Voilà un Maigret bien sympa, et ça, pour plusieurs raisons.
La première, c’est d’y retrouver le grisâtre Lognon, le Malgracieux ! Et que dire de sa femme, misère !
C’est aussi un Maigret d’action. Et ça bouge, ça tire, il a des virées de nuit en voiture et des blessés !
Enfin, c’est une enquête à l’américaine. Avec des vrais gangsters, des italo-américains qui défouraillent et n’ont pas peur des coups. Des professionnels du crime.
Et là, le commissaire que l’on tente de décourager par tous les moyens mais qui, suite à son voyage aux États-Unis ne complexe pas, persiste et embarque !
Où Maigret est contraint de s'occuper de Mme Lognon, de ses infirmités et de ses gangsters.
- Entendu... Entendu... Oui, monsieur... Mais oui... Mais oui... Je vous promets de faire tout mon possible.. C'est cela... Je vous salue... Comment ? Je dis : je vous salue... Il n'y a pas d'offense... Bonjour, monsieur...
Pour la dixième fois, sans doute, il ne les comptait plus, Maigret raccrocha le téléphone, ralluma sa pipe avec un regard de reproche à la pluie longue et froide qui tombait derrière les vitres et, saisissant sa plume, se pencha sur le rapport commencé depuis une heure et qui n'avait pas encore une demi-page.
Surnommé l'inspecteur Malgracieux à cause de son humeur et de son aspect sinistre, Lognon se croit sans cesse persécuté : il est convaincu qu'une vaste conspiration nuit à son avancement. Or, voici que se présente l'affaire de sa vie : une nuit, un corps est jeté d'une voiture sur la chaussée ; aussitôt arrive une autre voiture, dont le conducteur enlève le corps. Lognon qui a assisté à la scène décide d'agir sans en référer à ses chefs, mais bientôt sa femme reçoit la visite d'inquiétants personnages parlant anglais. Effrayé, Lognon raconte tout à Maigret, lequel prend l'affaire en main d'autant que le jour même, Lognon est attaqué, et se retrouve à l'hôpital, sérieusement blessé