Maigret hésite

Ce Maigret commence bien printanièrement, avec un commissaire qui goûte à un mois de mars ensoleillé.

 - Salut Janvier
 - Bonjour, patron. 
 - Bonjour, Lucas.
 - Bonjour, Lapointe...
En arrivant à celui-ci, Maigret ne pouvait s'empêcher de sourire. Pas seulement parce que le jeune Lapointe arborait un complet neuf, très ajusté, d'un gris pâle moucheté de minces fils rouges. Tout le monde souriait, ce matin-là, dans les rues, dans l'autobus, dans les boutiques.
On avait eu, la veille, un dimanche gris et venteux, avec des rafales de pluie froide qui rappelaient l'hiver, et soudain, bien qu'on ne fût que le 4 mars, on venait de se réveiller au printemps.
Certes, le soleil restait un peu acide, le bleu du ciel fragile, mais il y avait de la gaieté dans l'air, dans les yeux des passants, une sorte de complicité dans la joie de vivre et de retrouver la savoureuse odeur du Paris matinal.
Maigret hésite de Georges Simenon

Et le commissaire divisionnaire a bien l’intention d’en profiter.

Maigret tricha, ce jour-là. Il téléphona à sa femme qu'il était retenu par son travail. Il avait envie de fêter ce soleil printanier en déjeunant à la brasserie Dauphine où il s'offrit même un pastis au comptoir.
Si des emmerdements l'attendaient, comme disait Lapointe, tout au moins commençaient-ils d'une façon agréable.

Mais voilà qu’une lettre anonyme le prévient qu’un meurtre aura lieu pour une sorte de chronique d’une mort annoncée. Mais où, qui et quand ?

« Il n'y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l'action, ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pu résister. »
 - Qu'en pensez-vous? questionnait le gnome en se penchant vers lui.
 - Je préfère ne pas être magistrat. Ainsi, je n'ai pas à juger...
 - Voilà ce que j'aime vous entendre dire...

Un opus qui plonge dans une famille bien aisée, pour un questionnement autour d’un fameux article 64 du code pénal français abrogé en mars 1994

Maigret 96/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
- Salut Janvier
- Bonjour, patron.
- Bonjour, Lucas. Bonjour, Lapointe...
En arrivant à celui-ci, Maigret ne pouvait s'empêcher de sourire. Pas seulement parce que le jeune Lapointe arborait un complet neuf, très ajusté, d'un gris pâle moucheté de minces fils rouges. Tout le monde souriait, ce matin-là, dans les rues, dans l'autobus, dans les boutiques.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Averti par lettre anonyme qu'un meurtre se prépare au domicile de l'avocat Emile Parendon, Maigret obtient de ce dernier l'autorisation de séjourner chez lui. Avec son inépuisable et patiente curiosité envers les êtres, le taciturne commissaire comprend vite tout ce qui sépare l'avocat, physiquement disgracié mais prodigieusement brillant, passionné par le thème de la responsabilité du criminel, et sa femme, grande-bourgeoise éprise de mondanités, qui ne l'empêche plus de chercher un réconfort affectif et moral auprès d'Antoinette, sa secrétaire.
Mais qui va tuer qui ? La présence de Maigret suffira-t-elle à conjurer le drame ?
Fascination pour les passions secrètes qui mûrissent derrière la façade des convenances et du quotidien ; imminence d'une mort annoncée, de plus en plus obsédante et palpable...