Un amour impossible

Gênant.
A proposer trop d’intimité crue, l’autobiographie impudique (ou autofiction? je ne sais pas très bien) me pose en voyeur. Je n’aime pas trop ça.

Un amour impossible de Christine Angot
Un amour impossible de Christine Angot

En plus, quand le mot de l’éditeur me résume le livre en une page et demi, ça me la met mauvaise

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« - Les gens veulent l'amour conjugal, Rachel, parce qu'il leur apporte un bien-être, une certaine paix. C'est un amour prévisible puisqu'ils l'attendent, qu'ils l'attendent pour des raisons précises. Un peu ennuyeux, comme tout ce qui est prévisible. La passion amoureuse, elle, est liée au surgissement. Elle brouille l'ordre, elle surprend. Il y a une troisième catégorie. Moins connue, que j'appellerai... la rencontre inévitable.
- Pour toi, notre rencontre, elle appartient à quelle catégorie ? »

Pierre et Rachel vivent une liaison courte mais intense à Châteauroux à la fin des années 1950. Pierre, érudit, issu d'une famille bourgeoise, fascine Rachel, employée à la Sécurité sociale. Il refuse de l'épouser, mais ils font un enfant. L'amour maternel devient pour Rachel et Christine le socle d'une vie heureuse. Pierre voit sa fille épisodiquement. Des années plus tard, Rachel apprend qu'il la viole. Le choc est immense. Un sentiment de culpabilité s'immisce progressivement entre la mère et la fille.

Christine Angot entreprend ici de mettre à nu une relation des plus complexes, entre amour inconditionnel pour la mère et ressentiment, dépeignant sans concession une guerre sociale amoureuse et le parcours d'une femme, détruite par son péché originel : la passion vouée à l'homme qui aura finalement anéanti tous les repères qu'elle s'était construits

Pour mémoire

Un petit livre pourtant trop long, difficile d’entrée. Un livre en « tu » dans lequel je ne me reconnais pas. Un sujet pourtant touchant, celui d’un enfant choqué par des images de la Shoah qui sombre dans la dépression et l’anorexie.

Pour mémoire de Mazarine Pingeot
Pour mémoire de Mazarine Pingeot
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire d'un garçon hanté par la Shoah. Pourtant, ni lui ni sa famille n'ont été directement touchés. Mais, enfant, il a vu à la télévision des images qu'il n'aurait pas dû voir - le cauchemar trop réel de Nuit et Brouillard. Cela a suffi à faire s'écrouler le début de sa vie. C'est l'histoire de ce jeune homme qui n'a plus trouvé le sommeil, et décide de ne plus manger. Qui a construit son existence sur une obsession, celle de ces scènes d'extermination massive, et qui s'y est perdu, à force de s'interroger. Comment cela a-t-il été possible ? Comment vivre parmi les hommes après ça ? Comment devenir un homme ?

La Mecque-Phuket

Des portraits à l’essence pure d’humour d’une famille musulmane immigrée du Maghreb dans une banlieue parisienne.

Une galerie aux clichés magnifiques.

La Mecque-Phuket de Saphia Azzeddine
La Mecque-Phuket de Saphia Azzeddine

Je rigole encore.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qu'il est vertueux d'offrir un voyage à La Mecque à ses parents ! Qu'il est bon de se sacrifier pour sa famille ! Et que la vie est simple quand on sait être docile ! Naviguant entre bêtise théorique et intelligence pratique, Fairouz mène un combat obstiné avec elle-même pour s'affranchir de l'estampille natale, de celles qui nous poursuivent comme un boulet en soirée et qui se révèlent plus nocives qu'une belle-mère mécontente si on ne les maîtrise pas. Fairouz tacle ses réflexes de fille bien pour n'être qu'une fille. Elle va s'attacher, nerveusement mais habilement, à se réapproprier sa vie, entre ce qu'on lui a transmis et ce qui se profile à l'horizon. L'horizon, c'est La Mecque... mais, après tout, pourquoi pas Phuket ?

