C. : la face noire de la blanche

Un témoignage épidermique. Suffisant pour faire peur aux enfants trop aventureux?
Hélas, tellement focalisé sur la cocaïne qu’il fait passer l’héroïne au second plan. Dommage.

C. de Lolita Sene
C. de Lolita Sene
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est la Chandeleur. Deux amies, que je n'ai pas vues depuis plusieurs mois, viennent passer l'après-midi chez moi. J'ai préparé des crêpes, on a ouvert une bouteille de cidre. Tout pourrait être tranquille, une partie de cartes ou simplement bavarder, mais je les sens ailleurs.

Très vite, la cocaïne s'invite au centre de la discussion.

Elles racontent combien elle était bonne, le premier dealer qui n'est pas venu, l'argent qu'elles se doivent. Je ne dis rien, je n'ai plus rien à dire sur le sujet. Muette, je les considère en sirotant mon verre.

Elles finissent par sortir la poudre.

«Ça te dérange si on se fait une ligne ?»

À travers le personnage de Juliette, Lolita Sene raconte ses années d'addiction à la cocaïne.

De sa province natale à Paris où elle travaille dans l'événementiel, du monde euphorique de la nuit aux soirées en appartement, de son cercle d'amis à ses histoires d'amour, Juliette rencontre de la cocaïne partout. Soutien factice de la confiance en soi, celle-ci s'est considérablement banalisée. Comme les autres, Juliette sombre dans la dépendance.

Portrait d'une génération sans cesse en représentation, avide de rêves mais désorientée, C. montre toute la détermination qu'il faut pour s'affranchir de cette drogue dure et redonner un sens à sa vie

Voyage au bord du vide

Caroline Valentiny nous emmène au plus profond de plus rien, de son incompréhension d’elle même, du vide et la confusion qui l’envahit à la fin de son adolescence. Elle nous raconte la douleur, les médecins, les médicaments avec – en écho – sa mère qui craint de la voir disparaitre dans la dépression, l’anorexie et les traitements inutiles.

 Voyage au bord du vide de Caroline Valentiny
Voyage au bord du vide de Caroline Valentiny
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire d'une vie qui bascule à la fin de l'adolescence. Sans que rien ne le laisse prévoir, une jeune fille se retrouve prisonnière d'un univers mental éclaté. Crises d'angoisse, anorexie, automutilation... le long chemin dans le dédale des traitements psychiatriques commence, avec, en écho, la détresse et l'impuissance des proches...

Caroline Valentiny nous prête ici les yeux de sa propre nuit et nous emmène dans l'univers brisé d'une forme de dépression sévère : la mélancolie. Dans un récit qui se lit comme un roman, elle raconte la détresse de l'identité morcelée, quand les repères se déconstruisent, quand le monde s'éloigne, quand le corps se vide et que la vie disparaît de la vie. Mais elle partage aussi l'inespéré bonheur du retour, après dix ans dans le tunnel de l'angoisse, tant l'existence est précieuse au sortir de l'exil.

« Autant vous prévenir, en lisant ce bouleversant témoignage, vous aurez mal avec elle, pour elle. Pour vous aussi. Vous pleurerez, vous crierez peut-être, à l'intérieur en tout cas. Il vous arrivera de sourire, heureusement. Mais surtout, ça, je vous l'assure, même si l'angoisse vous donne rendez-vous devant le rideau de votre coeur, vous vous sentirez plus vivant à la fin du récit », écrit Gabriel Ringlet dans sa préface

Frangin

Très touchante Agnès Soral. Des mots sur les blessures, son frère, mais aussi son père, sa vie.

Frangin de Agnes Soral
Frangin de Agnes Soral
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Tiens, tu fais la couverture d'un magazine avec Dieudonné et Zemmour. En dessous du trio, les mots : "antisémitisme, racisme" et en rouge sang : "voyage dans une France xénophobe". Tu n'en es pas arrivé là ?! J'ai envie de m'allonger par terre, de pleurer, vomir, ou hurler ; je ne sais plus. Déjà je cours me réfugier à la maison où, sur ma porte à peine refermée, j'alterne les pleurs de rage, de colère, et surtout de chagrin... Ça va trop loin. Ça va s'arrêter où ?»

Révélée à dix-sept ans par Claude Berri, Agnès Soral n'a jamais quitté les écrans ni la scène. À travers son parcours, ses souvenirs d'enfance, ses blessures, l'actrice dresse en filigrane le portrait de son frère, le polémiste Alain Soral, pour tenter de comprendre comment il en est arrivé «là». Tour à tour drôle, révoltée ou tendre, elle livre un récit fort et rappelle que si l'on ne choisit pas sa famille, on ne doit pas en devenir la victime

Ça s’est fait comme ça

Touchant le Gégé, vraiment. Plutôt inégal, mais authentique.

