Une maternité rouge

Une histoire complexe trop brièvement racontée tant les problématiques sont tentaculaires. Et pourtant, un dessin superbe ! L’histoire d’une statuette trouvée au Mali et apportée par un jeune migrant jusqu’au Louvre pour la protéger de l’obscurantisme islamiste.

Une maternité rouge de Christian Lax

Pourtant, cette co-édition du Louvre pose bien plus de questions que cette bande dessinée n’évoque. Les questions d’appropriation des biens, de restitutions des objets spoliés, des moyens existants pour permettre aux œuvres de rester dans leurs pays, de la bienveillance condescendante des musées occidentaux ne sont pas traités – ou trop brièvement – pour un sujet aux pareilles ramifications.

… Voilà donc une bande dessinée qui ressemble beaucoup à un livre publicitaire et qui me laisse bien dubitatif

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un jeune chasseur de miel malien, Alou, se dirige vers les ruches sauvages d'un baobab. Circulant en 4x4, armés jusqu'aux dents, des djihadistés foncent sur lui et font exploser l'arbre sacré.
Parmi les débris, Alou découvre, presque intacte, une statuette représentant une femme enceinte. Encouragé par son père, il se rend dans le pays Dogon pour la présenter au sage du village, le hogon, respecté de tous pour sa culture.
Le vieil homme reconnaît aussitôt cette Maternité rouge. Elle est l’œuvre, selon lui, du maître de Tintam, dont une première Maternité se trouve déjà au Louvre, au Pavillon des Sessions.
Pour le vieil homme, la sculpture, en ces temps de barbarie, sera plus en sécurité au Louvre près de sa sœur qu'ici au Mali. Et c'est à Alou, naturellement, que le hogon confie la mission impérative d'emmener la Maternité à Paris.
Pour atteindre son but, le jeune homme, migrant parmi les migrants, ses sœurs et frères d'infortune, devra prendre tous les risques en traversant désert et mer...

Sur un nuage

Après avoir beaucoup apprécié Et mon cœur se serra coécrit avec Antoine Laurain, c’est avec impatience que j’attendais de monter sur ce nuage du Sonneur

Sur un nuage de Le Sonneur

Un voyage toutefois en demi-teinte dans lequel j’ai regretté les textes qui portaient les images ainsi qu’une édition plus soignée aux dessins à la plume et moins pixelisés.

Pour autant, c’est avec beaucoup de plaisir que je me suis laissé porter cet album dans lequel le Sonneur en grand horloger explore les dualités, les ombres et la lumière, la temporalité et l’évasion, le monde et l’introspection

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Je me glisse parmi les nuages, comme dans les plus lointains replis du cœur. Je parcours les vallées blanches et, sous mes pas, mes rêves s’éveillent. Les nuages sont un monde, un peuple. Ils sont nos souvenirs, nos lendemains. Et dans les hauteurs, j’embarque pour une grande traversée, je pars à ta rencontre.

L’auberge du bout du monde

Une histoire de malédiction assez classique aux splendides aquarelles, plutôt bien racontée, parfois un petit peu tarabiscotée.

L’auberge du bout du monde de Tiburce Oger et Patrick Prugne

Le bonheur de deux enfants joyeux sur les plages de Bretagne, et le malheur arrive.

Une bande dessinée avec des monstres, des maladies inexpliquées, une femme muette à la beauté renversante et aux pouvoirs de guérison (une sorcière ?), des villageois jaloux et apeurés, une usine maudite, une passion et un fier combattant, un château avec un maître aussi maléfique que mystérieux et… des mouettes et la mer

Le tout raconté par un vieux chauve mourant dans une ancienne auberge (oui, classique mais très beau)

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Bretagne, 1884.
Dans l'Auberge du bout du monde, lugubre bâtisse perchée au bord d'une falaise, un vieillard au seuil de la mort raconte une étrange histoire à un écrivain en mal d'inspiration. Celle de la mystérieuse Iréna, revenue d'entre les morts alors qu'on la croyait assassinée.
Amour fou, malédiction venue des Indes, merveilleux celtique : Patrick Prugne et Tiburce Oger nous embarquent dans une aventure haletante, le long des côtes bretonnes

Élise

A cette époque, celle de nos grands-parents, les maîtres et maîtresses étaient tout puissants et régnaient sur les classes dociles. La punition était sévère et nul ne pouvait la remettre en cause. De là à devenir cruels…

Élise de Fabian Menor

Basé sur des histoires racontées par sa grand-mère, Fabian Menor tente de nous faire revivre ces maltraitances dans les campagnes, au pays des joies de l’enfance et de la cruauté gratuite.

Mais il m’a manqué quelque chose, des émotions mieux traduites ou peut-être un scénario plus épais

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À une époque où les professeurs ont le droit de lever la main sur les élèves, le quotidien d'Élise ressemble à celui de n'importe quelle petite fille.
Enfin presque...

Happy parents

Les joies et bonheurs de la parentalité croqués avec joie (et visiblement une grosse fatigue) par le happy Zep.

Happy parents de Zep

C’est frais, coloré, ça sent le vécu, les nuits blanches, les grosses gênes, les couches, les petits accidents, les après-midi au parc, les sparadraps, le baby-blues, les désillusions et aussi… beaucoup d’amour pour supporter tout ça

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Échographie
Là ! On voit très bien votre bébé.
Oooh


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Être parent, c'est compliqué, être enfant, ce n'est pas simple ! Au fil de 60 gags et autant de situations, Zep donne vie à ses personnages : d'un côté, des pères et des mères que rien ne préparait à ce choc ; de l'autre, des bébés, des écoliers, des ados immergés dans leur univers. Et entre les deux, mille et une occasions de ne pas se comprendre. Mieux vaut en rire... et avec Zep, c'est garanti !