Je suis là

Je ne sais pas trop où j’en suis avec les romances. Je trouve ça nunuche, mais j’aime bien quand même. Avec Je suis là, j’en suis exactement là. Je sais pas trop où.
Dans un hôpital pour revisiter la belle au bois dormant?

Je suis là de Clélie Avit
Je suis là de Clélie Avit

Et pis cette histoire du frère, c’est quand même pas trop bien ficelé. Non, ça va pas ce truc-là. Ou trop, ou trop peu. On en fait quoi à la fin? Hein?

Finalement, je crois que j’aime pas trop.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une histoire d'amour peut-elle naître en s'allongeant auprès d'une inconnue endormie ?

Meuh !

Un petit livre, drôle, parfois.

Meuh ! de François Morel
Meuh ! de François Morel

Avec des jolies gravures de Christine Patry

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Philippe Bonneval raconte le court moment de sa vie durant lequel il se transforme en vache laitière et abandonne sa famille et son existence d'homme pour aller paître dans un champ

L’empreinte amoureuse

Et voilà, le cancer arrive. Lutter ou laisser tomber? Pour Bruno, c’est le moment du bilan.

Hélas, le roman de Mélanie Chappuis ne fonctionne pas. Il reste sur une quête autocentrée, pleurnicharde et timidement prétentieuse. Etais-je un bon amant, m’ont elles aimé, se souviennent-elles encore de moi?

Miroir, miroir, dis moi qui est le plus beau!

Reste quelques drôleries…

L'empreinte amoureuse de Mélanie Chappuis
L’empreinte amoureuse de Mélanie Chappuis

Peut-être me suis-je trop identifié à ce Bruno que je n’aime pas ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Bruno souffre d'un mal dont il ne peut identifier l'origine et qui prend la forme d'un cancer. Se pensant condamné, il décide que la mort est une belle façon de s'inscrire durablement dans les coeurs de celles qu'il a aimées. Il part à leur recherche, désireux de connaître son empreinte sur ces femmes, les leurs sur lui. Bruno voyage d'un amour à l'autre, d'un pays à l'autre également. Il se souvient des lieux de son enfance nomade, douloureusement quittés une fois adoptés, de ces années passées à recommencer jusqu'à ce que l'ailleurs devienne foyer. Bien plus que vers la mort, ses cheminements à travers le passé vont le mener à un soudain sursaut de vie, ses errances citoyennes et amoureuses lui fournissant enfin les clés de sa guérison, et la possibilité de son enracinement.

L'écriture de L'Empreinte amoureuse est tantôt fébrile, intense, symbolisant ces instants d'absolu que recherche et vit le narrateur, tantôt apaisée, ralentie par la nostalgie qui parcourt ce roman

Ce qu’il voulait

Une couverture alléchante, trouvais-je.

Mais, passé la tentante accroche, ça part dans tous les sens. Histoire d’une passion, d’abandon, de liberté, de décès, roman psy, polar ou quête?

Ce qu'il voulait de Macha Meril
Ce qu’il voulait de Macha Méril

Beuh… Pas compris. C’est peut-être pas ce que je voulais.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une nuit, le ciel s'abat sur elle. Lola n'était pas préparée à un tel destin. Cet homme est entré dans sa vie par effraction, il s'est emparé d'elle violemment, elle a laissé faire. Par curiosité, par solitude, par espoir. Un été qui restera marqué dans sa chair à jamais.

Avec ce roman tendu et troublant, dans la lignée de Biographie d'un sexe ordinaire, Mâcha Méril explore une fois encore la force et le mystère du désir. Mêlant sentiments amoureux et attractions complexes, elle évoque sans tabou le plaisir féminin à travers une rencontre aussi inattendue que bouleversante

Lève-toi et charme

Il y a des drôleries qui m’ont fait rire. Et pourtant, je reste sur ma faim et sans trop d’appétit après cette brève lecture qui m’a mené à Berlin pour… je ne sais pas trop pourquoi, en fait. Pour rencontrer Dora, et voilà.

