Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Très touchante Agnès Soral. Des mots sur les blessures, son frère, mais aussi son père, sa vie.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Tiens, tu fais la couverture d'un magazine avec Dieudonné et Zemmour. En dessous du trio, les mots : "antisémitisme, racisme" et en rouge sang : "voyage dans une France xénophobe". Tu n'en es pas arrivé là ?! J'ai envie de m'allonger par terre, de pleurer, vomir, ou hurler ; je ne sais plus. Déjà je cours me réfugier à la maison où, sur ma porte à peine refermée, j'alterne les pleurs de rage, de colère, et surtout de chagrin... Ça va trop loin. Ça va s'arrêter où ?»
Révélée à dix-sept ans par Claude Berri, Agnès Soral n'a jamais quitté les écrans ni la scène. À travers son parcours, ses souvenirs d'enfance, ses blessures, l'actrice dresse en filigrane le portrait de son frère, le polémiste Alain Soral, pour tenter de comprendre comment il en est arrivé «là». Tour à tour drôle, révoltée ou tendre, elle livre un récit fort et rappelle que si l'on ne choisit pas sa famille, on ne doit pas en devenir la victime
Touchant le Gégé, vraiment. Plutôt inégal, mais authentique.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ma grand-mère habitait en bout de piste à Orly, elle était dame pipi à Orly où je passais mes vacances quand j'étais gamin. Dans les chiottes d'Orly - j'adorais ça : «Départ à destination de Rio de Janeiro...» Putain, ils s'en vont à Rio ! Et je courais voir. J'allais aussi regarder ceux qui revenaient. «Arrivée en provenance de...» Je voyais toutes les villes du monde défiler : Saigon, Addis-Abeba, Buenos Aires... Moi, j'étais dans les chiottes. Elle, elle nettoyait les chiottes, elle travaillait pour une boîte qui s'appelait L'Alsacienne. Ma grand-mère se rasait, j'étais toujours fasciné. Elle avait un Gillette double lame et elle se rasait. Quand je l'embrassais, je lui disais : «Tu piques encore, Mémé ! - Je me raserai demain, t'en fais pas...» Dame pipi, la mère de mon père. J'ai longtemps voyagé depuis les chiottes d'Orly d'où j'entendais des noms, des destinations qui me faisaient rêver. Depuis les chiottes, je me disais : «Un jour j'irai ! Un jour j'irai là-bas, moi aussi, et un jour je reviendrai, un jour, un jour...» C'était ça, ma vie. Plus tard, quand j'étais en apprentissage à l'imprimerie, le bruit de la machine dans ma tête... Le bruit de la machine m'emmenait dans des espèces de musiques, de tourbillons, et je me disais : «Putain, j'aimerais bien... ça doit être beau... ce que j'aimerais, tu vois, c'est avoir une maison avec des odeurs de pin, des épines de pin qui te piquent les pieds quand tu marches dessus. Là-bas, j'emmènerais toute ma famille... et moi je partirais à la découverte d'autres choses...» Je rêvais, je partais tout seul dans ma tête. Toujours, tout le temps. Jusqu'au jour où je me suis vraiment barré, mais sans violence. Je ne suis pas parti parce que mon père, le Dédé, était insupportable, ou parce que ma mère, la Lilette, pareil, non, non, je suis parti parce que j'étais libre. J'avais été aimé pour être libre et pour aller là où je devais aller. Je n'ai jamais été ni jugé par mes parents, ni tenu, ni rien du tout. J'ai toujours été libre.
Démêlage des idées reçues avec Houellebecq économiste de Bernard Maris. Brillant! Plus là, mais lumineux! Et plutôt drôle, en plus.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Servitude, frustration, angoisse sous l'impitoyable « loi de l'offre et de la demande » ou celle de la « destruction créatrice » ; souffrance dans les eaux glacées du calcul égoïste et l'extension du domaine de la lutte qui conduira à la disparition de l'espèce... Tel est l'univers des héros houellebecquiens.
Comme Balzac fut celui de la bourgeoisie conquérante et du capitalisme triomphant, Michel Houellebecq est le grand romancier de la main de fer du marché et du capitalisme à l'agonie.
Dans ce surprenant essai littéraire, l'économiste Bernard Maris nous invite à lire Houellebecq à travers le prisme des grands auteurs (Malthus, Schumpeter, Keynes, Marx).
