A flâner dans une librairie d’occasion je suis tombé sur un vieux Vian qui était encore édité sous le nom de Vernon Sullivan, une édition de 1967 pour un petit livre à côté duquel j’étais passé. Quelle belle surprise pour mes yeux ébahis !
Un pastiche dans le plus pur esprit du polar de gare américain. Des grosses brutasses, des femmes dont on abuse et qui finissent par se pâmer, des coups de poings, des dollars, de l’alcool et même de la drogue…
Cette fois-ci, cela se passe chez les lesbiennes et les gays (le terme n’était toutefois pas encore aussi répandu) et, époque malheureuse oblige, on ne passe pas à côté d’une belle grosse homophobie en plus d’un sexisme redoutable… Bouarf ! Notons que le genre veut ça, il faut de la testostérone bien virile et hétérosexuelle !
Que Gaya s'apprête à en épouser un autre, Francis, son ami d'enfance et amoureux d'occasion, aurait peut-être pu l'admettre à la rigueur. Mais que le fiancé lui fournisse de la drogue, non !
Surtout qu'il appartient à une drôle de bande, ce fiancé. Et qu'en plus il n'aime pas les filles. Et là, ça devient carrément louche.
Parce qu'elle est d'une famille très riche, la petite Gaya. Alors il fonce, Francis. Beaucoup de bagarres, pas mal de sexe, quelques morts.
Il faut ce qu'il faut : sans ça, elles se rendent pas compte ! Un « Vernon Sullivan » percutant, qui classe sans conteste Boris Vian parmi les classiques du polar noir