Chien du heaume

Lire Justine Niogret, c’est se confronter à la violence crue. L’écriture est ciselée, froide et directe, injurieuse. Travaillée, superbe et glaçante !

» Et un jour, j'ai croisé un homme et sa hache. J'ai croisé ton père, Chien, et quand je l'ai vu je n'ai pas osé lui adresser la parole. J'avais beau regarder son fer et ses motifs de serpents, j'ai eu trop peur pour aller le voir. Nous étions dans une auberge, je m'en souviens encore, et je regardais luire sa hache aux lueurs des lanternes. Il neigeait, dehors, et pourtant le printemps était là, et les flocons noyaient les arbres et tuaient les herbes. Je n'ai pas adressé la parole à ton père, Chien du heaume, et tu devines peut-être pourquoi. Parce que quelque chose couvait dans son sang, je le savais rien qu'à voir la chaleur qui ravageait son front et ses joues. Sa folie se voyait, sais-tu ? Ça brûlait, ça brûlait sans fin, ça tournait, mais ça tournait mal, comme une roue sur un essieu brisé, quelque chose qui ne pouvait plus aller droit. Non, tout l'équipage était disloqué, sa charrette allait verser d'un moment à l'autre, si ce n'était déjà fait, et je ne voulais pas être sur sa route à l'heure où la cargaison de son esprit se renverserait.
Chien du heaume de Justine Niogret

Pour autant, son premier gros succès m’a semblé souffrir quand même de quelques petits défauts de jeunesse. Une quête interminable, parfois un peu lassante, faite d’allers et de retours, à la manière d’un jeu de rôle médiéval à la recherche d’indices, parsemé de fausses pistes et de rencontres.

Un peu cliché, mais parfait pour les amateurs du genre

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'archer se nommait Manfred, et aujourd'hui il allait tuer une vieille femme. Une nourrice, plus exactement.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Chien du heaume, un surnom gagné au prix du sang et de la sueur par celle qui ne possède plus rien que sa hache, dont elle destine la lame à ceux qui lui ont pris son nom. Mais en attendant de pouvoir leur sortir les viscères, elle loue son bras et sa rage au plus offrant, guerrière parmi les guerriers, tueuse parmi les loups. De bien curieuses rencontres l'attendent au castel de Broe où l'hiver l'a cloîtrée : Regehir, le forgeron à la gueule cassée, lynge à la voix plus douce que les mœurs, le chevalier Sanglier et sa cruelle épouse de dix printemps. Au terme de sa quête, Chien trouvera-t-elle la vengeance, la rédemption ou... autre chose ?

Gueule de Truie

Gueule de Truie, un inquisiteur post-apocalyptique chargé par les prêtres d’éliminer les derniers survivants du Flache afin que le nouveau règne puisse voir le jour. Un exécuteur zélé.

Jusqu’à sa rencontre avec une fille qui porte une boite.

 — Monseigneur, grince Gueule de Truie à l'homme de Troupe. Ça t'arrache la gueule, hein, connard. Elle fait mal au cerveau et aux dents, la langue ancienne.
Il est tenté de lui cracher dessus. Il se retient. Pas seulement à cause de la cagoule.
 — Bâtard, va, ajoute la Cavale.
L'autre le regarde avec des yeux humides de chien qu'on frappe. Gueule de Truie n'est pas un imbécile, il n’est dupe de rien. Il sait que ces gens ne savent même plus parler. Il sait que l’autre ne comprend qu’à peine ; le ton, un peu, comme les animaux. Des mots simples, vite avalés et digérés, des ordres, des morceaux d’information. Faim, soif, brutal, dormir, peur. Rien d’autre. Gueule de Truie les hait à un point qui lui brûle le ventre. Comme s'il pissait du napalm.
Gueule de Truie de Justine Niogret

Une fable violente sur la quête de soi. Le road-trip de deux êtres liés par une chimère. Faut-il perdre nos derniers déguisements, se retrouver nu et s’affranchir de toutes nos dernières croyances et illusions ? Pourquoi ? Pour se retrouver face aux cendres de notre vie et naître enfin, dévasté ?

Un livre sombre aux multiples messages, cryptiques

Déroutant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le fond véritable du tableau ; le sable, l'ocre, le vert-de-gris et l'ivoire de la masse des corps. Au loin, la mer d'un turquoise éteint ; prologue.

« Lumière ».
« Lumière ».

L'enfant ferme les paupières, assez fort pour voir cramoisi. Il connaît les lumières, mais celle-ci lui blesse les rétines, même cachées derrière sa peau. Il pose les mains sur ses yeux et serre jusqu’à en avoir mal. Les lumières, oui, il en a l’habitude, mais celle-ci est une lumière, la lumière, un mot de la langue ancienne, compliqué dans la bouche. Elle brûle.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Gueule de Truie, voilà un nom qu'on gagne. »

L'Apocalypse a eu lieu.

Pour les Pères de l'Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n'ont plus qu'un seul but : détruire le peu qui reste, afin de tourner une bonne fois pour toutes la page de l'humanité.

À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres.

Un jour, pourtant, il croise la route d'une fille qui porte une boîte étrange, pleine de... pleine de quoi, d'abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n'est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n'est pas de l'aider à atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé, et peut-être même d'apprendre à vivre.

