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Catégorie : Bande-dessinée
Bandes dessinées, romans graphiques, albums, récits graphiques, livres d’images, beaux livres, romans photos… Tous genres confondus
Voilà bien longtemps, j’avais lu ce joueur d’échecs (Schachnovelle), dernier roman de Stefan Zweig publié en 1942 après son suicide.
Et David Sala a réussi une absolument brillante adaptation en bande dessinée. Et si (en tout cas dans mon souvenir), tous les éléments de l’histoire ne semblent pas s’y retrouver, le Monsieur B. est remarquablement mis en valeur et sa dégringolade est fascinante.
Une adaptation au graphisme superbe qui ne manquera pas de me faire replonger dans l’original
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Regarde ce voyageur...
Lui, il cherche une jolie femme, une belle compagne de traversée.
Comme disait Stendahl : "La beauté est promesse de bonheur.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 1941. Dans les salons feutrés d'un paquebot en route pour l'Argentine, le champion du monde d'échecs affronte lors d'une ultime partie un aristocrate viennois, dont l'incroyable maîtrise du jeu est née dans l'antre de la tyrannie.
Cette dénonciation poignante et désespérée de la barbarie nazie est le dernier texte écrit par Stefan Zweig avant son suicide.
Voilà une bande dessinée qui semble, au premier abord, bien naïve, girly et candide, destinée à un public de tout petits…
Mais pourtant !
C’est plein d’humour, les dénonciations sont claires sans êtres pédantes, et, plus que tout, c’est très sympa à lire !
Une histoire de sorcière attachante qui ne mérite pas un autodafé ! Ou alors, pour devenir plus puissante encore…
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Clac !
Résine !!! Les gens du village ! Ils sont devenus fous !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Résine est accusée d'être une sorcière. Avec son compagnon Claudin, ils s'enfuient et commencent une nouvelle vie à Floriboule. Mais leur arrivée va être à l'origine de nombreux problèmes : accusations infondées, procès en sorcellerie, confrontation avec des villageois sexistes et obscurantistes. On retrouve dans Résine l'univers fantastico-médiéval, l'humour et la douceur d'Elodie Shanta, ici au service d'un récit incisif et de problématiques plus graves, telles que le sexisme, le harcèlement et les violences faites aux femmes.
Il y avait les tranches de vie, désormais Chabouté nous propose les tranches de musée.
Il se promène et observe dans un musée (l’un des plus beaux du monde, le musée d’Orsay). Le jour, les visiteurs s’y baladent et la nuit, les œuvres.
Entre fidèles portraits des visiteurs et nuits fantastiques, cet album est un hommage magnifique à ce musée qui ne l’est pas moins.
Une bande dessinée idéale pour se donner envie d’une petite balade à Paris
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Qui regarde qui ? …
Entre les statues de marbre et les tableaux de maîtres, les visiteurs du musée d’Orsay posent tantôt des yeux admiratifs, tantôt un regard perplexe sur les chefs-d’œuvre qui bordent les allées. Ils échangent dans un murmure discret et continuent leur déambulation. Mais lorsque les portes du musée d'Orsay ferment et que la nuit tombe, les sculptures et les peintures quittent la pose, descendent de leur socle, s'animent, se détendent, se mettent à se raconter, s’interrogent ou commentent ce qu'elles ont pu voir ou entendre au cours de la journée. L’Olympia de Manet, qui en a peut-être assez de passer sa vie allongée, déserte sa couche ; les Raboteurs de parquet de Caillebotte, fatigués, délaissent les lattes du parquet ; et Héraclès se dirige, comme à son habitude, tout droit vers sa pièce favorite : les toilettes. Certains se retrouvent pour dresser un portrait peu flatteur des visiteurs indélicats ; d’autres, désabusés, s’assoient pour observer l’absurdité du monde à travers les vitraux de la grande horloge. D’autres encore accueillent les nouveaux venus, car les collections s’agrandissent ! Au petit matin, toutes les œuvres regagnent leur socle ou leur cadre et reprennent la pose avant l'ouverture des portes. Un quotidien au musée où l’on découvre que tour à tour, les rôles s'inversent. Que peuvent bien penser de nous les peintures et les sculptures à force de nous observer et de nous écouter dans les couloirs et les salles d'un musée tout au long de la journée ?… Ce que de jour les « regardeurs » disent des regardés, et surtout ce que de nuit les regardés racontent des « regardeurs ». Le lecteur devient témoin et spectateur d'un quotidien aussi bien nocturne que diurne dans le musée.
Fin observateur, Christophe Chabouté signe un album plein de poésie qui nous invite à réfléchir sur notre rapport à l’art, nos certitudes et à la manière dont nous percevons le monde. Se jouant des visiteurs mais jamais du lecteur, il laisse place à la contemplation avec humour et sensibilité.
