Les indignes

Ce récit post apocalyptique contient un petit avertissement concernant des scène de violence explicite… Alors : ouais !

Mariel tremblait. Nous avons vu les aiguilles plantées, nous avons vu les filets rouges, presque noirs. Discrètement, certaines ont posé les mains sur leurs seins pour les protéger (comme si elles pouvaient vraiment les protéger ainsi).
La Sœur Supérieure aime faire durer l'attente, que jamais vous ne sachiez quand s'abattra sur vous le premier coup, quand il faudra expier vos fautes par le sang. Elle veut nous éduquer à l'art de l'agonie.
Un : le bruit du fouet a été léger, presque imperceptible, mais il a laissé une marque à vif dans la chair du dos de Mariel, d'où sont tombées les premières gouttes de sang.
Trois : blessures ouvertes, au fer rouge.
Six : les cris stridents de Mariel nous étourdissaient, mais en arrière-fond, nous pouvions entendre la respiration de la Sœur Supérieure changer de manière subtile, s'accélérer, se transformer. En gémissement.
Huit.
Dix. L'expiation.
Les indignes de Agustina Bazterrica
Bienvenue à la Maison de la Sororité Sacrée, une secte de femmes où la Sœur supérieure (et …?) règne avec sadisme sur les différentes castes asservies.

Ici, tout semble invraisemblablement extrême, abject, arbitraire et cruel. Et la soumission de ces femmes en devient incompréhensible.

Incompréhensible, vraiment ? Pures inventions ou simple inspiration des dérives religieuses passées (passées, vraiment ?)

Un choc écœurant, peut-être pour y voir plus clair. Brillant !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Quelqu'un crie dans l'obscurité. J'espère que c'est Lourdes.
J'ai mis des cafards dans son oreiller et j'ai cousu la taie pour qu'ils aient du mal à en sortir, pour qu'ils grouillent sous sa tête ou sur son visage (pourvu qu'ils rentrent dans ses oreilles et fassent leur nid dans ses tympans, qu'elle sente leurs larves lui grignoter le cerveau).


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Au sein de la Maison de la Sororité Sacrée, les coups de fouet de la redoutable Soeur Supérieure rythment le quotidien strictement réglé des « indignes ». Pétries de jalousie, elles se tendent des pièges cruels dans l'attente de savoir qui sera la prochaine heureuse élue à rejoindre les « Illuminées ». C'est le voeu le plus cher de la jeune femme qui raconte cette histoire, au fil d'un journal dans lequel elle s'épanche nuit après nuit, au péril de sa vie. Peu à peu lui reviennent en mémoire les souvenirs d'avant l'effondrement du monde, avant que la Maison de la Sororité Sacrée ne s'impose comme l'ultime refuge.

Un jour, elle découvre une errante aux abois et l'aide à intégrer la communauté. Alors qu'un lien étroit se noue entre elles, il apparaît vite que Lucía est spéciale. Et que son arrivée apporte enfin une lueur d'espoir dans un monde de ténèbres.

À travers cette nouvelle dystopie aussi envoûtante que glaçante, Agustina Bazterrica nous interroge sur les croyances, les règles et les hiérarchies que nous mettons en place pour faire société, et offre une vision vertigineuse de notre humanité.