Il faut commencer par préciser qu’il s’agit d’un livre québécois. Ici, une femme plate, ce n’est pas une femme qui porterait des bonnets A, mais une femme inintéressante et terne. Car ce livre est truffé de ces petits régionalismes qui donnent une délicieuse couleur à cette autopsie.
L’histoire d’une femme quittée par son mari, et qui se retrouve seule et se sent justement bien… plate.
Une introspection au bord de la chick-lit, un livre sur le désespoir et le sentiment d’abandon. C’est chou et tendre et ça touche le fond, sans pour autant réussir à y rebondir. Ça goûte vrai et c’en est encore plus drôle.
« J'aime quelqu'un d'autre. » Ma tête s'est remplie de sang. Mes yeux, sous la poussée, ont vibré dans leur orbite ; quelques millilitres de plus et ils s'exorbitaient. Ça m'a paru tellement insensé que j'ai jeté un oeil à la télé en souhaitant que les mots viennent d'ailleurs. Mais les deux vedettes qui essayaient de fourrer un poulet au prosciutto riaient à gorge déployée. Elles ne parlaient pas de désamour. « Diane... je voulais pas... c'est pas toi, mais... ouffff... » Ainsi débute Autopsie d'une femme plate. Quelques jours avant les festivités marquant leur vingt-cinquième anniversaire de mariage, Diane Delaunais, quarante-huit ans, est délaissée par son mari, parti vivre une histoire d'amour avec « quelqu'un d'autre (sexe non déterminé, mais prévisible) », assurément plus jeune. Une histoire banale ? Pas vraiment... puisqu'elle est racontée par Marie-Renée Lavoie avec le sens de l'observation et la grande vivacité d'esprit qu'on lui connaît, le tout agrémenté d'une bonne dose d'humour et de tendresse