Les gens d’en face

Un bon gros pamphlet contre l’appareil soviétique bien caricatural ! Les gens d’en face se passe en Géorgie, à l’époque une république d’URSS et on y suit Adil bey, consul turc candide fraîchement arrivé.

Est-ce parce qu'il était Turc, eux Russes ou Italiens? Jusqu'au Persan qui s'était toujours méfié ! Est-ce simplement parce qu'il était Adil bey? En tout cas, chaque fois qu'il avait essayé de vivre, ce qu'il avait toujours appelé vivre, il s'était heurté à des murs. Si bien que, sans même le vouloir, il était devenu inerte, autant, peut-être plus que ceux qui l'entouraient. C'était facile ! On y arrivait de soi-même ! On emportait sa solitude partout, même quand on allait chez les gens, chez Pendelli comme dans les bureaux du département étranger. C'était un nuage protecteur dans lequel on marchait, le visage fermé. Comment n'avait-il pas compris dès le premier jour qu'ici chacun était cadenassé de la sorte ? John se renfermait à coups d'alcool. Les Pendelli étaient retranchés à double tour dans leur confort bourgeois qu'ils étaient capables de transporter jusque dans le désert. Et Sonia ! Et Koline ! Est-ce que Koline, quand il rentrait chez lui, avait une intimité quelconque avec sa femme ?

Les gens d’en face de Georges Simenon

Et tout y passe et Simenon ne recule devant aucun stéréotype : espionite aiguë, empoisonnement, dénonciations arbitraires, exécutions sommaires, pénurie alimentaire, bureaucratie inefficace, faim, alcoolisme des corps consulaires, prostitution… Tout y passe !

Un amusant cliché suivi d’une romance un peu bâclée

Le 6e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
« Comment ! vous avez du pain blanc ! »
Les deux Persans entraient dans le salon, le consul et sa femme, et c'était celle-ci qui s'extasiait devant la table couverte de sandwiches joliment arrangés.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les impressions défavorables ressenties par Adil bey à son arrivée dans la petite ville populeuse et maussade où l'appellent ses fonctions de consul se précisent de jour en jour : l'inconfort délibéré de son installation, les contacts décevants avec l'administration soviétique, la méfiance agressive des gens qui l'entourent. Elles atteignent le malaise lorsqu'il constate qu'un couple, les Koline, l'épie des fenêtres d'en face. Or Sonia, sa secrétaire, habite chez eux.