Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Cette éternelle odeur m’a rappelé le Moine de Mattew Gregory Lewis et sa descente aux enfers entre sainteté et luxure, entre le désir de la pureté et celui des corps.
Jules-Henri sent ! Et, accompagné de l’abbé Noiret il se questionne sur l’odeur des saints tout en étant inexorablement attiré par les effluves de Maria Elena.
Guidé par son flair, Dieu et son désir, Jules-Henri tisse une fable à la morale incertaine et aux arguments dont la mauvaise foi ne trompent que lui… pour son plaisir
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je m'appelle Jules-Henri Mangin, je suis né près de Bourg-en-Bresse il y a un peu plus de soixante ans. J'ai occupé une place importante à la tête d'une fabrique de serrurerie. Aujourd'hui je suis en retraite depuis quatre ans. Je revois sans cesse des choses de ma vie. Et tout ce que je raconte est vrai.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Les essences d'espèces rares et d'espèces communes, je les aurai cherchées dans le sexe des filles, et les autres traces, signatures, preuves, sentiers de l'odeur dans l'autre odeur, urines évaporées ou tièdes, lieux louches, lits à sueurs et autres restes de haltes amoureuses, de passages solitaires, de brûlure, d'écume, de jubilation stupéfaite.»
Ainsi parle Jules-Henri Mangin, se remémorant sa vie entière à traquer les odeurs de femmes, et surtout un certain été de 1960. Un été jurassien, sec, enflammé, jaune. Cet orphelin tranquille servait la messe et aidait à la mise en scène d'une pièce de Roger Vailland. Entre le garçon qu'obsèdent les odeurs du vice et le libertin au regard froid, se noue une amitié faite d'initiation progressive au plaisir. On joue, on fouette, on sépare les corps qui transpirent. Le petit amateur de théâtre ne sera plus jamais le même. Jusqu'au scandale qui éclabousse le bourg. Des années plus tard, Jules-Henri retrouve l'une des complices de cette comédie qui a mal tourné, l'espagnole et brune Maria Elena. Tout recommence, dans l'attrait du péché
Ce petit livre indique «nouvelles» et pourtant c’est bien plus que ça ! «Brèves» aurait peut-être mieux convenu. Car ces brèves d’école, de fugues, d’attirances, de découvertes, de filles et de garçons forment un tout cohérent, une histoire. Celle d’une adolescente qui devient femme.
Ca se passe à la T’Chaux dans les années 70 et c’est drôle, fin et délicat, plein de dérision et d’amour pour cette jeune fille qui découvre la vie. Autobiographie, autofiction ou pures inventions ? Qu’importe, c’est tout à fait réussi et ça goûte très vrai.
Un régal !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) On voulait souffrir, puisque l’amour était – toutes les chansons le disaient – un voyage entre paradis et enfer. En attendant de commencer à vivre, on esquissait les chorégraphies entrevues au Grand Échiquier : œillades, tête penchée, lèvres gourmandes, on mimait avec ravissement cette féminité convenue. Laborieusement fatales, on s’évadait doucement de l’enfance
Journal d’une rupture et de la fin du monde dans le jura. Douches froides, conserves et coupe de bois au programme.
C’est tendre et doux, tout Doubs dans un récit plein d’autodérision. Mais d’ailleurs, de qui se moquer d’autre que soi-même quand on est seule au monde ?
Vraiment seule ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) jour 1
La lumière s'éteint d'un coup. Sans grésillement ni aucune sorte d'hésitation, le salon passe du jaune au noir. Je pose mon livre, puis étends le bras. Par réflexe plus que par optimisme, j'appuie sur le bouton de la lampe de chevet, clic-clic-clic. Rien. L'ampoule semble déjà froide sous la pulpe de mes doigts.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) J'ai parfois imaginé des scénarios de fin du monde, en me demandant comment je réagirais, quelles forces nouvelles je me découvrirais, à quelles actions mon instinct de survie me pousserait. Je m'attendais à beaucoup de choses : l'état de choc et l'hébétude qui s'ensuit, le froid, le silence, la peur, le manque. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça : j'ai dans le ventre les mêmes papillons que lors de mon premier coup de foudre amoureux.
Dans ce roman, un journal de fin du monde sur les bords du Doubs, Julie Guinand transpose en toute sobriété le thème universel de la reconstruction de soi après une rupture, avec une belle inventivité et un humour salvateur
À la retraite, Maigret passe toutes ses fins d’après-midi avec une partie de cartes au Grand Café en compagnie du boucher, du garagiste et d’un quatrième qui change selon les jours.
Un soir, alors qu’il doit se rendre chez le notaire avec un porte-monnaie bien rempli, le boucher est retrouvé mort dans sa camionnette, tué d’une balle de revolver. Maigret, retraité, se mure dans le silence et la mauvaise humeur.
