Fort Alamo

Fabcaro explore l’humour des petites choses, de l’intime, des petits dérèglements de nos vies. Ces petites choses qui ne sont pas à leur place et qui brisent quelque chose en nous. Nous désarçonnent.

En rentrant, Léonie m'a demandé comment les obsèques s'étaient passées. Je lui ai raconté le moment émouvant où la nièce était venue lire un texte à propos de leurs séjours rituels dans le Cantal. Ce faisant, je me suis demandé ce que mes neveux pourraient bien venir raconter d'émouvant, au pupitre, le jour de mes obsèques. Un jour il nous a acheté des CD, on savait pas trop quoi en faire, c'était gênant.
Fort Alamo de Fabrice Caro
C’est drôle et touchant.

Avec une fin un peu… désarçonnante, elle aussi. Zut

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'étais absenté une minute à peine, le temps de retourner chercher les sacs-poubelle que j'avais oubliés. Quand je suis revenu à la caisse, un type avait fait passer son caddie devant le mien et avait commencé à déposer ses produits sur le tapis roulant. Je me suis retrouvé derrière lui, hagard et désemparé. Il m'a lancé un regard furtif, a replongé le nez dans ses courses, puis m'a regardé à nouveau.
- Oh, le caddie était à vous?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Alors qu'autour de moi tombaient les corps, fort Alamo était en passe d'être pris. »

Devant la caisse du supermarché, Cyril maudit en silence le type qui l'a doublé l'air de rien. Quelques minutes plus tard, le resquilleur s'effondre sur le carrelage, foudroyé. Pour Cyril, père de famille sans histoires, c'est le début d'une série de faits similaires qui le plongent dans une angoisse existentielle. Ou est-ce plutôt la disparition récente de sa mère, la nécessité de vider la maison de son enfance ? À moins que ce ne soit Noël qui approche, les cadeaux à trouver, le repas chez la belle-soeur...

Mêlant l'humour et la mélancolie, l'acidité et la tendresse, Fabrice Caro excelle dans l'art du gag métaphysique.

Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 3

Après deux premiers tomes époustouflants, que dire de la déception face à cet insipide opus, aux maigres blagounettes (dont certaines ressortent toutefois de ce petit lot d’une cinquantaine de pages).

Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 3 de Emmanuel Reuzé, Nicolas Rouhaud, Vincent Haudiquet et Jorge Bernstein

Un gros zut pour une bédé toujours aussi politique et engagée mais qui ne m’aura tiré que quelques petits sourires convenus.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après les succès des deux premiers tomes, Faut pas prendre les cons pour des gens revient en novembre pour un tome trois toujours aussi hilarant et terriblement efficace. Un petit bijou d'humour noir et absurde sur la bêtise ordinaire. Après deux années de travail à manipuler la mécanique de l'absurde pour mieux tordre les clichés de notre société, Emmanuel Reuzé approfondit son analyse de la bêtise humaine et publie un troisième opus toujours aussi drôle et grinçant. Dans ce nouvel album, il aborde par l'absurde des grands sujets de société tels que l'enseignement, la pauvreté, le racisme ordinaire, l'intelligence artificielle, la radicalisation, le dopage, l'eugénisme, le harcèlement publicitaire, la corrida, les services après vente, les déserts médicaux... Chaque gag est construit avec intelligence, dans un style réaliste dont la répétition de cases creuse le décalage comique entre dialogues et situations. Mais s'il a bien conservé son style réaliste, Reuzé a continué à développer son dessin sur ce troisième tome pour nous offrir de superbes pages qui fourmillent de détails. Avec un humour absurde et féroce, Emmanuel Reuzé, Nicolas Rouhaud, Jorge Bernstein et Vincent Haudiquet font une fois de plus la démonstration de la bêtise du réel, et dénoncent sa violence.