M’houais… Peu sensible au lève-toi et charme.

Lève-toi et charme par Clément Bénech
Lève-toi et charme par Clément Bénech
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Trop distrait par sa vie parisienne et sa petite amie Annabelle, un étudiant s'exile à Berlin pour finir sa thèse. Très vite, il se montre réceptif à tout ce qui peut différer le moment de s'adonner à la tâche. S'en remettant au hasard et au désir, notre jeune héros prend la vie comme elle vient, persuadé qu'il finit toujours par se passer quelque chose. Et, effectivement, grâce à son chat et à une laverie automatique, il va rencontrer Dora. « Pour se déplacer en ville, elle utilisait la marche. Pour tout le reste, Dora était invivable. » Il cherchera à aller plus loin que ce déroutant constat, quitte à troubler sa relation avec Annabelle.

Clément Bénech, avec ce deuxième livre, a écrit un singulier roman d'apprentissage, où les atermoiements amoureux et les déboires de la vie adulte ne sont pas des rites de passage mais plutôt des expériences parmi d'autres. Ce qui compte, c'est de rester curieux et de toujours se dire « Lève-toi et charme ». Et le charme opère

La brûlure de l’été

Une famille, la précarité, un tigre. Et un drame, en France, à côté d’une ligne du TGV.

Un texte poignant mais gêné par une structure ou un je ne sais quoi de mal maîtrisé. Zut.

La brûlure de l'été de Jacques Weber
La brûlure de l’été de Jacques Weber
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un couple vivant de peu s'installe dans une gare désaffectée avec ses deux enfants. C'est la promesse d'une vie moins précaire. Mais les dettes s'accumulent et, en pleine canicule, on menace de leur couper l'eau.

Un terrible fait-divers, qui a autrefois défrayé la chronique, a inspiré à Jacques Weber un récit bouleversant, à la fois âpre et tendu, jusqu'au drame final. Un récit où il est question d'une France en marge, de surendettement, de cirque, de tigre échappé, de bistrots, de rêves, d'amour, de désespoir et d'idéaux.

Jacques Weber déploie ses talents de conteur dans une langue inventive et puissante, précise et évocatrice. Il nous livre un premier roman humaniste

Et ils s’envoyèrent en l’air

Cette histoire de personnages de romans qui débarquent dans la réalité, c’est amusant. Et avec un peu de sexe, de chick-lit, de romance et de tranche de vie, ça pouvait faire une chouette salade de genres.
Mais bon, les sorcières et pis les formules magiques, à force de tirailler et tournicoter, c’est un truc à finir chauve.

Et ils s'envoyèrent en l'air de Elizabeth Maxwell
Et ils s’envoyèrent en l’air de Elizabeth Maxwell
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'existence de Sadie Fuller n'a rien d'un conte de fées. Divorcée d'un mari homo, mère d'une préado à l'humeur imprévisible, et amante régulière d'un cadre bedonnant rencontré par petites annonces, elle doit en outre donner le change à ses voisines, habitantes respectables de banlieue chic, qui la croient auteur de bluettes - alors que, en réalité, c'est avec des romans érotiques qu'elle gagne (largement) sa vie.

Quelle n'est pas sa surprise, un beau matin, de tomber nez à nez dans les rayons de son hypermarché avec l'un des héros qu'elle a créés : Aidan Hathaway, multimillionnaire sexy en diable, complètement paumé dans cette sordide réalité à mille lieues du glamour dans lequel il a toujours baigné...

Elizabeth Maxwell signe une comédie impertinente et loufoque, qui va à contre-courant des codes littéraires habituels en mélangeant et détournant les genres. Un livre qui vous fera pleurer de rire