Si les nouvelles ne sont pas du tout le point fort des Maigret, celle-ci ne s’en tire pas trop mal, fort bien mise en valeur par les dessins de Loustal.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Cela avait commencé l'hiver. Dès que le soir tombait, Maigret ne savait où se tenir. C'est à peine s'il s'était amusé pendant un mois à tourner les boutons de son appareil de T.S.F. et il ne lui fallait pas une demi-heure pour lire trois journaux.
Alors il désertait la salle à manger, où il avait l'habitude de se tenir, et allait faire un petit tour à la cuisine.
- Tu n'as pas encore fini ? demandait-il à sa femme. Qu'est-ce que tu fais ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Maigret connaissait tout le monde à Meung-sur-Loire, où il s'était retiré. Il était à la retraite. Il cultivait son jardin et bricolait dans son cabanon au bord du fleuve.
Il lui arrivait d'entrer au Grand Café, près du pont, il y buvait parfois un demi. Ce n'était pas encore une habitude
Après avoir découvert Antoine Jaquier avec le sombre Ils sont tous morts, je continue avec cette exploration post-apocalyptique gore et hallucinée.
Suite à un grand effondrement des sociétés, Salvatore se réfugie dans son abri survivaliste au milieu d’une forêt dans les Vosges. Mais peut-on rester seul au monde ? Arrivent alors Mira et Alix et…
Un récit à la recherche de soi et des autres dans un monde ultraviolent et dévasté
Heureusement, il y a des drogues ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Dix bornes me séparaient de la première habitation. Hurler au ciel m'avait bien éclaté, surtout la nuit, puis je m'étais habitué.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Récit survivaliste digne des grandes heures de l'anticipation française, un Robinson Crusoé post apocalyptique qui nous invite à repenser la nature.
Retranché dans une ferme isolée du massif vosgien, Salvatore a parfaitement anticipé la fin inéluctable de notre civilisation.
Il s'est minutieusement préparé à la survie en autarcie. Mais après trois ans de solitude, son chemin croise celui d'autres survivants...
Chesa Seraina c’est la Maison sereine, la maison d’enfance construite par son père et détruite par le flammes.
Elena décide de la reconstruire.
Et cette histoire de reconstruction, c’est toute celle de la construction et de l’appropriation de soi.
Un petit livre délicat à l’écriture sensible
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je ne me souviens pas vraiment. Je ne pourrais pas raconter ce qu'il s'est passé. Je sais simplement que le feu a beaucoup détruit mais je ne sais pas où il a commencé, ni comment, ni pourquoi. D'abord j'ai été très triste. Et puis c'est parti, je me suis habituée. Mais je pense que ça a abîmé ce que j'avais de cœur à ce moment-là.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «D’abord j’ai été très triste. Et puis c’est parti, je me suis habituée. Mais je pense que ça a abîmé ce que j’avais de coeur à ce moment-là. »
Une jeune femme se perd dans sa vingtaine. Un jour, des souvenirs lui reviennent ; ceux d’une enfance brisée par l’incendie de Chesa Seraina, sa maison. Le feu a fait disparaître la mémoire du lieu ; elle décide de reconstruire ce que les flammes ont anéanti
Ces nouvelles enquêtes de Maigret regroupent 17 nouvelles de Maigret.
La péniche aux deux pendus
Tout est dans le titre !
Et Simenon en profite pour nous parler de son amour des canaux, des péniches et des écluses Maigret 20/103
L’affaire du boulevard Beaumarchais
Un amour malheureux et des maux d’estomac… Maigret 21/103
La fenêtre ouverte
Une faillite, un patron un peu margoulin, un employé ex-officier démobilisé et désœuvré et… Maigret, par magie comprend tout grâce à l’odeur froide de la poudre ! Maigret 22/103
Monsieur Lundi
Une mort bien étrange, une bonne tuée par des épis de seigle ! Heureusement, Maigret peut compter sur le principal suspect pour lui donner tous les éléments ! Fastoche Maigret 23/103
Jeumont, 51 minutes d’arrêt !
Huis clos dans un compartiment de train. Un mort et Popaul (le neveu de Maigret) appelle tonton à la rescousse. Maigret 24/103
Peine de mort
Sans preuves, mais avec une conviction, Maigret tente de gagner à l’usure Maigret 25/103
Les larmes de bougie
Un mobile ou une preuve ? Chercher l’argent, toujours l’argent ! Maigret 26/103
Une erreur de Maigret
Qui aurait pu s’intituler : la grosse colère de Maigret au fond d’une cave sordide et où les conclusions du commissaire tiennent du miracle Maigret 28/103
L’amoureux de Madame Maigret
Où l’on apprend (ou alors ne m’en souvenais-je pas) que Madame Maigret se prénomme Henriette.
