La souterraine

Alors que tout ça m’a semblé fort bien écrit, je n’ai pas vraiment saisi ce que Sophie Marceau nous racontait là. Quel serait le ou les messages de cette souterraine ?

Ma mère est belle. Pourtant née d'un sol pauvre et peu exigeant, semblable à la terre d'argile où pousse la vigne. Le travail séricigène du bombyx du mûrier a fait des merveilles pour produire tant de beauté brute. Des kilomètres de fil de soie ont fabriqué le tissu de sa peau. Probablement qu'un providentiel ministre des Affaires esthétiques a arrangé le mariage d'une brodeuse bretonne avec un sculpteur d'ivoire pour ciseler l'architecture de son visage. C'est en tout cas ce qu'elle croit. Sa beauté, à défaut du reste, dans sa vie, est un don du ciel et pas un simple héritage temporel.
La souterraine de Sophie Marceau

Des histoires de familles, d’amitié, de corps, beaux, laids, détestés comme les meilleurs alliés qui nous trahissent. Des objets aussi.

Et que dire de cette histoire de déshabillage qui ne fut pas sans me rappeler ce passage de l’autobiographie de Julio Iglesias reprise par Pierre Desproges ?
Lorsque je me déshabille, je commence toujours par le bas, par la partie inférieure de mon corps, la plus lourde, celle qui supporte la supérieure. Le pantalon descend le long de mes jambes et je me retrouve ainsi en culotte, exhibant la partie de mon corps qui me met le plus mal à l'aise, celle que j'aime le moins mais qui pourtant est toujours celle par laquelle je commence à me déshabiller.

Passage que je ne résiste pas à retranscrire ici :

Je passe d’abord ma chemise que je boutonne de haut en bas, puis mon pantalon[…] Je ne porte pas de ceinture, je n’en ai pas besoin. J’ajuste mon pantalon avec ma chemise par–dessus. C’est ainsi que je me peigne. Je sais que je ne dois pas tout de suite rentrer ma chemise dans mon pantalon c’est pour ça que je la laisse dépasser le temps de mettre ma cravate. Je porte des cravates toutes simples, de couleur sombre, unie, en soie. Mon pantalon est une sorte de seconde peau que je dois enfiler. C’est là le point commun avec les toreros … Il faut en effet que je tortille, qu’on tire sur le pantalon jusqu’à ce qu’il colle à moi comme une seconde peau. Je mets également mon gilet en le boutonnant lentement. et j’ai besoin qu’il me fasse un peu mal et qu’il me serre… Lorsque habillé, je me regarde dans la glace, généralement de profil, il m’arrive parfois de pousser un grand cri de satisfaction : – Ahhhhhhhhhh !
Julio Iglesias Entre le ciel et l’enfer

Bon, je suis passé à côté, zut !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ils louent le rez-de-chaussée d'un pavillon de banlieue avec un garage. Ils ont un numéro de sécurité sociale, un berger allemand et une Renault 16.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les treize histoires et sept poèmes qui composent ce livre se répondent et se complètent : d'un décor à l'autre (plateaux de cinéma, jardins d'enfance, hôtels de luxe ou terrains vagues), les héroïnes (filles, jeunes femmes, amantes ou amoureuses, mères ou grands-mères) incarnent chacune à leur manière le sort d'être femme, qu'il s'exprime par un corps, un rôle, un héritage.

Au fil des récits, des fables, des fragments de vie, des poésies, il s'agit toujours de dévoiler un mystère, un secret, la part souterraine... Les mots s'insinuent comme il faut pour toucher ce qu'il y a à toucher, et dire ce qu'il y a à en dire. Avec finesse et intensité. Et c'est un plaisir de plonger dans ces textes – débordants d'imagination, de fantaisie, basculant souvent de l'observation la plus juste à une imprévisible drôlerie