Le voleur d’amour

Après la magnifique bande dessinée illustrée par Yannick Corboz, j’ai immédiatement recherché l’origine, ce roman de Richard Malka, l’avocat aux remarquables plaidoiries des procès de Charlie Hebdo.

Le romantisme des premières années passé, le cours des existences de mes parents bifurqua sans se séparer. Leur cheminement intérieur se cristallisa presque simultanément. Lavinia sut qu'elle ne pourrait vivre sans amant et Cesare comprit qu'il ne toucherait plus son épouse. L'amour peut se décider, jamais le désir.
Le voleur d’amour de Richard Malka
La première chose qui m’a marqué, c’était la fidélité de l’adaptation en images. Les éléments, la trame et les personnages et le déroulé de l’histoire y étaient parfaitement rendus. Toutefois, dans ce roman, c’est le journal des deux protagonistes qui sert de fil naratif. Une écriture qui permet d’approfondir les émotions et personnalités d’Anna et Adrian.[...] je respecterais les souhaits de la vie et poursuivrais mon chemin. Sans Dieu. Sans diable. Libre.
Je devais vivre et donc, me nourrir.
Le lion doit-il être condamné quand il dévore sa proie ? L'araignée est-elle coupable de tisser sa toile ? J'avais une place dans la chaîne alimentaire et il n'y avait nulle honte à l'occuper.
Le monde était resté sourd et aveugle à mes demandes d'amour. J'en disposerais dorénavant en quantité illimitée. Une juste compensation. Ce pouvoir était ma revanche.Une histoire de vampire atypique et – en même temps – fort classique. L’histoire d’une blessure originelle on ne peut plus bateau : le manque d’amour de maman et papa.

Une amusante digression sur la culpabilité… au regard de la profession de l’auteur

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La mémoire ne peut remonter qu'au temps où le langage a été acquis. Avant, c'est impossible. Sans mots, nul souvenir. Pourtant, je me rappelle au-delà de ma naissance. Une sensation, une certitude prénatale : mes parents ne m'aimaient pas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qui est Adrian van Gott, le collectionneur d'art sans âge dont nul ne connaît la fortune ? Quel drame a-t-il connu dans la Venise des années 1780 avant de découvrir son étrange et monstrueux pouvoir ? Celui de traverser les siècles. Mais l'éternité a un coût. Mystérieux, douloureux, épuisé par les siècles déjà vécus, Adrian ne peut toucher la femme qu'il aime... Pour lui, l'amour se vole et ne se gagne jamais.