle ?
— Cela sent le malade, ici! répliqua Sylvie dont le corps nu se dressait entre le lit et la fenêtre grise. Ce que tu as pu transpirer, cette nuit !
Il renifla, rapetissa son corps maigre tandis que la femme pénétrait dans la lumière chaude de la salle de bains et faisait bouillonner l'eau de la baignoire. Pendant quelques minutes, il était inutile de parler, car le vacarme des robinets dominait tous les bruits.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Élie Nagéar doit se cacher après avoir assassiné, pour le voler, un très riche Hollandais dans un train. Il se réfugie dans la pension pour étudiants que tient Mme Baron, la mère de sa maîtresse, à Charleroi. C'est dans la cuisine qu'il passe le plus clair de son temps, à guetter les autres locataires, de plus en plus soupçonneux...