L’attentat de Charlie Hebdo, c’est ça. Un événement qui semblerait indicible et pourtant. C’est ça. Tout va très vite.
Et après

Philippe Lançon y a été défiguré, la mâchoire. La main aussi. Le lambeau c’est histoire de la reconstruction. Les chirurgiens, les médecins internistes, les infirmières, les physios, psys, ergos… mais aussi la famille, les amis… L’adieu à la vie d’avant. L’impatience et la douleur, les échecs thérapeutiques, les nouvelles tentatives, les greffes. L’humain et le corps. Et aussi l’enquête et la protection policière.
Et au milieu, un homme dont la vie a basculé
La veille de l'attentat, je suis allé au théâtre avec Nina. Nous allions voir aux Ouartiers d'Ivry, en banlieue parisienne, La Nuit des rois, une pièce de Shakespeare que je ne connaissais pas ou dont je ne me souvenais pas.
"Je me souviens qu'elle fut la première personne vivante, intacte, que j'aie vue apparaître, la première qui m'ait fait sentir à quel point ceux qui approchaient de moi, désormais, venaient d'une autre planète - la planète où la vie continue." Le 7 janvier 2015, Philippe Lançon était dans les locaux de Charlie Hebdo. Les balles des tueurs l'ont gravement blessé. Sans chercher à expliquer l'attentat, il décrit une existence qui bascule et livre le récit bouleversant d'une reconstruction, lente et lumineuse. En opposant à la barbarie son humanité humble, Le lambeau nous questionne sur l'irruption de la violence guerrière dans un pays qu'on croyait en paix