Excellent ! C’est acté, les femmes enterrent définitivement l’érotisme à la papa.
Suite à une brève préface signée Charlotte Pudlowski, suivent six nouvelles autour du désir, celui des femmes.
Et c’est Emma Becker qui ouvre les feux avec un quiproquo magnifique, une embrouille délicieuse.
Elle est suivie par la très drôle (si, si) Marina Rollman dans un France-Suisse au score tendu.
Joy Majdalani nous parle d’une passion interdite pour Arthur (le pauvre, en plus, il est moche).
Wendy Delorme nous parle du désir au féminin, hélas impossible… le temps de laisser monter le désir.
Emmanuelle Richard raconte le sexe au temps du Covid.
Et Laurine Thizy termine avec un classique, mais très réussi : le moniteur de ski.
Quel excellent recueil de nouvelles autour du désir et ses multiples facettes (aussi colorées que la couv’) qui se conclu par une petite (et bienvenue) présentation des autrices.
Pour conclure, (hélas, c’est trop tôt), oui, on en veut encore !
Vous êtes sur un canapé, au restaurant, dans un bar. Vous êtes face à un inconnu, une inconnue, qui vous parle ; vous l'écoutez. Vous regardez ses lèvres. Chair tendre pigmentée, qui remue. De sa bouche, les mots qui s'échappent rencontrent le réel, entrent dans vos oreilles, creusent un chemin vers votre ventre, vous pénètrent. Vous êtes immobile, fébrile. Vous avez envie de l'embrasser et vous ne savez pas si ce sont ses mots que vous voudriez manger, ou son corps. Dans cette chorégraphie: le début de la jouissance, déjà. Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre.
Elles veulent, elles fantasment, elles jouissent.
Mais avant tout, les femmes mènent la danse.
Six autrices explorent le désir au féminin. Les hommes deviennent des proies et les fantasmes prennent chair. Leurs héroïnes sont libres, modernes et drôles. Elles nous ressemblent.
Emma Becker, Wendy Delorme, Joy Majdalani, Emmanuelle Richard, Marina Rollman et Laurine Thizy se font la voix d'un érotisme d'aujourd'hui. Elles dessinent les contours d'un monde nouveau, dans lequel les femmes ne sont plus objets de désir mais actrices de leur plaisir.