Maigret voyage

En lisant Maigret, je me suis souvent retrouvé avec beaucoup d’alcool. Pour cette fois, je me suis dit, je note !

Elle s'interrompit en voyant le visage de Maigret soudain froid et dur.
 - Pourquoi me regardez-vous comme ça ?
 - Pourquoi mentez-vous ?
Il avait été sur le point de s'y laisser prendre.
 - A quel moment êtes-vous allée dans la chambre du colonel ?
 - C'est vrai... J'avais oublié...
 - Vous aviez oublié que vous y étiez allée ? 
Elle secouait la tête, pleurait pour de bon.
Maigret voyage de Georges Simenon

Et sur les 186 pages de Maigret en vacances, dans l’ordre, ça donne ça :
Une bouteille de bière danoise, une bouteille de champagne, une bouteille de whisky, du soda et un seau de glace, une coupe de champagne, une bouteille de champagne vide, une bouteille de whisky au trois quarts, une bouteille de Krug 1947, une bouteille non entamée, non débouchée de Johnny Walker, du whisky, un scotch, un whisky, une gorgée d’alcool, un verre de whisky, une bouteille de champagne et celle de whisky aux trois quarts pleine, un whisky, un grand verre de gin mélangé d’un jus de tomate, un whisky, un verre de bière, un whisky, un verre vidé d’un trait, un verre embué qui contenait un liquide clair, un martini, vraisemblablement, un truc très sec, une gorgée de martini, une bouteille de champagne, du scotch (quelques verres), une bouteille de champagne vide, une gorgée de whisky, un verre au bar, une bouteille de champagne, un martini, un verre au bar, café ou thé ? le bruit caractéristique d’une bouteille qu’on rebouche, une odeur d’alcool, une bouffée d’alcool, une gorgée de whisky, du champagne, une bouteille, une coupe de champagne de temps en temps, deux trois fois un verre de whisky, un dernier verre, son whisky, le tiers d’une bouteille, un peu de whisky, une gorgée, juste une gorgée, le whisky, un verre, une gorgée de whisky, un petit vin blanc du pays qu’on avait servi frais dans une carafe embuée, des verres remplis avec une lenteur voulue, assez de champagne, un café, champagne et whisky, des consommations, une bouteille de whisky, du soda et quatre verres, une bouteille de champagne et une bouteille de whisky, de l’eau minérale, un martini, un vin très clair, très frais, un coup de plus, un dernier cocktail, du calvados, whisky, champagne, fine Napoléon, du whisky au goulot comme une pocharde des quais s’envoie un grand coup de rouge, les cocktails, des omelettes flambées, un café crème, le même champagne ou le même whisky, du calvados, toutes les marques de whisky, la même chose, il avait beaucoup bu, un bon quart d’heure devant son verre, des bouteilles de bière sur un plateau, des bouteilles qui sortaient de la cave à vin, quatre ou cinq cocktails avant chaque repas, un verre, une rasade, la bouteille de whisky, l’alcool, la pompe à bière, un demi, un verre d’eau fraîche [sic], un second verre de bière, un verre (offert), un verre (offert aussi), du thé.

Et sinon ? Le commissaire, part du Georges-V pour Nice, Genève et Lausanne et défraie dans la haute société (ce qui explique les alcools plutôt atypiques pour Maigret qui se pique généralement de fine, bière et gros rouge)