Dipla Dipla

Nathalie joue avec les images, les superpositions et les couleurs. Et c’est pourtant dans ces représentations irréelles que ressortent d’authentiques émotions.

Dipla Dipla, texte et photographie de Nathalie Berthod

Sophie utilise différentes techniques (pointe fine, mine de plomb, aquarelles, gravures…) pour illustrer les détails. Feuilles, tissus, paysages, ou des réflexions sur un monde à sauvegarder. Des dessins d’une grande finesse qui invitent à la réflexion.

Dipla Dipla, texte et dessin de Sophie Solo

Ce recueil d’une grande poésie a été édité à l’occasion d’une expo commune regroupe des textes et photographies de Nathalie Berthod et des textes et dessins de Sophie Solo.

Sous les galets la plage

Albert, Francis et Edouard sont en vacances dans les maisons de leurs parents au bord de mer.

Sous les galets la plage de Pascal Rabaté

Et Albert qui doit entrer à l’école militaire tombe amoureux d’Odette… Mais ce ne sera pas si simple.

Un dessin simple et efficace avec des pastels et des aplats qui rendent parfaitement l’ambiance du sortir de guerre pour une romance compliquée et des petits truands pas trop méchants

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
18e Brocante de Kertudy
25 Frs pour cette sculpture Baoulé. Un souvenir des colonies à ce prix là, c'est donné.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Station balnéaire de Loctudy, septembre 1963. Albert, Francis et Édouard, issus de familles bourgeoises, comptent profiter des vacances pour vivre de nouvelles expériences. Un soir, alors qu'ils rencontrent une certaine Odette, celle-ci leur demande de participer aux cambriolages des résidences alentour. Follement épris de la jeune femme, Albert est prêt à tout pour lui prouver ses sentiments

Les grands espaces

Avec une époustouflante (si, si !) première page que seule la bande dessinée peut offrir, Catherine Meurisse nous emporte avec elle au pays de son enfance.

Les grands espaces de Catherine Meurisse

Alors qu’elle est encore toute petite, ces parents déménagent en campagne dans une vielle ferme à moitié détruite. Une ruine, quoi.

Elle raconte la nature, les objets, les gens, les paysans et le Roundup, les fleurs et la poésie des arbres, la magie de la nature, l’émerveillement de l’enfance.

Et c’est très chou !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Les filles, la campagne sera votre chance», ont dit les parents. Catherine Meurisse a donc passé son enfance au grand air. Sous ses yeux, un chantier : une vieille maison à rénover, des arbres à planter, un jardin à créer. Des rêves à cultiver. On laboure, on bouture, on plante un rosier provenant de chez Montaigne, un figuier de chez Rabelais. On observe le tumulte du monde - les mutations de l'agriculture, la périurbanisation du monde rural...
Avec l'humour qu'on lui connaît, Catherine Meurisse compose un poème malicieux dédié à la campagne, où a germé sa vocation de dessinatrice. Les Grands Espaces, comme La Légèreté, son précédent album, l'attestent : la nature et l'art - tout ce qui pousse, tout ce qui vit envers et contre tout - seront une chance

La jeune femme et la mer

Catherine Meurisse a résidé dans une résidence d’artistes au Japon, juste au bord de mer. Elle se trouvait également au Japon lors d’un tsunami.

La jeune femme et la mer de Catherine Meurisse

Elle en a tiré ce récit en y mêlant sa fascination pour les paysages et les personnes, la mer et la nature, les forêts et leurs habitants.

Oscillant entre humour, poésie et fantastique, avec certaines planches splendides entrecoupées de pages plus discutables, La jeune femme et la mer ressemble à un conte graphique au message quelque peu sibyllin

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Arigato !
Vous avez fait bon voyage ?
Vous devez être fatiguée !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Je voudrais peindre la nature», déclare la jeune dessinatrice française débarquant au Japon. Sur son chemin, un peintre japonais, lui, cherche à « peindre une femme ». Quelle nature ? Celle qui apaise ou celle qui submerge ? Et quelle femme ? Nami, qui tient l'auberge thermale où les deux artistes vont séjourner ? Nami n'est pas un modèle facile. Mystérieusement liée aux éléments naturels, elle sait lire l'arrivée des typhons dans les plis de la mer. C'est en tout cas ce que prétend le tanuki effronté, animal mythologique nippon incontournable, qui surgit au gré des déambulations des deux voyageurs...

Conte philosophique, La Jeune femme et la mer rappelle que notre vie dépend de notre capacité à entrer en résonance avec la nature

Noir burlesque

Une très bonne BD noire, avec des truands testostéronés, du sexe, des coups et des gueules cassées, des flingues et des entourloupes. Un graphisme magnifique en noir et blanc rehaussé par du rouge avec un grand talent. Comme un hommage soigné au genre, tant pour le dessin – avec des femmes courbes et des hommes à la mâchoire d’enclume – que pour le scénar un peu ridicule et caricatural.

Noir burlesque de Enrico Marini

Slick vient payer ses dettes à New-York après un séjour en Europe.

Mais voilà, ce n’est que le premier tome. Quelle déception lorsque je suis arrivé à la fin qui n’en était pas une. Il faudra patienter. Dommage !

Noir burlesque, tome 2

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Années 1950, États-Unis. Slick travaille pour Rex, un boss de la mafia irlandaise qui tient un cabaret. A la suite d'un vol raté, leur partenariat est annulé et Slick devient un homme à abattre. Pour ne rien arranger, ce loup solitaire est aussi l'ancien amant de Caprice, la fiancée de Rex, et malgré les années, ils sont toujours irrémédiablement attirés l'un par l'autre