Vous aimiez l'écrivain ? Il vous paraîtra encore plus grand sous ses habits d'économiste.
Vous le détestiez ? Son respect du travail, des femmes, du lien amoureux, et son mépris pour le libéralisme et l'économie vous le feront aimer
Sans mentir, j’ai été très touché par l’homme qui ment, de ce sacré menteur de Marc Lavoine.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.
Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l'aurions suivi au bout du monde en trimballant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.
Évidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l'achat d'une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.
Le clan allait-il survivre à l'érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d'esprit.
Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L'éruption était inévitable
Sur le très bon conseil d’une collègue, une belle évasion avec Sulak de Philippe Jaenada.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Flics ou voyous, nul n'a oublié Sulak, garçon charmant, généreux, intègre. Accessoirement l'homme le plus recherché des années 1980. Déserteur de la Légion (l'avenir tout tracé, non merci), il braque des supermarchés avant de dévaliser les grands bijoutiers, de Paris à Cannes. Le fric, il s'en fout, il hait la violence : il veut épater. Itinéraire d'un gentleman cambrioleur doublé d'un roi de l'évasion
Magnifique témoignage. Douloureux, mais indispensable. Merci.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici.»
En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre
Les marchands de doutes de Naomi Oreskes et Erik M. Conway.
Ça c’est de l’information sur la désinformation.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "Notre produit, c'est le doute". Les lobbys industriels (industrie du tabac, de l'énergie, du pétrole...) ont, à coup de milliards de dollars, élaboré une stratégie destinée à éviter toute réglementation de santé publique ou environnementale qui aurait pu nuire à leurs intérêts. Une stratégie toute simple, qui a consisté à nier en bloc les preuves scientifiques de la dangerosité du tabac, du DDT, de la réalité du trou de la couche d'ozone, des atteintes environnementales des pluies acides.
Discréditer la science et les scientifiques, semer la confusion : grâce à l'aide d'un petit groupe d'experts indépendants et de médias naïfs ou complaisants, cette stratégie a fonctionné et fonctionne toujours. Pour preuve : le réchauffement climatique ? l'enjeu le plus important pour la planète et ses habitants ? continue, en dépit des innombrables travaux menés à son sujet, en dépit de ses effets qui commencent à se faire sentir, d'être taxé de gigantesque supercherie. Enquête aussi implacable qu'incroyable, l'ouvrage témoigne de l'importance des faits scientifiques dans le débat public, et conduit à une réflexion profonde sur la vulnérabilité de la société mondiale ? la tactique, mise au point outre-Atlantique, s'exportant bien ? face aux "marchands de doute".
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ces entretiens sont issus d'une émission d'Edmond Blattchen sur les ondes TV5 et RTBF qui accueillent des personnalités issues des sciences humaines et exactes, de la politique, des arts, de la musique, des lettres, de la société laïque comme des divers courants philosophiques et religieux. Un rendez-vous de la pensée contemporaine
Les 20 bonnes raisons d’arrêter de lire de Pierre Ménard m’ont tellement plu que je crois que je m’en vais les relire une seconde fois!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Gérard de Nerval promène dans Paris un homard au bout d'une laisse avant d'être soigné dans un asile psychiatrique, les admirateurs de Goethe se suicident après la publication de Werther, Proust ne veut plus parler qu'à des ducs, George Orwell vit parmi les sans-abri et Borges perd la vue. Tous ces drames n'ont qu'une seule et même cause : la lecture, ce «vice impuni» selon Larbaud.
Et si lire était dangereux pour la santé et pour la société, au même titre que l'alcool et le tabac ?
Et si lire rendait laid, fainéant, pédant ou snob ?
Et si lire pouvait ruiner votre carrière professionnelle, ou même vous rendre la vie insupportable ?
C'est le point de départ de ce joyeux pamphlet qui, en une vingtaine de chapitres décapants, passe en revue tous les défauts des livres, afin de vous débarrasser à jamais de ce fléau
Lu, pour de vrai, dans le Manuel du savoir vivre aujourd’hui de Michèle Curicio de 1981! C’est vieux, mais pas tant.
Brrrr….
Allez, les filles on s’exerce… vous ne voudriez quand même pas rester célibataires!