Et dans cette histoire, il est question d’un homme sans âge, moustache, canne et lorgnon qui passe bien des heures dans le square à regarder une bien jolie bonne. Maigret 29/103
La vieille dame de Bayeux
Tuée dans la chambre jaune ou dans la chambre bleue ? Telle est la question ! Maigret 30/103
L’auberge aux noyés
Une femme à la gorge tranchée retrouvée dans une spider tombée dans le canal après un accrochage avec un camion. Et là encore, Magic-Maigret qui trouve la solution d’un seul clin d’oeil ! Maigret 31/103
Stan le Tueur
Une bande de cruels polonais égorgent dans les campagnes. Aidé par un curieux personnage, Maigret dénoue le mystère. Maigret 32/103
L’Étoile du Nord
A deux jours de la retraite, Maigret prend un appel et se retrouve face à un meurtre dans un petit hôtel et il ne faut pas bien longtemps au commissaire pour découvrir la principale suspecte. Mais quelque chose ne colle pas… Et d’ailleurs, cette suspecte, qui est-ce ?
Amusant, le nombre d’enquêtes du commissaire à quelques jours de la quille ! L’écluse N°1 n’était elle pas déjà la dernière ? Maigret 33/103
Tempête sur la Manche
Et voilà, Maigret est à la retraite (pour les trois dernières nouvelles) et ici, il tente de se rendre en Angleterre avec Madame Maigret. Et juste avant la traversée, alors qu’ils sont coincés par la tempête… Bim, un mort ! Maigret 34/103
Mademoiselle Berthe et son amant
Appelé à l’aide, Maigret retourne à Paris pour une jeune fille qui craint pour sa vie. Mais est-ce vraiment pour sa vie qu’elle a peur ? Maigret 35/103
Le notaire de Châteauneuf
Finalement, seule cette dernière nouvelle ressort un tant soit peu de ce recueil. L’histoire d’un petit notaire de province qui voit disparaître des ivoires de sa collection. L’occasion de brosser le tableau d’une petite famille bourgeoise heureuse (ou presque). Maigret 36/103
Car hélas, les nouvelles ne sont vraiment pas un format dans lequel Simenon brille, le format court ne lui permettant pas de s’installer à son rythme dans le milieu qu’il souhaite décrire. Pour une petite enquête, peut-être, mais ce n’est (à mon avis) pas pour ses intrigues polaristiques qu’il brille, mais bien plus pour les portraits qu’il présente.
Un recueil dispensable dans lequel seules une ou deux nouvelles rehaussent le médiocre niveau
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La péniche aux deux pendus
L'éclusier du Coudray était un type maigre du genre triste, en complet de velours à côtes, aux moustaches tombantes, à l'œil méfiant, un type comme on en rencontre beaucoup parmi les régisseurs de domaines. Il ne faisait pas la différence entre Maigret et les cinquante personnes, gendarmes, journalistes, policiers de Corbeil et membres du Parquet à qui, depuis deux jours, il avait raconté son histoire. Et, tout en parlant, il continuait à surveiller, en amont et en aval, la surface glauque de la Seine.
C'était novembre. Il faisait froid et un ciel tout blanc, d'un blanc cru, se reflétait dans l'eau.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Vols, suicides, meurtres et disparitions étranges, tel est le quotidien du célèbre commissaire Maigret. Observateur et fin psychologue, Maigret n'a nul besoin de techniciens de scène de crime et autres experts ; il lui suffit de se laisser guider par son instinct et sa connaissance de l'homme. Des bars de Pigalle aux pensions de famille, des appartements bourgeois aux squares parisiens, chaque nouvelle enquête est pour lui une manière de s'immerger dans la comédie humaine
Maigret est à l’hôtel, au soleil, à Cannes ! pendant que Madame Maigret est au chevet de sa tante Émilie. Il en profite pour résoudre un meurtre qui a lieu dans l’hôtel durant son séjour. Une résolution aussi improbable que le titre de cette nouvelle !
Une nouvelle où l’on apprend que pour Maigret (et Simenon ?), la beauté féminine est « faible ». Je vous laisse ça là.