Maigret 79/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce qui se passait au George-V pendant qu'il pleuvait sur Paris, que Maigret dormait et qu'un certain nombre de gens faisaient de leur mieux
Les affaires les plus empoisonnantes sont celles qui ont l'air si banales au début qu'on ne leur attache pas d'importance. C'est un peu comme ces maladies qui commencent d'une façon sourde, par de vagues malaises. Quand on les prend enfin au sérieux, il est souvent trop tard.
C'était Maigret qui avait dit ça, jadis, à l'inspecteur Janvier, un soir qu'ils s'en revenaient tous les deux par le Pont-Neuf au Quai des Orfèvres.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les affaires les plus empoisonnantes sont celles qui ont l’air si banales au début qu’on ne leur attache pas d’importance. C’est un peu comme ces maladies qui commencent d’une façon sourde, par de vagues malaises. Quand on les prend enfin au sérieux, il est souvent trop tard.
C’était Maigret qui avait dit ça, jadis, à l’inspecteur Janvier, un soir qu’ils s’en revenaient tous les deux par le Pont-Neuf au Quai des Orfèvres.
Mais, cette nuit, Maigret ne commentait pas les événements qui se déroulaient, car il dormait profondément, dans son appartement du boulevard Richard-Lenoir à côté de Mme Maigret.
S’il s’était attendu à des embêtements, ce n’est pas à l’hôtel George-V qu’il aurait pensé, un endroit dont on parle plus souvent à la rubrique mondaine des journaux que dans les faits divers, mais à la fille d’un député qu’il avait été obligé de convoquer à son bureau pour lui recommander de ne plus se livrer à certaines excentricités

Maigret et le fantôme

Et si, en dehors de la promotion des boissons alcoolisées et du tabac, les Maigret étaient finalement des portraits de nos petites et humanités

L'ivrogne au pieds nus
Les habitudes se prennent vite, dans les bistrots de quartier.
Parce qu'il avait bu un grog le matin, le patron aux manches troussées parut surpris que son client demande de la bière. Et quand Maigret demanda un jeton de téléphone, il questionna :
 - Un seul ?
Celui qui avait précédé Maigret dans la cabine avait fait, lui, une sérieuse consommation de calvados, car l'air en restait imbibé et 1e combiné même sentait l'alcool de pommes.
Maigret et le fantôme de Georges Simenon

Des galeries ou se croisent toutes les misères possibles sous les yeux d’un commissaire fataliste, alcoolique et résigné par la bêtise et la cupidité de ses semblables

Une enquête fort fort sympa qui mène le commissaire là où il ne s’imaginait pas aller

Maigret 90/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il était un peu plus de une heure, cette nuit-là, quand la lumière s'éteignit dans le bureau de Maigret. Le commissaire, les yeux gros de fatigue, poussa la porte du bureau des inspecteurs, où le jeune Lapointe et Bonfils restaient de garde.
- Bonne nuit, les enfants, grommela-t-il. Dans le vaste couloir, les femmes de ménage balayaient et il leur adressa un petit signe de la main.
Comme toujours à cette heure-là, il y avait un courant d'air et l'escalier qu'il descendait en compagnie de Janvier était humide et glacé.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'inspecteur Lognon, dit « le Malgracieux », est victime d'une tentative d'assassinat en sortant d'un immeuble de l'avenue Junot, où il passe ses nuits chez Marinette, une jeune esthéticienne. Le lecteur découvre en compagnie du commissaire Maigret que la nuit réserve parfois bien des surprises.

Les vacances de Maigret

Alors qu’il se trouve en vacances, son épouse coincée à l’hôpital par une appendicite, le commissaire travaille quand même !

Un couple arrêta son  regard, ou plutôt il resta interdit en voyant une femme qui ressemblait tellement aux deux portraits du bureau du docteur qu'on en ressentait un malaise.
Celle-ci n'était plus jeune. Elle devait approcher de la cinquantaine et pourtant elle avait les mêmes cheveux d'un blond aérien, les mêmes yeux violets. A peine la silhouette était-elle un peu plus grasse, tout en gardant une étonnante légèreté.

La femme portait un tailleur blanc, un chapeau blanc, qui détonnaient dans la foule peu élégante de la rue. Elle laissait derrière elle un sillage parfumé.
Elle marchait assez vite, entrainant un homme de quinze ans plus vieux qu'elle qui ne paraissait pas à son aise.
Les vacances de Maigret de Georges Simenon

Entre appels au secours, bluff, hasards, sixième sens et intuition, Maigret va tenter de démêler une histoire compliquée et surtout, éviter des morts supplémentaires.

