Monique s’évade : le prix de la liberté

C’est encore avec un énorme talent que Édouard Louis parle de lui et de sa famille pour parler de nous, de notre société, de sa violence.

En suivant un homme chez lui, elle était devenue dépendante.
- Et quand on se dispute il me dit que pour la peine il me donnera plus rien. Donc j'ai même pas deux euros pour prendre un café et aller aux toilettes. Aujourd'hui je voulais me promener et je me suis trop éloignée de chez nous. C'est pour ça que j'ai dû venir chez toi, sinon je t'aurais pas dérangé.
J'avais oublié cette scène, soudain je me souvenais.
La honte est une mémoire.
Monique s’évade : le prix de la liberté de Édouard Louis

Monique, sa mère, n’en peut plus de son conjoint alcoolique qui ne cesse de la rabaisser. Mais comment faire sans argent, et aller où ? Elle appelle son fils à l’aide.

Une histoire de famille, de violences et de réconciliation.

Bon… si Édouard ne cesse d’y voir un problème de société, de classe sociale et d’argent, les mêmes schémas ne se retrouvent-ils pas dans bien d’autres milieux ?

Monique s’évade, une magnifique ode au courage !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle m'a appelé au milieu de la soirée. Elle pleurait. J'avais vingt-huit ans à l'instant de cet appel et c'était la troisième, peut-être la quatrième fois seulement depuis ma naissance que je l'entendais pleurer.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une nuit, j'ai reçu un appel de ma mère. Elle me disait au téléphone que l'homme avec qui elle vivait était ivre et qu'il l'insultait. Cela faisait plusieurs années que la même scène se reproduisait : cet homme buvait et une fois sous l'influence de l'alcool il l'attaquait avec des mots d'une violence extrême. Elle qui avait quitté mon père quelques années plus tôt pour échapper à l'enfermement domestique se retrouvait à nouveau piégée. Elle me l'avait caché pour ne pas « m'inquiéter » mais cette nuit-là était celle de trop.

Je lui ai conseillé de partir, sans attendre.

Mais comment vivre, et où, sans argent, sans diplômes, sans permis de conduire, parce qu'on a passé sa vie à élever des enfants et à subir la brutalité masculine ?

Ce livre est le récit d'une évasion.