Quelle incroyable bande dessinée !?! Je n’en reviens toujours pas. Malaisant, cringe, bizarre, gore, étrange ou indéfinissable ?
Des petits enfants cruels et sans filtres sortent du corps d’une petite fille morte en décomposition au milieu de la forêt. Déjà là, le pitch est curieux.
Le reste est à l’avenant.
Un dessin féerique pour une histoire monstrueuse au message un peu cryptique.
Une réussite désarçonnante
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il arrive
il arrive !
Mais je ne suis pas prête !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans le palais imaginaire de la presque princesse Aurore, le plafond se met soudain à dégouliner, les murs s'effondrent d'eux-mêmes et tous les invités s'en échappent pour ne pas finir engloutis sous des marées nauséabondes. Parce que la demeure d'Aurore n'est rien d'autre qu'une enfant gisant abandonnée dans les sous-bois, sans que quiconque sache ni comment ni pourquoi elle s'est retrouvée là. Au fil des saisons, la minuscule souveraine se démènera pour faire de son monde un conte de fées comme elle en a toujours rêvé, en compagnie de créatures telles que l'Orgueilleuse, ou l'Aventurière, et bien entendu le Prince m'as-tu-vu.
Or, dans cette fable-là, les princesses ne deviennent guère des reines. Et Aurore l'apprendra à ses dépens, lorsqu'il lui faudra prendre de cruelles décisions...
C'est une "Alice au pays des merveilles" de David Lynch, mélange de la poésie de Miyazaki et de l'insolite de Tim Burton, que ce conte noir brodé par Fabien Vehlmann et les Kerascoët.
Envoûtantes autant que morbides, ces "Jolies ténèbres" parues pour la première fois en 2009 font désormais leur entrée chez "Aire Libre" : une réédition à la hauteur de l'ouvrage, qui se voit ainsi couronné par le prestigieux label et prend place à son tour aux côtés des grands noms de la bande dessinée romanesque.
Dix histoires courtes. Vécu, fantasmes, autobio, confidences, quiproquos ou fictions… qui sait ?
Sous la plume aux courbes élégantes de Jérôme d’Aviau, Ovidie érotise.
10 histoires courtes où les femmes décident, jouent, donnent les règles. Et c’est très chaud
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je suis si contente de te voir !
Moi aussi ! Ça fait une éternité !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Les dix histoires que vous allez découvrir sont toutes inspirées de faits réels, seuls les noms ont été modifiés. Trop croustillantes pour être avouées, elles m'ont été confiées dans le plus grand secret. J'ai moi-même vécu certaines d'entre elles, et je n'avais jamais osé en parler jusqu'à ce jour. J'ai laissé quelques indices, je vous laisse deviner lesquels...»
Un chef d’oeuvre de la BD. Un homme qui s’agrippe et tente de construire sa vie.
Oscillant entre grosse marrade et profonde déprime, humour léger et crises d’angoisses, ce combat ordinaire dévoile un homme qui doute, se cherche, et se confronte (voir, se retrouve confronté bien malgré lui) pour tenter d’avancer.
Et c’est beau, sensible et d’une grande finesse
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un jeune photographe, en pleine interrogation existentielle, se retire à la campagne. Il rencontre alors un vieux pêcheur, une jeune femme vétérinaire et l'amour, avec les choix qu'il implique
Le champ des possible raconte la possibilité de vivre dans un deuxième monde, virtuel, tout en continuant sa vie IRL.
Marsu, une architecte renommée en fait l’expérience et plonge, plonge et plonge encore plus loin, séduite par le créateur de cet univers parallèle.
Mais ce nouvel espace ne va t’il pas bousculer ses convictions, empiéter sur sa vie ? Tombera-t-elle amoureuse dans la matrice alors qu’elle est déjà heureuse et en couple ? Quel avenir pourrait-elle y trouver ? Doit-elle pour autant renoncer à sa vie ?
Avec un superbe dessin aux milles couleurs et ambiances, ce champ des possibles questionne d’une façon très poétique un triangle amoureux au delà des frontières
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Regarde, ils arrivent !
Ils viennent tous pour te rencontrer.
Ce sont des architectes, comme moi, ou des bâtisseurs.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) - Est-ce que tu vas me quitter ?
- Quoi ? Bien sûr que non ! ... Ce serait sûrement plus simple, mais je n'en ai pas la moindre envie.
- Mais tu l'aimes.
- Oui, je l'aime... Et je t'aime encore plus de pouvoir te le dire.