Ça s'est fait comme ça de Gerard Depardieu
Ça s’est fait comme ça de Gerard Depardieu
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ma grand-mère habitait en bout de piste à Orly, elle était dame pipi à Orly où je passais mes vacances quand j'étais gamin. Dans les chiottes d'Orly - j'adorais ça : «Départ à destination de Rio de Janeiro...» Putain, ils s'en vont à Rio ! Et je courais voir. J'allais aussi regarder ceux qui revenaient. «Arrivée en provenance de...» Je voyais toutes les villes du monde défiler : Saigon, Addis-Abeba, Buenos Aires... Moi, j'étais dans les chiottes. Elle, elle nettoyait les chiottes, elle travaillait pour une boîte qui s'appelait L'Alsacienne. Ma grand-mère se rasait, j'étais toujours fasciné. Elle avait un Gillette double lame et elle se rasait. Quand je l'embrassais, je lui disais : «Tu piques encore, Mémé ! - Je me raserai demain, t'en fais pas...» Dame pipi, la mère de mon père. J'ai longtemps voyagé depuis les chiottes d'Orly d'où j'entendais des noms, des destinations qui me faisaient rêver. Depuis les chiottes, je me disais : «Un jour j'irai ! Un jour j'irai là-bas, moi aussi, et un jour je reviendrai, un jour, un jour...» C'était ça, ma vie. Plus tard, quand j'étais en apprentissage à l'imprimerie, le bruit de la machine dans ma tête... Le bruit de la machine m'emmenait dans des espèces de musiques, de tourbillons, et je me disais : «Putain, j'aimerais bien... ça doit être beau... ce que j'aimerais, tu vois, c'est avoir une maison avec des odeurs de pin, des épines de pin qui te piquent les pieds quand tu marches dessus. Là-bas, j'emmènerais toute ma famille... et moi je partirais à la découverte d'autres choses...» Je rêvais, je partais tout seul dans ma tête. Toujours, tout le temps. Jusqu'au jour où je me suis vraiment barré, mais sans violence. Je ne suis pas parti parce que mon père, le Dédé, était insupportable, ou parce que ma mère, la Lilette, pareil, non, non, je suis parti parce que j'étais libre. J'avais été aimé pour être libre et pour aller là où je devais aller. Je n'ai jamais été ni jugé par mes parents, ni tenu, ni rien du tout. J'ai toujours été libre.

G. D.

L’homme qui ment : ou le roman d’un enjoliveur : récit basé sur une histoire fausse

Sans mentir, j’ai été très touché par l’homme qui ment, de ce sacré menteur de Marc Lavoine.

L'homme qui ment de Marc Lavoine
L’homme qui ment : ou le roman d’un enjoliveur : récit basé sur une histoire fausse
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.

Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l'aurions suivi au bout du monde en trimballant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.

Évidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l'achat d'une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.

Le clan allait-il survivre à l'érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d'esprit.

Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L'éruption était inévitable

Sulak

Sur le très bon conseil d’une collègue, une belle évasion avec Sulak de Philippe Jaenada.

 Sulak de Philippe Jaenada
Sulak de Philippe Jaenada
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Flics ou voyous, nul n'a oublié Sulak, garçon charmant, généreux, intègre. Accessoirement l'homme le plus recherché des années 1980. Déserteur de la Légion (l'avenir tout tracé, non merci), il braque des supermarchés avant de dévaliser les grands bijoutiers, de Paris à Cannes. Le fric, il s'en fout, il hait la violence : il veut épater. Itinéraire d'un gentleman cambrioleur doublé d'un roi de l'évasion

En finir avec Eddy Bellegueule

Magnifique témoignage. Douloureux, mais indispensable. Merci.

En finir avec Eddy Bellegueule de Edouard Louis
En finir avec Eddy Bellegueule de Édouard Louis
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici.»

En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre

Le pari de vivre

Désolé François, loupé!
Inconsolable.

Le pari de vivre de François Cavanna
Le pari de vivre de François Cavanna
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ces entretiens sont issus d'une émission d'Edmond Blattchen sur les ondes TV5 et RTBF qui accueillent des personnalités issues des sciences humaines et exactes, de la politique, des arts, de la musique, des lettres, de la société laïque comme des divers courants philosophiques et religieux. Un rendez-vous de la pensée contemporaine

Ce genre de choses

Dans son livre de mémoires et d’anecdotes, Jean Rochefort cite Casanova…
Belle époque?

Ce genre de choses de Jean Rochefort
Ce genre de choses de Jean Rochefort
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Longtemps j'ai joué avec les mots des autres.

J'ai voulu jouer avec les miens et puis tardivement, j'ai constaté que mes mots les uns derrière les autres racontaient des histoires.

Alors pourquoi pas ?»

J. R.

Féroces

K.O.!
Féroces de Robert Goolrick m’a laissé complètement groggy!

Féroces de Robert Goolrick
Féroces de Robert Goolrick
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les Goolrick étaient des princes. Et tout le monde voulait leur ressembler.

C'étaient les années 50, les femmes se faisaient des coiffures sophistiquées, elles portaient des robes de taffetas ou de soie, des gants et des chapeaux, et elles avaient de l'esprit.

Les hommes préparaient des cocktails, des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Sling, c'était la seule chose qu'ils prenaient au sérieux. Dans cette petite ville de Virginie, on avait vraiment de la classe, d'ailleurs on trouvait son style en lisant le New Yorker.

Chez les Goolrick, il y avait trois enfants, tous brillants. Et une seule loi : on ne parle jamais à l'extérieur de ce qui se passe à la maison. À la maison, il y avait des secrets. Les Goolrick étaient féroces