Cette compilation de nombreux articles impressionne par sa pertinence et plus encore par l’époque à laquelle elle a été écrite ; L’éthique de la terre a été publiée en en 1933 ! Oui, cela fait bien longtemps que le signal d’alarme a été tiré.
Certes, il s’agit ici de la parole d’un forestier du début du 20e siècle, et certains points de vues environnementaux ont probablement évolué, mais le fond de sa vision reste absolument actuel et se décline aisément pour l’entier du monde qui nous entoure
SOURCE DES TEXTES
Trois textes d’Aldo Leopold sont à l’origine de Land Ethic (L’éthique de la terre») : «The Conservation Ethic (Journal of Forestry, vol. 31, nº 6, octobre 1933, p. 633-643), «A Biotic View of Land » (Journal of Forestry, vol. 37, n° 9, septembre 1939, p. 727-730) et «The Ecological Conscience (conférence du 27 juin 1947 publiée dans le Bulletin of the Garden Club of America en septembre 1947, p. 45-53). Cet ensemble, ainsi que «Thinking Like a Mountain» (Penser comme une montagne»), écrit en avril 1944, «Good Oak» («Un bon chêne»), écrit en janvier 1948, «The Remnants» («Les vestiges»), «Conservation Esthetic» («Esthétique d’une protection de la nature »), publié dans Bird-Lore, vol. 40, nº 2, mars-avril 1938, «Wilderness As a Land Laboratory» («La nature sauvage, un laboratoire de la terre»), publié dans Living Wilderness, vol. 6, juillet 1941, ont ensuite été intégrés au recueil A Sand County Almanac. «Boomerangs» a été publié en avril 1918 dans The Pine Cone, journal officiel du New Mexico Game Protection Movement, où Leopold publia beaucoup entre 1915 et 1924. «The River of the Mother of God» («La Rivière de la mère de Dieu»), que la Yale Review avait refusé, date de décembre 1924 et «What Is Wilderness Area?» («Qu’est-ce qu’un espace naturel?») est extrait de «Wilderness As a Form of Land Use», publié en octobre 1925 dans le Journal of Land and Public Utility Economics (vol. 1, nº 4, p. 398-404).
Quand le divin Ulysse rentra de la guerre de Troie, il fit pendre une douzaine de jeunes esclaves qu'il soupçonnait de s'être mal conduites en son absence.
Il ne le faisait pas pour une question de morale. Ces filles lui appartenaient. Disposer de ses biens était alors, comme aujourd'hui, une affaire de convenance personnelle, non de moralité.
« Prends garde à ce que tu laisses. »
Il y eut trois pionniers américains de la pensée écologique : l'ermite Henry David Thoreau, le voyageur John Muir et le forestier Aldo Leopold. On doit à ce dernier, que certains tiennent pour un géant littéraire et un prophète, les premières politiques de protection des espaces naturels, une réflexion inégalée sur la nature sauvage, et la conviction qu'il est possible à l'homme de développer une intelligence écologique. Car l'« éthique de la terre » est possible. Elle repose sur l'idée lumineuse de communauté et d'équilibre. Grâce à elle, nous pouvons tous apprendre à être heureux dans la nature. À la fois narrative et philosophique, l'écologie d'Aldo Leopold possède une force surprenante : elle pulvérise notre arrogance tout en nous chuchotant « l'opinion secrète » de la montagne à l'égard des loups.