Lors d'un congrès d'architecte, Marsu rencontre Thom et c'est d'abord un coup de foudre professionnel. A travers un casque de réalité virtuelle, Thom fait découvrir à Marsu certains endroits paradisiaques et tous deux commencent une relation amoureuse par le biais de cette technologie. En couple avec Harry dans la vie réelle, elle refuse de renoncer à l'une ou l'autre de ses histoires.
Quelle curieuse bande dessinée… Sous une allure très classique, ligne claire et joyeux personnages se cache une histoire bien plus sombre et fantastique.
Un album qui, pris au premier degré, raconte l’histoire d’une vétérinaire très sensible qui découvre un animal bizarre, inidentifiable qui prend de plus en plus de place, devient plus agressif et commence à mordre jusqu’à détruire son couple (dans lequel elle n’était pas forcément épanouie) et lui faire perdre pied.
On peut aussi y voir un peu plus loin, avec ce Lenny (oui, elle l’a appelé comme ça), la lente dégringolade d’une personne sous emprise. Et c’est évidement là que Oh Lenny déploie toute sa puissance évocatrice.
Il suffit d’un tout petit rien du tout, d’une petite faille
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ah !!
En voilà un !
Viens là!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) June est une jeune femme hypersensible qui déborde d’amour pour la nature et les animaux. Elle travaille dans un cabinet vétérinaire d’une métropole nord-américaine où elle vit avec Brad. Mais une opportunité professionnelle pour ce dernier les oblige à déménager dans une belle maison moderne au cœur d’un lotissement anonyme.
Pendant que Brad se consacre corps et âme à son nouveau travail, June se sent désœuvrée et peine à se projeter dans ce nouvel environnement. Un jour, elle recueille une étrange créature mal en point et l'installe dans leur sous-sol. Une relation mystérieuse naît entre elle et cet être qu'elle baptise « Lenny ». Ce dernier se révèle drôle et attachant, mais peut-être pas tout à fait inoffensif…
Ouvrant la voie à de multiples interprétations, Oh, Lenny ne cesse de surprendre tout au long de son intrigue monstrueuse. D’abord huis-clos domestique retraçant l’évolution d’un ménage à trois grotesque, le récit mute petit à petit en drame horrifique qui joue de la fascination que peut exercer la nature sauvage, tour à tour belle et toxique. En plus de 300 pages dessinées dans un élégant style ligne claire, l’auteur du Dernier cosmonaute nous embarque pour un voyage aux confins de la folie, dressant au final un portrait de femme complexe et nuancé.
Tout y est : de l’humour au discours, de la forme au fond, de l’anecdote amusante à l’exaspération définitive, du langage à l’image !
En partant d’un roman photo (symbole du romantisme cucul à la papa-maman), Ovidie et Sophie-Marie Larrouy mettent en images le sexisme contemporain. C’est génial et hilarant.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Et pendant ce temps-là, à Stalingrad, juste au-dessus du Mondial Relais angle rue de Tanger et rue Riquet.
Sonia s'est endormie dans les miettes de Gerblé en attendant un date qui a texté « j'arrive » il y a 1h40.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Imaginez le prince charmant des années 70, celui des romans-photos aux sourcils circonflexes, brushing « nuque longue » et assurance à toute épreuve dans son pattes d’éléphant. Plongez-le dans un monde post #metoo où les femmes sont parvenues enfin à reprendre le contrôle, et vous aurez La Fabrique du prince charmant, une suite d’histoires savoureuses et hilarantes où Ovidie et Sophie-Marie Larrouy racontent l’évolution des rapports entre les hommes et les femmes.
Je conserve un souvenir émerveillé de la nouvelle de Stefan Zweig et pourtant trop flou pour évaluer la qualité de cette adaptation. En dehors de toute comparaison, donc, c’est un album rythmé, aux mille couleurs et au dessin très pop et flatteur.
C’est peut-être juste ici que je me sens un peu gêné. Mon souvenir – si vague soit-il – était plus sépia et moins criard.
Et cette histoire magnifique et pleine de passion ainsi réactualisée avec un rendu rajeuni et très tonique m’a quand même laissé un peu… dubitatif
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Résidence Casa Blanca,
La Jolla, Côte californienne.
De nos jours.
Clarissa !!!
Clarissaaa !!!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Cette scène était si bouleversante que j'eus honte de me trouver là. Malgré moi je me détournai, gênée d'avoir vu, comme au balcon d'un théâtre, le désespoir d'un inconnu ; mais soudain cette angoisse incompréhensible qui était en moi me poussa à le suivre. Vite, je me fis donner mon vestiaire et sans penser à rien de précis, tout machinalement, tout instinctivement, je m'élançai dans l'obscurité, sur les pas de cet homme. »