Le champ des possibles

Le champ des possible raconte la possibilité de vivre dans un deuxième monde, virtuel, tout en continuant sa vie IRL.

Marsu, une architecte renommée en fait l’expérience et plonge, plonge et plonge encore plus loin, séduite par le créateur de cet univers parallèle.

Le champ des possibles de Véro Cazot, dessins de Anaïs Bernabé

Mais ce nouvel espace ne va t’il pas bousculer ses convictions, empiéter sur sa vie ? Tombera-t-elle amoureuse dans la matrice alors qu’elle est déjà heureuse et en couple ? Quel avenir pourrait-elle y trouver ? Doit-elle pour autant renoncer à sa vie ?

Avec un superbe dessin aux milles couleurs et ambiances, ce champ des possibles questionne d’une façon très poétique un triangle amoureux au delà des frontières

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Regarde, ils arrivent !
Ils viennent tous pour te rencontrer.
Ce sont des architectes, comme moi, ou des bâtisseurs.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Est-ce que tu vas me quitter ?
- Quoi ? Bien sûr que non ! ... Ce serait sûrement plus simple, mais je n'en ai pas la moindre envie.
- Mais tu l'aimes.
- Oui, je l'aime... Et je t'aime encore plus de pouvoir te le dire.

Lors d'un congrès d'architecte, Marsu rencontre Thom et c'est d'abord un coup de foudre professionnel. A travers un casque de réalité virtuelle, Thom fait découvrir à Marsu certains endroits paradisiaques et tous deux commencent une relation amoureuse par le biais de cette technologie. En couple avec Harry dans la vie réelle, elle refuse de renoncer à l'une ou l'autre de ses histoires.

Oh, Lenny

Quelle curieuse bande dessinée… Sous une allure très classique, ligne claire et joyeux personnages se cache une histoire bien plus sombre et fantastique.

Oh, Lenny de Aurélien Maury avec la collaboration du Dr Van der Vleugeensprijck

Un album qui, pris au premier degré, raconte l’histoire d’une vétérinaire très sensible qui découvre un animal bizarre, inidentifiable qui prend de plus en plus de place, devient plus agressif et commence à mordre jusqu’à détruire son couple (dans lequel elle n’était pas forcément épanouie) et lui faire perdre pied.

On peut aussi y voir un peu plus loin, avec ce Lenny (oui, elle l’a appelé comme ça), la lente dégringolade d’une personne sous emprise. Et c’est évidement là que Oh Lenny déploie toute sa puissance évocatrice.

Il suffit d’un tout petit rien du tout, d’une petite faille

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ah !!
En voilà un !
Viens là!


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
June est une jeune femme hypersensible qui déborde d’amour pour la nature et les animaux. Elle travaille dans un cabinet vétérinaire d’une métropole nord-américaine où elle vit avec Brad. Mais une opportunité professionnelle pour ce dernier les oblige à déménager dans une belle maison moderne au cœur d’un lotissement anonyme.
Pendant que Brad se consacre corps et âme à son nouveau travail, June se sent désœuvrée et peine à se projeter dans ce nouvel environnement. Un jour, elle recueille une étrange créature mal en point et l'installe dans leur sous-sol. Une relation mystérieuse naît entre elle et cet être qu'elle baptise « Lenny ». Ce dernier se révèle drôle et attachant, mais peut-être pas tout à fait inoffensif…
Ouvrant la voie à de multiples interprétations, Oh, Lenny ne cesse de surprendre tout au long de son intrigue monstrueuse. D’abord huis-clos domestique retraçant l’évolution d’un ménage à trois grotesque, le récit mute petit à petit en drame horrifique qui joue de la fascination que peut exercer la nature sauvage, tour à tour belle et toxique. En plus de 300 pages dessinées dans un élégant style ligne claire, l’auteur du Dernier cosmonaute nous embarque pour un voyage aux confins de la folie, dressant au final un portrait de femme complexe et nuancé.

Testosterror

Et si le plus gros problème de l’humanité venait d’une paire de couilles ?

Testosterror de Luz

Surpris par une épidémie qui s’attaque à leur production hormonale, les virilistes paniquent !

C’est drôle, délirant, absurde, extrême et pourtant… tellement crédible !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le dimanche, chez moi, ça a toujours été sacré.
Grasse matinée, grillades, rosé bien frais, sieste devant la télé...
Une seule règle d'or...
.. Jamais de sport.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Tu ne pleures pas, Jean-Pat, tu sues des larmes de colère. »

Un virus fait chuter le taux de testostérone des hommes... et se répand sur la planète !

Jean-Patrick, concessionnaire automobile dans la zone d'activité commerciale de Saint-Pierre-Le-Caillou, panique et tente de se réfugier au sein de la secte masculiniste dirigée par Jo, son coach sportif.

Contaminé par le virus, Jean-Pat voit sa vision du monde changer... Mais alors qu'il se détache du mouvement viriliste, son fils s'y engouffre.

Notre héros parviendra-t-il à sauver son enfant des griffes d'un gourou macho ? Privée de testostérone, l'humanité sombrera-t-elle dans le chaos ? Quel secret la part de féminité de Jean-Pat renferme-t-elle ? Et si la vérité résidait dans les yeux de Champion, son irrésistible chien priapique ?