Une nouvelle introuvable autrement que dans des recueils du type « Tout Simenon »… Et c’est bien dommage. Alors un grand merci à la regrettée Team AlexandriZ.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'était merveilleux d'être là, les yeux clos, de sentir les paupières picoter sous la caresse d'un soleil filtré par les rideaux jaunes ; c'était merveilleux surtout de se dire qu'il était deux heures et demie, ou trois heures de l'après-midi, peut-être plus, peut-être moins, et qu'au surplus ce rongeur de l'existence qu'on appelle une montre n'avait en l'occurrence aucune importance.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Maigret, passe ses vacances sur la Côte d'Azur, dans un palace de Cannes. Le portier du palace, M. Louis, est une vieille connaissance du commissaire. Bien décidé à profiter du soleil méditerranéen, Maigret va cependant devoir se charger d'une enquête, sur la demande de M. Louis: dans une chambre de l'hôtel, occupée par un vieux Suédois toujours vêtu de gris, on a découvert le cadavre d'un jeune homme, noyé dans la baignoire
Maigret et l’inspecteur Malgracieux
L’histoire d’un meurtre déguisé en suicide qui intrigue beaucoup Maigret alors que l’enquête aurait dû revenir au fameux Malgracieux.
Un commissaire gêné aux entournures et qui avance à pas feutrés en tentant de ne point empiéter sur l’enquête du susceptible Malgracieux Maigret 49/103
Le témoignage de l’enfant de choeur
Une nouvelle assez choupi, où un enfant de choeur qui rêve d’un vélo se retrouve témoin d’un meurtre.
Heureusement, le commissaire grippé qui avait, lui aussi, été enfant de choeur, l’écoute et le croit. Maigret 50/103
Le client le plus obstiné du monde
Des soeurs jumelles, un mari jaloux et alcoolique de retour d’Afrique et… Beaucoup, beaucoup de petits verres, d’alcools et de bistrots pour retrouver qui a tué.
Une balade de bistrot en bistrot… Encore un demi, commissaire ? Maigret 51/103
On ne tue pas les pauvres types
Un homme est mort, de façon un peu… Déconcertante… Un suicide avec une belle et grosse assurance vie ?
Mais aussi, un homme avec une double vie, triple, quadruple !
Alors, pourquoi est-il mort ? Et si ce n’est pas un suicide… Qui l’a tué ? Maigret 52/103
Et pour une fois (car les précédentes m’avaient bien déçu), voilà un recueil de nouvelles qui n’est pas prétexte à refourguer des brouillons, des esquisses ou des fonds de tiroirs inaboutis. Les historiettes (sans être incroyables, certes) sont sympa, parfois rigolotes ou prétexte à raconter un sujet qui n’aurait pas nécessité plus.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Un monsieur qui n'aime pas plus la vie que la police
Le jeune homme déplaça légèrement le casque d'écoute sur ses oreilles.
- Qu'est-ce que je disais, mon oncle?... Ah! oui... Quand la petite est rentrée de l'école et que ma femme a vu qu'elle avait des plaques rouges sur le corps, elle a d'abord cru que c'était la scarlatine et...
Impossible de finir une phrase un peu longue ; invariablement une des petites pastilles s'éclairait dans l'immense plan de Paris qui s'étalait sur tout un pan de mur. C'était dans le XIIIe arrondissement, cette fois, et Daniel, le neveu de Maigret, introduisant sa fiche dans un des trous du standard, murmurait :
- Qu'est-ce que c'est ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) C'était une de ces affaires dont l'odeur plaisait à Maigret, qu'il aurait aimé renifler à loisir jusqu'au moment où il en serait si bien imprégné que la vérité lui apparaîtrait d'elle-même.
Et il tombait sur le pauvre Lognon, le meilleur des hommes, le plus consciencieux des inspecteurs, mais sur qui la malchance s'acharnait avec tant d'insistance qu'il en était arrivé à avoir la hargne d'un chien galeux...
Menacé de mort par une lettre anonyme et ce, dimanche avant six heures de l’après-midi, Emile Grosbois fait appel à Maigret.
Mais comme toujours, Maigret a besoin de temps, d’espace pour s’épanouir. Et une nouvelle, non, c’est trop court !
Restent les fines illustrations de Loustal qui donnent un peu de grâce à ce glauque huis-clos dans une famille où tout le monde semble se détester cordialement.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) - Allô ! C'est vous, Maigret ? Vous voulez passer un instant dans mon bureau ?
Fenêtres ouvertes sur la Seine, car on avait un mois de juin splendide. Maigret en profita pour mettre fin aux confidences d'un assez louche individu qui faisait pardonner ses trafics plus ou moins clandestins en venant raconter chaque semaine à la P. J. ce qu'il savait sur ses collègues de Montmartre.
Quelques instants plus tard, le commissaire poussait la porte matelassée du bureau du directeur de la Police judiciaire et, là aussi, les hautes fenêtres étaient ouvertes, donnant de la gaieté à une pièce où venaient aboutir tous les crimes de Paris.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les lettres anonymes, ce n'était pas vraiment le domaine du commissaire. Alors pourquoi accepta-t-il l'enquête ? La douceur du soleil de juin, la perspective d'un week-end au bord de l'eau ?...