Les deux inspecteurs avaient fini de diner et fumaient leur cigarette en dégustant un cognac quand le commissaire se mit à table, dans la salle à manger presque vide.
 - Alors patron?
Et lui, plus bourru que jamais, un sale gout de fatigue dans la bouche, comme après un long voyage en chemin de fer, de grogner ;
 - Alors, merde!

Quand une femme tombe de la voiture du docteur à pleine vitesse

Maigret 53/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La rue était étroite, comme toutes les rues du vieux quartier des Sables d'Olonne, avec des pavés inégaux, des trottoirs dont il fallait descendre chaque fois qu'on croisait un passant. La porte du coin était une magnifique porte à deux battants, d'un vert profond, somptueux, aux reflets parfaits, aux deux marteaux de cuivre bien astiqués, comme on n'en voit que chez les avoués de province ou dans les couvents.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alors que le couple Maigret se repose quelques jours aux Sables-d'Olonne, Mme Maigret est victime d'une crise d'appendicite. A l'hôpital où elle est soignée, une religieuse implore le commissaire de s'intéresser à « la malade du 15 ».
Dans quelles circonstances cette jeune femme est-elle tombée de la voiture que conduisait son beau-frère, le Dr Philippe Bellamy ? Pourquoi ce dernier semble-t-il faire si peur à la jeune Lucile Duffieux, une gamine de quatorze ans qui sera assassinée peu après ? Qu'est devenu Emile, son frère aîné, parti pour Paris où il n'est jamais arrivé ?
Et Maigret d'oublier ses vacances. Entre deux visites à l'hôpital, il va percer à jour une de ces passions morbides qui peuvent naître au sein d'une vie en apparence aussi calme et équilibrée que celle du Dr Bellamy...

Le ciel volé : dossier Renoir

En français, Andrea Camilleri n’a pas toujours bénéficié des meilleures traductions possibles – faute probablement à la difficulté de traduire de l’italiano-sicilien. Mais ses productions hors inspecteur Montalbano ont bénéficié d’un traitement moins caricatural. Et c’est, à mon avis, là que toute la qualité de ses ouvrages peut le mieux s’apprécier en français. La pension Eva, Le neveu du Négus ou Le grand cirque Taddei en sont des forts bons exemples.

Veuillez en revanche agréer, très chère amie, mes plus vifs compliments. Et conservez-vous comme un objet du plus grand prix : une personne belle, intelligente et passionnée d'art est rarissime dans le panorama affligeant de notre époque.
Je m'incline encore une fois devant votre beauté. 
Votre
Michele Riotta

P.-S. Je rouvre mon enveloppe pour ajouter ces lignes. Vous ne me le pardonnerez sans doute pas, mais je viens de brûler votre photo. Si je l'avais gardée, je n'aurais pas résisté à la tentation de la contempler tous les jours et je me serais senti aussi triste et ridicule que les vieillards épiant Suzanne.
Pardonnez-moi, si vous le pouvez.
M.R.
Le ciel volé : dossier Renoir de Andrea Camilleri

Et ce ciel volé fait partie de ceux-ci. Une intrigue bien amenée, une première partie épistolaire fort amusante, une seconde qui ne l’est pas moins et un sujet auquel on aimerait veut croire !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pierre-Auguste Renoir a-t-il bien séjourné en 1882 dans la ville sicilienne de Girgenti (aujourd'hui Agrigente), comme l'affirme son fils Jean dans la biographie qu'il lui a consacrée ? Si oui, pourquoi n'existe-t-il aucune trace de ce voyage dans les toiles du maître de l'impressionnisme ? À travers l'échange épistolaire qu'entretient le vieux notaire Michele Riotta avec la belle et mystérieuse Alma Corradi, Andrea Camilleri propose un scénario adroit et mordant, où la passion brouille les cartes jusqu'à l'ultime rebondissement