À la retraite, Maigret passe toutes ses fins d’après-midi avec une partie de cartes au Grand Café en compagnie du boucher, du garagiste et d’un quatrième qui change selon les jours.
Un soir, alors qu’il doit se rendre chez le notaire avec un porte-monnaie bien rempli, le boucher est retrouvé mort dans sa camionnette, tué d’une balle de revolver. Maigret, retraité, se mure dans le silence et la mauvaise humeur.
Si les nouvelles ne sont pas du tout le point fort des Maigret, celle-ci ne s’en tire pas trop mal, fort bien mise en valeur par les dessins de Loustal.
Cela avait commencé l'hiver. Dès que le soir tombait, Maigret ne savait où se tenir. C'est à peine s'il s'était amusé pendant un mois à tourner les boutons de son appareil de T.S.F. et il ne lui fallait pas une demi-heure pour lire trois journaux.
Alors il désertait la salle à manger, où il avait l'habitude de se tenir, et allait faire un petit tour à la cuisine.
- Tu n'as pas encore fini ? demandait-il à sa femme. Qu'est-ce que tu fais ?
Maigret connaissait tout le monde à Meung-sur-Loire, où il s'était retiré. Il était à la retraite. Il cultivait son jardin et bricolait dans son cabanon au bord du fleuve.
Il lui arrivait d'entrer au Grand Café, près du pont, il y buvait parfois un demi. Ce n'était pas encore une habitude